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Maria Callas ? Non : Elisabeth Schwarzkopf par Philippe Sollers

1984, 1987, 2006

D 10 décembre 2023     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Maria Callas (1923-1977), passion d’écrivains : une série de sept émissions rediffusées dans Les Nuits de France Culture.

« La chanteuse grecque Maria Callas, "la face sombre de la féminité" est l’une des figures phare de l’opéra du 20e siècle. Son timbre émerveille, son physique fascine et sa présence scénique laisse sans voix. En 1987, une décennie après sa mort, des écrivains célèbrent son souvenir » lit-on dans la présentation. Parmi les écrivains, Dominique Fernandez (« c’est une femme sacrifiée »), Hector Bianciotti) (« Dans ma tête, c’est elle qui est la musique »), Catherine Clément et Philippe Sollers (« j’ai horreur de cette chanteuse »). Sollers vient de publier Le Coeur Absolu, roman où il est beaucoup question de Mozart. J’écoute cette archive que je ne connaissais pas et je me souviens d’une autre voix, celle d’Elisabeth Schwarzkopf (1915-2006) et de ce qu’en disait Sollers, toujours dans les années 80 du siècle passé. Pile et face sans concession. Question de goût.

Maria Callas par Philippe Sollers : "Je suis devant Callas comme Chaplin devant Hitler"

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Maria Callas en concert à l’American Opera Society gala, le 27 décembre 1959

Philippe Sollers n’aime pas Maria Callas. Tant sur le plan musical que physique. L’écrivain rejette en bloc l’atmosphère sombre qui émanerait selon lui de la cantatrice grecque.

Avec Philippe Sollers, Écrivain français

Philippe Sollers ne porte pas Maria Callas dans son cœur. Sa voix est quelconque, son apparence physique disgracieuse. L’écrivain la trouve insignifiante. La chanteuse grecque ne trouve pas grâce à ses yeux. Philippe Sollers déclare solennellement "j’ai horreur de cette chanteuse. Si on la compare à Schwarzkopf qui est pour moi le paradis même de la voix, j’ai une sorte de répulsion." Il admet néanmoins son talent.

Subir Maria Callas

"Je ne suis jamais allé à l’un de ses concerts parce que je n’ai jamais eu envie de la voir. J’ai subi de temps en temps son image emphatisée." Philippe Sollers commence fort. Il continue le défilé de qualificatifs dépréciatifs en affirmant "je la trouve laide, c’est une masse très négative, je n’aime les masses noires, cette atmosphère de deuil vociférante, ce faux sublime, je n’aime pas du tout cette musique."

Il reconnaît tout de même qu’elle peut chanter Mozart, mais selon lui "ce ne serait plus elle." Aussi, Philippe Sollers regrette que le répertoire de Maria Callas ait été porté à ce point de fascination. Il assure : "c’est très kitsch, c’est super kitsch Maria Callas."

Maria Callas, une figure terrorisante

Philippe Sollers ne cache pas sa répulsion pour Maria Callas. La détestation de sa personne dépasse le cadre musical. La multiplication des formules péjoratives en atteste : "la voix, l’attitude, la terreur qu’elle enclenche dans le côté le plus terrorisant des choses me font rire. C’est une réaction sarcastique. Je suis devant Callas comme Chaplin devant Hitler."

Par Brigitte Delannoy
Avec Philippe Sollers
Réalisation : Annie Coeurdevey
Maria Callas - Passions d’écrivains 6/7 : Philippe Sollers (première diffusion : 16/09/1987)
Archive INA - Radio France

La série dans Les Nuits de France Culture

VOIR : Maria by Callas

Elisabeth Schwarzkopf

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Elisabeth Schwarzkopf

Dans les années 50 et 60 du XXe siècle, on pouvait entendre d’autres voix comme celle d’Elisabeth Schwarzkopf, dans un tout autre répertoire, celui de Mozart. En 1984, un an après la publication de son roman Femmes, Philippe Sollers participait à un débat radiophonique « autour de Cosi fan tutte ». On pouvait y entendre Elisabeth Schwarzkopf interprétant le rôle de Fiordiligi (deux extraits).

Dans le JDD du 31 décembre 2000, Sollers écrit :

Comment une voix comme celle d’Elisabeth Schwarzkopf a-t-elle été possible ? On n’en sait rien, mais Mozart, du haut du ciel, la remercie. C’est le XXe siècle qui a découvert Mozart, c’est lui encore, dans les trente dernières années qui nous aura restitué l’énorme phénomène « baroque » refoulé par le XIXe.

Elisabeth Schwarzkopf est morte le 3 août 2006. Dans le JDD (20 août 2006), Sollers toujours :

GÉNIE

Il est 22h30, j’écoute à la radio un concert donné à Salzbourg. Tout à coup, j’entends la nouvelle : Elisabeth Schwarzkopf vient de mourir en Autriche, à l’âge de 90 ans. Après un moment, on diffuse un ancien enregistrement de La flûte enchantée, où elle interprète le rôle de Pamina. C’est elle, oui c’est bien elle, reconnaissable entre toutes, beauté, justesse, velours inouï, tension, abandon, et révélation de l’amour s’il existe. Elle aura été la vraie femme de Mozart. Toute la journée, il n’a été question que de violences et de bombes. Maintenant, la nuit est calme, étoilée, la Grande Ourse, là, sur ma gauche, va peu à peu basculer vers l’horizon, comme pour se mêler à l’océan noir. La voix de Schwarzkopf troue la nuit en douceur. C’est bouleversant de grandeur. (repris Littérature et politique, Flammarion, 2014, p. 78 et 495-496)

Le merveilleux talent d’Elisabeth Schwarzkopf

ECOUTER : Elisabeth Schwarzkopf Sings Mozart (52 titres, 2022)

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