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L’affaire Yann Moix

D 7 septembre 2019     A par Viktor Kirtov - C 8 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Nous avons eu l’occasion de saluer plusieurs fois Yann Moix dans les colonnes de pileface
pour des raisons qui demeurent. Notamment pour sa préface à « Kronos », le Journal de Witold Gombrowicz ICI
.

Mais Yann Moix est au cœur d’une polémique à plusieurs facettes que nous ne pouvons laisser sans écho, d’une part, autour de son livre« Orléans » publié le 21 août dernier, où il dénonce la maltraitance et les humiliations dont il aurait été l’objet, enfant, propos qualifiés de pure affabulation, que dénoncent par voie de justice son père et son frère, et d’autre part, autour d’écrits et dessins de jeunesse odieusement antisémites, négationnistes et aussi... négrophobes. En cette période de pré-rentrée, la presse s’est jetée sur l’affaire, d’autant plus brûlante que Moix dénonce l’antisémitisme à coup d’articles chaque fois qu’il en a l’occasion, et ce depuis des années.

Quelques éclairages :

- Un beau texte de Bernard-Henri Lévy dans son bloc-notes du Point du 5 septembre 2019 : « Ce que je sais de Yann Moix »

- Yann Moix : "J’aimerais demander pardon !" Son mea culpa dans l’émission 31 août de Ruquier « On n’est pas couchés »

- Dans l’émission « -Signes des temps » (France Culture) par Marc Weitzmann, interview en profondeur 43 minutes pour laisser s’exprimer un homme, une pensée, sa géologie stratifiée résultat de forces sismiques antagonistes complexes. Pour aller au-delà de l’immédiateté lapidaire. Quant au pardon, il appartient à chacun de décider de l’accorder comme Bernard-Henri Lévy, ou pas. Mais pas sans avoir écouté ces témoignages.

- Le prix à payer. Il y en a un : l’émission de rentrée « Chez Moix » est déprogrammée et des articles à charge qui ne croient pas à la rédemption de Yann Moix refusent de dédouaner l’homme et l’écrivain d’aujourd’hui.

Bernard-Henri Lévy -Ce que je sais de Yann Moix

Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy

Le Point, 5 septembre 2009

Un antisémite peut-il changer ? A-t-il droit à la rédemption ? Et au pardon ? Pour la première fois, Bernard-Henri Lévy s’exprime sur « l’affaire Moix ».

Par Bernard-Henri Lévy

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J’ai rencontré Yann Moix le 31 octobre 1993.

Il m’avait adressé l’une de ces lettres que les jeunes gens, du temps qu’il y avait des lettres, envoyaient aux écrivains, mais auxquelles, pour ma part, je ne répondais presque jamais.

La sienne était-elle particulièrement bien tournée ?

Avais-je pressenti le personnage hors normes qui se cachait derrière cette écriture trop appliquée ?

Est-ce la loterie de la vie ?

Toujours est-il que je lui avais donné rendez-vous ce matin-là, 8 heures, Café de Flore, petite table au fond.

Et je vois arriver un jeune homme au physique de boxeur qui, pour parler comme la regrettée Françoise Verny, n’a pas précisément une gueule d’écrivain et à qui je demande, pour le tester, d’écrire pour La Règle du jeu, d’ici la fin de la semaine, un texte sur un film de Claude Berri, un autre sur Berlusconi et une nécrologie de Fellini-dont on vient d’annoncer le décès.

Deux heures plus tard, j’ai les trois articles, stupéfiants de virtuosité.

Le mois suivant, je reçois les premières pages de son premier manuscrit, Jubilations vers le ciel, que publiera bientôt Grasset.

Et ainsi se noua, sous les doubles auspices de ma maison d’édition et de ma revue, un compagnonnage littéraire qui dure jusqu’aujourd’hui.

