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Tout tient dans ce mot, dao...

D 31 juillet 2008     A par Albert Gauvin - C 4 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


« Le saint ne laisse pas les choses asservir sa personne ni les désirs troubler sa quiétude. Il ne se laisse ni transporter par l’allégresse ni briser par la tristesse. Epousant les dix mille facettes et les cent changements et évoluant sans position arrêtée, c’est avec une sereine indifférence qu’il accompagne le dao dans son surgissement. C’est pourquoi, à celui qui atteint le contentement intérieur, l’ombrage d’un grand arbre et la cavité d’une grotte suffisent à assurer son bien-être. Mais à celui qui n’atteint pas le contentement intérieur, possédât-il le monde pour famille et les dix mille peuples pour serviteurs, cela ne suffirait pas à garantir sa subsistance. Celui qui est parvenu au sans-joie, il n’est rien en quoi il ne trouve la joie. Celui pour qui il n’est rien en quoi il ne trouve la joie atteint la joie parfaite. »

Extrait du Chapitre I du Huainan zi (Pléiade, p.36)

« Lorsque l’oreille écoute clairement et que l’oeil regarde de façon pénétrante, cela s’appelle l’« illumination ». »

Extrait du Chapitre VII, Des esprits essentiels, (p.302).

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Immortel ailé en bronze (hauteur 15,3 cm), datant d’environ -90, découvert en 1966 dans les ruines de la muraille de Chang’an (Xian), conservé au musée du Shaanxi à Xi’an.
[...] aux régions du sud-est, il y a les peuples [...] Busi, les "Non-Mortels" (IV, 11b-12a).


Lao zi, Daode jing

En mars 2008 Rémi Mathieu publie aux éditions EntreLacs une nouvelle traduction du Daode jing (Tao te King) — le célèbre " Classique de la voie et de son efficience " (plus connu sous le titre du " Classique de la Voie et de sa vertu ") — à partir des trois versions complètes désormais connues.
Dans son introduction, à propos des découvertes archéologiques faites en 1973 à Mawangdui (au Hunan) et, en 1993, à Guodian (au Hubei), Rémi Mathieu parle de séismes, comparables à la découverte des manuscrits de la Mer Morte.

Lao zi, Daode jing : le livre de la voie et de la vertu

Le Lao zi, ou Daode jing, est le livre le plus mystérieux de l’Antiquité chinoise. Il n’est pas certain que Lao zi [1] en ait jamais été l’auteur. Quant à son origine, elle est, pour l’heure encore, largement mystérieuse. Sa forme est d’une profonde originalité : ni dialogue, ni traité, mais étrange poème philosophique, parfois rimé, dont le sens fait souvent question.

À l’origine, un texte dut venir au jour au milieu du IVe siècle dans la Chine méridionale. Mais le Lao zi, comme le taoïsme, se sont formés progressivement. Les manuscrits sur bambou et sur soie, découverts à Mawangdui, en 1973, et à Guodian, en 1993, ont révolutionné l’histoire et la compréhension du Lao zi.

Lao zi doit au coeur de la pensée chinoise, le Yijing, le matériau de sa doctrine : le dao ou « Voie ». Il doit aussi beaucoup au confucianisme, quoiqu’on en ait dit. La critique assidue qu’il en produit l’atteste. Lao zi propose une doctrine faite de paradoxes, attachée à la quête d’une sagesse basée sur le non-agir, la non-pensée et le non-désir, dans le respect de la spécificité naturelle des êtres. En faisant retour au dao, le sage repère sa racine et celle de tous les autres êtres. Dans cette unité retrouvée, il peut être radicalement lui-même, autorisant les choses à redevenir ce qu’elles sont en soi et non pour nous, riches de leur inépuisable vacuité.


C’est pour vous du chinois ? Écoutez Rémi Mathieu dans cette conférence du 15 mai 2007 :

(durée : 65’29" — Crédit : ENS de Lyon)
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ou encore lors de cette émission de France Culture consacrée au taoïsme (27-10-15)

« Pensez-vous pouvoir conduire un char, attelé à des chevaux, sans les diriger avec un fouet ? Si oui, vous savez communiquer avec les êtres d’esprit à esprit : vous avez atteint le Dao.
Mais comment parler du Dao, si celui-ci ne se laisse pas désigner ? Tel est l’enjeu du taoïsme : atteindre le Dao dont on ne peut parler.
Rémi Mathieu se joint à Lao Tseu pour vous aider à trouver la Voie. »

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TEXTES :
Lao Tseu, Daode Jing, trad. Rémi Mathieu, Entrelacs, 2008, p.81
« Le rêve du papillon » in Les œuvres de Maître Tchouang, trad. Jean Lévi, Éditions de l’encyclopédie des nuisances, 2006, pp.29-30
« La joie des poissons » in Les œuvres de Maître Tchouang, trad. Jean Lévi, Éditions de l’encyclopédie des nuisances, 2006, pp.142-143

EXTRAITS :
Tintin et le Lotus bleu
La voie du Tao, documentaire d’Yves de Peretti 2010 Arte France / Réunion des musées nationaux / Idéale Audience
Paul Claudel parle du taoïsme (Archipel Claudel, « Claudel dit Claudel : les racines d’un exil » entretien avec Jean Amrouche en 1951)

Crédit FC. Voir aussi : Autour de Tchouang-tseu

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A-t-on en Europe mesuré l’ampleur de ces séismes ? Et en Chine même ? Rien n’est moins sûr.

