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La librairie de Guy Debord

Les délices de la solitude

D 15 février 2023     A par Albert Gauvin - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Champot : « les délices de la solitude ».
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« Les Délices de la Solitude », les guillemets auraient dû attirer votre attention : c’est une série de six sonates de Michel Corrette (1707-1795), musicien français du XVIII siècle. Vous entendez des extraits de la Sonate VI in D Major, I. Allegro moderato, dans le film de Guy Debord La Société du Spectacle, tiré de son livre éponyme (1967/1973). Vous ne pouvez pas comprendre Debord si vous n’avez pas cette musique en tête. Écoutez : ce sont les 11 premières minutes.

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En 2013, l’exposition "Guy Debord, un art de la guerre" à la BNF révélait au grand public 1400 fiches de lectures de l’écrivain situationniste, désormais classé "Trésor national" depuis 2009. Nous avons rendu compte avec les controverses qu’elle a suscitées. En 2018, les éditions L’Échappée ont lancé « La librairie de Guy Debord », afin de publier ces textes en plusieurs volumes thématiques. Sont déjà parus : Stratégie (2018), Poésie, etc. (2019), Marx-Hegel (2021) et, dernier en date, Histoire (2022). Il devrait y avoir un cinquième volume : Philosophie.


La bibliothèque de Guy Debord [1].
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Dernier volume paru

Histoire

Guy Debord

Dirigé par Laurence Le Bras
Postface de Daniel Vassaux

Ces fiches de lecture de Guy Debord sont la preuve irréfutable que l’histoire est un pivot essentiel du processus d’élaboration de son œuvre. Elles font le lien entre le « lyrisme humain », thème qui lui est cher, et la lecture philosophique des phénomènes qui déterminent la vie des hommes par l’adjonction d’une analyse socio-historique dont le grand mérite est de contraindre à ne se satisfaire ni de sa pensée ni de ses sentiments. L’étude de l’histoire invite en effet à prendre la hauteur que requiert notre appartenance à un mouvement global de l’humanité dont il importe de comprendre les rouages.
On mesure à travers ce livre à quel point cette étude de l’histoire fut une matière importante pour Debord, à la fois pour son contenu, mais aussi pour les méthodes d’investigation mises en œuvre. Il s’intéresse ainsi par exemple à ce qui fonde les analyses d’Ibn Khaldoun et de Thucydide. Cet intérêt pour la méthode ne peut que nous renvoyer à sa réflexion sur les meilleurs moyens à mettre en œuvre dans son travail de critique sociale.
Par ailleurs, ces fiches indiquent une phase de lecture plus intensive des livres d’histoire à partir de la fin des années 1960. Cette hypothèse peut se trouver confortée par le fait que s’y lit aussi à plusieurs reprises un regard critique et rétrospectif sur l’idée de révolution, en lien avec les événements de Mai 1968.

7 octobre 2022
13 x 19 | 608 p. | 24 euros

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Mai 68 et l’I.S.
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Guy Debord, l’aventure d’une pensée radicale

21 janvier 2023 par La lettre du phoenix

Que reste-t-il aujourd’hui de la pensée de Guy Debord (1931-1994) ? L’aventurier et meneur de « l’insurrection situationniste » se voulait à la fois théoricien et praticien de « la révolution » permanente. Et ce, par la tentation d’une oeuvre se voulant la négation même de l’idée d’oeuvre… Pour tenter d’éclairer ce qu’il fut dans son siècle, les éditions de l’échappée publient ses fiches de lecture conservées dans le fonds Guy Debord au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.

Le 30 novembre 1994, Guy Debord met fin, d’un coup de fusil dans le coeur, à son aventure indécise d’homme libre refusant de se commettre avec la « société du spectacle ». Ainsi s’achevait aussi sa légende personnelle de stratège de l’insurrection permanente, avec ses faits d’armes comme ses défaites et ses fulgurances volontiers rimbaldiennes.

