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L’arche de Sollers

goût (la Guerre du)

Sauvez-moi du déluge

D 12 mai 2005     A par Viktor Kirtov - C 5 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


La sélection de Sollers-Noé dans La Guerre du goût (1994) et Eloge de l’Infini (2001), deux pavés de plus de mille pages, chacun.

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L’arche de Noé vue par l’illustrateur CMAX

Déjà en 1991, dans un entretien avec Bruno de Cessole,
organisé par la Bibliothèque publique d’information et publié par le Centre George Pompidou dans la collection "les livres de leur vie", Philippe Sollers déclarait :

Ph.S. J’ai comme l’impression que nous sommes sous la menace d’un nouveau déluge et que je ne sais quelle voix, divine si vous voulez, me dit «  Petit Noé, tout va disparaître, rassemble-moi des fragments de l’héritage culturel afin qu’on puisse recommencer quelque chose, quand nous serons de nouveau à pied sec.  »
C’est un fantasme, sans doute, mais un fantasme qui me plaît. Cela dit, j’ai le sentiment que cela recouvre une réalité forte. (...) Je ne peux pas ne pas me dire : «  Cette époque est perdue, on va donc rassembler ce qui demeure de l’héritage dans un bateau, c’est-à-dire dans un livre ; je vais essayer de sauvegarder tout ce qui me paraît le plus fort, le plus naturel, le plus frais, le plus porteur de liberté aussi... »
(...)
Après tout, ce ne serait pas la première disparition d’une culture entière - les Grecs sont bien restés absents de la scène humaine pendant dix siècles. Au VIII" ou au IX’ siècles, on ne savait pas ce qu’ils étaient devenus, puis ils sont reparus à la Renaissance, et ce ne fut pas un hasard...

Vous assimilez notre culture actuelle à celle du siècle de Périclès ?

Ph.S. : Pas la nôtre, non, mais la culture la plus éblouissante des quatre derniers siècles, c’est tout de même la culture française, avec l’italienne. C’est là qu’on trouve la plus grande concentration de merveilles, le plus grand épanouissement, soit plastique, soit verbal. Bien, supposons que la France soit la Grèce, et qu’elle s’enfonce petit à petit pour disparaître, et bien elle reparaîtra peut-être dans dix siècles. Ce que je vais dire paraîtra évidemment très prétentieux, mais ce qui me motive pour écrire c’est de me mettre dans cette situation-là.

VOIR AUSSI :

La Guerre du Goût, Portrait de 1994
La Guerre du Goût, Machine de guerre
La Guerre du Goût, Le Quattrocento Piero et Paolo

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5 Messages

  • Albert Gauvin | 17 septembre 2018 - 14:07 1

    "Je ne les cherche pas, elles me trouvent." Je me permets donc de répondre : les phrases que vous citez sont extraites des Voyageurs du temps, Gallimard, 2009, p. 92. Folio 5182, p. 97.


  • NC | 17 septembre 2018 - 10:34 2

    Cher Viktor Kirtov,
    Je cherche l’origine de la phrase : "Je marche sur un chemin qui ne mène à rien sauf à des clairières imprévues". Merci pour tout, pour votre site somptueux.


  • Viktor Kirtov | 6 juillet 2018 - 15:48 3

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    Crédit illustration : benoit.monneret@gmail.com
    GIF

    Dans mon courrier du matin
    Reçu ce dessin

    Bien visé
    Cher Benoît Monneret

    Amis visiteurs
    Je connais un peu du dessinateur
    Les peurs et les malheurs

    Ses dessins sont ses armes de guerre
    Et rien de tel qu’un missile sol-air
    Pour ses dragons maléfiques, mettre à terre
    « La poudre de l’abbé Sollers
    redonne bon air »

    Amen(e) !

    LIENS vers d’autres illustrations de Benoît Monneret sur PileFace

    oOo


  • V. Kirtov | 16 mars 2015 - 09:32 4

    En réponse à Hélène Mackay

    …De la folie et la contre-folie ! Sollers en a fait l’éloge dans son livre Medium, un manuel de contre-folie, un manuel de survie. Plus ICI…

    Dans Eloge du sublime, Aliocha Wald Lasowski dresse le « Portrait d’une rencontre » avec Sollers :

    « Une fois entré, premier coup d’oeil, premier repérage : les manuscrits et travaux en cours sont là, noircis à l’encre. La générosité de Philippe Sollers, son accueil, sa disponibilité, les moments passés ensemble sont précieux, uniques. À chaque rencontre, se développe une atmosphère de calme et d’intense concentration, dans la parole ou le silence partagés. Parfois, un coup de téléphone interrompt la conversation. Ou l’entrée d’un collaborateur ou d’un proche, comme l’ami de toujours, Marcelin Pleynet. Puis, aussitôt, le fil est renoué. Philippe Sollers reprend. De la fenêtre de son bureau, on aperçoit les jardins secrets de la Maison Gallimard, qui gardent la mémoire de tant de discussions passionnées, mais aussi de dépits, défis, ruptures sans doute, entre écrivains. Philippe Sollers se confie, partage ses passions, admirations, indignations, coups de gueule ou coups de sang. Il fait entendre les voix, les textes, la musique qu’il aime. Question de goût, partage du plaisir.

    D’un entretien avec Philippe Sollers se dégage une quiétude de la pensée, une sérénité armée, l’aiguë douceur de vivre.Molto vivace, il raconte, se raconte, commente, ironise, s’agace, défend, s’enthousiasme. » Plus ICI…

    Merci de votre visite sur pileface. Québecoise ?


  • Hélène Mackay | 14 mars 2015 - 19:01 5

    J’aimerais partager ces propos avec Monsieur Philippe Sollers :
    " (...) Et l’auteure, Anne Dufourmantelle, de nous rappeler que « la folie abdique le commerce avec le monde dit réel. La douceur, non ». Tant mieux pour ces pas si fous.
    ( … )
    Je suis admirative devant cette force anticonformiste, geste politique dont parle la philosophe, qui s’affaire dans l’ombre, portée par de doux illuminés qui vont leur chemin de vérité : ***« Car la douceur a fait pacte avec la vérité ; elle est une éthique redoutable. […] De l’animalité, elle garde l’instinct, de l’enfance, l’énigme, de la prière l’apaisement, de la nature, l’imprévisibilité, de la lumière, la lumière »"

    J’en profite pour vous remercier, vous remercier infiniment. Vous m’aidez à respirer, à respirez un peu mieux, à être plus vivante.

    Hélène Mackay


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Eloge de l’infini Entretien avec Bruno de Cessole goût La Guerre du Goût Monneret (Benoît)