Rémi Mathieu s’interrogeait déjà en mars 2004 sur ce point. Il écrivait alors dans Le Monde :

Les Chinois se tournent vers un futur sans modèle connu d’eux

Depuis qu’elle pense connaître la Chine, l’Europe se demande ce qu’elle est d’autre qu’elle-même. Elle lui semble avoir toujours été l’image même de l’altérité. Serait-ce sa langue tonale ? Son écriture idéographique ? Ne serait-ce pas plutôt sa façon de penser le monde qui remonte aux antiques périodes tumultueuses ? Ne serait-elle pas simplement différente dans ses moyens de le connaître, de le maintenir, de le changer ? Le plus ethnocentrique n’est peut-être pas celui qu’on a cru.

Vers le milieu du premier millénaire avant notre ère fleurirent en Chine des écoles de sagesse. Contemporaines de leurs semblables grecques, elles s’affrontaient dans les cours princières et dans les cénacles académiques. On y disputait de la nature humaine, de la marche du temps, de l’intérêt privé et collectif, des rapports entre les princes et les vassaux, d’économie, de guerre, de morale... A défaut de refaire le monde, on l’y repensait avec ardeur. Les adeptes de Confucius ( 551- 479) insistaient sur le perfectionnement de soi, le respect des rites, la bienveillance ; les taoïstes, disciples de Lao zi ( VIe s ?), de Zhuang zi ( 369- 286 ?), de Huainan zi ( 179 ?- 122), en tenaient pour la spontanéité, l’union avec le dao, la vacuité, le retrait du monde ; les légistes de Han Fei zi (?- 233) aspiraient à diriger le peuple d’une main de fer. D’autres voulaient donner leur place aux esprits, lorsque certains s’en défiaient.

L’empire des Qin, en 221, mit de l’ordre dans les têtes en brûlant les ouvrages non légistes et non techniques, en enterrant vivants des lettrés. La dynastie des Han ( 206-220) opéra un classement bibliographique qui pérennisa ces « cent écoles » ; il continue d’être, sinon pertinent, du moins utile pour penser la pensée chinoise en sa tradition. Au début de notre ère, le bouddhisme s’inséra dans ces ensembles doctrinaux, en empruntant — avec malentendus — mots et concepts au taoïsme.

Cette diversité n’occulte pas l’essentiel qui se retrouve en chacun de ces systèmes. La Chine ne perçoit point le temps comme linéaire, cumulatif, progressif, ainsi que l’Europe. Elle l’envisage cyclique : une révolution n’y est jamais qu’un retour à un état antérieur. Elle n’a pas l’idée d’un Dieu unique, omnipotent, porteur d’un dessein pour les hommes. Elle eut cependant, dans le dao (énergie générant deux forces antagonistes et complémentaires, yin et yang ), l’idée d’une puissance issue du vide (du non-être, selon certains), dont la transcendance eût pu être associée à un finalisme et à une éthique.
Elle pensa le merveilleux en d’innombrables récits de l’étrange, parce que — comme le dit un auteur du IIIe siècle — nous possédons un sentiment d’étrangeté que nous prêtons aux êtres que nous ne comprenons point. Les Chinois n’ont pas de discours théologique ; ils s’intéressent aux émotions des hommes en relation avec les esprits plus qu’à la nature de ceux-ci. La Chine pratiqua le culte de l’histoire. Jamais on n’écrivit autant de livres pour penser le passé, afin d’en tirer des leçons pour conduire les affaires actuelles, et l’avenir, comme duplication dudit passé. Elle cultiva l’efficace qui pousse à accepter la pensée ou la pratique de qui sait faire en sorte que fonctionne un système.