Un fil conducteur se détache pour l’ensemble de son oeuvre, selon ses fiches de lecture réunies par Laurence Le Bras, conservatrice au département des Manuscrits de la BnF. Elles renvoient à « la notion centrale de lutte autour de la possession et de l’usage du temps historique ». Une lutte pour laquelle Debord envisage « toutes les formes de pouvoir constitué et, parallèlement, toutes les formes de projet révolutionnaire dans l’histoire ». Ce héraut de la sédition permanente a donné à la notion de « spectacle » sa formulation philosophique et critique proprement « révolutionnaire » annonçant les « événements » insurrectionnels de « Mai-68 ». L’incipit de La Société du spectacle (1967) entre en résonance avec l’ouverture du Capital de Marx : « Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. »

Sa notion de spectacle renvoie à la « société spectaculaire », c’est-à-dire à la main mise du « capitalisme » sur la vie : le spectacle aliéne les humains, transforme leur « être » en « avoir » puis dégrade « l’avoir » en « paraître » – il est tout ce n’est pas vécu : « Dans le spectacle, tout est marchandise et toute vie singulière est niée dès lors que toute manifestation du vivant se voit quantifiée et mesurée ». Spectateurs ingénus, resaisissez-vous…

La Fronde ou « le jeu avec le feu »

Celui qui avait rageusement entretenu au plus haut la flamme d’un désir de révolte permanent contre cette « dictature spectaculaire » a longuement analysé la Fronde. Il considérait, dans sa fiche de lecture consacrée au livre de l’historien Karl August Wittfogel (1896-1988), Le Despotisme oriental, que l’âge féodal médiéval était la période « où la société a été plus forte que l’Etat ». En l’occurence, la société féodale contre l’embryon d’Etat monarchique que les rois de France ont graduellement mis en place…

Debord avait analysé dans leur contexte villes-campagnes les soulèvements de la Fronde (1648-1653). Ce mouvement, d’abord parlementaire puis aristocratique, s’opposait au renforcement de l’autorité royale menaçant les privilèges. Ses meneurs avaient déclenché une guerre civile contre Mazarin (1601-1661), pendant la période de régence d’Anne d’Autriche (1601-1666) et de minorité de Louis XIV (1638-1715), alors que le royaume de France était en guerre contre l’Espagne. Cette montée de l’absolutisme monarchique avait commencé avec Henri IV (1554-1610) et s’était poursuivie sous Richelieu (1585-1642). La mort de ce dernier, suivie de celle de Louis XIII (1601-1643), donne le coup d’envoi des hostilités – et de féroces « mazarinades »…

Guy Debord se base sur les recherches de l’historien soviétique Boris Porchnev (1905-1972) caractérisant la Fronde comme une « révolte bourgeoise manquée, comparable à celle qui se déroulait, en même temps, en Angleterre ».

Le stratège estime que « la réalité du pouvoir féodal en France a été brisée par l’Etat monarchique (Louis XI) au Xve siècle ». Il précise que « la bourgeoisie qui gagnait en pouvoir dans cet Etat, s’en est mieux accommodée, au détriment de son propre Etat, que la noblesse féodale, qui y perdait ». Il voit la bourgeoisie comme « soutien de la monarchie absolue contre la noblesse ».

En postface, Daniel Vassaux rappelle : « L’Etat absolutiste est déjà un Etat moderne, mais encore inabouti car son développement est gêné par la noblesse. Les féodaux, dont le pouvoir réel est déjà "brisé" au XVe siècle, voient leurs prérogatives, toujours visibles et affirmées en apparence, se dégrader au fur et à mesure de l’absolutisme. Si cet Etat n’est pas encore bourgeois, car seule une révolution bourgeoise accomplie permettrait à la bourgeoisie de s’emparer complètement du pouvoir, il favorise cette classe ascendante qui n’entrave en rien son développement, au contraire, elle l’accompagne. »

Ainsi, pendant la Fronde, les féodaux ont lutté contre le roi qui allait « monopoliser » non le rôle économique mais la « possession privée de l’histoire ».

Debord distingue deux formes de temps, le temps cyclique et le temps irréversible :

« Le premier est marqué par le retour périodique du même, il a pour base le cycle naturel agricole et correspond au temps général observé dans la plupart des sociétés anciennes et qu’exprime la pensée mythique. Il n’encourage pas l’action historique dans la mesure où l’homme ne fait que répéter comme un acteur une pièce jouée d’avance qui revient au même point. Le second traduit une conscience déjà historique du changement et de la mort où les événements de la vie ne se répètent pas, ils sont uniques et passagers, ce qui incite l’homme à agir – dès lors qu’il prend conscience que ses actions sont mémorables et participent d’une histoire qui a un sens – et donc à faire l’histoire. Ce temps irréversible et cette conscience historique n’apparaissent que chez les maîtres des sociétés anciennes. Cette appropriation de l’histoire est leur privilège tandis que l’immense majorité de la population (liée à la production agraire) demeure soumise à son temps cyclique et se trouve exclue de l’histoire. »

