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Cri d’effroi

D 2 janvier 2023     C 1 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

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Le Cri de Munch revisité par un créateur anonyme.

Un cri d’effroi qui pour moi évoque l’acharnement de Poutine à détruire l’Ukraine et les Ukrainiens, au moment où le criminel de guerre Poutine affirme dans ses voeux de Nouvel an avoir la "justesse morale" de son côté. Effroi, face au cynisme de cet homme qui retourne sans vergogne les faits et les valeurs, qui a décoré ses soldats auteurs des charniers de civils à Boutcha, faits héros de la nation russe.

Effroi face au calvaire de ces 9 millions de civils sans électricité, sans chauffage sans eau, au cœur de l’hiver rigoureux ukrainien.

Effroi face à l’horreur des derniers bombardements intensifs sur Kiev et dans le Nord qui ont complètement rasé une ville périphérique de Kharkiv. … Objectif supposé : préparer le terrain pour un couloir de pénétration vers Kiev d’une contre-offensive massive et féroce au cours au premier trimestre. Autant de signes pour les analystes militaires.

Effroi face aux analyses du général français Jean-Paul Paloméros, et ancien commandant de l’Otan :

"Probablement, déjà 100 000 soldats morts et blessés du côté ukrainien"

"Les Ukrainiens sont en première ligne de notre liberté"
mais "leur courage seul ne suffira pas".

Mais osons espérer que cet expert se trompe et que le courage des Ukrainiens ne sera pas vain. Espérons aussi qu’ils vont recevoir tanks et avions pour conduire leur propre contre-offensive avant celle massive des Russes avec leur nouvelle mobilisation à grande échelle et mise en œuvre de leurs derniers tanks modernes

V.K.

Nota : Illustration photographiée par Michaël Nooïj à partir d’un livre néerlandais. Aucune mention de son créateur...

Michaël Nooïj sur pileface


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1 Messages

  • Viktor Kirtov | 4 janvier 2023 - 11:47 1

    REPORTAGE. Sur le front ukrainien le plus disputé, les forces de Kiev ont les meilleures armes mais l’armée russe a plus d’hommes, qu’elle sacrifie.

    Par Boris Mabillard
    Publié le 04/01/2023

    Un soldat ukrainien fait feu sur des positions russes à proximité de Bakhmout , © BULENT KILIC / AFP
    Ivan touche l’écorce lacérée d’un tronc nu pour conjurer le mauvais sort : les positions autour de Bakhmout résisteront aux prochains assauts. On entend crépiter les mitrailleuses à un kilomètre ou deux de là, mais, à cause de l’obscurité et du brouillard, Ivan et ses camarades ne peuvent pas distinguer la zone où les combats ont lieu. Leur commandant, Iouri Skala, a disparu, peu auparavant, dans le noir sur une sente boueuse qui mène aux tranchées d’où semblent provenir les tirs,500 mètres plus loin.

    Une ville morte peuplée de fantômes

    Les hommes de Skala ne connaissent pas Verdun, mais ils savent que c’est la comparaison la plus appropriée pour décrire ce que vivent les militaires plongés dans ce bourbier. Ici, même ceux qui courent sous les bombes ne rient pas en évoquant les tranchées. Ces dernières semaines, ce qui était déjà le point le plus chaud de la ligne de front est devenu un enfer. Les forces russes ont concentré tous leurs efforts sur Bakhmout, comme si l’issue de la guerre se jouait là. L’équation est simple et terrible : les Ukrainiens ont de meilleures armes et surtout des canons plus précis, mais, en face, les soldats russes sont plus nombreux.

    Des mois de bombardements ont mué Bakhmout, dans le Donbass à l’est de l’Ukraine en ville morte. Les rares habitants encore présents ressemblent à des fantômes qui ne sortent que fugacement à l’air libre pour chercher l’aide humanitaire ou promener leurs chiens. « Ils ne cherchent pas à interagir avec nous », commente Iouri Skala, chef du bataillon du même nom, qui abandonne son véhicule blindé à l’abri d’une porte cochère et continue à pied avec son escouade. Les explosions résonnent à intervalles irréguliers, isolément ou par salves. Des dizaines de déflagrations en quelques minutes : la bataille fait rage de l’autre côté de la rivière Bakhmoutovka qui traverse la ville. C’est là que deux unités du bataillon Skala sont positionnées, notamment dans la fabrique de mousseux, la fierté de la ville lorsque les flacons se vendaient dans toute l’URSS, à un jet de pierre des premières positions russes.