La Chine moderne a été conquise par la pensée non de ceux qui s’imaginaient pouvoir la convaincre ou la contraindre (jésuites ou colons), mais par l’idéologie de ceux qui ne l’envisageaient pas : communistes et libéraux. Forgés par des siècles de référence à un passé vénéré, les Chinois se tournent vers un futur qui ne s’appuie sur aucun modèle connu d’eux. Ils quittent l’idée du groupe social pour celle de l’individu, sujet de son destin, non pour gagner une liberté et un bonheur privés, mais un enrichissement personnel laissant sur le chemin des millions de sacrifiés. L’art contemporain semble rendre aussi un peu de l’âme chinoise. Après s’être prise pour le milieu du monde, la pensée chinoise paraît se percevoir sur sa marge. Qu’aura demain de chinois le monde qui se dessine aujourd’hui en Chine ?

Rémi Mathieu, Le Monde du 19.03.04.

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Résonances

En 2003 la collection de La Pléiade éditait le tome II des Philosophes taoïstes, le Huainan Zi, traduit, présenté et annoté par Charles Le Blanc et Rémi Mathieu.

A cette occasion Philippe Sollers publiait un article enthousiaste, Splendeur et subtilités du taoïsme. Les lecteurs de Tel Quel et de L’Infini savent que "la Chine ancestrale" est l’objet d’un questionnement incessant depuis maintenant plus de quarante ans.

Alors que Sollers annonce pour l’automne un CD Audio, Déroulement du Dao (La Chine dans les romans de Philippe Sollers) [2], il semble bon de rappeler cet article.

Dans Déroulement du Dao, publié dans L’Infini n° 90 (Spécial Chine, printemps 2005), Sollers parle, citant Heidegger, d’"un libre espace pour le jeu du Temps". Il écrit :

Le terme résonance est très important pour la pensée chinoise puisque Dao, Yin, Yang... tout entre en résonance. Chaque chose, chaque élément, chaque événement entre automatiquement en résonance avec d’autres. Et il est à ce moment-là flagrant que la musicalité de ce qui apparaît / disparaît est la chose la plus importante.

Qu’est-ce que la "résonance" ? Il y a dans le Chapitre VI du Huainan zi (p. 271) un passage admirable :

" Quand l’accordeur de cythare heurte le gong sur un instrument, le gong de l’autre résonne ; quand il pince le jue sur un instrument, le jue de l’autre vibre. Cela résulte du fait que des notes semblables sont en harmonie mutuelle.
Imaginons maintenant qu’il modifie l’accord d’une corde, de sorte que celle-ci ne corresponde à aucune des cinq notes et que, lorsqu’il la frappe, les vingt-cinq cordes de chacun des instruments se mettent toutes à résonner. Dans ce cas, c’est que le son encore indifférencié, le souverain des notes, y a pris forme. Ainsi, celui qui communique avec l’harmonie suprême divague comme un homme parfaitement ivre ; il s’abandonne aux douceurs d’un sommeil où il erre et s’ébat, sans savoir comment il est parvenu à cet état. S’enfonçant dans une agréable tiédeur, se perdant dans une moelle hébétude, il est comme s’il n’avait pas encore commencé à émerger de son origine. Telle est ce qu’on appelle "la grande communication" [la "résonance totale"]. " [3]

Dans Déroulement du Dao Sollers parle de ses romans mais chacun sait qu’il s’agit de romans philosophiques — en un sens radicalement nouveau — où écriture, parole, rythme, récits, citations et pensée sont inséparables.

Qu’en est-il de la pensée à l’oeuvre dans le Huainan zi ? Comment cette pensée entre-t-elle en résonance avec l’oeuvre de Philippe Sollers ?

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Splendeur et subtilités du taoïsme

Édition moderne du Huainan zi par Liu Wendian (1889-1958),
imprimée par la Commercial Press, Shanghai, 1923.
Le dao  !
Il couvre le ciel et porte la terre (I, Ia) Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Lecteur bénévole, improbable et sincère, tu n’as, ces temps-ci, qu’un livre à te procurer d’urgence pour le méditer sans cesse pendant les années à venir : le merveilleux Huainan zi, tome II des Philosophes taoïstes de « La Pléiade ». Il t’est aussi nécessaire que la Bible, Homère, Shakespeare ou les Essais. La traduction et les notes de ce grand classique chinois sont exceptionnelles. Tu pourras aussi admirer quelques reproductions de statuettes, de manuscrits ou d’objets puissamment évocateurs : un immortel, une danseuse, des bannières funéraires, un brûle-parfum en forme de coeur montagneux de jade. Certaines de ces pièces ont été découvertes seulement en 1972, en pleine tempête maoïste. Te voici donc devant la Chine éternelle dont tu sais si peu de choses, puisque tu n’as jamais pu compter sur les religions ou les philosophes pour t’informer vraiment à ce sujet.

