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Alain Kirili, sculpteur : le goût de l’écriture

Rencontre informelle avec Alain Kirili

D 17 mars 2016     A par Viktor Kirtov - C 2 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Nous l’avons vu, avec son texte « Rodin, le culte du nu », Alain Kirili aime modeler les mots créés avec son stylo comme il aime modeler ceux de ses sculptures, avec la même jouissance. A partir d’un alphabet scriptural qui lui est propre et reconnaissable entre tous. Qu’il s’agisse de lettres verticales ou de lettres aux courbes sensuelles. Passer donc de l’écriture verticalisée, comme dans les séries Commandement (1980-2012) à l’écriture calligraphique, aux fines arabesques très épurées de La Vague (2015), c’est l’inflexion du moment dans l’art du sculpteur, sa nouvelle écriture. Quelles tensions sous-tendent ces évolutions ?
Un goût de l’écriture nourri aux sources de la calligraphie chinoise (plus précisément coréenne) qu’il a pratiquée, et aux sources de l’écriture hébraïque de la Thora auxquelles il s’est intéressé. Ces nourritures intellectuelles façonnent la pensée d’Alain Kirili, et son inconscient qu’il laisse s’exprimer librement lors de l’acte de création. C’est seulement après, qu’il se préoccupe de rechercher des associations pour titrer ses œuvres abstraites.
Aussi, un goût de l’écriture traditionnelle, celle de l’écrivain, qu’il manifeste dans ses publications, qu’il s’agisse de livres Mémoires de sculpteur, Statuaire..., Sculpture et Jazz..., dans les notices des catalogues d’exposition qu’il rédige avec soin, dans ses notes d’atelier, ses conférences…
Oui, Alain Kirili a le goût de l’écriture ! Dans toutes ses expressions.

Rencontre informelle avec Alain Kirili

Alain Kirili, figure parmi les grands noms de la sculpture contemporaine, de renommée internationale. Le MoMA l’accueille dans ses collections à New York, sa ville d’adoption où il vit le plus souvent. Il a côtoyé les stars de l’art et la politique : Parmi eux, Picasso, …Georges Pompidou dont on connaît l’intérêt pour les créations artistiques de son temps, faisait arrêter sa DS noire, à cheval sur le trottoir, devant la galerie où il exposait, pour rendre visite à l’artiste, entre bien d’autres du monde de l’art, de la littérature et de la musique… C’est dans son atelier qu’il aime recevoir et nous l’avons rencontré dans son atelier parisien (un pied à terre qui ressemble à son atelier de New York, « mais en plus petit » dit-il.)
Eh bien, cette star, a la grande élégance et modestie de recevoir les plus grands comme les amateurs sans grade - parmi lesquels je me range – avec une grande simplicité, disponibilité et courtoisie, s’adaptant à son interlocuteur.
Il était de passage à Paris, après la clôture d’une exposition à New York le 3 janvier et avant de s’envoler dans quelques jours, vers le Cambodge, pour trois semaines. Là où son imaginaire va puiser à Angkor, là, où un entretien avec un sculpteur cambodgien l’attend, là, où sans doute, il va aussi créer sur place.

Simple rencontre informelle, à la suite de la publication dans les colonnes pileface de son texte « Rodin, le culte du nu » et d’un premier contact épistolaire, l’artiste m’avait invité à le rencontrer à son atelier. Une occasion de se « visionner »… Nous avons bavardé autour d’un café (il faisait froid – pas un whisky ou verre de Bourgogne, donc, comme il le propose volontiers dans son atelier de New York). Pas un entretien formel. Même si mes questions, relances, tournaient autour d’un centre de gravité : l’écriture chez lui, son alphabet avec une approche indirecte passant par Julia Kristeva et Michel Serres. Julia Kristeva (qu’il fréquente) auteure d’un beau texte relatant un souvenir d’enfance « la fête de l’alphabet », chaque année, au mois de mai, dans la Bulgarie de son enfance. Autre détour par Michel Serres et son livre « Statues », un livre que j’avais lu, il y a quelques années. Même, si dans cet essai, le titre n’est qu’un prétexte - on y parle assez peu de statues. Néanmoins, il y a toujours quelques étincelles qui jaillissent des court-circuits que Michel Serres établit entre les mots et j’aime cet auteur pour cela, et pour sa double culture scientifique et philosophico-littéraire, assez peu répandue dans le monde littéraire. Michel Serres qui dit :« Le savoir rend heureux, le savoir rend libre. »
Autant de prétextes à solliciter la parole libre d’Alain Kirili sur son art.

*

Viktor Kirtov : « Les statues précèdent les langues… » écrit Michel Serres.
Ou encore :
« la sculpture témoigne millénairement de la genèse anthropologique de l’expérience ». Menhirs, statues levées, autant de jalons de l’ascension humaine vers son hominisation, sa quête de savoir, de spiritualité et de jouissance. Silhouette d’homme à son image, et signe phallique.