L’œuvre, non d’un « paumé », ou d’un « petit con », mais d’un antisémite. J’ai vite pris la mesure, naturellement, de la nature orageuse de Yann Moix, de ses embardées, de ses coups de sang.

Et j’ai également été informé, par des amis qui lui voulaient du bien, de l’existence de ces fameuses BD où j’apparaissais sous des traits infâmes et qui étaient l’œuvre, quoi qu’il en dise, non d’un « paumé », ou d’un « petit con », mais d’un antisémite.

Je n’ai jamais voulu rencontrer ces dénonciateurs, trop pressants pour être honnêtes.

Mais j’ai eu des explications musclées avec l’intéressé qui me confirma la réalité de cette part d’ombre ; qui trouva des mots qui me parurent sincères pour dire la honte que, désormais, ces insanités lui inspiraient ; et que je vis, d’abord avec circonspection, puis, petit à petit, avec respect, s’engager dans une âpre, rude et longue aventure intérieure dont l’enjeu devait être de traiter le mal par le bien et de l’arracher, une bonne fois, à ses anciens penchants criminels.

Car ce n’est pas une mince affaire que de tordre le cou, même quand on est très jeune, au vieil homme antisémite en soi.

Il ne suffit pas de dire « j’ai changé ».

Ni de s’autoproclamer « meilleur ami des Juifs ».

Et l’histoire – à commencer par celle des Juifs – ne connaît que trop ces retournements trop commodes dont le paradigme reste celui de Baalam, le mauvais sorcier, requis par le roi de Moab pour maudire le peuple d’Israël et à qui l’Éternel dit, au moment où il s’apprête à retourner ses malédictions en bénédictions : « Pas besoin de ta bénédiction, ils sont déjà bénis ! »

Non.

Il y faut du caractère, une force d’âme, ainsi que des boussoles intérieures dont le futur auteur de Mort et vie d’Edith Stein était visiblement démuni et dont il eut à s’équiper.

Il y faut une rupture franche avec une société des amis du crime qui ne lâche pas aisément ses proies et dont j’ai compris, bien plus tard, qu’elle le faisait vivre sous la menace d’une sorte de chantage, goguenard et permanent, auquel il n’a pas toujours eu le cran, hélas, de résister.

Un homme qui a commis pareilles bassesses peut-il réellement changer ? Et puis il y faut un changement profond de l’âme, une conversion intellectuelle – et ce mouvement-là, ce creusement, cette plongée silencieuse dans les ténèbres de soi ainsi que dans la lumière des textes qu’il avait haïs de manière si vile, je suis mieux placé que beaucoup pour savoir, en revanche, avec quelle opiniâtreté il s’y est engagé.

Il y a eu la lecture du « Testament de Dieu ».

Puis le choc Benny Lévy, dont la trajectoire le fascinait.

Puis l’œuvre de Levinas dont la découverte allait le transformer.

Et puis, à partir de là, un vrai cheminement de pensée qui l’a mené de la fange qui servit de théâtre à ses débuts à l’apprentissage de l’hébreu, à l’entrée dans le Talmud et à la découverte émerveillée de l’être-juif.

La question, dès lors, est : un homme qui a, jadis, commis pareilles bassesses peut-il réellement changer ? La réponse est oui.Pour peu – et je sais que c’est son cas – que ce changement soit le fruit d’un authentique travail sur soi, d’un effort de pensée et de connaissance honnête.

La question est : l’écrivain qu’il est devenu et qui avoue n’avoir longtemps pas eu le courage, par peur des représailles, de couper le contact avec ses anciens acolytes de la fachosphère reste-t-il comptable de ses errements passés ? La réponse est également oui. Et je soupçonne d’ailleurs le romancier d’Orléans d’avoir, presque à dessein, ouvert la boîte de Pandore d’où allaient inévitablement sortir les diables qu’il n’aurait peut-être pas eu le cœur, sans cela, d’exposer au grand jour et d’affronter.