Où sommes-nous ? Dans le sud de la Chine, au IIe siècle avant notre ère, sous les Han. L’auteur, Liu An, reçoit, à 7 ans, le titre de marquis de Fuling. C’est un enfant précoce, passionné de lecture et de musique, doué pour la composition littéraire, ne s’intéressant pas à l’équitation ni à la chasse, passe-temps favoris des jeunes nobles de son époque. A 15 ans, il est prince de Huainan. Il accueille aussitôt des savants venus de toute la Chine, développant ainsi une cour brillante, littérature, science, pensée. A 40 ans, il est en pleine gloire. C’est un prince, c’est un écrivain. Il a une femme, un fils, une fille. Mais aussi une concubine et un autre fils. Son neveu, Wu, devient empereur, tout semble aller bien, mais les ennuis commencent vite. Il est bientôt suicidé ou exécuté pour raison d’Etat.

Qu’est-ce que ce gros livre étrange ? Une encyclopédie, une mosaïque de contes et de réflexions ? Un poème enveloppant, un traité métaphysique, un roman cosmique et moral ? Les présentateurs de cette édition ont le mot juste : il s’agit, pour eux, d’une « projection holographique à partir d’un point focal » (forme dynamique de la synthèse). Tout tient dans ce mot, dao, dont on ne finit pas de donner l’interprétation stable et changeante. Le lecteur occidental doit s’habituer à dire dao et non plus tao (de même qu’il se rend désormais à Beijing et non plus à Pékin).

Dans le même mouvement, il devra se demander s’il comprend réellement ce dont on lui parle. Le dao, la Voie, pénètre tout, orchestre tout, s’éprouve plus qu’il ne se définit, est un principe d’alternance (yin, yang), mais reste insondable quoique connaissable. A travers lui, on peut développer des considérations sur l’astronomie, l’histoire, la médecine, le magnétisme, l’alchimie, les miroirs solaires, les instruments de mesure, la musique, la guerre, le gouvernement, la navigation par les étoiles, le gouvernail axial, l’insémination de l’huître pour obtenir une perle, les plantes, les couleurs, les animaux, les rites, la mythologie. L’essentiel, ici, est de percevoir que tout se répond, est en « résonance » (ganying). Le ciel est rond, il couvre ; la terre est carrée, elle engendre ; la quadrature du cercle n’a rien d’absurde grâce au dao ; la vie et la mort sont équivalentes ; les saisons rythment le temps ; l’harmonie imprègne toute chose ; les affinités électives suivent leur cours. Vous passez de propositions sur le néant et le vide à de petites fables sur ce qui s’ensuit dans l’existence. « Le dao est si haut que rien ne lui est supérieur, si profond que rien ne lui est inférieur. Il est plus plan que le niveau, plus droit que le cordeau ; ses cercles sont plus ronds que ceux du compas, ses angles plus précis que ceux de l’équerre. Il embrasse l’espace-temps si bien que rien ne lui est intérieur ni extérieur ; il communique avec le ciel et la terre sans rencontrer d’obstacle. Aussi celui qui fait corps avec lui n’éprouve-t-il ni peine ni joie, ne connaît ni contentement ni colère ; il veille sans inquiétude, dort sans rêve. Quand les êtres apparaissent, il les nomme ; quand les événements se produisent, il leur répond. »

Le saint chinois est à l’image des résonances des lumières spirituelles : « La sainteté est comme le ciel. Eloignez-la, elle se rapproche ; conviez-la, elle prend ses distances ; examinez-la, elle ne se livre pas ; contemplez-la, elle ne sera jamais vide. Mesurée à l’aune d’un jour, elle est insuffisante, à l’échelle d’une année, elle est surabondante » (chapitre XX, « De la synthèse ultime, Taizu »). Voilà, c’est tout simple, éblouissant, subtil, évident, mystérieux. On est convaincu sans savoir pourquoi, le comment s’impose au pourquoi. Ce qui ressort de cette description minutieuse de la réalité concrète (et parfois fantastique), c’est un esprit libre et indépendant, souple, silencieux, insouciant. « Je désire vivre, mais je n’en fais pas une affaire. Je hais la mort, mais je ne la refuse pas. » Ou encore : « On saute du néant à l’être et de l’être au néant sans qu’il y ait ni fin ni commencement. Personne ne sait d’où il est éclos. »

Nous qui vivons désormais sur une planète de plus en plus lourde, fermée, bavarde, morbide, nous écoutons ces messages comme s’ils venaient d’une éclaircie que nous refusons de voir. « Les hommes d’autrefois appréciaient les saveurs sans être avides ; ceux d’aujourd’hui sont avides sans apprécier les saveurs. » En somme, l’être humain est avide par manque de vide. Le saint, lui, « a fait un pacte avec l’état brut du grand chaos et se tient au milieu de la clarté parfaite ». Ou encore : « Il habite un endroit sans aspect, il réside dans le sans-lieu. Il se meut dans le sans-forme, se tient en repos dans l’incorporel. Il existe comme s’il n’était pas, vit comme s’il était mort, sort du sans-intervalle et y pénètre. » Ou encore ceci, très pratique, venant de l’immortel Lao zi : « Connais ton masculin, garde ton féminin, deviens le ravin du monde. »

Philippe Sollers, Le Monde du 23.05.03.