Alain Kirili avec Serge Cassen(*) à Carnac, en 2013. Photo Olivier Caijo.
(^) archéologue, spécialiste du temps des architectures mégalithiques.
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« En deçà, git la matière ou le magma » dit Michel Serres qui poursuit « La masse… est primitive, aussi fondamentale que le temps et l’espace. La physique le sait puisqu’elle en fait ses trois dimensions premières : la métaphysique traditionnelle n’en connaît que deux sur trois : l’espace et le temps. Il faut commencer par la masse.
Les Latins appelaient masse l’amas ou le tas, du mot grec qui signifie « la pâte qu’on pétrit » avant la cuisson de la galette, ou du vase, individués.
Le verbe grec correspondant dit l’action de pétrir, de masser. Dieu massa le premier homme dans la glaise et créa la statue de l’Eve première. »…

Alain Kirili : Quand Michel Serres fait une stylisation
en parlant de masse et de masser la masse,
moi, je dirais plutôt que je modèle la matière.

Je pense que la masse implique un poids,
la matière a forcément un poids,

Seulement, le sculpteur - comme moi en tout cas - lorsque je vais modeler la matière, je vais la faire vibrer cette matière et elle devient le lieu d’une concentration de dépense pulsionnelle qui fait que mon rôle de sculpteur, je ne le conçois pas autrement qu’en allégeant la masse.


...une concentration de dépense pulsionnelle
Alain Kirili à la forge, 1971
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Alain Kirili pratique le forgeage et le modelage
Son medium : le métal mais aussi l’argile, le plâtre, le ciment, la résine et autres…
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Commandement I, 1981, fer
collection Dr Ludwig, Cologne
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Crédit pour les images ci-dessus : Alain Kirili, Statuaire, Denoël, collection L’Infini, 1986 [1].
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Mon rôle de sculpteur, c’est de faire léviter la matière . Donc, je ne suis pas dans un constat scientifique, je suis dans l’antre de l’art, de la jouissance, du plaisir, la grande question qui m’a fondamentalement intéressée à travers mes prédécesseurs dans l’art et surtout en sculpture, que j’ai constatée, c’est la relation entre création et sexualité. Et en fait, la réponse à la question de la jouissance, c’est un constat : ‘’le corps quand il jouit, il perd son poids’’. C’est extraordinaire, et c’est vraiment un constat sur lequel chacun peut revenir à travers ses souvenirs dans son existence et le défi roi c’est d’aller vers une spiritualité

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Alain Kirili, Ascension, chœur de l’abbaye de Montmajour, 2002
© Robert C. Morgan

Sensualité, Sexualité, Spiritualité

V.K. : Sensualité, sexualité, spiritualité, …
en somme « les trois ténors, réunis… » !

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Les trois ténors : Plácido Domingo,
José Carreras et Luciano Pavarotti
CLIQUER l’image pour écouter leur célèbre concert de Noël

A.K. : La légèreté, absolument !

V.K. : Dans votre article : « Rodin : Le culte du nu », vous évoquez la sculpture érotique « Iris, messagère des dieux » (dont d’ailleurs Sollers possède un dessin dans son bureau) et j’ai capté dans votre livre « Statuaire » une mention qui a tinté à mes oreilles. Vous avez intitulé une de vos oeuvres : « Ariane, messagère des dieux », du nom de celle qui partage votre vie. Vous êtes de ceux qui aimez la vie et la célébrez.


Ariane Lopez-Huici,
Alain Kirili, 1986

Crédit : Alain Kirili, Statuaire, Denoël, collection L’Infini, 1986
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A.K. : Voilà, c’est tout à fait çà. Absolument.Il y a deux grandes idéologies, à mon avis, au XXIème siècle, et XXème siècle, une qui est de l’ordre de l’enchantement, et l’autre du désenchantement, et très souvent, les intellectuels sont du côté du désenchantement.
Et ça, comment dirais-je, c’est quasiment, non pas éthiquement, politiquement mais, instinctivement, pas mon choix.
…Je ne peux pas faire autrement ;
Mon univers est sur l’allègement, l’éros, l’ivresse. C’est un peu de l’éthique que l’on trouve dans mon travail. C’est la constance de mon travail.

Picasso. La vie et la mort

A.K. : Hier, j’étais au Musée Picasso, il y a une exposition que je vous recommande, remarquable. Pour simplifier c’est « Picasso et les archives ».
Ils exposent pas mal d’archives dont l’une qui m’a beaucoup surpris, que je ne connaissais pas, c’est que Picasso n’ayant jamais été aux Etats Unis, et bien j’ai compris l’énigme.
C’est qu’il n’avait jamais quitté Paris. Comme communiste, il ne pouvait pas entrer aux Etats Unis. Il le savait bien.

Picasso est vraiment un mentor pour moi, alors que je suis abstrait. Oui mais il est un mentor sur la partie, en tout cas, éthique.

