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Les choix musicaux de Philippe Sollers

D 15 février 2015     A par Viktor Kirtov - C 8 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Article initialement publié le 19 mai 2010. Nouvelle publication après restauration des fichiers audio et vidéo.

Le 29 mars 2010, Olivier Bellamy sur Radio Classique recevait Philippe Sollers à propos de son livre Discours parfait, dans son émission "Passion Classique".

Voici les “petites madeleines” de Sollers, lit-on sur le site de l’émission :

Les messages brouillés de Radio Londres qu’il écoutait enfant et qui le fascinaient “Ici Londres, les Français parlent aux Français ...”

Du flamenco : La nina de los peines

Louis Amstrong du début

Ensuite, ses choix : Martha Argerich : Partita n° 2 et Suite anglaise n° 2

Cecilia Bartoli, un extrait de “Sacrificium” et dans “Mozart portraits”, Cosi fan tutte

Glenn Gould : Variations Goldberg

Ajouté en cours d’émission : Fleurs solitaires (Scènes de la Forêt de Schumann) par Clara Haskil et Fandango (La mort aux trousses de Bernard Herrmann)

Ecoutez l’émission

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Olivier Bellamy, Philippe Sollers
sur Radio Classique, 29 mars 2010

Ci-après l’émission découpée arbitrairement en 4 parties, pour un accès plus facile au contenu
Partie 01 (24’)

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Martha Argerich
Bach, Suite anglaise n°2 : Courante
Louis Armstrong

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Partie 02 (21’30)

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A propos de Cecilia Bartoli
Haendel
Schumann, Scènes de la forêt : Einsame blumen
Musique du film “La mort aux trousses”

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Partie 03 (20’15)

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Cécilia Bartoli, (Mozart, Cosi fan tutte : In uomini, in soldati)
Discours parfait
Glenn Gould interprète Jean-Sébastien Bach dans un extrait des variations Goldberg
Martha Argerich (Bach, Suite anglaise n°2:prélude)

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Partie 04 11’06

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Mauriac, Aragon, Claudel, Shakespeare,
Cécilia Bartoli, Vivaldi

Philippe Sollers, le voyageur littéraire

Dans Discours parfait, Philippe Sollers voyage dans la littérature. Un moyen comme un autre de se retrouver. Ou d’échapper à notre époque “d’analphabètes”. Le voyage est l’état naturel de son signe astrologique (Sagittaire) et la littérature est son métier. Mais ce n’est pas un Wanderer comme Schubert. Nulle errance, nulle mélancolie, nulle familiarité avec la mort. Philippe Sollers est du côté de la vie. Celle d’un Casanova : libertin vénitien, mais écrivain français, il l’a rappelé. C’est ainsi qu’il se rêve et rêver sa vie, c’est peut-être la vivre deux fois, surtout lorsqu’on est écrivain. Si De Gaulle (qui était Scorpion) n’a eu qu’une maîtresse, la France, Sollers en a des milliers et elles se nomment les Belles Lettres.

En musique, il est moins polygame et plus fidèle : Cecilia Bartoli, Martha Argerich (deux Gémeaux) ont ravi son coeur. Glenn Gould (Balance - que d’air ! que d’air !) est là pour les plaisirs coupables. Il a besoin de ce vent frais pour alimenter son feu intérieur. Ou pour égayer son lupanar littéraire. Il baise à droite et à gauche (Péguy et Aragon), en haut et au fond (Shakespeare et Cioran) et se demande si un jour l’Université reconnaîtra pour lui tous ces enfants illégitimes qu’il laisse sur le bord du chemin.

*

Commentaires

1. TG, le 04 avril 2010 à 09:30 :

J’aime beaucoup P Sollers. Il n’y a pas de doute, certains savent faire de la musique, d’autres savent écrire et parler. Il est de ceux là et c’est vrai que les “temps” ne s’y prête pas forcément. Donc Bravo à tous ces “résistants”...

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2. Alain F, le 04 avril 2010 à 12:20 :

Phillippe SOLLERS aime « la vida e la vita » ça s’entend, ça se sent : qui oserait le lui reprocher.