    Les troupes russes, mal préparées, sont de la chair à canon

    Des flaques aussi profondes que des étangs inondent la route, les champs et les jardins ; dans les tranchées, certains soldats ont de l’eau jusqu’aux reins. Mais, pour Ivan et son plus proche ami, Gera, le mauvais temps est une bonne nouvelle : les drones ne peuvent pas fonctionner dans une telle purée de pois.« On ne peut pas faire voler nos drones et eux non plus. Il y a moins de tirs d’obus et surtout les artilleurs ne peuvent pas viser. »En revanche, les deux camps fourbissent leurs armes pour des offensives éclairde fantassins au sol. Et cette perspective assombrit le visage d’Ivan.

    Les Russes avancent en courant comme des fous sous le feu de nos mitrailleuses. Ils meurent avant d’avoir atteint nos tranchées. Ivan

    Les combats les plus durs ont lieu à la lisière de la ville, là où les maisonnettes cèdent la place aux champs. Les positions russes sont si proches que les combats ont lieu à l’arme légère. Les claquements secs des fusils d’assaut s’ajoutent aux roulements des gros calibres et aux explosions des grenades et des obus. « Les Russes, explique Ivan, choisissent les jours de brouillard pour lancer des offensives terrestres meurtrières. Souvent à la tombée du soir. » Aucun de ces assauts n’a pour l’heure permis d’enfoncer profondément la ligne de front. « Les Russes, s’étonne Ivan,avancent en courant comme des fous sous le feu de nos mitrailleuses. Ils meurent avant d’avoir atteint nos tranchées. Mais il nous arrive aussi de reculer sous le nombre et de les repousser le lendemain. » Les scènes de bataille filmées par des drones en décembre confirment que l’état-major russe n’hésite pas à envoyer ses troupes mal préparées au casse-pipe.

    Deux ombres remontent silencieusement les sillons de boue en bordure des bosquets. Le commandant porte sur les yeux son équipement de vision nocturne. Roumoun (un nom de guerre), le sergent qui l’accompagne, chargé d’une unité d’assaut, se guide grâce à une loupiote. Dans cette gadoue, pour parcourir100mètres, il faut fournir un gros effort physique, car aucun véhicule, à l’exception des chars équipés des meilleures chenillettes, ne parvient à circuler. « Les mines papillons, disséminées partout par les bombes à sous-munitions, sont noyées dans la terre meuble, explique le commandant Skala. On ne voit plus le danger mortel. » L’abri de la position du bataillon où s’est rendu Iouri Skala, ligne zéro ou première ligne selon les moments de la bataille, est fortifié et bien équipé. Le commandant tient à s’assurer lui-même que ses hommes ont chaud et sont au sec.

    Le bataillon Skala, fort de quelque150 militaires (entre100 et 200, le chiffre exact est secret-défense) vient en appui des autres brigades dans trois domaines : la reconnaissance aérienne avec les drones, la reconnaissance au sol et les forces d’assaut. Créé et mené par Iouri Skala, un militaire de 33ans, ancien champion de bras de fer des forces armées, le bataillon regroupe un petit nombre de soldats spécialisés, motivés et bien équipés qui opèrent à la manière des commandos, au service des autres brigades, sur les points les plus sensibles. À Bakhmout, ils sont déployés là où les assauts sont les plus virulents. « Les Russes déploient en première ligne les mercenaires Wagner les moins aguerris, c’est de la chair à canon, détaille le commandant Skala. En deuxième ligne, d’autres Wagner un peu mieux formés et, à l’arrière, le reste de leurs troupes d’élite. Nous les repoussons, les tuons, mais ils reviennent sans cesse, comme des zombies. »

    Une guerre de tranchées et technologique

    À une trentaine de kilomètres du front, à l’arrière, le bataillon Skala a installé son QG dans un vieil abri soviétique sous-terrain. Les hommes y sont arrivés récemment, et les travaux se poursuivent, au milieu des châlits et des lance-roquettes épars, pour rendre habitable la vieille cave aux murs décrépis et noircis, mais, dans une pièce séparée, un poste de commandement est déjà opérationnel grâce à un générateur et aux relais Starlink. Trois écrans de contrôle peuvent montrer en temps réel les images que transmettent les drones. En face, deux analystes tentent de déceler du mouvement, ou simplement des indices qui trahiraient une position ennemie.