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Danseurs au serpent en bronze doré (hauteur 19 cm, long. 13 cm), datant d’environ -140, découverts à Jinning (près de Kunming ; date inconnue), musée du Yunnan à Kunming.
Voyez les danseurs [...] ils se soulèvent et virevoltent,
leurs mouvements et leurs contorsions ont l’agilité des esprits
(XIX, 20a-20b).



Huainan Zi, encyclopédie chinoise antique

Les grands traités du Huainan zi

Extraits

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Déroulement du Dao et Paradis

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Le dieu Fuxi (avec Nügua), peinture faîtière sur brique, (haut. 40 cm, larg. 24 cm), d’un tombeau scellé entre -86 et -49 ; découverte à Buqianqiu (près de LUOYANG) en 1957, conservé in situ.
Jamais, ils n’étalèrent leurs mérites au grand jour ni n’exaltèrent leur renommée. Ils gardèrent caché en eux le dao de l’homme véritable, épousant la constance du ciel et de la terre. Comment cela fut-il possible ? C’est que leur dao et leur vertu communiquèrent avec ce qui est en haut, tandis que leur savoir artificieux fut oblitéré (VI, 12a).

« De la rivière LUO sortit le Danshu, le " Livre rouge " »

Huainan zi, Chapitre II, 21a, Pléiade, p.80 (le Danshu est un livre prophétique de l’Antiquité)

« Je n’oublie pas les grottes de Longmen, ce petit temple taoïste en ruine près de Nankin, ni la mince et noire rivière Luo d’où est montée la tortue révélant l’écriture idéographique. L’écriture au plus près des transformations et des mutations, c’est mon sujet, je n’en ai pas d’autre. »

Un vrai roman, 2007, p.126.

Je relis une nouvelle fois Déroulement du Dao, ce texte publié au printemps 2005. Sollers y cite un extrait de Paradis dont je prélève à mon tour quelques passages :

« nous sommes, nous dit Sollers, au bord de la rivière Luo à LUOYANG [4] [je souligne] en train de regarder sur un petit pont de bambou assez fragile, la mince rivière noire d’où est sortie selon la légende, la tortue portant sur ses écailles l’écriture chinoise » :

« la danse vraiment danse ne sera jamais dans la danse statues pour dire quoi les bornes du sans qui les bornes du sans quoi marquées pour faire quoi mur d’orchestres les figures ne comptent pas trop terrestres mais le trait projeté bronzé et en bas le fleuve remous glacé chauffé trou et en bas plus bas la tortue la mue luo vieille vieille dao dans hâte sans date et en bas plus bas océan nuage et voilà ça remonte en haut pour pleuvoir dragon entre ciel et mer crêtes nage bonzes brûlés marécage pluie fine suie pluie sans fin sur nankin bruits bambous bruine temple fouillis buissons abandon deux types avec aquarelles assis sous le porche bref salut ni vu ni connu voûte pour assemblée disparue grande ouverture pour fenêtre »

« comment venir sans venir partir sans partir être là et pas là visage caillou et hibou comment tenir le fil l’entre-deux le bleu ça c’est la chine et j’aime la chine j’en rêvais avant de savoir qu’elle vivait mon système nerveux la voulait méridiens point poussée des aiguilles corps poreux poncés ponctués il faut les voir le matin faisant leur gym déliée petit jour de shanghaï cargos jonques radeaux chaleur miroitante et eux chacun dans sa voix son canal isolé tournant recyclant bras torse jambes pointes plantes pieds mains planées ne se regardant pas ne se parlant pas quel silence sept heures à pékin cent mille vélos en cadence mal réveillés ciel rose violet accoudés sur les guidons droits couchés indifférents souples »

« la chine a pris les mathématiques aux chrétiens pourquoi pas l’histoire au marxisme pour le reste elle en a vu d’autres mongols européens japonais russes américains ou indiens glissade noyade oubli pfuitt catéchisme la politique passe mais pas la poésie je ne peux pas dire la poésie-poésie bien sûr pas la poésie des poèmes pas celle des ambassadeurs ni des militants amateurs pas celle qui dit quelque chose ni d’ailleurs celle qui ne dit rien pour faire bien non tout un autre effet déclic génétique inscription du fond perception comme ça cyclotron pas plus le style emphatique mystique surréalo-anémique que le symbolisme phallique ou le didactique merdique bref ni ça ni ça mais autrement l’autre ça et l’autre ça est est dans l’os membres de cheveux sperme pliure riure embouchure dans le génital qui fuit pangratuit bref la poésie est dans le roman qui fait du roman mille poésies c’est-à-dire suspens n’importe où civilisation de l’à-coup »


