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Mystérieux Mozart (II)

Il est né le divin Wolfgang

D 23 janvier 2019     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


23/01/2019 : Ajout section "Il est né le divin Wolfgang"
article initialement publié le 3 septembre 2008.

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Mystérieux Mozart est publié chez Plon, en octobre 2001

« 2001, l’an 1 du tournant planétaire [ ...11 septembre à New York]. A partir de là, tout se précipite et tout change. Ce ne sont pas seulement les Twin’s qui explosent, mais l’horloge mondiale qui se modifie. 1981 : coups de feu sur le pape. 2001 : bombes humaines sur les Tours.
[...]
Septembre 2001 : Mon Mozart passe à la trappe[...] »
Un vrai roman, Plon, 2007, p. 241-242

PARTIE I

De quoi s’agit-il ?

D’une biographie qui s’intéresse aux années créatives et tourmentées de Mozart. Un livre qui tente de répondre à ces deux questions : d’où vient cette énergie prodigieuse qui anime Mozart à la fin de sa vie ? Quel esprit de liberté souffle-t-il sur sa musique dans son défi à la mort ?

CRITIQUE : Mozart tendance Sollers


par Charles.F Dupêchez
Lire, 1er novembre 2001

Quand on connaît ses écrits, on sait que Philippe Sollers fréquente depuis longtemps Mozart. Cet esprit brillant ne peut donc ignorer qu’il est quasiment impossible d’apporter du nouveau, même un coup d’oeil original, au sujet du compositeur le plus disséqué de tous les temps. Rien qu’en français, les études de qualité abondent.

Avec son Mystérieux Mozart, il a donc choisi de nous livrer les grands traits de sa biographie en adoptant un style « mode », c’est-à-dire une écriture un peu cavalière et lâche, susceptible d’attirer le grand public. Mais, dans ce but, un écrivain de sa dimension doit-il nous infliger ces chevilles, ces trivialités, ces complaisances (évoquer les taliban à propos de L’enlèvement au sérail, les partouzes pour le dernier acte des Noces de Figaro) ?

En s’appuyant sur les meilleures sources (Hocquard, Massin), et surtout la correspondance, Sollers nous raconte l’essentiel de Mozart, cet homme coquet et plein de charme qui brûla sa vie à un galop d’enfer, composa toujours et partout, conquit son indépendance, courut après un argent qui se dérobait, aimant sa femme et prônant les plaisirs des cinq sens au point d’abolir la victoire de la mort.

Il relève au passage les oeuvres qu’il écoute et réécoute (il a fort bon goût) en s’attardant, comme d’autres avant lui, sur les opéras propres à évoquer en écho des épisodes de la vie du compositeur (ou leur reflet inversé). Mais en quoi Mozart était-il mystérieux ? De son existence, on connaît l’essentiel. En revanche, le génie ne se décortique pas, il apparaît toujours comme exogène au déroulement factuel des événements.

Beethoven, Schubert, Verdi restent enrobés du même mystère. Est-ce l’association entre une vie gourmande de plaisirs et une musique qui nous parle du ciel qui nous trouble ? Or, c’est une constante perversion de la pensée chrétienne que de lui imputer la scission du corps, de l’âme et de l’esprit : les plus grands mystiques ne furent-ils pas de puissants jouisseurs ? Tout est limpide chez Mozart : l’amour consiste chez lui à « haïr la haine » et à tirer de la vie tous les bonheurs possibles. Son âme ne s’en élève pas moins très haut...

Crédit : L’Express avec Lire

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ENTRETIEN : Amateur éclairé

Philippe Sollers, musique et infini

Par Alain Duault et Bertrand Dermoncourt

(Classica n°37 - novembre 2001)

Entretien à la suite de la publication de Mystérieux Mozart. La musique traverse régulièrement l’ ?uvre et la vie de Phillpe Sollers. Le rôle des musiciennes y est souligné. Cecilia Bartoli est son amie.