    Nous sommes à peu près deux fois plus rapides que les Russes qui font la même chose que nous. Mais nous devrions faire beaucoup mieux.
    Anton, Ukrainien féru de jeux vidéo, qui a rejoint l’armée de son pays

    Anton, 32 ans, est l’un d’eux : féru de jeux vidéo, notamment d’Arma III, qui imite l’univers de la guerre, il a abandonné son métier de bureau pour rejoindre l’armée. « Les dronistes sont à un kilomètre de la ligne de front, explique-t-il. À partir du moment où je détecte une position ennemie grâce à leurs images, je transmets les coordonnées aux artilleurs, qui règlent leurs canons et font feu. Le drone continue à filmer lors de l’impact de la bombe. Je calcule la distance entre l’impact et la cible pour que les artilleurs puissent ajuster leur tir. » Suivent alors un deuxième et un troisième tir si nécessaire pour que la cible – des combattants sur une position d’artillerie ou une tranchée – soit détruite. Le tout prend entre cinq et quinze minutes, selon la position des canons avant le tir. « Nous sommes à peu près deux fois plus rapides que les Russes qui font la même chose que nous, relève Anton. Mais nous devrions faire beaucoup mieux. »

    Les vidéos enregistrées les jours précédents sont macabres : on y voit les corps démembrés de troufions russes au fond des tranchées, ou projetés dans les airs par les explosions. Yana, l’officier de presse et l’une des deux seules femmes du bataillon, ne se réjouit pas en évoquant ces cadavres. « La mort n’a rien de joyeux, même quand c’est celle de nos ennemis. » Elle sait de quoi elle parle, car, dans le bataillon, tout le monde a perdu un frère d’armes .« Nous avons eu une vingtaine de tués sans compter les blessés graves. » Yanase rend aussi parfois sur les positions. Ses nuits sont toutes écourtées et elle partage le quotidien de la troupe, mais elle secoue la tête et sa natte de cheveux teints en roux lorsqu’on lui parle de son courage. « Les héros sont ceux qui se battent dans les tranchées », conclut-elle gravement. L’issue de la bataille de Bakhmout ? « Il y a trois jours, j’étais pessimiste, mais cela a changé. »

    Prendre Bakhmout, « le cadeau de Noël dont Poutine a besoin »

    Pour Iouri Skala, le chef du groupe Wagner, Evgueni Prigojine, s’entête à vouloir prendre Bakhmout, quitte à y faire tuer des milliers de miliciens, parce qu’il en a fait la promesse à Vladimir Poutine. « C’est le cadeau de Noël fête qui est célébrée le 7 janvier en Russie, dont Poutine a besoin pour avoir une bonne nouvelle à annoncer », dit-il. Mais les Ukrainiens résistent. Le 20 décembre, Volodymyr Zelensky est venu soutenir les troupes, au cours d’une visite éclair entourée d’un secret absolu. Même les commandants des brigades déployées sur le front n’avaient pas été mis au parfum.

    Le président ukrainien n’hésite pas à se déplacer dans tout le pays malgré les menaces qui pèsent sur lui. Mais en se rendant à Bakhmout, il a pris de grands risques. Son message est triple : par sa présence, il apporte un démenti à la propagande du Kremlin qui annonce la chute imminente de Bakhmout et prévient ses ennemis qu’ils y rencontreront une résistance acharnée ; il rassure les Ukrainiens qui s’inquiètent de voir les forces russes avancer à la faveur des bombardements incessants qui ciblent les infrastructures civiles ; mais, surtout, il avertit tous ceux qui parlent de concessions territoriales inévitables pour négocier la paix qu’il n’est pas prêt à transiger à propos du Donbass. Le sacrifice des défenseurs de Bakhmout-Verdun ne doit pas être vain.

    Le Point

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