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« Chine, OPA sur le monde » : le documentaire choc

D 19 février 2020     A par Viktor Kirtov - C 4 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Diffusé mardi 18 février sur France 5, il s’agit d’un document exceptionnel, même si tourné en 2019, avant l’épidémie de coronavirus qui sera abordée dans la partie débat qui a suivi.

Une synthèse choc qui éclate au visage quand sont rassemblées sous nos yeux les avancées et prises de position chinoises depuis que l’Occident a admis la Chine comme membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

C’était le 11 décembre 2001, sous l’administration Clinton. Le principe de « réciprocité » qui devait prévaloir n’a jamais été respecté. Les entreprises occidentales en Chine n’ont jamais été traitées à égalité avec les entreprises locales chinoises : les implantations stratégiques devant s’accompagner de prises de participation d’une entreprise chinoise, tracasseries administratives et financières, la propriété intellectuelle non respectée en Chine etc.

Et c’est un autre président américain, Trump, si honni chez nous pour sa politique de cowboy, avec à la ceinture ses téléphones mobiles en guise de pistolets, flinguant à tout va, de ses tweets vengeurs, ses alliés, comme ses ennemis, selon un credo décliné à l’envi : « America first ».
C’est ainsi que le cowboy américain s’est levé un matin, en disant : « Maintenant ça suffit ! » et a déclaré la « guerre commerciale » à la Chine

Les Européens n’avaient cessé de courber l’échine et avaient accepté la prise de contrôle du port du Pirée en Grèce, par la Chine.
Un abandon de la Grèce a ses dettes !
Une acceptation, de facto, d’un abandon de souveraineté sur un port, porte d’entrée en Europe, et symbole de notre culture. Le cheval de Troie chinois a pu entrer sans se cacher. Une triste page de l’Histoire européenne !. L’Europe qui, à cette occasion, n’a pas été à la hauteur de son Histoire.

Les Chinois, ne commençaient là que leur début de reconquête après les humiliations que leur avaient imposé les Européens pendant un siècle, à la suite des guerres de l’opium.

Aujourd’hui la Chine communiste ne cache plus ses ambitions de devenir la première puissance mondiale, devant les Etats-Unis avant 2049 pour le centième anniversaire de la création de la Chine communiste. Ambition affirmée avec fierté lors des festivités du 70ème anniversaire en 2019. Ce nationalisme brandi comme un étendard flatte aussi la fierté du peuple.

Méthodiquement, Pékin étend sa toile. L’Empire du milieu est en train de redéfinir les règles du jeu mondial grâce à l’extension des nouvelles routes de la soie, aux innovations technologiques, à la stratégie militaire et diplomatique et à la guerre commerciale. Des usines éthiopiennes aux terres agricoles de l’Allier, des laboratoires de l’intelligence artificielle à Shangai aux docks grecs du Pirée, ce documentaire propose une immersion dans un monde qui vit déjà à l’heure de la Chine. Caroline Roux rencontre plusieurs experts comme Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne, et Anthony Blinken, ancien numéro deux de la diplomatie américaine.


« Nous sommes aussi dans une compétition de modèle de société. La Chine a d’autres codes et d’autres valeurs »
Margrethe Vestager,
vice-présidente de la Commission européenne,

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Partie 1 : Documentaire : La Chine, OPA sur le monde

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Partie 2 : Débat

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Des enclaves chinoises de terres agricoles en France !

Qui sait ou se souvient que les chinois ont acquis 1700 hectares dans l’Indre et 900 hectares dans l’Allier ?

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Acte 1 : 2015-2016 : 1700 hectares dans l’Indre

Si on connaît l’engouement des riches Chinois pour les vignobles bordelais, leur intérêt pour les exploitations agricoles était, lui, moins prévisible.

Pourtant, entre fin 2014 et avril 2016, un fonds d’investissement chinois Hong Yang dirigé par le Chinois Kegin Hu rachetait plusieurs sociétés civiles d’exploitation agricole à Châtillon-sur-Loire, Vendœuvres ou Clion. Au total, 1700 hectares de terres sont passés dans son giron.
Des terres rachetées à prix d’or (environ trois fois le prix marché) à trois exploitants.

