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Le photographe et le poète Denis Roche est décédé

D 3 septembre 2015     A par Albert Gauvin - C 4 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


La nouvelle vient de tomber.

Le poète et photographe Denis Roche, fondateur de la collection "Fiction & Cie" au Seuil, est mort hier à Paris à l’âge de 77 ans, a déclaré son éditeur. "Les Éditions du Seuil ont la grande tristesse d’annoncer la mort de Denis Roche, survenue à Paris le 2 septembre 2015", a annoncé l’éditeur dans un communiqué.

Né à Paris en novembre 1937, auteur d’une trentaine de livres, Denis Roche a produit une très grande oeuvre poétique et photographique. Il a été directeur littéraire aux éditions Tchou de 1964 à 1970 et a participé au comité directeur de la revue Tel Quel dans les années 1960. En 1971, il entre aux éditions du Seuil et y fonde, en 1974, la collection de littérature contemporaine "Fiction & Cie". Il en fera "un des plus beaux lieux d’accueil de la littérature contemporaine française et étrangère mais aussi d’essais singuliers et toujours marquants", a affirmé sa maison d’édition jeudi. Denis Roche avait passé la main à Bernard Comment à la tête de cette collection en 2004. Il a été membre du jury du prix Medicis jusqu’en 2013. Egalement photographe, il avait fondé en 1980 avec Gilles Mora, Bernard Plossu et Claude Nori, "Les Cahiers de la photographie". En 1997, il avait reçu le Grand prix de photographie de la Ville de Paris. — lefigaro.fr

Nous aurons l’occasion de revenir sur le parcours de Denis Roche.
Lire : Ezra Pound par Denis Roche
Denis Roche est mort, les psoêtes aussi, et le mec rit

Cerisy-la-Salle, colloque Artaud-Bataille, juillet 1972. De gauche à droite : Jean-Louis Houdebine,
Denis Roche, Jacques Henric, Marc Devade, Philippe Sollers (photo Stanislas Ivankow). Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Cerisy-la-Salle, 2 juillet 1972. Denis Roche : « Ce n’est qu’un débat, continuons le con bu. »
(photo Stanislas Ivankow). Il y a 40 ans le colloque de Cerisy : « Artaud/Bataille ».
Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

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François Lagarde, Denis Roche, Paris, 1979 © François Lagarde.
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Galerie le Réverbère

Denis Roche, La Poésie est inadmissible. Oeuvres poétiques complètes
Denis Roche, La question que je pose
Denis Roche, Les temps du photographe
Entretien avec Denis Roche
Les grands entretiens d’artpress : Denis Roche

Denis Roche et l’appel à la désobéissance

Bouillon de culture, 14 février 1997.

Changement de programme pour ce "Bouillon de culture" qui colle à l’actualité, et porte bien son nom. Bernard Pivot consacre cette émission aux évènements qui cette semaine ont secoué le monde de la culture : tout d’abord l’affaire du licenciement de Gérard Paquet de la direction du Festival de la Danse et de l’Image de Chateauvallon sur demande du maire Front National de Toulon ; puis l’appel à la désobéissance civique des intellectuels aux Lois Debré sur le certificat d’hébergement des étrangers. Pour évoquer ces deux thèmes, Pivot a invité Gérard Paquet, des intellectuels et cinéastes, face à Bruno Gollnisch, un des hauts responsables du Front National. Le débat est éminemment houleux et polémique. Avant même que le débat ne commence, Denis Roche, photographe, quitte l’émission : il refuse de participer à un débat en présence d’un membre du FN.


Denis Roche sur Pileface

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4 Messages

  • Albert Gauvin | 5 janvier 2016 - 13:55 1

    Regarder voir, France Inter, 3 janvier 2016. Avec Gilles Mora et Françoise Peyrot-Roche.