Pagode de la Grande Oie. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

« oui en chine près de la luo noire argentée comme un vieux poisson du tréfonds tortueuse luo qui attend s’attarde s’élargit blanchit et se rétrécit [...] et plus tard le bain près de xian source chlorate sulfate sodium manganèse tiède pavillon des tang hors circuit petit geste des guides et alors là vraiment la surprise elle et moi parfumés nus muscles nourris de métal attente détente fou rire chez la favorite de l’empereur embrasse-moi mon enfant ma soeur lave-moi ma femme ma fleur jardin fermé fontaine scellée myrrhe encens canelle henné je t’ai éveillée là même où ta mère t’a conçue enfantée mets-moi comme un sceau sur ton corps amour fort de mort les grandes eaux ne peuvent pas l’éteindre les fleuves le submerger étincelle et couteau plongé c’est pourquoi quand l’écriture dit viens du liban à travers larynx langue lèvres dents c’est comme si la voix disait au verbe viens car la voix et le verbe sont un et la voix est le genre et le verbe l’espèce viens allonge-toi repose-toi contre moi montagnes rondes vertes on aurait cru flotter sel moussé tasse de thé bonbons cigarettes le soleil s’infiltre dans la pagode de la grande oie nuite dans la cité interdite colonnes rouges sang murs de sang jaune et rouge et jaune bleu rouge et orange bleuté ocre rouge disque blanc troué coupe ciel jade foutré contour miel escaliers blancs piano chance nuit éclairée premier mai porte de la cloche porte du tambour [5] place de la paix céleste couvre-feu ou encore temple bleu or pavoisé drapeaux rouges bambous pliés aérés chine au ralenti nerfs au frais chine... » [6]

Le journal de Marcelin Pleynet indique que le séjour à Luoyang et à Xian eut lieu du 22 au 28 avril 1974. On peut sans doute considérer que c’est à ce moment-là (ou en souvenir de ce moment-là) qu’ont été écrites ces pages de Paradis.

On aura noté que, dans le dernier passage, Sollers, depuis la Chine, réécrit le Cantique des cantiques.

Dans Déroulement du Dao, il commente ainsi :

Nous étions dans Paradis, et vous avez vu en passant la Chine avaler en quelque sorte la Bible. Ici, Le Cantique des cantiques. C’est un livre où l’on peut suivre le dialogue, parfois violent, entre la Bible et le taoïsme ou la Chine. C’est-à-dire deux fonctions fondamentales qu’il s’agit de penser en tant que nous pourrions ouvrir un dialogue entre l’Occident et l’Orient.

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Roland Barthes et Julia Kristeva
devant la pagode de la Grande Oie à Xian
Crédit : JK

Crédit photos : Philosophes taoïstes II.

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Quatre ans auparavant, à l’occasion de la publication du Tao du Prince, traduit par Jean Lévi, Sollers s’interrogeait sur un fait étrange.

La domination mystique

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Portrait de Han Fei

Han Fei a vécu en Chine au IIIe siècle avant notre ère, de 280 à 233. On sait peu de choses de lui, mais Le Tao du Prince, qui réunit ses oeuvres, est, nous dit Jean Levi, « un des textes les plus importants de l’histoire de la pensée politique chinoise et sans doute mondiale ». Il faut donc le placer à côté des classiques : la République, de Platon, le Léviathan, de Hobbes, Le Prince, de Machiavel, et Le Contrat social, de Rousseau. Rien de moins, et peut-être plus, en tout cas autrement. Voici donc la première version intégrale en langue française de ce monument. C’est un grand chef-d’oeuvre, il faut l’acquérir au plus vite, vous en avez pour longtemps à le lire et à le relire, comme si (à la différence des classiques précités) il venait d’être écrit. C’est très clair, très obscur, inspiré, fourmillant d’exemples et d’anecdotes, d’une vie et d’une crudité époustouflantes. Le livre tient dans votre poche, c’est une vaste compagnie de tous les instants. Son sous-titre dit l’essentiel : La Stratégie de la domination absolue. L’empereur Qin Shihuang a appliqué ce programme à la lettre, et on l’a vu ressurgir, tel un projet grandiose et fou, à la fin du règne de Mao. Les Chinois, faut-il le rappeler, n’ont jamais été russes. Ils viennent de beaucoup plus loin et profond. Le mieux serait de s’en rendre enfin compte.