C’est une approche célébratoire de la vie, inclus la mort, mais même la mort chez Picasso n’est pas mélancolique, elle n’est pas morbide.

Il est encore un mousquetaire de la mort

VK : Vous parlez de la mort. Je ne sais pas si vous avez vu la vidéo de présentation, par Sollers, de son dernier livre « Mouvement ». Il se termine par une reproduction Picasso, autoportrait de 1972 – un an avant sa mort -, les yeux exorbités, accentués par l’effet de zoom de la vidéo. Picasso regarde la mort en face, Sollers pense à la mort. La vie et la mort, les deux faces...


Picasso, Autoportrait, 30 juin 1972
Picasso a 90 ans ; il regarde la mort prochaine, un an après le 8 avril 1973.
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A.K. : Exactement. Exclure la mort dans l’approche d’une conception enchantée de l’art risquerait de faire basculer l’art, à mon avis, dans un conflit qui deviendrait exclusivement ludique.
Pour moi, il y a quand même une gravité dans certaines choses que je fais.
Et c’est donc d’inclure la totalité du destin de l’homme [que je recherche].

Picasso et la sculpture

A.K. : Il y aura, en mars, au musée Picasso, une exposition sur le thème de la « sculpture de Picasso », des conférences.
…Venez à la conférence à laquelle je participerai. On pourra se revoir à cette occasion.

V.K. : J’y serai, sauf empêchement.

Colloque
Samedi 26 mars, 11h00
Alain Kirili, Sculpteur
Picasso Sculpteur : un secret du XXe siècle
Conversation avec Cécile Godefroy et Virginie Perdrisot

A.K. : Il y a beaucoup de choses à dire. La sculpture de Picasso a longtemps été un grand secret esthétique au XXe siècle.
Pourquoi ?
Les gens ont du mal avec la sculpture. Les gens ont plus de facilité avec la peinture.

…Parce que la sculpture provoque un corps à corps.

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Corps à corps
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« Suite Musicale » Une installation d’Alain Kirili à Vannes
au Musée de La Cohue et au Château-Gaillard, avril-octobre 2014

(Redéploiement de « Rythmes d’automne » créés sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris)

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« Lorsque des corps de danseurs ou de musiciens s’expriment et créent une kinésie avec mes œuvres, que ce soit un flûtiste ou une danseuse ou un groupe d’enfants, ça devient un corps à corps. Les musiciens et les danseurs rappellent quelque chose d’important : mes sculptures sont des corps vivants et non des objets. Il y a donc un phénomène d’incarnation qui marque tout mon travail.

Alain kirili
Entretien avec Kristell Loquet, 17 février 2014
in Alain Kirili : Lévitations, éditions Marcel Le Poney

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J’ai beaucoup d’admiration pour Picasso.

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Voir sur pileface : Picasso sculpteur suivie d’une section relative à l’exposition du musée Picasso à Paris, après celle du MoMA à New York.


Alain Kirili, Philippe Sollers, au MoMA, New York, 1977, devant la sculpture Hommage à Apollinaire de Picasso, 1928.
Crédit : Alain Kirili, Statuaire, Denoël, collection L’Infini, 1986.
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Alain Kirili, à l’exposition "Picasso Sculptures".
Musée Picasso Paris, le 21 mars 2016.
Crédit : www.facebook.com/alain.kirili
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V.K. : Vous aussi, vous exposez, vous venez d’exposer une variation sur votre nouvelle écriture, à New York à l’ OMI International Arts Center. Une exposition intitulé « Linear Elements » en duo avec un autre artiste, James Siena.

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Alain Kirili, Iron Calligraphy VII, 2015
Forged Iron, 70" x 106"

Biennale de sculpture à la propriété Caillebotte (à Yerres, 91)

A.K. : Oui, et je vais bientôt exposer une écriture un peu plus ancienne que j’avais montré sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris.


Alain Kirili, Rythmes d’automne, 2012
Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris.
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Une section de cette sculpture va être exposée dans une petite ville en dehors de Paris, qui s’appelle Yerres (A. Kirili épèle : Y-E-R-R-E-S)
C’est une grande demeure, qui appartient à la ville de Yerres. C’était la maison de Caillebotte, le peintre, Gustave Caillebotte. Ce sera en avril.

Vous pouvez regarder « Caillebote, Biennale de sculpture » [2], c’est une exposition importante. C’est ce que je fais prochainement.


3ème Biennale de sculpture 2011 dans la propriété de Caillebote
Crédit : Cyrille André.
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V. K. :... J’ai vu une vidéo de Sollers de présentation de son dernier livre « Mouvement » et j’y ai retrouvé des points communs avec vous…

A. K. :
On s’est satellisé l’un l’autre…

V.K. : Vous dîtes que vous aimez le flamenco. Comme Sollers. Cette vidéo de Sollers est aussi ponctuée de plans de corridas…

A. K. : Qui a fait cette vidéo ? …C’est pas Fargier ?

V.K. : Non, c’est une vidéo réalisée par son vidéaste attitré Georgi Galabov que, depuis quelques années, Sollers s’est attaché pour constituer ses propres archives… [avec la photographe Sophie Zhang].

