Dans le prolongement de l’entretien de Jean-Hugues Larché avec Olivier Olgan (Singulars), à propos de son livre « Filles de mémoire », il confiait ses lectures favorites, incluant Philippe Sollers et l’univers qu’il partage avec ce dernier.
- Jean-Hugues Larché
Mes lectures favorites ont débuté avec Candide de Voltaire, récit abracadabrant et jouissif d’un jeune homme naïf qui traverse ses affres et ses amours avec la même constance.
Puis ont continué avec L’homme révolté de Camus qui y présente les œuvres de Nietzsche, Sade et Lautréamont et développe comme dans Le mythe de Sisyphe le rapport à l’absurde.
Nietzsche ensuite, avec son fameux Ecce Homo qui fait le point sur son œuvre en conscience qu’elle est un apport nouveau à l’humanité. (rien que ça !)
Jean-Hugues Larché est l’auteur du documentaire où Philippe Solers parle de Nietzsche
Je me rappelle de la traversée ébahie et passionnante que je fis de Songe d’une nuit d’été de Shakespeare pièce sur les faux-semblants de l’amour et de la guerre entre les sexes.
Et aussi le choc que fus pour moi la lecture du Cœur absolu de Philippe Sollers, livre sur le libertinage lettré du côté de Venise en comité réduit.
J’ai aimé, plus récemment, Ma vie d’Isadora Duncan en témoignage de femme artiste aguerrie ou la relecture du Vieil homme et la mer d’Hemingway et aussi Portnoy et son complexe de Philip Roth.
Et je reprends régulièrement les écrits d’artistes : Giacometti, Rodin, De Kooning, Cézanne, Matisse, etc… Je les considère comme très littéraires car très proche du rendu de la pratique artistique.
Je rajoute à ce carnet incarné toutes les interprétations de Vivaldi par Guiliano Carmignola.
Tous les morceaux de Charlie Parker ou de Thélonious Monk et toutes les interprétations de Billie Holiday.
Pour suivre Jean-Hugues Larché
Jean-Hugues Larché. Ce natif de Bordeaux en 1962 exerce aujourd’hui la profession de libraire, après un métier d’ éclairagiste et régisseur au théâtre du Capitole et Sorano à Toulouse.
Co-fondateur et rédacteur de la revue Sprezzatura (2008-2014), « […] Faire preuve en toute chose d’une certaine sprezzatura, qui cache l’art et qui montre que ce que l’on a fait et dit est venu sans peine et presque sans y penser. » Castiglione, Le Livre du courtisan, 1528.
Il y écrit des textes qui prônent le gai savoir, la désinvolture et le dégagement du nihilisme. Il collabore également aux revues L’Infini et Les Cahiers de Tinbad.
Il est l’auteur quatre documentaires littéraires sur Paris avec Philippe Sollers, François Julien, Stéphane Zagdanski et Malek Chebel.
A lire
Le rire de De Kooning, 2019, éditions Olympique
Dionysos à la lettre, 2022, éditions Olympique
Quintet pour Venise, Serge Safran éditeur, 2023.