Votre père était mélomane et chantait même avec une belle voix de ténor, vous avez vécu votre enfance à Bordeaux. Quelle ont été vos premières émotions musicales ?

Les concerts de jazz sont les premiers auxquels j’ai assisté. Il est évident que ceci est venu de mon père. Lorsque les Allemands se sont retirés de Bordeaux en catastrophe, ils ont abandonné des postes de radio, qui étaient évidemment beaucoup plus modernes que les postes français. La radio surgit ainsi, lorsque j’ai huit ou neuf ans. Des messages brouillés, un apprentissage des voix qui m’a été très sensible... Enfant, j’étais balancé entre l’espagnol des réfugiés, les hurlements des allemands, le français qu’on chuchotait un peu clandestinement... ce qui explique peut-être mes interrogations récentes sur l’opéra mozartien. Mon père a récupéré ces postes de radio, et j’ai commencé à écouter la musique. Cette époque - les années 1940-50 - étaient par certains aspects très touchantes. Pensez à Ferenc Fricsay, par exemple : en réécoutant Enlèvement au Sérail enregistré à Berlin, on comprend la guerre d’une autre façon à travers la musique. Je vois cela avec le recul, mais à dix ans, je n’avais aucune culture musicale, et le jazz est entré dans ma vie. Et là, le choc.

Le choc, c’est un concert de Louis Armstrong ?

Oui. J’avais douze ou treize ans, et j’achetais déjà énormément de disques, des 78 tours ; j’ai encore une collection qui serait bonne pour la casse, c’est du vieux musée ! (rires). Les disques, donc, et des voix. La voix rugueuse d’Armstrong, bien sûr, qui reste quelque chose d’étonnant... Puis l’arrivée du flamenco : avec le jazz, ce sont les deux grandes musiques, à mon avis, du XXe siècle, même si j’ai aussi été frappé par Stravinski et Webern, mais c’est autre chose, et la musique dite « contemporaine » - ce que j’en connais - ne m’intéresse pas. Voilà donc mon apprentissage : les voix, les langues, et les deux grandes musiques populaires : le jazz et le flamenco. J’ai aimé la musique classique plus tard, vers quatorze ou quinze ans, lorsque j’ai commencé à en écouter et à faire des choix.

De manière culturelle ou hasardeuse ?

Un peu hasardeuse, parce que dans les années 1950, il n’y avait pas tant de choses accessibles. Je me rappelle par exemple de Casals, une découverte essentielle. Bach, je l’ai certainement entendu très tôt : comme je suis catholique, j’ai écouté de l’orgue, des chorals. Après a débuté un long parcours pour classer ce qui allait me rester jusqu’à la fin. Et en même temps, je me suis mis à pianoter, sans savoir les notes, de façon purement instinctive.

On repère vos goûts fondamentaux à travers vos romans, où la musique faufile souvent le discours. Pourquoi avoir attendu si longtemps avant d’aborder de manière frontale la musique dans un de vos livres ?

Parce qu’il fallait un livre spécial ; peut-être aussi parce que la question historique a mis très longtemps avant de m’apparaître dans toute sa clarté. C’est-à-dire : que s’est-il passé entre le Français et la musique ? Qu’est-ce que cela signifie, historiquement ? Ce n’est pas seulement la Révolution française : qu’est-ce qui fait qu’entre le Français et la musique, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, ou mal ? Pourquoi, au contraire, l’Italien, l’Allemand et l’Anglais peuvent passer une vie à écouter leur répertoire national ? Je ne suis pas en train de dire qu’il n’y a pas de très grands musiciens français. Mais tout de même, Bach, Mozart, Beethoven, Purcell, Vivaldi... Le problème est un problème religieux, historique, et en outre, le plus souvent falsifié, mal raconté.

Alors vous avez écrit ce livre sur Mozart...