L’évocation de l’España et de ses « plaza de toros » ..... HEMINGWAY n’était pas très loin assis à une table de l’Iruña. Il aime Cosi, son opéra préféré de Mozart, alors « tutti va bene ».
Ses passions je vais continuer de les lire.

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3. catherine Dubreuil dessinatrice, le 09 avril 2010 à 20:54 :

Sollers m’a toujours horripilée, c’est une opinion personnelle qui ne regarde que moi. Qu’il soit remarquablement cultivé ne fait aucun doute, et d’une intelligence indéniable “of course”... mais je le trouve imbuvable de présomption, donc, je ne l’écouterais pas, ça va m’énnerver. La seule chose formidable dans ses livres sont les citations. Pour mon “Voyage à Venise” (si vous êtes curieux vous pouvez taper Catherine Dubreuil dessinatrice “Voyage à Venise” sur votre moteur de recherche favori) j’avais dit à Hervé de La Martinière : “pour le texte qui vous voulez mais pas Sollers !!! “. Divin plaisir : ce fut Dominique Fernandez, il a été merveilleux , généreux, jubilatoire ! et a écrit sur mes dessins des impressions que j’avais eu moi-même en les dessinant, comme s’il entendait en les regardant la musique qui s’y jouait lorsque je dessinais....

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4. Alain F, le 09 avril 2010 à 23:20 :

Catherine, j’ai vu vos sites, et vos dessins
(quattro o cinque) j’ai particulièrement aimé vos personnages (en mouvement !) J’ai reconnu Santa Maria Assunta sur l’isla de Torcello. J’ai un cd (rare ?) WW enregistré
live sur San Marco. Les orchestres des cafés Florian, Lavena et Quadri jouent avec
en bruit ambiant la foule et les consommateurs. Il aurait trés bien accompagné votre livre qui parait pour le moment indisponible. A rechercher. Merci pour ce retour inattendu sur Venezia La Festa titre du cd.Passion classique est miraculoso !

Crédit : Radio Classique, le blog d’Olivier Bellamy


Olivier Bellamy Martha Argerich

Olivier Bellamy
MARTHA ARGERICH

L’enfant et les sortilèges
Buchet-Chastel, 2010

Le livre sur amazon

Olivier Bellamy qui interviewe Sollers dans son émission « Passion Classique » sur Radio Classique est aussi l’auteur d’un livre sur Martha Argerich, une biographie alerte et vivante qui nous fait entrer dans l’univers de Martha Argerich, un génie musical exceptionnel révélé dès l’âge de trois ans. En exergue du livre, cette phrase de Charles Baudelaire :
« Le génie n’est que l’enfance retrouvée à volonté »

Puis le début du livre : «  Dans le milieu de la musique classique, elle est Martha, simplement, et tout le monde sait de qui il s’agit. On la désigne par son seul prénom comme c’est l’usage pour les déesses, les enfants, les religieuses ou les filles de joie. »

...

Qu’est-ce qui vous a donné envie de réaliser la biographie de Martha Argerich ? Comment a-t-elle accueilli cette idée ?

J’ai rencontré Martha Argerich en 2000 lorsqu’elle était venue jouer avec Nelson Freire au Festival de La Roque d’Anthéron. J’étais très impressionné, mais elle a été très gentille. Voyant que j’avais réussi à établir le contact avec elle, ma rédactrice en chef au Monde de la Musique, Nathalie Krafft, m’a confié la mission d’obtenir une interview. Mission impossible. Mais « Impossible n’est pas français » comme dit le proverbe. Il m’a fallu deux ans ! Au lieu de me contenter de ce titre de gloire, qui a fait l’admiration de mes confrères et la joie de mes lecteurs, j’ai voulu aller plus loin. Quand je lui ai suggéré l’idée d’un livre d’entretiens, elle s’est mise en colère : « Je ne m’intéresse pas à moi, je m’intéresse aux autres ! » Je suis revenu à la charge plusieurs mois plus tard. C’était chez elle à Bruxelles, à six heures du matin, après le réveillon de la Nouvelle Année. Après le départ de tous les invités, nous nous sommes retrouvés tous les deux. Je lui ai proposé d’écrire un livre sur elle en interrogeant ses amis, ses filles, ses partenaires musicaux... L’idée l’a amusée et elle m’a dit : « Si tu veux. »

L’intégrale de l’interview, ici.