Le plus difficile, ici, est de comprendre comment une école très rigide peut avoir la même pensée que celle de la libération absolue. Entre les légistes et les taoïstes, il y a complicité de principes. La loi poussée à son comble est la même chose que l’autonomie. Le Prince est tissé de la même étoffe que le saint. Il gouverne dans l’impersonnalité achevée ; l’autre chevauche le vent. « Dans un monde où règne la paix absolue, la loi est comme la rosée du matin ; la simplicité primitive ne s’étant pas encore dissipée, il n’y a pas de ressentiment dans les âmes ni de récrimination sur les lèvres. » Le meilleur gouvernement tend ainsi vers une sorte d’âge d’or sans cesse oublié ou perdu, non pas par fatalité mais par erreur. Le Prince se trompe sans cesse, il n’est pas assez éclairé, maître de soi. Les ministres l’abusent et le trompent. Quant à ceux qui tentent malgré tout de l’instruire, ils risquent leur vie. Dans les Dangers du discours, Han Fei trace un impressionnant catalogue de martyrs de la vraie loi. Prison, tortures, assassinats, découpages en morceaux, sont monnaie courante (et malgré sa haute sagesse, il semble que Han Fei lui-même ait été obligé de se suicider). Idéal presque jamais réalisé, le gouvernement suprême, qui sait répartir justement les châtiments et les récompenses (rien d’autre à faire), est un vide directeur, un secret sans secret, une manipulation souveraine parce qu’invisible : « La législation atteint le degré suprême quand elle se montre capable de parvenir jusqu’à la pensée de l’acte ; elle est déjà moins parfaite quand elle s’emploie à réprimer les paroles ; et c’est le plus bas niveau du gouvernement quand seul l’acte est sanctionné. »

L’originalité de la pensée chinoise est de situer le Prince à un tel niveau qu’il devient inaccessible, ce qui permet de lui reprocher sans cesse de ne pas être à la hauteur. Il doit être comme le Tao : « calme, il s’étend sans espace ; mystérieux, nul ne sait où il loge ». Bien entendu, il sera le plus souvent humain, trop humain. Il a des parents, des concubines, des favoris, des mignons, des penchants, des appétits, et sa vanité est sans limites. On lui rappelle sa fonction transhumaine, mais le plus souvent sans succès. Pourtant, c’est très simple : « La Voie du maître est de faire un joyau du retrait, de reconnaître les hommes capables sans s’occuper des affaires, de faire les bons choix sans dresser de plan. » Le Prince n’a qu’à se contenter d’être là. Où, exactement ? On ne sait pas. Il est partout et nulle part, il sait tout, il surveille et espionne tout, personne n’échappe à sa pénétration et à son regard. « Le Principe est dans l’invisible, l’Usage dans l’imprévisible. » Confucius le disait : « Le prince est comme un vase, le peuple comme de l’eau. Quand le vase est carré, l’eau est carrée ; quand le vase est rond, l’eau est ronde. » L’ennui, c’est que cette ambition sublime est en général réduite à néant parce que le vase fuit. La moindre distraction, la moindre préférence sont déjà fatales. Les légistes sont ici d’accord avec Tchouang-tseu : « Choisir, c’est manquer l’universel, de même qu’enseigner, c’est manquer la perfection. » La perfection est dans le non-vouloir et le non-agir, et la loi s’applique d’elle-même. Loi au demeurant implacable, comme le mouvement des saisons. Le Prince, en effet, « fait coïncider noms et formes », responsabilité effrayante qui fait de lui une fonction de l’illimité. C’est pourquoi on ne doit jamais savoir ce qu’il pense, ni ce qu’il envisage d’accomplir : « Un prince éclairé met tous ses soins à se montrer secret. S’il dévoile sa joie, sa bienveillance se partage ; s’il manifeste sa colère, son pouvoir se fractionne. Ne jamais communiquer ses propos, mais les entourer d’une barrière. Il est obscur, ne laisse rien voir. » Han Fei le répète : le Prince doit « bannir toute opinion personnelle, ne se fier qu’à la loi universelle ». Dans ses Charades extérieures (et un peu partout dans sa Forêt des anecdotes), il est encore plus précis : « Le souverain montre-t-il sa pénétration, qu’on s’en protège ; découvre-t-il sa bêtise, qu’il est abusé ; révèle-t-il son savoir, qu’il est trompé ; dévoile-t-il son ignorance, qu’il est tenu à l’obscur. Se manifeste-t-il sans désirs, qu’il est épié ; les montre-t-il, qu’il est appâté. C’est pourquoi il est dit : "Rien en moi ne leur permet de me connaître : c’est seulement par le non-agir qu’on les contrôle." »