Le couple Alain Kirili – Ariane Lopez : le sculpteur et la photographe

V.K. :Haenel a écrit de belles pages sur vous et celle qui partage votre vie Ariane Lopez-Huici…

A.K. : Oui. C’est magnifique ! Il est formidable, je l’aime beaucoup. Le texte est d’ailleurs reproduit dans ce catalogue (A. Kirili me montre alors le catalogue « Parcours croisés Alain Kirili, sculpteur – Ariane Lopes-Huici, photographe » de l’exposition au musée des Beaux-Arts de Caen en février-mai 2014).


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« C’est un couple. Lui sculpte, elle photographie. Ils sont deux, ils vivent ensemble, leurs oeuvres se côtoient, se connaissent, se parlent – elles s’aiment. »
Yannick Haenel

Le texte de Yannick Haenel a aussi été repris sur pileface, ICI…

Voir aussi : « Alain Kirili et Ariane Lopez-Huici reçoivent » ICI…


Première rétrospective du couple Alain Kirili - Ariane Lopez-Huici
au musée des Beaux-Ats de Caen (Fév.-Mai 2015) © Ouest France
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Les deux artistes Alain Kirili et Ariane Lopez-Huici se sont rencontrés à la fin des années 70. Depuis, ce sculpteur et cette photographe de 68 ans partagent leur vie entre leurs ateliers new-yorkais et parisien. Au premier abord, les sculptures abstraites de monsieur ont peu de points communs avec les clichés de corps nus en noir et blanc de madame. Des corps difformes, imparfaits, parfois mutilés.

La sexualité et le désir sont pourtant des thèmes privilégiés par les deux artistes. Thèmes qu’on retrouve dans cette exposition intitulée « Parcours croisés ».

Crédit : Ouest-France, 11/05/2014

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V.K. : ...Après les lettres debout, ce sont maintenant des arabesques très épurées

A.K. : Oui, une écriture cursive avec des arabesques très épurées.

V.K. : Qui rappellent l’écriture arabe... Inconsciemment ou plus ou moins consciemment compte tenu des attentats islamiques en France en 2015 ?

A.K. : Non, ça ne joue pas. Là on est dans la barbarie la plus absolue.

V.K. : Il n’y a pas que la barbarie dans la culture arabe...

A.K. : Non, non, c’est fortuit !

V.K. : Mais vous dîtes aussi que le hasard fait partie de vos œuvres.

A.K. : C’est vrai.

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Hasard


« …les installations [d’Alain Kirili] fonctionnent comme des jam-sessions où l’inattendu et le hasard ont leur place. »

in catalogue Kirili et les Nymphéa.

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« J’aime bien l’idée d’André Breton selon laquelle le hasard est créateur. J’ai été plus particulièrement sensible à cette notion d’aléatoire à New York au contact de musiciens, compositeurs de la musique minimaliste et de répétitions de Philippe Glass, Steve Reich. Ce sont des gens que j’ai connus très jeune. Comprendre leurs notions de répétitions a été absolument magique pour moi. C’était complémentaire du livre tellement essentiel de mon adolescence : Différence et Répétition de Gilles Deleuze.

Alain kirili
Entretien avec Kristell Loquet, 17 février 2014
in Alain Kirili : Lévitations, éditions Marcel Le Poney

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Tactilité

Tactilité Documentaire 54’, 2002, de Jean-Paul Fargier.
Co-prod. de Vidéo Montages / Réunion des Musées Nationaux RMN (Editeur )

Kirili me montre la couverture d’un numéro spécial de la revue Art Absolument qui lui est dédié :

…Je vais vous dédicacer votre livre.

A.K. : Ce que je voulais dire aussi. il l y a, ici, des photos qui montrent un dialogue que j’ai fait avec un peintre important qui s’appelle Hartung, Hans Hartung.
Vous le verrez tranquillement.
On ne peut pas parler de tout en même temps.

J’ai toujours été profondément attiré par la tactilité.

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« Ses sculptures sont de forme épurée, mais il insiste sur le fait qu’elles produisent aussi un bonheur tactile. »

Catherine Cusset [3]
« Alain Kirili, sculpteur », French Morning New York, 23 oct. 2007.

*


« J’essaie de mettre en place un univers scriptural tridimensionnel, un alphabet en ronde-bosse, une écriture du geste dans un espace réel, tactile. »

Alain Kirili
« Entretien avec Sollers », Artpress, juin 1983

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Alain Kirili « Art Absolument »,
Numéro Spécial, Octobre 2012 (pdf)

… on est le combien aujourd’hui ? …Je mets le 16…
J’ai dédicacé votre livre, voilà :


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Il me montre des photos de ses œuvres sur son téléphone
Avez-vous des photos de cette installation ?
- Non,
- Ce que je peux faire, avec votre appareil, c’est prendre une photo de vous dans l’atelier.