Crédit : pianobleu.com

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• Martha Argerich par Kevin Nechaf, 19 août 2009 portrait offert à la pianiste.
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Martha Argerich, Robert Schumann

Martha Argerich en 1977 pour une interprétation du premier mouvement du
Concerto en La mineur pour Piano et Orchestre Op.54 de Robert Schumann (15’)
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« A onze ans, Martha fit ses débuts au teatro Colon dans le Concerto de Schumann, ?uvre qui allait devenir son autoportrait musical. Le chef d’orchestre, sans doute jaloux de l’effervescence qu’elle provoquait dans le public, l’a reçue brutalement : "Il y a un passage dans ce concerto où tous les pianistes se trompent. Ne me faîtes pas ce coup là !" a-t-il lâché d’un ton rogue. A une enfant ! Juste avant le concert... Mais Matha était habituée à la rudesse avec Scamamuzza [1] »
Olivier Bellamy, Martha Argerich, p. 43.

« Celui qu’elle aurait souhaité rencontrer, c’est Schumann. "Il me fait monter les larmes aux yeux"
Gulda [2], lui était obsédé par Mozart, dont il sentait la présence partout à Vienne[...] Pour taquiner Martha, il lui disait : "Ce n’est pas ta faute, Argerich, si Schumann n’était pas argentin !"
p.62.

Le temps des concours

« Non seulement Martha Argerich est arrivée première au concours Busoni [3], mais la salle l’a acclamée debout lors de la finale. Chacun avait conscience d’assister à la naissance d’un talent extraordinaire, qui ne ressemblait en rien à tout ce qui existait auparavant. La reine de la fête paraissait désorientée par ce triomphe, comme s’il s’adressait à quelqu’un d’autre. Son air timide et mal à l’aise sur les photos eappelle celui d’une certaine Maria Callas à l’époque de ses premiers succès.

Dix jours plus tard, elle enchaînait sans états d’âme et de manière tout à fait stupéfiante avec le concours de Genève. [...] Personne ne se serait risqué à remettre son titre en jeu aussi vite. Et comment se préparer en si peu de temps à un nouveau programme ?

Le concours de Genève n’était pas un concours provincial [...]. Quand il a apprit que la pianiste argentine maintenait sa candidature à Genève, Cesare Nordio, le président du concours Busoni, s’est mis très en colère : « Vous ne pouvez pas nous faire ça ! ». Effectivement, si Martha ne remportait pas la première place à Genève, le palmarès de Bolzano s’en trouvait de facto dévalorisé. A l’instar des artistes, les concours ont aussi un ego à ménager.

[...Lors de la dernière épreuve] Martha avait retenu le Concerto en la mineur de Schumann qu’elle n’avait pas joué en concert depuis l’âge de onze ans. A la fin, le public et même les membres du jury (cas unique dans les annales du concours) se sont levés comme un seul homme pour l’acclamer..
Premier prix « femme » attribué à Martha Argerich. [...] Martha fut en outre nommée « personnalité la plus marquante du concours [4]par les Jeunesses musicales.

[...] Le même jour, un journaliste l’a accostée alors qu’elle buvait un verre à la terrasse du Café lyrique au milieu d’une joyeuse bande. « D’où vous vient votre dextérité ? » a demandé le reporter. La pianiste était bien incapable de répondre. Est-ce que le mille-pattes sait quelle patte il lève en premier ? La réplique ne s’est pas fait attendre : « Vous savez, j’ai eu un professeur très vieux, qui avait les dents écartées et qui envoyait des postillons sur le clavier. Pour éviter d’avoir les doigts mouillés, j’étais obligée d’aller vite. » [belle insolence d’une fille de tempérament, de 16 ans, en 1957 !]
p. 79-84 

Olivier Bellamy
Martha Argerich

Voir aussi sur pileface : « Accord parfait, Martha Argerich »
Martha Argerich, la biographie.