Ainsi, il n’était pas question, pour un « Etat moderne », de tolérer la moindre « possession particulière ou privée de l’histoire et du temps irréversible ». En l’occurence, celle des féodaux jouissant encore de la « possession et du privilège d’assumer une vie historique propre et, partant, de faire l’histoire »… Les féodaux, en « jouant avec le feu », ne savaient pas où ça les mènerait…

Pour Debord, la bourgeoisie serait la « seule classe révolutionnaire victorieuse de l’histoire » qui a imposé à la société entière un « temps historique irréversible ». Désormais,

« l’histoire est sommée de se confondre avec une histoire irréversible générale, celle de la marchandise et de la production de la valeur qui sont au coeur du capitalisme, niant la possibilité de toute vie historique singulière. La bourgeoisie est une classe qui ne reconnaît aucune fidélité, changeant sans cesse les conditions d’existence en fonction des "nécessités" d’une histoire de la production marchande. C’est aussi la première classe dominante qui ne reconnaît comme valeur ou principe que le travail, longtemps méprisé des classes dominantes, et auquel tous doivent être soumis. L’Etat moderne, absolutiste puis bourgeois, lui a ouvert la voie et l’a accompagnée durant tout ce processus en réduisant dans la mesure du possible les populations "improductives" résiduelles. »

Certes, la « dictature spectaculaire » suscite des réactions de ceux qui ont conscience de « l’expropriation violente de leur temps » et entendent ne plus « être étrangers à l’histoire »… Debord désigne par là « le prolétariat » se découvrant « n’être en rien le maître de son travail, de sa vie, de son histoire » et se trouvant « seul prétendant à la vie historique »… Mais ce prolétariat en a-t-il jamais eu ou pris… le temps de cette réappropriation ?

Que penserait Debord de notre époque où les petits marquis des élégances du tout-culturel et autres éditocrates en vogue prétendent « déconstruire » leurs semblables comme on détruirait à la masse de vieilles demeures sous prétexte qu’elles auraient « fait leur temps » ? Le stratège Debord avait été témoin de temps troublés et avait pris sa part de ces troubles pour constater une gigantesque accumulation de « constructions » et de « déconstructions » vouées à leur extrême volatilité. Mais l’Occident, comme sa monnaie, ont-ils jamais été ancrés dans la moindre réalité soutenable ?

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Paru dans les Affiches
d’Alsace et de Lorraine

La Librairie de Guy Debord, Histoire, éditions de l’échappée, 600 pages, 24 euros

La lettre du phoenix

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Stratégie

Guy Debord

Dirigé par Laurence Le Bras
Préface d’Emmanuel Guy

La réflexion sur la stratégie est au cœur de la pensée de Guy Debord. Héritiers du dadaïsme, du surréalisme puis du lettrisme, lui et ses compagnons de route ont cherché un nouveau passage vers une contestation aussi large que possible des conditions de vie dans nos sociétés modernes. Ils n’ont eu de cesse de porter concrètement la lutte hors du champ de l’art, dans le domaine de la vie quotidienne : la révolution doit être d’abord la modification des perspectives au sein de cette vie. Les propositions théoriques de Guy Debord s’accompagnent ainsi tout au long de l’aventure d’un violent désir d’action pour faire changer la face d’un monde dont il rejette les faux-semblants, avec en ligne de mire la mise en œuvre effective de son projet révolutionnaire. Le Jeu de la guerre imaginé par Debord dès le milieu des années 1950 témoigne de la place qu’a occupée dans sa réflexion la nécessité de penser stratégiquement tout projet d’action, quel qu’il soit.

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Dans toute critique stratégique...
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La vie est un roman # Le politiquement correct & Guy Debord - Stratégie.

22 janvier 2019.

Avec Daniel Vassaux & Fabrice Larcade — La réflexion sur la stratégie est au cœur de la pensée de Guy Debord. Héritiers du dadaïsme, du surréalisme puis du lettrisme, lui et ses compagnons de route ont cherché un nouveau passage vers une contestation aussi large que possible des conditions de vie dans nos sociétés modernes. Ils n’ont eu de cesse de porter concrètement la lutte hors du champ de l’art, dans le domaine de la vie quotidienne : la révolution doit être d’abord la modification des perspectives au sein de cette vie. Site de l’éditeur.