C’est une tentative d’éclaircissement. En gros, à travers la biographie et les ?uvres, j’essaie de tisser les choses à ma manière, surtout en posant cette question : qu’est-ce que signifie pour Mozart sa situation historique ? Pourquoi la critique très sévère de la France, en 1778 ? Pourquoi était-il impossible de faire jouer, à l’époque, le moindre opéra de Mozart à Paris ? L’essentiel de mon travail a porté sur l’écoute très attentive des sept derniers grands opéras, d’Idoménée jusqu’à La Clémence de Titus, en essayant de montrer comment tous ces opéras sont liés les uns avec les autres. Il faut écouter avec le livret, plutôt dans la langue originale, et voir de quoi ça parle exactement, avec une grande précision. Mozart est le seul compositeur à avoir si bien compris les femmes avec une telle profondeur. Prenez ses opéras, prenez les rôles féminins (et travestis, bien sûr !) : tout y est. C’est sans doute pour cela que je l’aime tant (rires) ! Et aussi : qu’est-ce que le quintette pour Mozart ? Qu’est-ce que cette amitié entre Haydn et Mozart - une amitié musicale comme celle-là, qui n’a pas connu d’antécédents, comment a-t-elle pu être possible ? Alors qui est ce Mozart, au milieu de son temps ? Il n’y a pas de Mozart sans Haydn (que j’adore, et écoute tout le temps) : c’est lui qui le dit, ce n’est pas moi ! Mais il y a les opéras de Mozart. Avant, il n’y en avait de pareils ; après, il n’y en a pas de pareils. Mystérieux Mozart, oui.

Dans L’éloge de l’infini, vous écrivez : « Bach et la musique baroque : grande redécouverte de notre temps »...

Oui, je crois qu’en trente ans, à peine, s’est produit un événement absolument gigantesque, et que les temps ont changé pour ceux qui l’entendent. Je pense que c’est là encore un phénomène historique. À la fin du XIXe siècle, vous avez d’un côté les intellectuels, regroupés autour de Wagner, et Debussy qui essaie de faire ce qu’il faut pour créer un « art français », mais ça ne va pas très loin. Le problème des français, c’est ça. Mozart avait su être à la fois léger et profond. Or à l’époque dont je parle, Mozart n’est pas joué, ou alors très peu. Bien sûr que Haendel a fondé à la fois la couronne et la religion de Westminster, mais qui connaissait vraiment le reste, pourtant considérable ? S’était-on mis à jouer Bach de façon implacablement répétitive ? Au XXe siècle, simplement, les moyens techniques se sont développés : la radio, le disque, la hifi... Les orchestres se sont réveillés, d’admirables musiciens se sont formés. Entre le moment où vous écoutez Alfred Deller pour la première fois, et que vous en entendez cinq autres qui peuvent faire la même chose - peut-être pas aussi bien d’ailleurs, parce que ce qu’a fait Deller est inouï -, une nouvelle génération a surgi. Cette nouvelle génération possède incontestablement une aura, et elle a la possibilité de la faire connaître, grâce aux médias d’aujourd’hui.

Vous n’écoutez que des baroqueux ?

Non, loin sans faut ! ma discothèque idéale est énorme. Ne serait-ce que ça, l’écouter attentivement, pendant longtemps... Je me suis aperçu, en écrivant mon Mozart, que je n’avais pas assez rendu hommage à Friedrich Gulda pour son interprétation de la Fantaisie en ut mineur. Ce qui est beau, c’est ce qui est infini, et avec la musique classique, on commence par des morceaux très précis, puis ensuite on voit les interprétations, puis on les compare. Par exemple je choisis et réécoute interminablement certains enregistrements de Clara Haskil.

Comment vivez-vous quotidiennement avec la musique ? Allez-vous aux concerts ?

Aux concerts très rarement, parce que je suis un peu agoraphobe ... Quant aux disques, il y a des choses que je réécoute très souvent : des Cantates de Bach, le Quintette pour clarinette de Mozart... enfin, je vais mettre un peu la pédale douce sur Mozart (rires), j’en ai écouté pendant deux mois de façon intensive, et sans jamais m’en lasser, sans m’ennuyer. Pour attaquer le sujet, j’écoute, j’arrête, je regarde les paroles...

