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36 000 ans d’art moderne, de Chauvet à Picasso

D 19 mai 2019     C 1 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Réalisation : Manuelle Blanc
Pays : France
Année : 2018

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Picasso, Brassaï, Nicolas de Staël ou Penone : les artistes du XXe siècle ont été fascinés et inspirés par l’art pariétal de la préhistoire. De la caverne d’Altamira à la grotte Chauvet, ce documentaire propose une spectaculaire plongée au coeur des grottes ornées qui n’ont pas fini de révolutionner l’art.

La Vénus de Lespugue, statuette paléolithique mise au jour en 1922, fascine Pablo Picasso et lui inspire quelques-uns de ses chefs-d’œuvre. Le photographe Brassaï immortalise sur les murs de Paris les graffitis qui lui rappellent les peintures des cavernes. Les bisons de la grotte d’Altamira subjuguent le peintre Nicolas de Staël lors d’un séjour en Espagne en 1935… Au début du XXe siècle, la découverte de l’art préhistorique coïncide avec la naissance de l’art moderne. "Ils ont tout inventé", résume Picasso à propos de ses lointains prédécesseurs : profondeur de champ, relief, perspective, mouvement. En 1940, la mise au jour du bestiaire de la grotte de Lascaux bouleversera à nouveau les artistes. Et en 1994, les merveilles de Chauvet, dont les œuvres datent de - 36 000 ans (- 17 000 pour Lascaux) remettent définitivement en cause l’idée de progrès en art.

Racines de la création

En revisitant les grottes ornées, ce documentaire remet magnifiquement en lumière les racines de la création. Il les confronte à des témoignages d’artistes contemporains majeurs, tels Giuseppe Penone et Miquel Barceló, qui évoquent avec humilité leur fascination pour l’art paléolithique. Les éclairages apportés notamment par Cécile Debray et Rémi Labrusse, commissaires de l’exposition "Préhistoire, une énigme moderne", rappellent que l’Anthropocène ravive chez les artistes le besoin d’un retour aux origines. L’homme qui se sent proche de la fin n’éprouve-t-il pas le besoin de revenir sur ses traces ? Si Pablo Picasso, Joan Miró, Paul Klee, Pierre Soulages, Louise Bourgeois et bien d’autres se sont tournés vers les origines de l’humanité pour révolutionner l’art, c’est peut-être aussi pour mettre à distance les horreurs guerrières de leur siècle, grâce à la paix profonde que dégage l’art pariétal.

LIRE : La beauté du geste. Éclairage avec Rémi Labrusse, l’un de ses commissaires.