Philippe Sollers publie dans L’Infini N°103, printemps 2008, différents articles pré-publiés dans Le Nouvel Observateur sous des titres légèrement différents, et des propos « Parler toutes les langues » riches et denses, avec ses amis de la revue Ligne de risque, Yannick Haenel et François Meyronnis sur lequel nous reviendrons.
A Ligne de risque, vous vous voulez les « témoins » de la parole. Aucune objection, sauf qu’en grec « témoin » veut dire martyr. « Je ne crois qu’aux témoins qui se font égorger » dit Pascal. [...] J’aime beaucoup cette proposition de Joseph de Maistre : « Celui qui ne comprend rien comprend mieux que celui qui comprend mal. »
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...j’aime aussi ! A suivre...
Thierry Sudour, le spécialiste qui a disséqué Paradis présente ici un article de synthèse sur cet "objet-événement" central dans la galaxie Sollers, mais Paradis a été autre chose qu’un livre et l’article de Thierry Sudour restitue bien ces autres dimensions de Paradis. La postérité en fera t-elle l’équivalent sollersien du Finnegans Wake de Joyce ? Thierry Sudour démonte les ressorts des deux ouvrages.
L’article La passion des Origines entre Langue et Nation de Maurice Olender a également retenu notre attention et intéressera, probablement, qui est curieux de la genèse des langues : « Quelle était la langue maternelle d’Adam ? »", Babel... Et plus si affinités.
Erza Pound fait le tour du Monde de Claude Minière vaut le détour. Long détour.
Une note de musique de Stravinsky avec Titien et Tintoret pour compléter le tableau. Voila le programme !
Philippe Sollers,
Paroles secrètes [1]
Furieux Saint-Simon [2]
La rage de Flaubert
La main de Sade
Étrange Jünger
Parler toutes les langues
Thierry Sudour, L’indélisable
Jean-Jacques Schuhl, Le scénar Mazar
Florence Lambert, Le « Sacre du Printemps »
Claude Minière, Ezra Pound fait le tour du monde
Bernard Sichère, Présence, épiphanie, parousie : Titien et Tintoret
Emmanuel Moses, Ombre vaine
Maurice Olender, La passion des origines : entre langue et nation
En somme, un numéro dense qui dans le travail d’inventaire auquel s’adonne actuellement Sollers, semble revenir, à dessein, sur les thèmes que Philippe Sollers juge essentiels. Ceux à sauver dans son arche de Noé littéraire.
[1] pré-publié dans le Nouvel Observateur sous le titre « Les adeptes du Dieu caché »
[2] pré-publié dans le Nouvel Observateur du 31 janvier 2008, sous le titre « Quand Saint Simon cognait sur Versailles »
1 Messages
Dans ce numéro de L’Infini, juste avant « L’indélisable », le texte de Thierry Sudour sur Paradis, il y a une photographie de Sophie Zhang, prise à Rome le 11 décembre 2007. Sur la photo, un détail de la sculpture du Bernin « La vérité dévoilée par le Temps », de profil, le visage — indélisable ? — de Sollers.
Ci-dessous la sculpture du Bernin (terre cuite) :
A noter que Sophie Zhang a également photographié Julia Kristeva regardant « La transverbération de sainte Thérèse » également du Bernin.
Voir aussi « La révolution catholique » dans notre article Dionysos et le Ressuscité.
Dans L’indélisable, Thierry Sudour se réfère plusieurs fois à un texte de Sollers et à un entretien entre Sollers et Pleynet, datant de 1976, « Vers la notion de Paradis », vous trouverez dans leur intégralité ici, la partie 1 et là, la partie 2.