L’art du politiquement correct d’Isabelle Barbéris, PUF Ed. — L’extension du politiquement correct au domaine de l’art contemporain résulte de raccourcis, de réductions et d’impensés en matière de représentation de la « diversité ». L’académisation de la culture individualiste de la performance, le marketing culturel de l’inclusivité, la transformation progressive de la figure de l’artiste en « ingénieur du social », la mutation de la question de la représentation en « right to appear » (droit à apparaître), la substitution de gestes nihilistes ou revendicatifs à la question de la transmission convergent vers ce phénomène global. Il tend à fondre académisme et contre-culture dans un nouvel académisme anti-culturel qui vide de substance, en les simplifiant, les oppositions tant politiques que symboliques. Dans ce contexte anthropologique nouveau, celui du postmodernisme, du capitalisme cognitif et de la culture performative, l’art perd sa fonction de contre-pouvoir, voire risque de se confondre avec l’instance même du pouvoir. Site de l’éditeur.

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Poésie, etc.

Guy Debord

Dirigé par Laurence Le Bras
Postface de Gabriel Zacarias

2019
13 x 19 cm | 528 p. | 24 euros
isbn 9782373090635

« Poésie, etc. » rassemble un ensemble de citations choisies par Guy Debord, dont les auteurs ne sont parfois aucunement des poètes. Mais elles se caractérisent toutes par un regard lyrique sur l’existence, et une concision qui les font accéder avec plus d’intensité et d’immédiateté au cœur de ce qui nous bouleverse.
L’importance de la poésie et de la littérature dans les lectures de Guy Debord apparaît très tôt et ne se démentira jamais tout au long de son œuvre. On y croisera entre autres, cités ou détournés, Baudelaire, Bossuet, Joyce, Pessoa, Shakespeare, Swift, Ronsard, Apollinaire, Breton, Villon, Éluard, Lautréamont, Cravan... Le recours à ces références donne à son travail de critique sociale une immense force de frappe, car directement et indissolublement lié à ce qui touche le plus intimement l’être humain.
L’utilisation du langage poétique est en effet toujours associé, chez Debord, au projet révolutionnaire qu’il nourrit. Pour lui, cependant, « il ne s’agit pas de mettre la poésie au service de la révolution, mais bien de mettre la révolution au service de la poésie », afin d’en assurer le renouveau, la pénétration dans la vie quotidienne – en un mot : la réalisation –, et d’abolir ainsi la séparation entre la poésie et la vie vécue.

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Des fiches inédites font redécouvrir la pensée de Guy Debord

Roger-Yves Roche, Le fichier Debord

Hervé Aubron, « Petit traité de poésie in situ »


Fiche Baudelaire.
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Détournement.
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« Debord est une bibliothèque ambulante. Sa culture est considérable, son art des citations le prouve. C’est aussi un grand poète. L’écriture de Debord, c’est de la grande prose, venue des maîtres du genre qu’il connaît par cœur : Saint-Simon, Retz, Bossuet... La poésie pense davantage que la philosophie, je le crois vraiment. La vision du monde et de l’Histoire de Guy Debord passe par la littérature, la pensée poétique. Ont compté pour lui Dante, Shakespeare, Cervantès, les historiens grecs, les poètes chinois. Et, du côté des écrivains français, Villon, Montaigne, évidemment Lautréamont...
On en fait un sociologue, ou un idéologue politique, alors qu’il est un grand écrivain métaphysique, voilà le grand malentendu. C’est un métaphysicien, et ce qui l’intéresse, donc, c’est la question du temps. Et celle de l’espace. Le corps de l’individu dans le temps et dans l’espace. La faculté de la poésie à inventer une façon singulière d’être dans le temps, à proposer une autre vision de l’Histoire, où les morts peuvent être plus vivants que les vivants. Tout cela est sévèrement réprimé par l’ignorance contemporaine. On a accusé Debord d’être complotiste, paranoïaque. Mais, bien sûr, il y a complot ! De la marchandise, contre l’intelligence. Debord évoque à ce sujet le diable, "l’adversaire" — c’est en cela qu’il est métaphysicien. »

Philippe Sollers, 20 mars 2013.

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« Guy Debord : un regard lyrique sur l’existence ? »

"Poésie, et ainsi de suite" de Manou Farine sur France Culture.
Dimanche 20 novembre 2022

Pour le situationniste Guy Debord, la poésie était un moyen d’accéder avec plus d’intensité et d’immédiateté au cœur de ce qui nous bouleverse, de pénétrer dans la vie même, la vie vécue. Plongée au cœur de ses fiches de lectures rassemblées dans le volume Poésie, etc. (L’échappée)...