[1son premier professeur à Buenos Aires

[2son mentor et professeur à Vienne

[3à Bolzano, ville du nord de la botte en cette année 1957[[Elle est alors âgée de 16 ans

[4Les épreuves « femmes » étaient séparées des épreuves « hommes » et le concours rassemblait des épreuves de clarinette, basson, violoncelle, quator à corde et chant

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8 Messages

  • Viktor Kirtov | 4 octobre 2023 - 21:31 1

    Martha Argerich fait partie du panthéon sollersien. Cette belle photo de la pianiste, jeune, ouvre la revue L’Infini n°188, hiver 2017.

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    Cette photo ouvre la revue, en regard de l’extrait du livre Beauté de Philippe Sollers, et a inspiré Fabien Ribery qui consacre à ce numéro, un magnifique article :


    « Portraits multiples de la somptueuse pianiste Martha Argerich, extrait du dernier roman de Philippe Sollers, Beauté, étude sur la fin de Rigodon par Dominique Brouttelande, la musique irrigue le dernier numéro de la revue L’Infini.  »
    La suite ICI

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    Ravel : Concerto en sol (Martha Argerich / Orchestre national de France / Emmanuel Krivine)
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    Martha Argerich interprète le Concerto pour piano et orchestre en sol majeur de Maurice Ravel aux côtés de l’Orchestre National de France, dirigé par Emmanuel Krivine. Enregistré le 5 octobre 2017 à l’Auditorium de la Maison de la Radio (Paris).

    Début du concert 01:11 –
    1er mouvement : Allegramente 09:30 -
    2ème mouvement : Adagio assai 18:46 -
    3ème mouvement : Presto 25:37 -
    Encore 1 : Kreisler - Schon Rosmarin 28:47 -
    Encore 2 : Scarlatti - Sonata K141 in D minor

    La composition du Concerto pour piano en sol majeur de Ravel est contemporaine de celle de son Concerto pour la main gauche, en 1929. Le premier est « solaire et turbulent », le second « sombre et désespéré », note le musicologue Nicolas Southon. A la fois poétique, envolée et formelle, l’œuvre fait référence à deux maîtres du concerto pour piano. A travers son deuxième mouvement, Ravel s’inspire directement du Larghetto tiré du Quintette avec clarinette de Mozart, compositeur qui demeure sa principale référence en termes de forme. Il se nourrit aussi de la musique de Saint-Saëns, modèle de virtuosité et d’éclat pianistique, et de celle de Liszt, avec son Concerto pour piano n°1. Classique par sa forme en trois mouvements (Allegramente, Adagio assai et Presto), l’œuvre n’en est pas moins extrêmement moderne par ses emprunts au jazz, en particulier dans les deux derniers mouvements. L’Adagio est « comme improvisé », il « fait usage de la blue note et rappelle le récent jazz symphonique de Gershwin. » Le Presto mêle quant à lui jazz et folklore dans une course effrénée entre le piano et l’orchestre. 10 choses que vous ne savez peut être pas sur Ravel :

    France musique

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    A propos de Martha Argerich

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    La pianiste argentino-suisse, née à Buenos Aires en 1941 est aujourd’hui âgée de 82 ans.
    Enfant prodige du piano, elle a apporté à l’interprétation du répertoire romantique et moderne un souffle nouveau qui l’a propulsée rapidement sur le devant de la scène internationale. Plusieurs des grands concertos pour piano et orchestre, tels le présent concerto de Ravel mais aussi ceux de Chopin, Schumann, Liszt, Tchaikovsky, Ravel, Prokofiev et Rachmaninov, ont trouvé en Martha Argerich une interprète flamboyante et réfléchie. [1]. Et voici, un extrait du portrait qu’en dresse Philippe Sollers dans Discours Parfait :

    Amusée, sauvage, rétractée, rieuse, réservée, mélancolique, trop de force, sensualité et autorité subite. Concentration, quartz.

    Elle impose sa volonté à l’orchestre qui est obligé de la retenir. La musique est en avance de ce qu’on joue. Elle a déjà joué ce qu’elle joue quand elle le joue. Quand elle commence, elle recommence. Elle est là, elle est loin, elle est deux fois plus loin parce qu’elle est là, à l’écoute.
    Dédoublée.
    Noire.