L’atelier de Paris et l’atelier de New York


Entretien avec le critique Robert Storr à l’atelier de New York, 2008
Documentaire "Sculpteur de tous les éléments" par Sandra Paugam, Bix Films-VISTE (extrait)
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V.K. : J’ai vu une vidéo de votre atelier de New York qui ressemblait bigrement à celui-là… [où nous sommes, à Paris]

A.K. : …Qui ressemblait. Comme deux gouttes d’eau.
Le même, mais pas la même taille.

V.K. : Je n’ai pas rêvé.

A.K. : C’est vrai.


L’atelier parisien, 16 janvier 2016.

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...Les arabesques dansantes de Matisse

A.K. : Viktor, je vais juste vous dire, une chose qui va vous plaire, car vous à Paris, vous pourrez la vérifier.
J’ai fait cette sculpture
(Il montre les courbes de « La Vague » installées sur les trois murs contigus, en face de nous.)
Vous savez, moi je fais mes sculptures sans savoir…
Elles n’illustrent pas.
Une fois que j’ai fait la sculpture et l’ai déployée au mur, j’essaie de comprendre ce que j’ai fait.
Ce qui est venu à mon esprit…
C’est, oui, les arabesques, …dansantes, …de Matisse !

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...Une calligraphie tridimensionnelle, tactile et monumentale.

V.K. : Ah oui, je n’y avais pas pensé, oui c’est une bonne association (et miracle de la suggestion : les silhouettes féminines de Matisse dansent dans mon esprit).

A.K. : A ce moment-là, vous allez faire une expérience.

Vous allez au Musée d’art moderne de l’avenue du président Wilson.
Vous pouvez descendre un escalier et il y a, dans le fond, une double porte.
Vous tirez sur une porte et vous arrivez dans une salle où il y a l’immense Danse de Matisse.
Vous prenez la photo de la danse.
C’est à mon avis, ce qui se rapproche le mieux…

Parce que, ce qui me frappe chez Matisse, c’est que toute l’unité secrète et globale de son travail, c’est l’arabesque.

C’est vrai dès son premier grand chef d’œuvre fondateur qui s’appelle – et ce n’est pas pour me déplaire - La joie de vivre…


Matisse La Joie de vivre
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Dans, La joie de vivre tout est en courbes..
Ensuite, pratiquement, le corps de la femme quitte son existence.

Je crois qu’à la fin de son existence, il n’y a qu’une seule fois où un corps d’homme revient, C’est le père dominicain dans la chapelle de Vence. Et le Christ de la Crucifixion
Donc dans la chapelle de Vence, le corps revient, le corps masculin revient.
Sinon, au début de sa carrière il y a un célèbre tableau qui s’appelle Le marin….

...Mais disons que d’une façon très dominante, il s’agit de courbes comme dans ce chef d’oeuvre La Joie de vivre..

Ce qui se passe avec la sculpture, c’est qu’elle monumentale.


La Vague, 2015, fer martelé, 18 m.
à l’ OMI Arts Center, Ghenf, N.Y. (Michael_Fredericks)
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Je joue sur l’angle du mur, comme vous voyez elle se déploie sur l’autre angle du mur…
C’est une sculpture qui est appelée à être une calligraphie tridimensionnelle, tactile et monumentale

Matisse La Danse à Paris et à la Fondation Barnes

…Avec la Danse de Matisse, si vous prenez le temps d’y aller…d’en faire l’expérience.
Vous vous installez.
Vous vous asseyez
Vous serez probablement seul dans la salle
Et vous avez ce chef d’œuvre…


Matisse, La Danse, 1932, à Paris.
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…Je vous raconte une anecdote, que vous ne connaissez peut-être pas.

La Danse est à Paris parce que Matisse s’était trompé dans les dimensions, par rapport à l’œuvre pour laquelle il avait été commissionné. Celui qui l’avait commissionné, c’était le Dr Barnes pour sa maison particulière.


Matisse, La Danse, 1933, à la Fondation Barnes
(plus de 13 mètres de long, hauteur d’environ 3,50 mètres, située à 6 mètres du sol).
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Comme moi je travaille à Philadelphie, je vais souvent à la Fondation Barnes et là, je suis plongé en France. La joie de vivre appartient à cette collection.

Je dis toujours - et je suis parfois véhément là-dessus - je dis toujours : « En quoi êtes-vous Français si vous n’êtes jamais allé à Philadelphie, à Washington, et à Baltimore ? »

V.K. : …Je suis allé à Philadelphie, à Washington, mais pas à Baltimore…

A.K. : Alors, vous êtes presque Français…

Pourquoi je dis ça :

Parce que Baltimore c’est la collection de Madame Cone qui est dans le musée [The Baltimore Museum of Art], une collection de Matisse incroyable [4] (Cf sur pileface : « La belle et énigmatique Lydia Delectorskaya », muse et modèle de Matisse, notamment pour le Grand nu couché, 1935, exposé au Baltimore Museum of Art.)

