1984 : Portrait du joueur
La stratégie Sollers dévoilée
dès l’exergue de Sun Tse :
Attaquez à découvert, mais soyez vainqueur en secret... Le grand jour et les ténèbres, l’apparent et le caché ; voilà tout l’art.
Et ici :
« Le bonheur ? Est-ce que j’oserai aller jusque là ? »
« Pousser la provocation à ce point ? Mais oui... »
« Un bonheur de diamant... » (je souligne). Diamant : il a déjà utilisé ce pseudo limpide, C’est bien de son bonheur, à lui Diamant-Philippe Joyaux, dont il nous parle, si nous en doutions. ... « sur fond de catastrophe personnelle (je souligne) et universelle... Je voudrais être encore plus seul » (cf. Une curieuse solitude(1958), l’isolé absolu, (1998) ,le film que lui a consacré Labarthe. « Sans aucun espoir...Est-ce que je dis "oui" à ma vie ? Sans aucun doute ». Echo nietzschéen.
Et l’on dit cet homme inconsistant, changeant ? C’est vrai, il s’est trompé avec son siècle, a surfé sur ses vagues marxistes et maoïstes, a louvoyé en littérature du classicisme conservateur - du débutant qui reproduit ses maîtres- à l’expérimentation dogmatique, avant de renouer, dans la maturité, avec un classicisme peint à ses couleurs.
Mais ce portrait du joueur, peint il y a plus de vingt ans, n’a pas pris une ride. Les couleurs frappent notre oeil sans affaiblissement, sans déviation. Ondes constantes du Sollers ondulant. « soleil voix lumière écho des lumières soleil coeur de lumière rouleau des lumières moi dessus dessous maintenant... »
Le même Sollers, hasard et nécessité, devenu l’évangéliste du bonheur et de la jouissance « par respect pour la vie ». Chapeau bas Monsieur Sollers, alias M.S.