Et puis la question est de savoir, enfin, si les autres, tous les autres, ceux qu’il a blessés ou déçus, peuvent, en conscience, lui pardonner. Et la réponse est encore oui. À une condition. Que ce pardon ne soit pas seulement donné, mais demandé. C’est ce qui se produisit, avec l’auteur de ces lignes, il y a bien des années. Et, pour les autres, vivants et morts, pour tous ceux qu’il a offensés, traînés dans la boue, salis, ce pardon fut solennellement demandé, hier soir, chez Ruquier.

Je crois au repentir.

Je crois à la réparation.

Et quand un homme, tout homme et donc, aussi, un écrivain donne les preuves de sa volonté de rédemption, quand il s’engage, avec probité, dans le corps à corps avec ses démons, je pense qu’il est juste de lui en donner acte, de lui tendre loyalement la main et, si on le peut, de l’accompagner.

Crédit : Le Point, 5 septembre 2019

Yann Moix : "J’aimerais demander pardon !"

Dans l’émission « On n’est pas couchés » de Laurent Ruqier (France 2) du 31 août 2019

Crédit : https://youtu.be/lxioYiRyRTI

« Signes des temps » par Marc Weitzmann

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Ecrivain prolifique, disciple de Gide et de Péguy, proche de Bernard-Henri Lévy, mais également figure du milieu littéraire et médiatique - chroniqueur notamment de l’émission "On n’est pas couché" de Laurent Ruquier sur France 2, Yann Moix se retrouve au centre d’une vaste polémique en cette rentrée littéraire

Après les affaires Renaud Camus et Mehdi Meklat, notre paysage médiatique et culturel se trouve de nouveau hanté par le spectre de l’antisémitisme. Pour essayer de décrypter cette histoire complexe, parler de négationnisme, mais aussi de confusion médiatique, et enfin de littérature, Marc Weitzmann reçoit Yann Moix et Marie Gil, critique littéraire, spécialiste de la littérature d’avant-guerre et membre du jury du prix André Gide.

Yann Moix revient sur ses déclarations d’hier sur le plateau de l’émission de Laurent Ruquier, On n’est pas couché, et notamment sur sa demande de pardon "à toutes les personnes qui ont pu voir ces dessins choquants et ces bandes-dessinées obscènes et dégradantes de mon cru" :

« Ne pas demander pardon m’était impossible. Mais la télévision est-elle le lieu pour le faire ? Doit-on le faire quand on y est acculé ? Doit-on demander pardon pour une faute commise il y a trente ans dans un fanzine diffusé à 15 exemplaires ? Cela aurait du rester un pardon de moi à moi-même, tel celui que j’ai essayé de m’offrir par tous mes combats depuis plus de 25 ans. Parce que toute ma trajectoire depuis est une réponse à cette ignominie. A cette phase aberrante de ma vie, quelques mois entre 1989 et 1990, mon année noire, et au cours desquels j’ai produit ces écrits abjects, abominables et dégradants pour leurs lecteurs, mais aussi pour leur auteur. Tout cela aurait du rester une affaire intime, or le lieu – la télévision – et les circonstances – y être acculé – me semblent avoir souillé la notion de pardon qui est quelque chose de pur et d’inconditionnel. » Yann Moix

Yann Moix revient également sur le sentiment d’humiliation, au centre de son roman, Orléans : "_Je suis un humilié de naissance. Julien Green a écrit "Dieu n’ayant pas voulu faire de nous des humiliés, il a fait de nous des humbles." Je ne veux pas faire un abus de causalité, voire un viol de causalité, en établissant un lien entre mon éducation et ces écrits abjects, mais une chose est sûre, mes parents – pas Dieu - ont fait de moi un humilié. Je me vis toujours comme ça. D’ailleurs, je ne me sens jamais à ma place nulle part, sauf quand j’écris.

Et enfin, sur l’errance qui a été la sienne dans sa jeunesse, et sa difficulté à trouver sa place quelque part...