Avez-vous de grands souvenirs d’opéra ?

Don Giovanni à la Fenice, il y a de nombreuses années. Mais à la télévision, il y a eu souvent de très bonnes retransmissions d’opéras ! Avec des mouvements de caméra excellents, et même Wagner vu par Chéreau, ce n’était pas si mal... Quelqu’un qui n’est pas vraiment fervent de Wagner comme moi, a écouté avec beaucoup d’attention.

Dans L’année du tigre, vous écrivez : « les musiciens et les musiciennes sont pour moi des dieux et des déesses. » Qu’est-ce qui vous fascine tant chez les musiciens qu’il n’y a pas chez les écrivains et les philosophes ?

L’impossibilité de tricher, d’abord. De faire semblant. On peut faire semblant d’être écrivain (regardez autour de vous), d’être peintre, on peut organiser une exposition de peinture, c’est déjà plus difficile d’être architecte... mais musicien, interprète en tout cas, il faut déjà savoir jouer. Certains jouent sans connaître la musique : Django Reinhardt, par exemple. Mais ce n’est pas le problème. Avec la musique, on ne peut pas simuler. Il y a un rapport à la vérité, tout simplement.

Comment réagissez-vous au geste de Barenboïm jouant Wagner en Israël...

Je l’ai commenté d’une façon un peu humoristique, dans Le Journal du Dimanche, c’est une formule qui a fait mouche, semble-t-il : au lieu de s’obstiner à jouer Wagner aux Israëliens, pourquoi ne pas être amené à jouer du Mozart aux Palestiniens (rires) ?

En ce moment, cela prend une résonance assez particulière.

J’ai le plus grand respect pour Barenboïm, j’écoute sans cesse certaines Sonates de Mozart et les Concertos n°20 et n°27. Mais là, je crois que cela ne s’imposait pas vraiment, c’est tout, c’est une question de goût... Pour certaines personnes, cela évoque immédiatement l’Holocauste... Wagner est joué partout, il y a des disques ; il n’est donc pas obligatoire d’aller le jouer là-bas, voilà.

Dans l’avant-dernier numéro votre revue L’Infini, vous consacrez un texte à Cecilia Bartoli...

Un jour, cela devait être à la radio, j’ai entendu cette voix, cette façon d’interpréter. Je retrouve ensuite cet enregistrement, et ça a été le même choc qu’avec Deller. Là, tout à coup, j’ai entendu comme une « instrumentalisation » de la voix absolument extraordinaire, et je me suis demandé comment une Italienne avait-elle fait pour s’évader de son costume obligatoire - qui serait « faire la Callas », « faire l’italienne » comme au cours du XIXe siècle. Donc, qui est cette chanteuse qui chante dans sa langue, l’italien, qui avait été étouffée pour crier ? Cela m’a donné envie d’écouter tout ce qu’elle faisait, et de la rencontrer pour vérifier la façon dont son corps survit, tout simplement. La dernière fois que je l’ai vue, elle chantait cet air effervescent de Armida de Haydn dirigé par Hernoncourt : quand elle s’enflamme avec Prégardien sur la plage 15 du premier disque : c’est prodigieux ! Du jamais entendu ! L’éroticité de cet enflammement réciproque...

Est-ce que cette phrase du Coeur absolu est liée à la problématique de l’écoute : «  Elle se souvient de moi, la musique, c’est elle qui m’écoute en me traversant » ?

J’ai souvent cette impression, oui, que ma mémoire n’est pas à la mesure de ce que la musique « stocke ». Donc, parfois, je suis rattrapé par la musique ; pour quelqu’un qui aime bien chantonner, fredonner intérieurement, c’est comme s’il existait une mémoire préalable. Certains extraits de Proust, là-dessus, sont extrêmement intéressants. Pourquoi la « petite phrase » ? Il est intéressant de voir que c’est sur la partie musicale que le thème sexuel apparaît de la façon la plus précise : la première fois, dans la scène de Montjouvain, avec Mademoiselle Vinteuil et son amie, scène étonnante...