L’importance de la poésie et de la littérature dans les lectures de Guy Debord apparaît très tôt et ne se démentira jamais tout au long de son œuvre. L’utilisation du langage poétique est en effet toujours associée, chez Debord, au projet révolutionnaire qu’il nourrit. Pour lui, cependant, «  il ne s’agit pas de mettre la poésie au service de la révolution, mais bien de mettre la révolution au service de la poésie », afin d’en assurer le renouveau, la pénétration dans la vie quotidienne – en un mot : la réalisation –, et d’abolir ainsi la séparation entre la poésie et la vie vécue. Plongée au cœur de ses fiches de lectures rassemblées dans le volume Poésie, etc. (L’échappée)...

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Avec Christian Le Guerroué et Laurence Le Bras, conservatrice au département des Manuscrits de la BnF, notamment chargée du fonds Guy Debord, qui dirige la collection « La Librairie de Guy Debord » (avec la collaboration d’Emmanuel Guy, Daniel Vassaux, Fabrice Larcade et Christian Le Guerroué) pour les éditions L’échappée. Sous ce titre sont publiées l’ensemble des fiches de lecture de Guy Debord, poète, cinéaste, révolutionnaire, initiateur de l’Internationale situationniste (1957-1972), auteur-culte et pourtant méconnu de La Société du spectacle.

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Marx
Hegel

Guy Debord

Dirigé par Laurence Le Bras
Postface d’Anselm Jappe (Marx) et de Bertrand Cochard (Hegel)

La lecture de Marx et de Hegel fut déterminante dans le processus de réflexion ayant mené à l’écriture de La Société du spectacle. Guy Debord, s’il s’inscrivait dans la tradition de la pensée marxienne, n’était pourtant ni marxiste ni hégélien. Mais il a trouvé chez ces philosophes deux formes de pensée radicales qui répondaient pleinement à ses préoccupations. À l’instar du système théorique de Hegel, capable d’appréhender dans un seul mouvement tout ce qui gouverne l’existence humaine, il s’est attaché à produire une analyse de la société marchande qui s’applique à l’ensemble de son mode de fonctionnement. Quant à Marx et à son entourage, leur parcours et leurs idées constituent pour lui un modèle pour l’organisation de l’activité politique et révolutionnaire de l’Internationale situationniste.
Néanmoins, les spécificités de chaque auteur, et l’existence de deux dossiers de fiches de lecture bien distincts dans les archives de Guy Debord, ont été respectées dans ce volume constitué de deux parties : la première consacrée à Marx, la seconde à Hegel, l’une et l’autre faisant l’objet d’une postface revenant sur les apports précis de chacun à son œuvre.

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Concepts et catégories fondamentaux de la pensée de Marx.
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Anselm Jappe, Plus que jamais en situation

Frédéric Thomas, Marx Hegel - La librairie de Guy Debord

Jean-Claude Leroy, « Guy Debord lecteur de Marx et de Hegel »

Arnaud Jamin, « Les illuminations politiques de la librairie de Guy Debord »


Hegel — devenir de l’aliénation.
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LIRE :
Les fiches de lectures de Guy Debord
La bibliothèque de Guy Debord, l’écho d’une vie

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Portfolio


[1Crédit photos : Sécard.

1 Messages

  • Albert Gauvin | 1er décembre 2023 - 21:13 1


    Un complot permanent contre le monde entier
    Essais sur Guy Debord

    Anselm Jappe

    « Une louche allure de complot permanent contre le monde entier  » : telle était la définition que Guy Debord avait donnée des éditions Champ libre qui le publiaient. Elle pourrait bien s’appliquer à toute la trajectoire publique de Debord lui-même. Devenu apparemment « acceptable » depuis sa mort en 1994, transformé même, selon certains, en icône et gloire nationale, le fondateur de l’Internationale situationniste n’est cependant pas devenu, malgré toutes les allégations en ce sens, un auteur comme les autres.
    Ce livre se propose donc de sauver la puissance de dérangement que constitue son œuvre : y sont examinés entre autres la fin de l’art et la fin de la politique, sa lecture de Marx, sa contribution à la réflexion historique, les parallélismes possibles (ou pas) avec les écrits de Theodor Adorno, Hannah Arendt et Jean Baudrillard. Sa curieuse récupération par le monde de l’art y est évoquée, ainsi que la question de son « actualité ».
    Les gens les plus différents se revendiquent de Debord et des situationnistes : il convient de leur rappeler que l’auteur de La Société du spectacle a toujours voulu s’opposer au monde entier, ou presque. Après la lecture de ces textes, les historiens comme les artistes, les militants comme les cinéastes se demanderont s’ils ont bien fait de compter Debord parmi leurs amis.

    L’échappée