Yann Moix : Mon errance à l’époque, dans les rues de Paris, de squat en squat, résonnait avec une forme d’errance intellectuelle : je ne savais pas quoi penser, et sur le plan littéraire, j’imitais des écrivains, j’allais de style en style…

Marie Gil : L’errance signifie faire erreur, mais aussi écrire. Errer c’est écrire, dit Rousseau dans "Les Rêveries du promeneur solitaire". L’errance soulève aussi la question de la place. Dans Orléans, Yann Moix évoque des souvenirs de mise au coin à l’école, à la "place du cancre". Il est rassurant de trouver une place, fût-elle celle du raté. Les questions de place et d’imposture sont au cœur de la littérature. Parce qu’écrire c’est forcément écrire dans la polyphonie, dans l’intertextualité d’autres textes, et in fine, faire prendre la place des mots à la vie, et du texte à l’existence. Dans le statut de l’écrivain, il y a cette forme d’exil, cette question de la place jamais réglée…

Yann Moix Sauf que lorsque l’on est en exil par rapport à tout, on n’existe pas. Les seuls endroits où je me sens bien sont les livres, et depuis quelques années seulement, l’étude talmudique. Quand j’étudie à l’Institut d’études lévinassiennes, que je me plonge dans un texte avec d’autres, je me sens alors tout sauf un humilié. C’est un exercice au cours duquel je me sens en résonance avec quelque chose de profond et qui a à voir avec la littérature

Crédit : France Culture


Le prix à payer et des articles à charge

L’émission de Yann Moix sur Paris Première arrêtée

L’écrivain devait entamer la deuxième saison de « Chez Moix », à la mi-octobre. La décision de son annulation a été confirmée par la société de production.


Paris Première et la société de production de l’émission « Chez Moix » avaient signé pour une saison 2. .
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L’information a été confirmée par Tout sur l’écran, la société de production de Catherine Barma.

« D’un commun accord, le groupe M6 et Tout sur l’écran ont décidé d’arrêter l’émission Chez Moix diffusée sur Paris Première. Nous partageons en effet l’analyse selon laquelle les conditions sereines pour produire et diffuser ce programme ne sont plus réunies. Les équipes de Catherine Barma et le groupe M6 travaillent actuellement sur de nouveaux projets et nous serons en mesure de vous en dire plus dans les prochaines semaines », explique l’entreprise.

Accusations de brutalité et dessins antisémites

Le choix radical de la chaîne fait suite aux récentes révélations autour du passé de Yann Moix, survenues après la parution de son dernier ouvrage, Orléans. Celles de sa famille, dans un premier temps, et de son frère Alexandre, en particulier. Celui-ci avait accusé l’écrivain de 51 ans d’avoir menti à plusieurs égards, mais aussi de l’avoir brutalisé durant leur enfance commune. Dans la foulée, L’Express avait exhumé des textes et des dessins antisémites réalisés par l’ancien chroniqueur de télévision lorsqu’il était âgé d’une vingtaine d’années.

« Après s’être exprimé, notamment à l’émission On n’est pas couché [le 31 août sur France 2, NDLR], l’auteur a choisi de mettre un terme à la promotion de son livre et de se mettre en retrait des médias », avait finalement fait savoir, lundi 2 septembre, la maison Grasset, éditrice d’Orléans.

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Quand Yann Moix publiait dans un journal antisémite

Par Jérôme Dupuis,

L’Express, le 26/08/2019

Dans sa jeunesse, le romancier a participé à des publications ouvertement négationnistes. L’Express les a retrouvées.

Orléans, le nouveau roman de Yann Moix, n’en finit plus de susciter la polémique. L’écrivain y raconte comment ses parents l’auraient atrocement battu durant sa jeunesse et son adolescence. Son père a démenti les faits dans une interview à La République du Centre et son frère Alexandre a taxé l’écrivain d’affabulateur et même de "révisionniste" dans Le Parisien de ce week-end.

