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Grandes marées d’août sur la corniche aux Sables d’Olonne

D 5 août 2023     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   


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6 août 2023, jour de grande marée aux Sables d’Olonne. Le vent souffle fort, les frêles herbes sur le sentier côtier se couchent sous la poussée des rafales,

Les cabanes sur la plage de Tanchet se sont protégées par des dunes-murailles de sable, hautes de plus de deux mètres. Là, où j’ai l’habitude de prendre un café, les pieds dans le sable, avec le spectacle de la mer en face : les surfeurs, les voiliers, le tanker qui attend au large son autorisation d’entrer dans le port céréalier, les rouleaux d’écume blanche qui viennent s’échouer sur la plage au rythme des marées…


Sur le sentier côtier

En prolongeant la plage des Sables d’Olonne par le sud, situé sur la côte rocheuse dite la corniche, on découvre le Puits de l’Enfer, une faille profonde dans la falaise où la mer s’engouffre avec fracas à marée haute. Beaucoup moins impressionnante que celle fantasmagorique de mes souvenirs d’enfance !

Néanmoins, un fait divers du siècle dernier, en 1949, raconte que l’on a trouvé dans cette faille une malle sanglante, contenant le corps d’un homme assassiné. « La malle sanglante du Puits d’Enfer ». Ce titre accrocheur fait froid dans le dos. En cette année 1949, il s’affiche à la Une du Monde, de l’Humanité, de France-Soir, d’Ouest-France… Mais quel mystère cache-t-il ?


La faille du Puits de l’Enfer
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Tout débute le 9 février 1949. En cet après-midi d’hiver, au Château-d’Olonne, le moniteur d’un sanatorium emmène quelques enfants en balade, en passant par le Puits de l’Enfer. Mais stupeur, au milieu des vagues, ils aperçoivent une malle en osier. Disloquée, elle contient le corps d’un homme, bâillonné et ligoté…
Des traces de pneus sont repérées à proximité. Un marginal a aussi aperçu une voiture dans la nuit. Mais qui est cette victime ? Qui est le meurtrier ?

Un riche Parisien à l’existence calme

La malle et quelques affaires personnelles livrent les premiers indices. « Les vêtements du mort portaient la marque de fabrique d’un tailleur parisien, Marius, et un nom, E. Thelier » , rapporte Ouest-France dans son édition du 11 février 1949. L’enquête progresse rapidement. D’autant plus que « le 4 février, un homme du même nom a disparu de son domicile » à Paris.
Il s’agit de Robert Thelier, un Parisien retiré qui jouit « d’une importante fortune personnelle ». Retiré des affaires, il mène, « dans un vaste appartement, une existence extrêmement calme » . Jusqu’à cette terrible nuit…

Une interminable nuit

Les soupçons se portent rapidement sur sa gouvernante, Andrée Farre. Elle a été aperçue à Paris alors qu’elle quittait « l’appartement en compagnie d’un homme qui l’a aidée à descendre la malle d’osier » . Les enquêteurs découvrent qu’elle a encaissé des chèques signés par la victime, tout comme son complice Robert Planet. Ils représentent une somme de plusieurs centaines de milliers de francs. D’après l’enquête, Robert Thelier a été drogué à l’éther, puis torturé, avant d’être étranglé.

Raté majeur pour les deux complices : la malle n’a pas disparu au fond de l’océan comme imaginé…

Condamnée à mort

Après deux jours de procès, Andrée Farre, la meutrière, est condamnée à mort. Sa peine sera commuée en réclusion à perpétuité par le président de la République. Son complice, Robert Planet, qu’elle avait recruté par petite annonce, est condamné à vingt ans de travaux forcés.

Le film de Henri-Georges Clouzot

L’histoire retiendra que dans le public, lors des deux jours d’audience, se trouvait le réalisateur Henri-Georges Cluzot qui s’est inspiré de ce rocambolesque fait divers pour son film Les Diaboliques, sorti en 1955.

Signe des temps, en cette journée de grande marée du 6 août 2023, c’est une trottinette électrique que la mer a rejeté dans la faille du puits de l’Enfer !

V.K.

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Ces gens là sentent le boin, l’alcool et l’éthylène
Jean-René Huguenin, Journal

Un familier de la côte sauvage atlantique, un peu plus au nord.

Jean-René Huguenin - La Côte sauvage - 1960 : "La côte sauvage" est le seul roman écrit par un auteur maudit mort à vingt-six ans dans un accident de la route peu après sa parution. Un auteur qui a fréquenté Philippe Sollers et Jen-Edern Hallier, un voisin breton dans le château des parents Hallier, aux débuts de la revue Tel Quel.