    Le clavier. Une femme de clavier. Toucher.
    Le piano est un cercueil, c’est la mort, les touches sont les dents de la mort, elle passe en force à travers la mort. Elle la fait rouler, elle l’exorcise.

    Discours Parfait (extrait), Gallimard, 2010, folio n°5344

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    D’autres liens sur France Musique

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    À réécouter : Martha Argerich, 80 printemps !
    1h 58

    À réécouter : Martha Argerich, fulgurances pianistiques
    1h 59

    À réécouter : Martha Argerich : son premier disque

    Voir aussi : Philippe Sollers - Martha Argerich : Accord parfait !
    Les choix musicaux de Philippe Sollers

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    Les concerts à venir de Martha Argerich

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    Paris, 15 oct. 2023 à 19h
    Martha Argerich avec d’autres artistes - Philharmonie de Paris - Cité de la musique

    Toulouse, 13 avr. 2024 à 20h
    Martha Argerich avec d’autres artistes, Toulouse - Halle aux Grains

    [1d’après Wikipedia


  • Viktor Kirtov | 29 septembre 2021 - 11:23 2

    À l’occasion des quatre vingts ans de Martha Argerich, Olivier Bellamy a réuni les différents entretiens que l’artiste lui a accordés. Déjà auteur de l’unique biographie qui lui est consacrée Martha Argerich, l’enfant et les sortilèges, le journaliste signe un document rare dans lequel nous découvrons la personnalité fascinante de la pianiste sous un angle nouveau.

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    le livre sur amazon.fr
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    De nombreux journalistes ont rêvé et même fantasmé une rencontre avec la « lionne du clavier » mais ont très vite renoncé car recueillir ne serait-ce que quelques mots de sa part relève de l’exploit. Le ton humoristique des premières pages fait mouche et le lecteur devient le témoin d’épisodes savoureux. Tout d’abord, à la Roque d’Anthéron, à l’été 2000, lors de la première rencontre, puis à Bruxelles, quatre ans plus tard. Nous suivons pas à pas les progrès effectués par le journaliste, les techniques d’approche, des stratagèmes parfois culottés et ingénieux pour obtenir le Saint Graal. Les rendez-vous sont souvent improbables et improvisés (dans le Thalys Bruxelles-Charles de Gaulle ou bien à deux heures du matin à Genève…) car la pianiste argentine est souvent là où on ne l’attend plus ! Notons aussi le difficile travail de mémorisation pour se souvenir de bribes de conversations lorsque la prise de notes est impossible.

    La première partie du livre regroupe ainsi trois entretiens tandis que la seconde, intitulée Miscellanées, propose un panel de thèmes plus détaillés dont les « grands maîtres », les « collègues » ou encore le « public ». À travers ces entrevues, nous découvrons une Martha Argerich en quête de spiritualité (une « Gémeaux ascendant Vierge ») qui se livre sans filtre, souvent avec une rare sincérité, selon l’humeur du moment et l’état d’esprit dans lequel elle se trouve. De ses débuts atypiques en passant par ses professeurs illustres dont Gulda, Michelangeli et Magaloff, ses œuvres de prédilection ou encore son rapport à l’instrument, elle évoque également les périodes difficiles marquées par la maladie et les deuils.

    Beethoven est le compositeur qui lui procure de la joie. « Il m’électrise… il y a tout : la spiritualité, la vitalité, l’intelligence. Et son amour est d’un autre ordre, plus universel… » tandis que Schumann occupe une place à part dans son cœur. « … sa musique me touche très directement l’âme. C’est une musique d’une spontanéité et d’une pureté extraordinaires… La folie aussi, bien sûr et le changement rapide et fréquent de scènes, d’humeur… ». Ravel est celui qui est « très érotique » tandis que d’autres compositeurs comme Rachmaninov ou Brahms ne font pas partie de son « cercle d’intimes ».

    Les passages consacrés aux souvenirs sont particulièrement réussis : le rôle de ses parents et le lien profond qui l’unissait à son frère, sans oublier ses nombreux amis musiciens. Ces amitiés rares qui ont permis des collaborations légendaires au plus haut niveau. La question du bonheur revient à plusieurs reprises l’obligeant à porter un regard extérieur sur sa vie.