Philadelphie, vous avez des musées les plus extraordinaires avec le Musée Rodin, la Fondation Barnes… [5]

Washington
vous avez tout le reste à la National Gallery et autres.


Vous avez une impossibilité de savoir ce qu’est le goût français, si vous n’avez pas vu ces musées.

Pour moi qui habite New York, j’ai ici une expérience de la France qui est extraordinaire.

Imaginez un peu, ces œuvres (il me les montre sur son téléphone)

Je vais, comment dirais-je, m’y recharger.

L’alphabet de Julia Kristeva
Kirili me montre des tableaux enregistrés sur son téléphone

A.K. : Voici une installation que j’ai exposée récemment aux Etats Unis.
Vous l’aviez vue ?

V.K. : Je l’ai vue sur votre site. On retrouve l’inspiration de l’œuvre exposée, ici, sur les murs de votre atelier parisien.
Vous avez rapatrié cette oeuvre des Etats Unis ?

A.K. : Non, non,
Aux Etats Unis, je crée sur place.
Ca, ça été fait en France, dans les Alpes de Provence.

V.K. : On parlait d’écriture, de calligraphie. Vos dernières œuvres en donnent une nouvelle illustration. Dans ces courbes de métal frappé disposées sur des murs, on retrouve comme des lettres de l’alphabet avec lesquels vous composez des mots…

A.K. : Absolument.


Alain Kirili et Juilia Kristeva, Paris, 1997 (c) Ariane Lopez-Huici.
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V.K. : En voyant, ces sculptures, je pense à un très beau texte de Julia Kristeva qui s’intitule « Mon alphabet ou comment je suis une lettre ». C’est dans son livre Pulsions du temps.

Julia Kristeva y rencontre ses souvenirs d’enfance à Sophia, où chaque année il y a la « fête de l’alphabet » pour célébrer les frères Cyrille et Méthode et leur invention de l’alphabet cyrillique. A chaque lettre est associé, un mot, une signification : A, c’est “je”, la lettre B, signifie en vieux slave “les lettres”, le G, c’est “le Verbe”… Je ne sais pas si vous connaissez ce texte
- Non, non.
- Je lis le début du texte :


Aujourd’hui, 24 mai, c’est la Fête de l’écriture, à Sofia. Ma première Fête de l’Alphabet. J’ai six, sept ans peut-être ? Je sais en tout cas déjà lire et écrire, cela me plaît et je progresse vite. Les Bulgares sont le seul peuple au monde à célébrer un jour pareil : celui des frères Cyrille et Méthode, créateurs de l’alphabet slave. Derrière l’immense effigie de ces deux moines, le pays défile sur les grands boulevards : les écoliers, les professeurs en tout genre - de la maternelle aux académies des sciences-, les écrivains, les artistes, les amateurs de littérature, les parents... Tout le monde arbore sur son plastron une grande lettre cyrillique.

Julia Kristeva

A.K. Formidable !

Kirili me montre d’autres tableaux enregistrés sur son téléphone

A.K. : Voilà le premier tableau « La Joie de vivre ». Tout est en cours…

C’est à Philadelphie

V.K. : C’est sensuel. C’est vertigineux comme tous les artistes ont été sensibles au nu…

A.K. : Je ne dirais pas tous les artistes… Regardez ça c’est beau !
Voilà une vue partielle de La danse installée au musée de Philadelphie
Il y a l’équivalent, l’autre version qui est avenue du Président Wilson….
C’est fondateur pour moi.

Vieillesse et jeunesse

A.K. : … Il a quel âge Sollers ?

V.K. : Il est né en 1936. Il va avoir 80 ans en novembre.

A.K. : On ne le voit plus tellement à la télévision…

V.K. : La télévision passe très vite à autre chose. Il n’est plus…

A.K. : Il n’est plus en haut de l’affiche… On est tellement dans l’événementiel ! C’est affolant.

V.K. : Les politiques n’y échappent pas non plus. Regardez Juppé que l’on ne cesse de présenter comme un vieux cacique…

A.K. : Juppé, …fait âgé parce qu’il est très raide. C’est pas son âge qui le rend âgé, c’est son caractère.
Il y a des gens âgés qui sont une merveille de jeunesse.
J’ai rencontré Picasso, j’ai rencontré Man Ray...
J’étais impressionné par leur jeunesse.

V.K. : Vous avez écrit sur Rodin… et ses dessins érotiques de la fin de sa vie.