Cette petite musique qui « lui procurait des voluptés particulières » !

Proust perçoit très bien que l’on pourrait faire dire à la musique qu’il y a des choses que la jouissance sexuelle ne sait pas lire ou écrire. Si vous voulez de l’orgiaque extravagant, c’est La clémence de Titus. Cet opéra est en général sous-estimé, on a tort, c’est absolument énorme. On assiste à une véritable séance d’hypnose par la clarinette : de la phallicité dans la musique (rires) !

Pensez-vous qu’aujourd’hui, par rapport à l’époque de Mozart, la manière d’entendre la musique a beaucoup changé ?

Qu’est-ce que les gens entendent quand ils écoutent de la musique ? J’insiste beaucoup là-dessus dans Mystérieux Mozart : de quoi parle vraiment la musique. C’est tellement important, dans notre époque de psychanalyse, et je me demande si Freud a au moins cité le nom de Mozart dans ces ?uvres ; il n’aimait pas la musique, mais il aurait dû s’intéresser à la signification de ses opéras. C’est ahurissant, tellement c’est révélé, c’est la chose elle-même ! Maintenant, la question devient de plus en plus compliquée, difficile, lorsqu’on demande aux personnes sensées qui écoutent de la musique : « dites-moi de quoi ça parle ». Alors là, on comprend la superficialité des approches, même chez des gens très cultivés ! Ou alors, on fait entendre une Messe. L’Et incarnatus est, à la fin de celle en ut mineur : voilà un grand mystère, le mystère de l’incarnation : Mozart parle ici de son propre engendrement, dans un corps humain porté par une voix de femme - la sienne, Constance, pour qui il a écrit l’oeuvre. Mozart célèbre la vie humaine dans ce qu’elle a de plus précieux, il en module toutes les finesses et les articulation, la peau, le regard, la saveur... Pourquoi j’insiste sur la musique, sur celle-ci en particulier ? Parce qu’il y a une prise en main quasi pornographique du réel. Il faut toujours revenir à la musique, qui nous parle beaucoup plus savamment que tout autre langage.

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Patricia Petibon chante Mozart en présence de Philippe Sollers

Sur le plateau de Campus, le magazine de l’écrit, animé par Guillaume Durand, le 18 octobre 2001, à l’occasion de la publication de Mystérieux Mozart.

Un air d’Arminda, La Finta Giardiniera, K 196, Act 2 Aria "Vorrei punirti indegno".


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PARTIE II - IL EST NE LE DIVIN WOLFGANG

Philippe Sollers est l’invité d’Adèle Van Reeth ce mercredi 23 janvier 2019 dans le cadre de la semaine que « Les chemins de la philosophie » (France Culture) consacré à Mozart.


Mozart, enfant, répète en trio, dessin de Victor Focillon, 1897• Crédits : GraphicaArtis - Getty
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L’invité du jour :

Philippe Sollers, écrivain

Wolfgang Amadeus Mozart est un compositeur de génie dont la musique fait partie de nos vies. Philippe Sollers en est passionné et livre son portrait intime de Mozart, l’aimé de Dieu. Comment l’a-t-il rencontré ? Quelles sont les idées reçues véhiculées sur sa vie ?


Mystérieux Mozart : Extraits ICI
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Pour un accès thématique au contenu de l’émission nous l’avons découpée en sections :

1. Bonjour Philippe Sollers.
Sur la vie et la mort de Mozart
Le divin Wolfgang

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2. Sur Cosi fan tutte
Une leçon de lucidité sur l’amour

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3. Singulier Mozart,
Un autoportrait

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4. Sur Beethoven et Mozart

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5. Sur Les Noces de Figaro

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6. En voyage
Un témoignage de Mozart sur son art de la composition par Heidegger

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Extraits des propos de Philippe Sollers