    Son œuvre est traversée par une obsession : comment témoigner au travers de sa vie intime de l’épreuve du temps. Ses innombrables autoportraits photographiques de Françoise, sa compagne de toujours sont comme « un lent balisage amoureux ».
    Ses photographies ont fait l’objet de nombreuses expositions et de plusieurs livres dont une monographie, Les preuves du temps, que lui a consacré Gilles Mora en 2001 à l’occasion de son exposition monographique à la Maison européenne de la Photographie. En 1997, il fut récompensé par le Grand prix de Photographie de la Ville de Paris.
    L’exposition posthume présentée au Pavillon populaire de Montpellier rend hommage à l’un des artistes qui a marqué ces 40 dernières années l’histoire de la photographie, mais aussi de la poésie, en France.

    De très belles photographies sur France Inter.

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    Denis Roche. Photolalies, 1964-2010 © Denis Roche. - 2015


  • Albert Gauvin | 27 octobre 2015 - 11:37 2

    Denis Roche

    par Jacques Henric

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    Denis Roche. Venise, 1967. Photo Stanislas Ivankow.

    2 septembre. Mort de Denis Roche. C’est en 1965, après avoir lu ses deux premiers livres, Récits Complets et Les Idées Centésimales de Miss Elanize, que je rencontre Denis pour la première fois. Il est alors directeur littéraire chez Tchou.

    1980. Aventure de la Fabrique. Une ancienne marbrerie dans le 12ème arrondissement de Paris, où nous nous installons, Catherine Millet et moi, avec un groupe d’amis, dont Paule Thévenin, Claire Paulhan, Bernard et Martine Dufour. Denis Roche et Françoise Peyrot, sont avec Catherine et moi, les premiers à occuper les lieux.

    1965. Je publie dans un hebdomadaire de la presse communiste un compte-rendu du roman paru dans la collection Tel Quel, au Seuil, Drame. Occasion pour moi de faire connaissance avec son auteur, Philippe Sollers, et avec quelques-uns des membres de son groupe réunis autour de la revue qu’il dirige, Marcelin Pleynet, qui en est le secrétaire, Jean-Pierre Faye, Jean-Louis Baudry, Jean Thibaudeau, Maurice Roche (un proche mais qui n’appartient pas à son comité de rédaction), et, quelques mois plus tard, Denis Roche. Ses deux premiers livres avaient été publiés dans la collection dirigée par Sollers.
    Il détonne un peu, Denis Roche, au sein du comité de rédaction de la revue. Il y est, sinon « comme une rature », pour reprendre le mot de Jules Laforgue, mais comme un électron libre porteur de mini-charges négatives apportant au groupe une bénéfique énergie (on la verra notamment se manifester lors du colloque Artaud/Bataille, à Cerisy en 1972, que dirigeait Sollers). Et puis il y a son look, qui tranche avec celui de ses camarades . Une élégance vestimentaire pas tout à fait dans l’air du temps : chemise rayée à col fermé, nœud papillon, veste d’une coupe traditionnelle, taillée dans les meilleurs tissus, bouffante pochette en soie multicolore, chaussures impeccablement cirées… Une photo de lui m’avait frappé, parue dans l’hebdomadaire les Lettres Françaises, pour illustrer le texte d’une interview qu’il avait faite du poète américain Lawrence Ferlinghetti. Le dandysme chic d’un anti-poète, Denis Roche, face au dandysme trash d’un poète béat tout juste débarqué de sa Californie. On y voit, face à Denis, un Ferlinghetti dégingandé, barbu, en chemise, col ouvert, pantalon flottant, pieds-nus, ses grosses pompes ayant été balancées sous la table sur laquelle Denis prend des notes. On était évidemment d’accord sur rien, écrira plus tard Denis. Ni sur la conception de l’écriture, de la poésie en particulier, ni assurément sur leurs modes de vie respectifs. Je me souviens qu’aux drogues, dont l’Américain lui faisait l’éloge, Denis opposa ses bénignes cigarettes, ses fameuses et quasi mythiques Pall Mall que je lui ai vues au coin de la bouche, sa vie durant, à tout moment, en tous lieux.