A.K. : Tous les gens, toute la communauté qui s’intéresse à l’art …ont tous ce trait en commun : Il n’y a pas de différence générationnelle, ni de classe sociale.
C’ est très impressionnant.
On peut être un chef d’état, et puis s’intéresser et aller voir l’atelier d’un jeune artiste.
Je me souviens de Pompidou quand il venait dans les galeries où j’exposais
Il avait sa voiture. C’était évidemment, à l’époque, une DS noire. Il la faisait stationner à cheval sur le trottoir, entrait dans la galerie et allait voir une exposition.


Alain Kirili et Jacques Derrida, à l’atelier 17 White Street, New York 1998
© Ariane Lopez-Huici
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Mon plus grand choc. J’étais très très gamin, vers 13, 14 ans, peut-être même avant. J’avais un médecin. J’allais le voir …pour un contrôle général et autres.
Ce Mr, Il avait quantité de tableaux, dans les couloirs, des tableaux posés à même le sol…
Ce monsieur, ce docteur, quand il a compris que je m’intéressais à l’art, il prenait beaucoup plus le temps pour m’en parler.

Et ça m’a tellement exalté, tout à coup, j’ai eu comme un choc, un flash, ...conscient, qu’au fond, ce monsieur très âgé - pour moi il était très âgé, peut-être qu’il avait cinquante ans à l’époque - …ce vrai Mr, ce Mr était plus proche de moi que les copains que je voyais de mon âge.

V.K. : Vous qui avez rencontré le gratin de l’art, je vous suis d’autant plus gré de m’accorder du temps aujourd’hui.

A.K. : Je vais vous dire : on crée pour des gens comme vous
Le bonheur que moi, j’ai de voir
que ce que je peux faire
compte pour vous dans votre existence,
vous apporte une joie de vivre,
pour moi c’est une gratification.
Cà me fait plaisir.

… La sculpture sur le mur devant vous
c’est La Vague
Elle est de 2015.
Le medium c’est du fer martelé.
Martelé en France
Et, je vous ai pris en photo, devant.

Je dis ça parce que, comment dirais-je :

C’est une symbolique importante qu’il y ait la visite d’atelier.

Ce n’est pas comme pour un écrivain, où on n’a pas forcément besoin d’aller à l’intérieur.

Un atelier d’artiste se visite.

V.K. : Je vous remercie infiniment pour le temps que vous m’avez accordé, dans le cadre de votre atelier, et je vous souhaite un bon séjour au Cambodge. Vous y restez longtemps…

« Alain Kirili est un diable de bonhomme. Familier des voyages intercontinentaux et des expériences créatrices. Jamais las, jamais en faille d’énergie, de volubilité et de passion. »
Jacques Bouzerand

A.K. : Trois semaines ! Je vais allez voir le sourire d’Angkor Vat…

V.K. : Trois semaines… alors vous allez créer là-bas

A.K. : Oui je prends mon temps. Je vais peut-être bien créer mais je vais faire un interview avec un sculpteur cambodgien. J’ai aussi un deuxième but : la visite des sites du génocide. Cà j’y tiens beaucoup…

…« We keep in touch » comme on dit à New York.

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Alain Kirili : le goût de l’écriture dans toutes ses expressions

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Extrait de Prière de toucher (c) Jean-Paul Fargier
de la forge de Trenton, New Jersey à l’atelier de New York
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- Le site d’Alain Kirili
- Le site d’Ariane Lopez-Huici

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VOIR AUSSI : "Alain Kirili : Adieu l’artiste. Hommage " suite à son décès le 19 mai 2021, à New York City où il résidait.


L’atelier parisien

Une rue étroite, pentue qui descend de la butte Montmartre, un petit immeuble avec un portail, une large double porte en métal et verre Pas de nom. Un digicode. Zut, je n’ai pas le code !
…La porte se laisse pousser et débouche sous un porche. Sur le mur de gauche des grandes boîtes aux lettres, à partir du sol. En bas, il y a un nom composé avec Kirili. Je brûle ! Le porche débouche sur une petite cour pavée. En face, un immeuble avec une façade de rez-de chaussée en haute baie vitrée translucide, fentes de lumière étroites et contigües sur toute la largeur : les attributs d’un atelier d’artiste. Qui a œuvré là avant Alain Kirili ? Un peintre ? Ai oublié de lui poser la question. A gauche et à droite, un escalier de trois ou quatre marches, en saillie sur la cour. Instinctivement, me dirige vers la droite. En haut des marches, une porte métallique vitrée translucide à mi-hauteur : mastiquées sur les bords, les mêmes fentes vitrées que la verrière. Une inscription, …un graffiti, « Kirili » gravé maladroitement, sur le fer, avec un objet ayant servi de poinçon. Peut-être pour indiquer que le lieu a bien un propriétaire, tant il doit, souvent, sembler inoccupé. L’artiste vit surtout à New York.
…Pas de sonnette. Je pousse la porte et débouche sur une pièce très éclairée, la lumière électrique double intensément la lumière naturelle de la verrière.
Alain Kirili est là avec un de ses voisins du dessus. Je comprends qu’il habite là depuis plusieurs années et, n’avait jusqu’alors, jamais rencontré son illustre et discret voisin.
…Je vais prendre sa place, autour d’une table basse, il fait froid dehors, Alain Kirili me propose un café et se dirige vers le coin meuble-kitchinette de l’atelier où une cafetière délivre le breuvage de bienvenue. A côté, des étagères avec des livres d’art, des photos d’œuvres, des pots de poudre de couleurs, une table de travail, un canapé. Un lieu pour travailler et recevoir. Sur un présentoir, devant la verrière, des créations de petite taille en fil de fer, issues de son dialogue avec le peintre Hartung, lors de son séjour à la fondation Hans Hartung à Nice. Sur les murs blancs qui nous font face, les arabesques aériennes et légères, en fer martelé, de sa récente création La Vague, 2015, installée en continuité sur trois murs, sa dernière page d’écriture.
…Avant une autre, née de son dialogue avec la civilisation khmère d’Angkor Vat ?