Le style de Han Fei est sans appel. Exemple : « Qui parle sans savoir est un sot, qui se tait bien qu’il sache est un traître. La sottise mérite la mort, la traîtrise aussi. » La joie étrange qu’on ressent en lisant les grands textes chinois vient de cette certitude de la forme. Comme dans les Poésies de Lautréamont, l’évidence supérieure est là. Au XVIIe siècle, Fou Chan, dans un livre au titre paradoxal, Les saints font le mal, s’exprime en ces termes : « La Raison ne peut venir à bout de ceux qui ont la raison pour eux. La Raison est impuissante à donner la paix au monde. Il faut pour cela l’intervention de la déraison. » Et Han Fei, donc, vingt siècles plus tôt : « Le Grand Homme calque sa forme sur celle du ciel et de la terre, en sorte que tout est produit à foison ; il modèle ses sentiments sur les montagnes et les mers, et son pays est prospère. Le maître n’éprouvant ni rage ni haine, ses subordonnés ne connaissent pas le ressentiment. Gouvernants et gouvernés entretiennent des relations pleines de franchise et font du Tao leur demeure. Les profits s’accumulent et des exploits sont accomplis. Son renom est chanté par ses contemporains et ses bienfaits se transmettent à la postérité ; tel est le gouvernement parfait. »

Philippe Sollers, Le Monde du 05.03.99.

*

[1Ou Lao tseu.

[2Éditions FREMEAUX & ASSOCIES.

[3Résonance : sur la signification de ce terme, voir l’introduction de Charles Le Bras au Chapitre VI du Huainan zi, p.251 et suivantes, notamment la page 253 : "La résonance mutuelle entre les catégories d’êtres est obscurément mystérieuse et profondément insaisissable : on ne peut ni en rendre compte par la connaissance ni l’expliquer par la discussion. " " La résonance trouve son accomplissement dans "l’homme véritable" : l’homme idéal du taoïsme." L’accordeur de cythare en est une des allégories.

[4

[5" Certains trouvent leur joie dans l’étalement de cloches et de tambours... ", lit-on dans le Huainan zi (Du dao originel, p.37.)

[6Paradis, Points, p. 146-147.

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4 Messages

  • Albert Gauvin | 27 octobre 2015 - 15:24 1

    Philosophies chinoises : Le taoïsme
    Pensez-vous pouvoir conduire un char, attelé à des chevaux, sans les diriger avec un fouet ? Si oui, vous savez communiquer avec les êtres d’esprit à esprit : vous avez atteint le Dao.
    Mais comment parler du Dao, si celui-ci ne se laisse pas désigner ? Tel est l’enjeu du taoïsme : atteindre le Dao dont on ne peut parler.
    Rémi Mathieu se joint à Lao Tseu pour vous aider à trouver la Voie. France Culture


  • A.G. | 30 avril 2012 - 12:27 2

    L’art de gouverner.

    Il y a quelques années, commentant « le Tao du Prince » traduit par Jean Lévi, Sollers citait Han Fei Tse :

    « Le Grand Homme calque sa forme sur celle du ciel et de la terre, en sorte que tout est produit à foison ; il modèle ses sentiments sur les montagnes et les mers, et son pays est prospère. Le maître n’éprouvant ni rage ni haine, ses subordonnés ne connaissent pas le ressentiment. Gouvernants et gouvernés entretiennent des relations pleines de franchise et font du Tao leur demeure. Les profits s’accumulent et des exploits sont accomplis. Son renom est chanté par ses contemporains et ses bienfaits se transmettent à la postérité ; tel est le gouvernement parfait. »

    Cette semaine Adèle Van Reth consacre fort judicieusement son émission à L’art de gouverner.
    _ Premier épisode : « Han Fei Zi et le tao du prince ».
    _ L’invité est cette fois Alexis Lavis, auteur d’une nouvelle traduction.
    _ Cf. Les nouveaux chemins de la connaissance.


  • A.G. | 30 novembre 2011 - 15:51 3

    Tao Te King — l’art d’épouser le flux de la vie : Tout un monde.

    Avec :

    Jean Lévi, sinologue, traducteur, essayiste, Directeur de recherche au CNRS, est l’auteur de nombreux ouvrages traitant de l’histoire, de la philosophie et de la littérature de la Chine ancienne, dont :

    Le Lao Tseu suivi de Quatre canons de l’empereur jaune et de Réflexions chinoises : lettrés, stratèges et excentriques de Chine (Albin Michel), Sun Zi : l’art de la guerre traduit du chinois et commenté par Jean Lévi (Pluriel), Le petit monde de Tchouang-Tseu (P.Picquier), La Chine est un cheval et l’univers une idée (Maurice Nadeau)

    Catherine Despeux, professeur émérite à l’INALCO. Auteur de Lao Tseu - Le guide de l’insondable (Entrelacs) et Taiji Quan : art martial, technique de longue vie (Trédaniel)


  • A.G. | 7 octobre 2008 - 20:54 4

    Après le Tao du Prince sur lequel Sollers avait écrit un article — La domination mystique  —, Jean Lévi vient de traduire Précis de domination attribué à Ho-kouan tseu (le Maître à la crête de faisan) {{ ici}}.