    1967. Cette photo-ci de Denis a été prise par, Stanislas Ivankow, un ami à moi que Denis aimait bien. Nous sommes à Venise où nous retrouvions Denis et sa première femme, Lise. Ensemble, l’habitude avait été prise de longuement déambuler dans la ville et d’y prendre les uns et les autres beaucoup de photos. Nous avions le parcours Ezra Pound, Denis aux commandes (je rappelle en 1965, sa magnifique traduction des Cantos Pisans), et sous ma direction, le parcours Pasolini, avec arrêt obligatoire à la trattoria préférée de l’écrivain italien, tenue par deux sœurs, dans une ruelle près des Zattere). Sur la photo, on voit Denis à la terrasse d’un café, place Saint-Marc. Le Denis tel que je l’ai connu dans les années soixante.

    1972. Colloque Artaud/Bataille. On fait le voyage Paris-Cerisy en voiture, Denis et moi. Tel Quel est en pleine euphorie maoïste. Dans mon intervention, je n’y vais pas avec le dos de la cuillère dans la provoc (avec le recul, pas très finaude et bienvenue, vu l’horreur de ce que fut cette Révolution dite culturelle). Denis ne partage pas notre trip chinois. On déconne beaucoup pendant le voyage. Denis me demande le titre de mon intervention. Si j’osais : « Artaud le mao-mao ». On se marre. Au-dessus de Mao, Dada veillait.

    1972-1973. Premier numéro d’Art Press. Écrivain présent : Denis Roche. Extrait d’un texte de lui, inédit, intitulé « Louve Basse ». Il y est question de Pound (en illustration, photo du grand poète américain). En 1976, un livre de Denis Roche paraîtra sous le titre Louve Basse. Un des grands romans de l’époque.
    Denis sera continûment présent dans Art Press, l’écrivain et le photographe. Les entretiens qu’il y donna ont été récemment dans un volume de la collection les Grands Entretiens d’Art Press.

    1994 et 1998. Deux de mes livres paraissent dans la collection « Fiction&Cie » qu’a créée Denis au Seuil : Adorations Perpétuelles et L’Habitation des Femmes.

    2001. Publication de la Vie Sexuelle de Catherine M. dans « Fiction&Cie ». Puis-je dire sans forcer le ton que sans Denis, qui a voulu et imposé ce livre, notre vie, celle de Catherine, la mienne, celle d’Art Press, n’aurait pas été tout à fait la même.

    Ce mardi 2015, de retour du Père Lachaise, j’ouvre au hasard un livre de Denis. Je lis : « Je frappais sur les touches sans savoir où les mots atterrissaient. J’étais le vent et j’étais le soleil : ce que j’écrivais, c’était le bruit et c’était la lumière ».

    Jacques Henric, Mondes francophones.


  • V. Kirtov | 4 septembre 2015 - 18:39 3

    « DENIS ROCHE, PHOTOLALIES »

    Exposition rétrospective au Pavillon Populaire (Espace d’art photographique) de Montpellier du 18 novembre 2015 à fin février 2016.
    Denis Roche, photographe et écrivain appartient aussi bien à l’avant-garde littéraire (membre fondateur de la revue Tel Quel) qu’au mouvement dit de la « photobiographie », né au début des années 1980 en France, porté par la revue Les Cahiers de la Photographie, dont Roche est l’un des membres fondateurs. Son oeuvre, centrée autour de la notion de temps, et celle de l’écriture autobiographique dans le domaine de la photographie, multiplie les autoportraits, les expérimentations visuelles les plus extrêmes. Pour Denis Roche, la photographie est ce mouvement interminable qui pousse à l’élucidation de sa propre existence, et à l’établissement d’un dispositif unique, où le temps photographique apparaît comme une conquête contre la disparition et la mort. Cette rétrospective, la première à être consacrée à Denis Roche, rendra hommage à l’un des photographes français contemporains les plus influents, et certainement le plus discret. Ouvrage coédité avec la Ville de Montpellier
    (Présentation du catalogue de l’exposition par l’éditeur)