Alain Kirili dans son atelier de Paris, 2009..
Documentaire Alain Kirili, sculpteur de tous les éléments par Sandra Paugam, Bix Films (extrait)

Le Cambodge


« Le Cambodge. Les temples d’Angkor, lieu magique de l’adolescence de mon ami Séra. Nous avons en commun l’amour de Picasso, de la forme qui devient sens et mémoire sous nos mains. Les bas relief des temples évoquent, préfigurent les sculptures de Picasso, qui furent à l’origine de ma vocation de sculpteur. Je partage une autre passion avec Séra : celle de la mémoire, qui prend corps dans le fer et perdure dans la pierre. […]
Je comprends et soutiens mon confrère et ami Séra dans sa volonté à rendre hommage à « Ceux qui ne sont plus là » par une sculpture monumentale. En érigeant avec force et volonté une telle œuvre à Phnom Penh il rend hommage aux victimes du régime des khmers rouges. J’aime l’ébauche qu’il m’a fait l’amitié de me montrer, car j’y reconnais le subtil dialogue que Séra entretien entre la statuaire khmère et l’œuvre de Rodin. Ensemble, Séra et moi, nous partageons la même éthique, celle que l’artiste se donne de se mettre en résonnance avec le temps, avec l’histoire des hommes et d’en témoigner par delà son existence. »

Alain Kirili, Artiste sculpteur, 21 Juillet 2014.

Crédit : Page FaceBook de Séra

Phoussera Ing dit Séra, est né le 24 juin 1961 à Phnom Penh et a émigré en France en 1975 à la suite de la prise de la ville par les Khmers rouges. Son père ne survivra pas.

Maquette de l’œuvre mémorielle en hommage aux victimes du génocide cambodgien par les Khmers rouges. (Création de Séra)
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Cambodge : l’art au secours de la mémoire (Arte, 19/04/2015)
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[1Lors de son bref passage chez Denoël

[2Ce sera la 4ème Biennale en ce lieu

[3Catherine Cusset a été publiée par Philippe Sollers. Voir ICI sur pileface

[4La plus grande collection d’œuvres d’Henri Matisse dans le monde. « La collection Cone de renommée internationale est le joyau de la couronne du Baltimore Museum of Art. Au début du 20e siècle, les sœurs Claribel et Etta Cone ont visité les ateliers parisiens de Henri Matisse et Pablo Picasso et ont commencé à amasser une collection exceptionnelle d’environ 3000 oeuvres, qui ont été exposées dans leurs appartements de Baltimore avant de venir au Musée » (Crédit : BMA).

[5le Rodin Museum qui abrite la deuxième collection de Rodin au monde,

- La Barnes Foundation , à Merion, en banlieue de Philadelphie, jusqu’en 2012, et désormais située à Philadelphie, même. Albert C. Barnes, un richissime pharmacien (1872-1951), était grand amateur de peinture européenne, française en particulier2. Fin connaisseur des ateliers parisiens, il a rassemblé une exceptionnelle collection de toiles impressionnistes et post-impressionnistes :
- 181 Pierre-Auguste Renoir,
- 69 Paul Cézanne,
- 59 Henri Matisse,
- 46 Pablo Picasso,
- 21 Chaim Soutine,
- 18 Henri Rousseau,
- 16 Amedeo Modigliani,
- 11 Edgar Degas,
- 7 Vincent van Gogh,
- 6 Georges Seurat,
et de nombreuses œuvres d’auteurs classiques ou modernes : Giorgio de Chirico,Peter Paul Rubens,Titien,Paul Gauguin,El Greco,Francisco Goya,Édouard Manet,Jean Hugo, Claude Monet,Maurice Utrillo…

- Le Philadelphia Museum of Art avec d’importantes œuvres de Marcel Duchamp, Constantin Brancusi et Pablo Picasso

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