La Safer (Société pour l’aménagement foncier rural), censée être informée de toute cession, n’a rien vupasser.

Une transaction à prix d’or

Pour le député communiste de la circonscription, Jean-Paul Dufrègne, la transaction n’a aucun rapport avec la réalité du marché. « Ici, l’hectare vaut entre 2500 et 3000 euros », estime-t-il. « Ajoutons 3000 euros par hectare pour l’installation des drains et des rampes d’arrosage, et on reste à des niveaux trois fois supérieurs à ceux du marché. La conséquence est simple : cela crée une pression foncière qui rend la terre inaccessible aux jeunes agriculteurs.”

Pourquoi la Safer n’a pas été saisie ?

« Les investisseurs sont allés voir les exploitants qui tiennent une structure individuelle, leur ont demandé de se mettre en société agricole de type Société en commandite par actions (SCA) avant de racheter 98 % des parts sociales », détaille Hervé Coupeau, président de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de l’Indre.

Un montage qui supprime toute obligation de droit de regard puisque la cession des parts de société agricole n’atteignant pas les 100 %, les actionnaires ne sont pas obligés d’en référer à la Safer et, du coup, la transaction échappe à tout contrôle.

Une faille à laquelle il va falloir remédier, pour éviter de nouvelles opérations de ce type !

Un Français chargé du subtil montage

Les SCA qui ont été constituées pour le rachat de ces exploitations ont toutes été placées en gérance ou en co-gérance au nom d’un certain Marc Fressange, un Français qui s’occupe d’importation/vente de grands crus et de produits agro-alimentaires français mais aussi de la gestion de portefeuilles, spécialisée dans les investissements pour le secteur agro-alimentaire en Europe, France et Chine (lire l’encadré ci-dessus).

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Acte 2 : 2018 : 900 hectares dans l’Allier

On aurait pu croire la faille juridique comblée, pourtant, en 2018, le même actionnaire chinois, avec la même méthode a acquis environ 900 hectares dans l’Allier.

Incurie législative, administrative ? Oui, notre armée de parlementaires, de juristes s’est bien saisie du problème sous le gouvernement Hollande, en 2017 et a accouché d’une nouvelle loi qui, au final, a maintenu la règle des 100% pour que la Safer puisse intervenir ! Résultat : les mêmes causes produisant le même effet, le même investisseur chinois a pu récidiver !

…« Charbonnier est maître chez lui », dit pourtant ce vieux proverbe né sous François 1er, mais il ne semble plus en vigueur chez nous.

V.K. (d’après sources diverses)

Comment la Chine a fait main basse sur le Sri Lanka

Courrier International, le 28/06/2018


Un cargo navigue sur une des routes maritimes les plus empruntées au monde, près de Hambantota au Sri Lanka, le 2 mai 2018.
PHOTO ADAM DEAN/THE NEW YORK TIMES
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Une enquête du New York Times révèle l’énormité des sommes empruntées à Pékin par la petite île de l’océan Indien à l’époque du président Rajapaksa. Lequel a obtenu en échange des millions de dollars pour la campagne électorale de 2015, qui mènera pourtant à son éviction.

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Il s’agit de “l’un des exemples les plus frappants des méthodes de prêts et d’aides financières octroyés par la Chine pour accroître son influence dans le monde”. Un cas d’école de la façon dont le président Xi Jinping utilise l’arme de la dette pour mener à bien son projet de nouvelles routes de la soie, la preuve que “les programmes d’investissements chinois se révèlent de véritables pièges pour les pays les plus vulnérables, alimentant la corruption et les comportements autocratiques dans les démocraties en difficulté”. Durant plusieurs mois, le New York Times a enquêté sur la présence chinoise au Sri Lanka. De nombreuses interviews, ainsi que l’obtention de documents confidentiels, ont permis de mieux comprendre comment Pékin et les grandes entreprises sous son contrôle ont fait main basse sur la petite île de l’océan Indien.

