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Le savoir-vivre (I)

Marcelin Pleynet

D 29 mars 2006     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Marcelin Pleynet, fidèle compagnon de route de Sollers dans l’aventure Tel Quel depuis ses débuts et dans l’aventure de l’Infini, publie en ce mois de mars 2006, un livre témoignage intitulé "Le savoir-vivre" dans la collection L’Infini de Gallimard. "La leçon de vie" de Marcelin Pleynet titre Le Monde des Livres du 24/03/06 dans un article de Josyane Savigneau. Journal, carnet de bord, la relation d’un accident de la vie : un diagnostic de cancer de la prostate, suivi d’une intervention chirurgicale. Que pèsent alors 45 ans de vie dédiée à la littérature, la poésie, la critique d’art (peinture). Que pèsent alors l’amitié, l’amour ? Comment l’esprit vit-il ce corps qui faillit ? Cette vie qui rappelle que sa fin est inéluctable, quels que soient les résultats de l’opération ? 163 pages pour nous livrer une leçon de vie, de savoir-vivre.

<font size='1' face='verdana' color=#4B4B4B>www.gallimard.fr</font><BR>
(Paris, vendredi 15 octobre [2004], au bureau de l’Infini)
Sollers m’offre amicalement un exemplaire de son Dictionnaire amoureux de Venise. En épigraphe, Nietzsche : « Cent solitudes profondes conçoivent ensemble l’image de Venise-c’est son charme. Une image pour les hommes de l’avenir. » A la lettre P : « Marcelin Pleynet, poète et essayiste, a été et reste, depuis des années, un acteur essentiel des revues Tel Quel et L’Infini. Il n’a cessé, tout au long de sa vie, de se rendre et de vivre à Venise dont on retrouve maintes traces dans ses écrits...
Le savoir-vivre p. 36

Et Sollers, de poursuivre dans son Dictionnaire amoureux de Venise :

il est l’auteur de plusieurs livres sur la peinture, notamment d’un très beau Giorgione (Ed. Maeght, 1991). Et de citer Pleynet :

Riva degli Schiavone
pour Vivaldi
derrière les grilles
toutes ces voix cachées
dans la rumeur grondante du solfège
et l’impétueuse charité des couleurs
l’amour
dans l’agitation de l’amour

les musiciennes vives et nues
l’orchestre des Saisons
le jaillissement sonore
l’ ospedale della Pietà.

(L’Amour vénitien, Editions Carte blanche, 1984.)


Hôpital Foch, Suresnes-Mont Valérien, dimanche 17 octobre [2004]
P. m’accompagne.[...] Je ne suis pas mon corps cancéreux... mais atteint... touché... ce qui détermine chez moi une sorte d’horreur... une profanation... Noli me tangere. « Ne me touchez pas »... vécu ici avec une extrême violence
[...]

Au sixième étage, chambre 648, les fenêtres donnent sur une colline boisée...
[...]

...Maintenant... Je serai opéré demain à la première heure. Je ne m’attendais pas à ce que cette situation me fasse à ce point voyager, et me précipite avidement dehors... sur la colline voisine... les moindres détails, les bonnes et les petites choses et tout ce qui commerce avec l’abondance du monde...
[...]
Voyage... Odette au téléphone ce matin... Chaque appel, chaque signe, chaque parole... et c’est encore le même fil rouge... tout un roman [1] passé...
[...]

Ma solitude est surprise par l’intelligente et présente attention de Sollers, par l’amitié de Gérard Piltzer. L’un et l’autre se sont, quasi quotidiennement inquiétés, de mon engagement dans ce plus ou moins décisif tour.

L’envoi, dédicace des Ecrits de Jacques Lacan à Philippe Sollers : «  On n’est pas si seuls, somme toute ! »
L’enquête de cette solitude se poursuit...

Ce passage par le "tunnel" de l’opération va être l’occasion, le prétexte pour un voyage dans sa vie avec ses compagnons de liberté favoris, Baudelaire, Manet, Nietzsche, Rimbaud... et d’en écrire la relation dans ce livre de vie étiqueté roman

Un roman en trois parties :

LE VOYAGEUR ET SON OMBRE avec un extrait de ce chef d’oeuvre de Baudelaire, Le Voyage (1859), en conclusion aux Fleurs du Mal... « Nous voulons voyager » nous dit Pleynet.

LE RETOUR DU MEME en compagnie de Nietzsche.

AUTOPORTRAIT A LA PALETTE en compagnie de Manet. Tableau qui sert de toile de fond au livre. Pleynet y revient à de nombreuses occasions. Un tableau que Manet, a peint alors qu’il ressent les premières atteintes de son mal, ce mal qui a déjà emporté Baudelaire, et qui l’emportera lui aussi. Manet s’y montre peignant, comme ici, Pleynet se montre écrivant son voyage.

Les derniers mots du livre :
Et sur cette voie...j’y suis... le roman... au départ... une spirale qui se retourne.