    Le magnifique mot de la fin revient à son éternel complice, le violoniste Ivry Gitlis, disparu il y a près d’un an et qui est l’auteur du chapitre « Voilà Martha ! » : « Aucun cliché ne peut lui être appliqué. Sur scène, c’est une foudre pianistique. Dans la vie, elle est comme la reine des abeilles, elle est la lumière qui attire ».

    Ce livre constitue une lecture de choix et pourra aussi bien intéresser les néophytes que les mélomanes et les inconditionnels de cette artiste de légende.

    Martha Argerich raconte. Olivier Bellamy. Buchet Chastel. 261 p. 23 €. Mai 2021

    BUCHET CHASTEL

    Florence Michel, le 28 septembre 2021

    Resmusica


  • Viktor Kirtov | 11 juillet 2021 - 12:14 3

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    La pianiste Martha Argerich , © Photo by Susesch Bayat / Deutsche Grammophon
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    Samedi 10 juillet sur France Musique (1h 59mn)

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    Programmation musicale :

    (Disques)

    Maurice Ravel,

    Concerto pour piano et orchestre en sol Majeur :
    3ème mouvement. Presto

    Martha Argerich, piano
    Orchestre Philharmonique de Berlin
    direction : Claudio Abbado
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 002894791049/22

    Robert Schumann,

    Kreisleriana op 16 :
    5. Sehr lebhaft (Très vivant)
    6. Sehr langsam (Très lentement)
    7. Sehr rasch (Très rapidement)

    Martha Argerich, piano
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 4795126

    Ludwig van Beethoven,

    Sonate pour violon et piano n°10 en sol Majeur op 96 :
    1er mvt. Allegro moderato

    Gidon Kremer, violon
    Martha Argerich, piano
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 4470542

    Frédéric Chopin,

    Scherzo en ut dièse mineur op 39

    Martha Argerich, piano
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 447430-2

    Piotr Ilitch Tchaïkovski,

    Concerto pour piano et orchestre n°1 en si bémol mineur op 23 :
    1er mvt. Allegro non troppo e molto maestoso

    Martha Argerich, piano
    Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise
    direction : Kirill Kondrachine
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 4795126

    Maurice Ravel,

    Gaspard de la nuit :
    1. Ondine

    Martha Argerich, piano
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 4795129

    Franz Liszt,

    Sonate en si mineur S 178 (extrait) :
    Allegro energico –
    Più mosso –
    Cantando espressivo senza slentare –
    Stretta quasi Presto – Presto – Prestissimo –
    Andante sostenuto – Allegro moderato – Lento assai

    Martha Argerich, piano
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 447430-2

    Jean-Sébastien Bach,

    Partita n°2 en ut mineur BWV 826 – pour piano :
    6. Capriccio

    Martha Argerich, piano
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 4795126

    Sergei Prokofiev,

    Concerto pour piano n°3 en ut Majeur op 26 :
    1er mvt. Andante – Allegro

    Martha Argerich, piano
    Orchestre Philharmonique de Berlin
    direction : Claudio Abbado
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 002894791049/22

    Johannes Brahms,

    Variations en si bémol Majeur sur un thème de Joseph Haydn op 56b, « Choral Saint Antoine » :
    - Variation 2. Vicace
    - Variation 3. Con moto

    Martha Argerich, Nelson Freire, pianos
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 4779229

    Etoiles montantes :

    Antonin Dvorák / arr Kian Soltani

    Mélodies tziganes op 55, B 104 :
    Chansons que m’apprenait ma mère op 55 n°4. Andante con moto
    arrangement pour violoncelle solo et ensemble de violoncelles

    Kian Soltani, violoncelle
    Violoncellistes de la Staatskapelle de Berlin :
    Alexandre Kovalev, Nikolaus Popa, Isa von Wedemeyer,
    Claire Sojung Henkel, Johanna Helm, Teresa Beldi
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 4836090

    Antonin Dvorák,

    Concerto pour violoncelle et orchestre n°2 en si mineur op 104, B 191 :
    3ème mouvement. Finale. Allegro moderato

    Kian Soltani, violoncelle
    Staatskapelle de Berlin
    direction : Daniel Barenboim
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 4836090