Tout a commencé en 2005, lorsque le populiste Mahinda Rajapaksa est arrivé au pouvoir. Le Sri Lanka était en guerre civile depuis de longues années mais le nouvel homme fort de Colombo réussit à y mettre fin quatre ans plus tard, en ordonnant le massacre de milliers de Tamouls. “Le pays s’est retrouvé de plus en plus isolé en raison des accusations de violation des droits de l’homme” portées à l’encontre de son président, rappelle le journal américain : “Le Sri Lanka s’est alors appuyé sur la Chine pour obtenir un soutien économique et militaire, de même qu’un soutien politique aux Nations unies, en vue de bloquer les sanctions potentielles dont il était menacé.”

Des milliards dedollarsMahinda Rajapaksa tenait fermement les rênes du pays, grâce à la présence au gouvernement de plusieurs membres de sa famille, lesquels contrôlaient “80% du budget de l’État”. Dès 2007, le clan au pouvoir a sollicité une aide de la Chine pour construire un port de commerce à Hambantota, le fief des Rajapaksa, situé sur la côte sud du Sri Lanka. Bien que “les études de faisabilité aient conclu sans appel à la non-rentabilité du projet”, Pékin a débloqué en 2010 une ligne de crédit de 307millions de dollars, à condition que les travaux soient confiés à une entreprise chinoise, ChinaHarbor.

“C’est une demande classique de la Chine pour ses projets à travers le monde, afin d’échapper à une procédure d’appel d’offres ouvert, souligne le New York Times. Dans toute la région, le gouvernement de Pékin prête des milliards de dollars et se les fait rembourser à un prix élevé, pour recruter ensuite des milliers de travailleurs chinois”. Deux ans après, Rajapaksa obtient un nouveau prêt de 757millions de dollars, à condition que le taux du précédent passe à un niveau très élevé de6,3%.

En janvier 2015, tout bascule. Le président a convoqué des élections anticipées et, dans les semaines qui précèdent, “l’entreprise China Harbor vire, depuis un compte hébergé à la Standard Chartered Bank, au moins 7,6millions de dollars sur des comptes finançant la campagne de Rajapaksa”. Dix jours avant le scrutin, des chèques de plusieurs centaines de milliers de dollars seront distribués à des fabricants de tee-shirts et de saris destinés aux supporteurs du président candidat. Un moine bouddhiste favorable à Rajapaksa recevra à lui seul 38 ?000dollars. En vain : les Sri-Lankais évincent le sortant, qu’ils considèrent comme un dictateur, et portent au pouvoir l’un de ses ministres, Maithripala Sirisena.

Cadeau empoisonné. Ce dernier se retrouve face à une montagne de dettes accumulées par l’État. Car entre-temps, les Chinois se sont vu confier la réalisation d’un autre projet pharaonique, une cité lacustre à 1milliard de dollars, devant le rivage de Colombo. En décembre 2017, “sous forte pression et après des mois de négociations, le nouveau gouvernement cède le port d’Hambantota aux Chinois pour quatre-vingt-dix-neuf ans, avec 6000 hectares de terrains autour”. C’est ainsi que Pékin, qui prétendait n’avoir que “des visées commerciales” au Sri Lanka, s’est assuré un siècle de souveraineté sur un morceau de territoire bordant l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde, avec une base capable d’accueillir sa marine, ses sous-marins et ses services secrets.

Le Sri Lanka, lui, voit maintenant sa dette exploser. En 2015, ce petit pays de 22millions d’habitants a dû rembourser 4,68 milliards de dollars à ses créanciers. Cette année, il doit 12,3 milliards de dollars, dont environ 5 milliards à la Chine. “Au mois de mai, le Sri Lanka a emprunté 1 milliard de dollars à la China Development Bankpour honorer ces échéances”, fait remarquer le New York Times. Une spirale infernale.


La plateforme stratégique de Sri Lanka, au milieu de l’océan indien,
à laquelle a été ajointe en 2017, celle de Djibouti.

ZOOM : cliquer l’image
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Djibouti, dans la nasse chinoise

Marianne.net, le 16/06/2019

Depuis 2017, Pékin dispose aussi d’une base militaire dans l’Etat portuaire où seuls Américains et Français avaient jusqu’alors déployé leurs forces. Parallèlement, la Chine y assoit sa domination économique.

En juin 2017, le président Xi Jinping, y a ouvert la plus grande base militaire chinoise à l’étranger, avec l’installation de plusieurs ports secondaires et une capacité de 4 000 hommes

Crédit : www.marianne.net/

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