Le mot est fort. Mais n’a peut-être pas été choisi au hasard. En explorant la vie de Yann Moix dans la continuité du récit autobiographique qu’il vient de livrer, L’Express a en effet découvert trois publications de jeunesse de l’écrivain aux relents particulièrement antisémites et négationnistes. Elles datent de 1989-90, époque où, après ses années en Maths Sup et Maths Spé contées dans Orléans, le jeune homme était étudiant à Sup de Co Reims, avant d’intégrer Sciences Po. Il s’agit de trois numéros d’un magazine de fabrication artisanale illustrés par le futur auteur de Podium. Chaque exemplaire était vendu dix francs.

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Yann Moix : des écrits antisémites, négationnistes et aussi... négrophobes

PARTI PRIS. Dans « Ushoahia », rédigé et illustré par le romancier à la fin des années 1980, l’auteur d’« Orléans » s’attaquait aux Noirs en plus des juifs.

Par Aziz Zemouri
Le Point, 05/09/2019

« À la télévision, on l’a entendu s’excuser particulièrement, selon son expression, auprès de la communauté juive, mais, sur les Noirs, rien. Le milliard et demi d’individus à la peau noire ne compte pas pour Yann Moix », remarque maître Emmanuel Pierrat, l’avocat du frère et du père de l’écrivain. « Il ne s’agit pas de concurrence mémorielle. Mais cela pose question sur la sincérité de son repentir », poursuit-il.

Dans le « spécial Éthiopie » d’Ushoahia, le fanzine négationniste rédigé et illustré par Yann Moix, c’est 32 pages de diatribes négrophobes et antisémites. L’existence de ces textes révélée par L’Express a pu montrer l’antisémitisme virulent de l’écrivain de Jubilations vers le ciel. On peut ajouter au débit du romancier son racisme anti-Noir. Sa virulence négrophobe s’additionne dans ce numéro aux saillies antisémites et négationnistes

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8 Messages

  • Albert Gauvin | 25 septembre 2019 - 00:37 1


    Francis Bacon, Fallen Figure. 1957–1961.
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    Jacques Henric remet les gants (de boxe, de velours) dans son feuilleton du dernier numéro d’art press (470, octobre 2019) à propos d’un Yann Moix plutôt confus (c’est le mot) ces derniers temps. Et voilà que, lui trouvant, à Moix, "une gueule de teigneux, de méchant dans un film de gangster, de petit boxeur hargneux à qui il ne faut pas chercher noise", il l’imaginerait bientôt dans le rôle d’un James Cagney dans Au seuil de l’enfer ou dans L’ennemi public (à moins que ce ne soit dans Le Vantard ou Les Anges aux figures sales). On appréciera le bon coup droit asséné aux "critiques ignares" et aux "gogos humanitaristes" (des noms, des noms !) comme le direct (du gauche ?) envoyé aux adeptes des "jeux du cirque". Mais la main tendue, in fine, à son "camarade" suffira-t-elle pour que celui-ci, plutôt groggy, reconnaisse que le "mentir-vrai" ne donne pas toujours de bons romans ? Ou bien faudra-t-il, plutôt que la passer, jeter l’éponge, afin qu’il puisse un jour se relever ?


    Art press 470, p. 98.
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    James Cagney.
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  • D.B. | 7 septembre 2019 - 21:45 2

    Une France... moixie ?


  • Merdanpot | 7 septembre 2019 - 20:27 3

    Mon commentaire ne faisait pas allusion à Nabe spécifiquement (je ne suis nullement de consort avec Jean Petit), même si en effet il me semble être un des absents de ce dossier. Profitons-en pour rappeler qu’Au régal des vermines n’a jamais été jugé comme raciste ou antisémite par la justice et que la phrase du Point est idiote (jugé raciste et antisémite par qui ?).