Mozart, l’ami de la mort

La mort est notre meilleure amie, écrit Mozart à son père, ce qui est une allusion très claire d’une appartenance à la maçonnerie, une initiation à la mort et donc au dépassement de la condition mortelle, ce que raconte Mozart de façon claire, émouvante, admirable, dans "La Flûte enchantée" où il y a des allusions précises au fait qu’un couple va traverser par la seule force de la musique, la sombre nuit de la mort.
Philippe Sollers

Mozart et Dieu

Mozart est un illuministe comme le sera Rimbaud, quelqu’un qui est persuadé d’avoir reçu directement de Dieu, cette force puissante, une révélation personnelle qui l’a illuminé. Il va se conduire en fonction de cette illumination… La mort n’est rien par rapport à l’illumination reçue.
Mozart était un bon catholique mais par rapport à son époque, il était décalé, il a été mis à la porte par un archevêque, il croyait en « son » Dieu…

Philippe Sollers

On ne peut pas comprendre comment Mozart a pu écrire autant de chef-d’œuvre en aussi peu de temps… Pourquoi ? Parce que l’illumination qui le conduit est constante… Et il a aussi une mémoire extraordinaire, hypermnésique. Ça commence très tôt, à 5 ans il est super doué, il enregistre tout, il peut vous recopier de mémoire un air qu’il a entendu à l’église par exemple…
Avant Mozart, il y a de très grands musiciens comme Bach, Haendel… Mais lui, il invente quelque chose !

Philippe Sollers

Texte lu par Shemss Audat :

· Extrait de Humain, trop humain, de Nietzsche, 1880, dans les Oeuvres aux éditions Robert Laffont

Sons diffusés :

· Début d’émission : Extrait du film Amadeus de Miloš Forman, 1984, et Requiem en ré mineur de Mozart, interprété par le Choeur et l’Orchestre philharmonique de Vienne, dirigé par Karl Boehm

· Extrait du film Amadeus de Miloš Forman, 1984, Mozart est en colère et sa colère lui inspire l’air de la Reine de la Nuit

· Extrait de l’opéra Così fan tutte de Mozart, interprété par l’Orchestre philharmonique de Vienne, dirigé par Karl Boehm, avec la soprano Elisabeth Schwarzkopf

· Extrait de l’opéra Les Noces de Figaro de Mozart, interprété par l’Orchestre Musica eterna, dirigé par Theodore Currentzis

· Quintette avec clarinette en la majeur K. 581, interprété par le Quatuor Borodine

· Chanson de fin : The Swingle Singers, Une petite musique

· Interview de Frédéric Lodéon, violoncelliste, chef d’orchestre et producteur à France Musique, au micro de Thomas Beau

· Texte lu par Adèle Van Reeth : Lettre de Mozart rapportée par Martin Heidegger dans Le Principe de raison aux éditions Gallimard

Crédit : France Culture - les-chemins-de-la-philosophie

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1 Messages

  • Naïma Bergâme | 17 août 2014 - 16:40 1

    En lisant ceci, je dois dire que je me souviens m’être longtemps interogee sur l’un de mes Portraits de Mozart.... L’un évoque un autre Musicien serait-ce Haydn ? (que je connais pourtant tres peu) mumm.... Donc par rapport à ce que dit Sollers du Haydn serait passé, parce que tres présent en Mozart... A éclaircir.

    Sinon il se passe un évenement : j’ai désormais une page Facebook (deux !) :
    Naîma Bergâme et Bergâme Naïma Artiste.

    Egalement vous découvrirez sous peu, si vous le désirez deux Portfolios sur le site Ultra-Book. CHEVAUX et AUTOPORTRAITS. C’est fait !
    J’attends le référencement qui ne devrait plus tarder ! Si cela se passe bien (tellement ça se passe souvent mal) !
    On finit par vraiment se poser toutes sortes de questions !

    Bien à Vous,
    Naïma Bergâme

    PS : Je ne suis pas tres au fait de la technique donc j’espere que les bons parametres vont fonctionner sur Facebook.
    Avec les Piratages de messageries et autres pénibles joyeusetés malveillantes, si vous recevez des mails ou autres messages étranges de ma provenance merci de me contacter.