    *

    3 SEPT. 2015, le jour de son décès, EVOCATION SUR France CULTURE
    Dans le Journal de la Culture par Zoé Sfez.

    Avec Bernard Comment, directeur de la collection "Fictions et Cie" aux Editions du Seuil
    et Jacques Damez, co-directeur de la galerie Le Reverbère à Lyon, qui représentait Denis Roche

    *


  • Albert Gauvin | 4 septembre 2015 - 10:11 4

    Mort de Denis Roche, éditeur et poète

    Par Josyane Savigneau

    Poète, traducteur, éditeur, Denis Roche est mort mercredi 2 septembre à Paris à l’âge de 77 ans, sans qu’on ait jamais élucidé son mystère. Dans les années 1960, ses amis du groupe Tel Quel, généralement avares de compliments, trouvaient que ce poète surdoué, aussi magistral traducteur d’Ezra Pound, avait « la grâce ». Entre 1962 – il avait 24 ans – (Forestière Amazonide, Seuil) et 1972, Denis Roche a publié quelque six cents pages de poésie, puis il s’est arrêté net : « La poésie est inadmissible. D’ailleurs elle n’existe pas », affirmait-il dans son dernier recueil, Le Mécrit, publié, comme les trois précédents, dans la collection « Tel Quel » du Seuil, que dirigeait Philippe Sollers. Ensuite, en 1974, Denis Roche a créé, toujours au Seuil, la collection « Fiction&Cie ». Puis il a écrit de la prose, un peu – dont Louve basse en 1976 – et il a photographié, beaucoup.

    Il avait commencé son travail d’éditeur aux éditions Tchou, où il était directeur littéraire de 1964 à 1970. Il était alors aussi membre du comité de rédaction de la revue Tel Quel. C’est à cette époque qu’il a rencontré Françoise Peyrot, qu’il épousera et qui sera, pour ses photos, l’un de ses modèles favoris. Mais c’est avec « Fiction&Cie » qu’il a donné toute la mesure de ses qualités d’éditeur. Sur la couverture des livres figure, en vignette, un dessin de William Blake, un marcheur, et cette phrase, aussi de Blake : « Le voyageur se hâte dans le crépuscule ». « Moi je le voyais se diriger carrément vers la fin du siècle, ce marcheur », racontait au Monde Denis Roche en 2004, au moment où il a abandonné la direction de « Fiction&Cie » pour la donner à Bernard Comment. « Mais, en 1974, personne ne pensait à cet an 2000 qui est déjà derrière nous. »

    Pour les dix ans de « Fiction& Cie », Denis Roche avait publié un livret avec un avant-propos où l’on pouvait lire : « Mais l’éditeur, que peut-il dire ? Sinon qu’il doit permettre à son tour à d’autres écrivains de se chamailler, pendant tant de jours et tant de nuits, chacun à sa façon, avec les mêmes ténèbres, les mêmes lancinantes épopées du dessin mental, dans le cadre extrêmement rigide du livre à venir, dont on sait qu’il aura à connaître à la fois des limites de l’intelligence la plus brillante, et du poids considérable que la vulgarité de tout jette si pesamment sur la moindre de nos tentatives d’y échapper. Entre cette lourdeur, cette veulerie obligées et l’éclat fulgurant que la Beauté autorise quelques-uns, quelquefois, à émettre, peut-être alors, au bout d’un certain nombre d’années, au terme d’un certain nombre de livres, oui peut-être, peut-il être dit qu’une collection – et rien qu’une collection, n’est-ce pas – aura trouvé son sens, quelques certitudes, et son droit à avoir accueilli des œuvres, c’est-à-dire des gens, solitaires et éperdus, qui auront pris, et eux seuls, le risque de la traversée. »

