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Un matin à la Sorbonne. Le Paradis existe t-il encore ?

D 30 novembre 2008     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


L’équipe de pileface était-elle présente à la soutenance de thèse de Thierry Sudour sur l’Oeuvre de Sollers ? Peut-être un enregistrement ? A écouter sur ce superbe site ? Cordialement.

Thelonious
29 novembre 2008

...Oui, l’équipe de pileface était présente à la thèse de Thierry Sudour : « Paradis de Ph. Sollers : édition critique et commentée ». On pouvait aussi reconnaitre dans l’assistance aux côtés de Josyanne Savigneau, Philippe Sollers (en retrait silencieux), ainsi que sa photographe attitrée Sophie Zhang et son vidéaste Jorgui K. Galabov qui, depuis 10 ans, photographient et vidéoïsent le Temps de Sollers à Venise, Florence, Paris..., les conférences de Sollers...

Un matin à la Sorbonne, de 9 heures à 13 heures ! Une heure de plus que le planning prévu, compte tenu de la densité des commentaires.

Un jury de qualité, avec notamment Philippe Forest , auteur lui-même d’une thèse sur Sollers, a rendu hommage au travail novateur de Thierry Sudour, en lui décernant une mention « Très honorable avec félicitations du jury », mais jeu de rôles et de "faire valoir" convenu entre le jury et le "thésard", le jury se devait aussi de souligner les nombreuses voies non couvertes par la thèse de Thierry Sudour, tant Paradis ne s’épuise pas avec une ou deux thèses, même si celle-ci est déroulée sur 509 pages comprenant 2516 notes sur Paradis I. Paradis II, non couvert, tant l’ampleur du chantier de fouilles ouvert, 34 ans après le début de la publication en épisodes, dans Tel Quel, et du vivant de l’auteur, est énorme ! Et beaucoup de dimensions du texte encore à explorer. Notamment l’étude des manuscrits, de ses variantes, l’histoire de la genèse du texte, T. Sudour n’ayant pas eu accès aux manuscrits - « ce qui aurait pu être un cadeau empoisonné » a souligné Ph. Forest — tant ce seul travail peut être immense. L’on sait que Philippe Sollers destine ses archives à la BnF, laquelle prépare une « exposition Sollers » pour 2009.

Nota : quelques pages du manuscrit de Paradis, sont néanmoins accessibles, dès à présent. Elles figurent dans le numéro 87 de Tel Quel (printemps 1981). Très râturées avec difficulté de lire sous les râtures.

Autant de pistes pour de nouvelles études et thèses, vingt ans après la thèse de Philippe Forest sur Sollers . A la lumière des commentaires intelligents, pertinents, sans concession pour les lacunes et domaines non couverts, qui n’émanaient pas que d’inconditionnels de Sollers, loin s’en faut, apparaissaient mieux les dimensions de cette oeuvre singulière, d’une extrême complexité, « dans la tradition des grandes épopées de l’homme de savoir, l’état d’une culture dans les années 80 », la formulation est dans la thèse de Th. Sudour et reprise, ici, par le président du jury, M. Alexandre qui poursuit ainsi : « un texte bilan d’une culture, d’une époque, à une époque charnière ».

Unanimité pour souligner que les critiques, lacunes, ne devaient pas occulter le travail monumental et neuf, réalisé par Thierry Sudour sur « l’une des oeuvres littéraires les plus ambitieuses » du XXe siècle, aux côtés de Finnegans Wake de Joyce et Les cantos de Pound. Manques liés à la dimension de l’oeuvre. La thèse de Th. Sudour constituant « un bond en avant en terme d’élucidation et d’interprétation de l’oeuvre » déclare Ph. Forest, qui salue là, le travail de son jeune successeur. Constats qui éloignent la plupart des critiques au deuxième plan :
l’absence d’index ( à ajouter pour l’édition objet de publication), bibliographie trop sommaire, une « proximité parfois excessive avec l’objet de recherche », le too much de « lyrisme » et de pointe de « préciosité stylistique de la préface. »
Mea culpa de Thierry Sudour qui déclare s’être laissé influencé par Breton qu’il lisait, « en même temps qu’il rédigeait cette préface ». D’autres manques : la dimension « humour et ironie » de Paradis pas assez soulignée, la dimension « polylogue », mot absent de la thèse, une notion abondamment développée par Julia Kristeva [1], etc. Th. Sudour, recevant ces flèches tel Saint Sébastien. « Etrange impression » confie-t-il après l’épreuve. Six ans de travail criblés des trous des flèches. Descente en enfer ? Oui, mais passage seulement, après les délibérations, reste l’essentiel, « le bond en avant en terme d’élucidation et d’interprétation de l’oeuvre ». Après le passage en Enfer, Th. Sudour accède aussi au Paradis, avec les honneurs de son nouveau titre.

Le sujet était "casse-gueule", plein de chausse-trappes, du vivant de l’auteur, qui pouvait juger de la validité ou non d’un tel travail. Sa présence dans l’assistance, était déjà un signe que le défi était bien relevé. Il fallait oser affronter le monstre « Paradis » ! Thierry Sudour l’a fait et resteront ses 5160 notes, le noyau dur de son travail, de sa publication à venir, la référence future de tout nouveau travail sur Paradis...

Autant d’incitations, aussi pour pileface — cité par Philippe Forest  [2] lors de ses commentaires — pour creuser les strates de Paradis, avec les possibilités d’indexation et de liens qu’une édition en ligne permet, déjà illustrée par l’utilisation qu’en fait pileface. Là aussi la piste ouverte peut être élargie, ramifiée... A suivre...

« Travaillez, prenez de la peine / C’est le fonds qui manque le moins » disait déjà La Fontaine — un auteur présent au panthéon sollersien, comme beaucoup. Mais qui sont les absents ? Une autre strate du fonds sollersien...

Plus sur la thèse de Thierry Sudour, ici

oOo

(1) - M. ALEXANDRE (Paris 4), président du jury. Prépare actuellement une nouvelle édition Pléïade de Claudel.

- Pierre BRUNEL (Paris 4), directeur de la thèse, ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé de Lettres classiques. Professeur à l’Université de Paris IV-Sorbonne depuis 1970, il est le Président du Collège de Littérature comparée (CLC) qu’il a fondé en 1995 et a été Président de l’association Les Amis de Rimbaud.

- Philippe FOREST (Nantes), spécialiste de Sollers, auquel il a consacré une thèse et plusieurs livres.

- Alain SCHAFFNER (Paris 3), Professeur de littérature française du vingtième siècle à l’Université de la Sorbonne nouvelle - Paris 3, agrégé de Lettres modernes.



[1Notamment à propos d’un autre roman de Sollers, H, qui précède Paradis.

[2Philippe Sollers venait de souligner que la critique l’ignorait, sauf pour la dénigrer et Philippe Forest avait ajouté : "Il y a quand même le site pileface...". Et Sollers, avait ajouté : "C’est vrai qu’ils semblent ne pas me vouloir de mal ." Ainsi, notre site était connu de ces deux là !

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