    Robert Schumann,

    Fantasiestück op 73 n°2. Lebhaft, leicht – Attacca

    Kian Soltani, violoncelle
    Aaron Pilsan, piano
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 002894798100

    Wolfgang Amadeus Mozart,

    Quatuor avec piano n°1 en sol mineur KV 478 :
    3ème mvt. Rondo. Allegro moderato

    Daniel Barenboim, piano
    Michael Barenboim, violon
    Yulia Deyneka, alto
    Kian Soltani, violoncelle
    DEUTSCHE GRAMMOPHON 4835255

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    Crédit : France Musique (Piano au féminin)


  • Viktor Kirtov | 12 juin 2021 - 16:54 4

    ARTE CONCERT. Avec et chez la grande pianiste Martha Argerich, un concert intime, émaillé d’entretiens, qui renoue avec l’esprit de la musique de chambre. En compagnie du violoncelliste Mischa Maisky, elle interprète des œuvres de Beethoven, Schumann et Chopin.

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    Et si la musique de chambre retrouvait ses salons ? D’abord réservée à la sphère privée, elle a fini par perdre un peu de son essence, à force d’être jouée dans des salles de plus en plus grandes. Ce programme se propose de renouer avec l’esprit de ses origines en s’invitant chez les plus talentueux musiciens contemporains pour des concerts exclusifs. Ici, la pianiste Martha Argerich reçoit dans sa maison à Genève, entourée de ses proches. Pour l’occasion, sa fille, la journaliste Annie Dutoit- dont le père n’est autre que le chef d’orchestre Charles Dutoit- joue les maîtresses de cérémonie. Sur un mode intime, elle interviewe sa mère, réputée pour ses réticences à se livrer et dont le mystère contribue justement à la légende. Pour ce concert inédit, Martha Argericha choisi de se produire avec son ami et partenaire de musique de chambre, le violoncelliste Mischa Maisky, au fil d’un répertoire axé sur le romantisme. Au programme : les Variations sur "La flûte enchantée" de Beethoven, la Fantasiestücke opus 73 de Schumann et Introduction et Polonaise brillante opus 3 de Chopin. Entre complicité tangible entre les deux virtuoses et confidences sur leur art, une douce leçon de musique.

    Réalisation :
    - Martin Mirabel


    Avec :
    - Martha Argerich (piano)
    - Mischa Maisky (violoncelle)

    Composition :
    - Ludwig van Beethoven
    - Johannes Brahms
    - Robert Schumann
    - Frédéric Chopin

    Présentation :
    - Annie Dutoit

    Pays :
    - France

    Année :
    - 2021

    Crédit : arte.tv


  • Viktor Kirtov | 10 juin 2021 - 17:25 5

    En cinq émissions, nous parcourons avec elle une grande partie de l’histoire de la musique, de Scarlatti à Ginastera, en passant par ses compositeurs fétiches, Chopin, Schumann, Ravel, Rachmaninov ou Prokofiev

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    Martha Argerich Raconte / Entretiens avec Olivier Bellamy
    « Génie du piano », « miracle de la nature », « cyclone argentin », ou encore « lionne du clavier », les expressions ne manquent pas pour qualifier Martha Argerich. Edition : Buchet-Chastel

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    Son énergie, sa force sont toujours intactes comme en témoignent ses tout derniers concerts, ses tout derniers enregistrements.

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    80 minutes de compilation par Medici.TV en l’honneur de son 80e anniversaire

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    Plus sur France Musique

    Plus sur les choix musicaux de Philippe Sollers


  • Kévin N. | 15 février 2018 - 13:12 6

    Bonjour, merci d’avoir choisi le portrait dessin que je lui ai fait, j’ai été agréablement surpris de le découvrir par hasard. C’est un honneur, Bonne journée.
    K. N


  • FROIDURE | 15 novembre 2017 - 21:55 7

    Je decouvre avec bonheur cet entretien avec ollivier Bellamy. Merci !


  • A.G. | 20 mai 2010 - 11:27 8

    A propos de Glenn Gould que Sollers évoque avec Bellamy, je signale le documentaire de Michèle Hozer et Peter Raymont — plein d’archives inédites — qu’Arte a programmé le dimanche 16 mai : le génie et la passion.