A SUIVRE dans un deuxième article autour de l’ « Autoportrait à la palette » avec une belle reproduction du tableau en illustration.




Repères biographiques

Marcelin Pleynet est né le 23 décembre 1933 à Lyon, a publié un grand nombre de volumes de poésie, deux romans et six volumes de Journaux. Titulaires de la chaire d’esthétique à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris de 1987 à 1998, il a été directeur gérant de la revue Tel Quel de 1962 à 1982.
Il collabore aujourd’hui avec Philippe Sollers à la rédaction de L’Infini. Tous deux y partagent le même bureau.

Marcelin Pleynet - Bibliographie

PROVISOIRES AMANTS DES NEGRES, Seuil , 1962
PAYSAGES EN DEUX suivi de LES LIGNES DE LA PROSE, coll. « Tel Quel », Seuil. 1963.
COMME, coll. « Tel Quel », Seuil, 1964.
LAUTRÉAMONT, coll. « Écrivains de toujours », Seuil, 1967.
L’ENSEIGNEMENT DE LA PEINTURE, coll. « Tel Quel », Seuil, 1971.
STANZE, Chants 1 à IV, coll. « Tel Quel », Seuil, 1973.
ART ET LITTÉRATURE, coll. « Tel Quel », Seuil, 1977.
SYSTÈME DE LA PEINTURE, coll. « Point », Seuil, 1977.
SITUATION DE L’ART MODERNE : PARIS-NEW YORK, Chêne,
1978.
TRANSCULTURE, coll. « 10/18 », Bourgois, 1979.
LE VOYAGE EN CHINE, coll. « POL », Hachette, 1980.
SPIRITO PEREGRINO, coll. « POL »,, Hachette, 1981.
L’AMOUR, coll. « POL », Hachette, 1982.
LES TROIS LIVRES, Seuil, 1984.
FRAGMENTS DU CH ?UR, coll. « L’Infini », Denoël, 1984.
L’AM OUR VÉNITIEN, Carte blanche, 1984.
GIOTTO, Hazan, 1985.
PRISE D’OTAGE, coll. « L’Infini », Denoël, 1986.
LES ÉTATS-UNIS DE LA PEINTURE, coll. « Fiction & Cie », Seuil, 1986.
PLAISIR A LA TEMPtTE, Carte blanche, 1987.
LE JOUR ET L’HEURE, coll. « Carnets », Plon, 1989.
MOTHERWELL, Papierski, 1989.
LES MODERNES ET LA TRADITION, coll. « L’Infini », Gallimard, 1990.
GIORGIONE ET LES DEUX VÉNUS, Maeght, 1991.
LA VIE A DEUX OU TROIS, Gallimard, 1992.
LE PROPRE DU TEMPS, coll.« L’Infini », Gallimard, 1995.
LE PLUS COURT CHEMIN, DE « TEL QUEL » A « L’INFINI », coll. « L’Infini », Gallimard. 1997.
MATISSE, coll.« Folio essais. n° 215, Gallimard, 1993.
NOTES SUR LE MOTIF suivi de LA DOGANA, Dumerchez, 1998.
ROTHKO ET LA FRANCE, L’Épure, 1999.
CHARDIN, L’Épure, 1999.
POÉSIE ET « RÉVOLUTION », Pleins Feux, 2000.
LES VOYAGEURS DE L’AN 2000, coll. « L’Infini », Gallimard, 2000.
JUDIT REIGL, Adam Biro, 200l.
LE PINCEAU VOYAGEUR D’ALECHINSKY, Gallimard, 2002.
LE PONTOS, coll. « L’Infini », Gallimard. 2002.
RIMBAUD EN SON TEMPS, coll. « L’Infini », Gallimard, 2005.
P. NIVOLLET, LES FONTAINES DE ROME. LE PARADIS EN SES JARDINS. Édit. G. Piltzer, 2006.

Le savoir-vivre dans la presse

Article de Josyane Savigneau, Le Monde du 24/03/2006.


[1Voyage, roman, nous soulignons.

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1 Messages

  • Albert Gauvin | 14 février 2018 - 01:41 1

    Grâce à David Halliday, cet article remonte dans le Top 10 !
    « David Hallyday a pris la parole sur Instagram pour défendre sa sœur Laura contre un commentaire très virulent d’une internaute, qui a préféré le supprimer depuis. Le compositeur de l’album Sang pour sang a écrit :
    "Chère madame, je ne peux laisser passer de tels propos haineux, infondés que ce soit sur la page de ma sœur ou la mienne ! Vous ne connaissez rien de tout ça et ça ne vous regarde pas ! Ce qui est très intéressant par contre dans vos propos si bienveillants et pleins de bon sens, c’est que la seule personne qui parle d’argent ici, c’est vous !! Les grands philosophes de notre époque ont bien dit : ’Les gens perçoivent les autres tels qu’ils se perçoivent eux-mêmes’ ! Je vous invite à ce propos de lire le livre de Marcelin Pleynet Le Savoir vivre, ça pourrait éventuellement vous éclairer. Bon courage." »