    Il y a eu d’autres articles de Laurent Telo ou de Jérôme Dupuis (qui a déclenché toute cette affaire - précisons-le - parce qu’il a fait, non un article à charge, mais de l’investigation journalistique) ainsi qu’une très bonne intervention radiophonique sur France Inter où il décortique le passage chez Ruquier. La fange c’est Moix qui l’a remué, et il a été absout par beaucoup de monde (à la télé, dans les journaux, à la radio). Par conséquent, il n’y a pas d’"halali" sur lui mais une quantité d’articles critiques qui contrebalancent la complaisance des amis de Moix comme BHL.


  • Albert Gauvin | 7 septembre 2019 - 19:46 4

    Ironie du sort : la télévision française diffuse ce soir un drame policier. Son titre : Meurtres à Orléans. Fiction ? Réalité ? Mentir-vrai ? Mon programme ne dit pas si le réalisateur a été invité chez Ruquier pour s’expliquer.
    Redevenons sérieux : si Weitzmann a courtoisement invité Moix lors de son émission si bien nommée « Signes des temps », il a aussi écrit un des meilleurs articles sur "l’affaire" dans le Monde : « Pour qui s’intéresse au fond rance de ce pays, l’affaire Moix est passionnante ».


  • Viktor Kirtov | 7 septembre 2019 - 18:52 5

    Yann Moix a admiré Marc-Edouard Nabe l’auteur d’« Au régal des vermines », livre jugé raciste et antisémite.
    Déclarer que le point de vue de Nabe est « le seul intéressant dans cette affaire. Tout le reste est sans intérêt » m’apparaît qelque peu lapidaire pour refléter une réalité humaine nécessairement complexe.

    En complément de ma réponse à Merdanpot, qui reste valable pour l’essentiel, voici le lien de l’article du Point sur les relations amour / haine : Moix - Nabe. L’article est intitulé :
    Enquête sur une relation qui a coûté cher à l’auteur d’« Orléans »

    Archive de l’article (pdf)


  • Viktor Kirtov | 7 septembre 2019 - 17:43 6

    Je n’aime pas pratiquer l’halali avec la meute, ni me rouler dans les propos fangeux, c’est pourquoi vous n’en trouvez pas une recension exhaustive, et effectivement la presse – plutôt moutonnière et avide de scoops - en abonde, mais les extraits présentés en donnent bien la tonalité, selon moi., même si ce n’est pas votre avis. Plus, devient redondant, voire de complaisance à remuer la fange… pour ne pas dire la « merde en pot »…

    C’est parce que j’apprécie le fond et la forme du propos de Bernard-Henri Lévy, dans cette affaire, qu’il figure in extenso. Comme il m’apparaît normal, aussi, de donner la parole à l’accusé.

    Ceci n’excuse pas pour autant l’ignominie des faits reprochés, une demande de pardon tardive et partielle, même si l’ignominie des dessins et textes s’est exprimée il y a trente ans dans une publication estudiantine artisanale, publication qui a sombré dans les abymes après trois numéros ! Et au négatif, il a prolongé ses contacts avec les sympathisants de ces thèses, bien au de-là de cet épisode. Peur du chantage ou persistance d’adhésion ?

    A la suite de ces polémiques, Yann Moix a annoncé qu’il se mettait en retrait des médias. Peut-être va-t-il se retirer au désert ? Pour y prier et se soumettre à la justice divine ! Courroux ou pardon ?


  • Jean Petit | 7 septembre 2019 - 16:59 7

    Dans les articles que vous avez copiés, il manque le point de vue de Marc Edouard Nabe, le seul intéressant dans cette affaire. Tout le reste est sans intérêt.


  • Merdanpot | 7 septembre 2019 - 11:55 8

    Les défenses tartufes et intéressées de BHL et Marc Weitzmann en articles principaux, et deux textes tronqués (parmi des dizaines) qui donnent un regard critique sur l’affaire en "articles à charge".
    Belle objectivité dans ce dossier.