    Du goût et de l’éclectisme

    Feuilleter le catalogue de « Fiction&Cie », c’est une belle promenade dans le XXe siècle, par des chemins de traverse. Dès les deux premières années, Denis Roche avait publié Kurt Vonnegut, Tom Wolfe, William Burroughs, pour ne citer que les auteurs les plus connus. Mais le premier succès public a été, en 1977, l’essai provocateur de deux jeunes gens, Le Nouveau Désordre amoureux, de Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut... Impossible de citer tout le monde, mais comme témoignage du goût et de l’éclectisme de Denis Roche, on peut relever les noms de Thomas Pynchon, Susan Sontag, Margarete Buber-Neumann, Viviane Forrester, Marcelin Pleynet, Jacqueline Risset, Florence Delay, Olivier Rolin, Maryline Desbiolles, Alain Fleischer... Plusieurs générations, des auteurs connus et aussi beaucoup de découvertes.

    Il est rare d’entendre quelqu’un terminer sa vie professionnelle, comme l’a fait Denis Roche à l’âge de 66 ans, en disant : « Je me suis bien amusé. » Pour ces quelque trois cents titres, « j’ai fait, précisait-il, selon mon désir, dans chercher un équilibre romans-essais ou français-étrangers. Je n’ai pas publié de philosophie, car ce n’est pas mon affaire ». ». Il est parti sans aucune aigreur. Il est resté membre du jury du Médicis, jusqu’en 2013. Puis il s’est éloigné.

    La poésie, qu’il avait donc brutalement abandonnée, est revenue d’une étrange et belle manière, avec Le Boîtier de mélancolie, une histoire personnelle de la photographie (Hazan, 1999), un geste poétique qui a redonné une cohérence à sa trajectoire déconcertante. « Geste poétique me convient, confiait alors au Monde Denis Roche, mais pas poésie. Ce n’est pas de la poésie. Il faudrait inventer un autre terme pour caractériser le plaisir, la sensualité, le lyrisme, la virtuosité. Ces deux derniers mots sont peu appréciés aujourd’hui. Moi, je m’en réclame. Quant à l’idée de trajectoire, elle me séduit. Je me sens sur une trajectoire, celle de l’art moderne. Et je suis dans ma trajectoire. La phrase aussi est une trajectoire. » « Poésie », « geste poétique », peu importe au fond. Ce livre – cent photos, cent textes courts – est un beau voyage, d’un écrivain qui sait que « la mort n’est l’échelle de rien : c’est la vie qui l’est de tout ».

    Cette « trajectoire » si étonnante, a évidemment suscité des livres, dont Denis Roche, de Christian Prigent (Seghers « Poètes, d’aujourd’hui », 1977), et Denis Roche, les preuves du temps, de Gilles Mora (Seuil/la Maison européenne de la photographie, 2001) : une importante monographie qui retrace son œuvre photographique depuis 1971. Maintenant que cette œuvre est close, on peut aussi relire avec bonheur La Photographie est interminable, entretien de Denis Roche avec Gilles Mora (Seuil « Fiction&Cie », 2007). Et, surtout, pour tenter de comprendre son mystère, ses œuvres poétiques complètes, La poésie est inadmissible, réunies en un volume en 1995 (Seuil, « Fiction&Cie »). Où l’on voit que Denis Roche a écrit comme on fait la guerre. Avec une magnifique insolence.

    21 novembre 1937 : naissance à Paris
    1962 : premier recueil de poèmes, Forestière Amazonide
    1974 : création de la collection « Fiction&Cie » au Seuil
    1999 : Le Boîtier de mélancolie, la photographie en 100 photographies
    2 septembre 2015 : mort à Paris

    Josyane Savigneau, Le Monde du 3 septembre 2015.