Réédition par les éditions Seghers

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A l’occasion de l’année du surréalisme (2024° les éditions Seghers republient ce court texte de Louis Aragon

Quatrième de couverture

" Il était une fois, au début du XXe siècle, en France, un jeune homme très beau, prodigieusement doué pour l’aventure métaphysique et le style : ça s’appelle Une vague de rêves et ça pourrait être écrit ce matin."
(Philippe Sollers)

Achevé en juin 1924 et paru en octobre dans le numéro 2 de la revue Commerce, Une vague de rêves précède de quelques mois la publication du Manifeste du surréalisme de Breton. Dans ce texte méconnu, Aragon retrace l’histoire du mouvement, ses premières expériences, sa mise en œuvre littéraire. Il exprime la fascination que lui inspire l’univers du rêve, les " Rivieras de l’irréel ", les frissons du délire et l’écriture du désastre.

" Exercice d’écriture dont le lyrisme est d’une beauté stupéfiante, le manifeste se déploie dans l’émotion d’images admirables qui, au-delà du témoignage et de la réflexion, laissent deviner l’écrivain à venir. "

Collection Aragon aux Editions Seghers

L’édito culture d’Arnaud Viviant sur France Inter

Mercredi 21 février 2024

Le centenaire du surréalisme qui va être célébré tout au long de cette année 2024. De nombreux événements pour le célébrer sont prévus, en France comme en Belgique.

Cela culminera à la fin de l’année avec l’ouverture au centre Georges Pompidou, à Paris, d’une grande exposition sur le surréalisme, la dernière qui se tiendra à Beaubourg avant la fermeture du lieu pour plusieurs années. Alors pourquoi avoir choisi cette année 1924 comme date de naissance du surréalisme ? Parce qu’en octobre 1924, André Breton fait paraître le premier Manifeste du surréalisme, autrement dit le grand texte théorique de ce qui n’est rien d’autre qu’une révolution dans les arts. Et dans les têtes. André Breton écrivant cette phrase célèbre : « Je crois à la résolution future de deux états, en apparence si contradictoires que sont le rêve et la réalité, en une sorte de réalité absolue, la surréalité (…) c’est à sa conquête que je vais ».

Mais André Breton n’était pas le premier à utiliser le mot de surréalité…

Les éditions Seghers viennent de rééditer un court texte de Louis Aragon, d’une trentaine de pages qu’il a écrites en juin 1924, et qui, donc, les premières, utilisent le mot de surréalité. Bon, ce n’est pas une compet’  !

Mais il se trouve que ce petit texte qui s’intitule « Une vague de rêves », et dont l’écrivain Philippe Sollers disait qu’il semblait avoir été écrit le matin même, ce qui est toujours vrai, raconte le surréalisme, non de façon théorique, comme va le faire Breton avec Le Manifeste, mais de façon pratique, concrète, sans rien cacher des dangers que ces jeunes poètes ont affronté en se jetant dans le surréalisme comme dans une mer, une mer trompeuse « où, au large, croisent les requins de la folie ».

Louis Aragon et André Breton, 1924
par Man Ray

« Ils maigrissent » écrit Aragon. « Leurs sommeils sont de plus en plus prolongés. Ils ne veulent plus qu’on les réveille.  Ils s’endorment à voir dormir un autre, et dialoguent alors comme des gens d’un monde aveugle et lointain, ils se querellent, et parfois il faut leur arracher les couteaux des mains.  » Ont-ils des précurseurs ? Oui, et Aragon les énumère en mélangeant des artistes et des anarchistes : « Saint-Pol Roux, Raymond Roussel, Philippe Daudet, Germaine Berton, Saint-John Perse, Pablo Picasso, Georges De Chirico, Pierre Reverdy, Jacques Vaché, Léon-Paul Fargue, Sigmund Freud, vos portraits sont accrochés aux parois de la chambre du rêve. Et Aragon de conclure avec l’une de ces formules magiques dont lui seul a le secret : « vous êtes les Présidents de la République du rêve.  »

Une vague de rêves texte d’Aragon de 1924, est donc réédité aux éditions Seghers

Une vague de rêves » de Louis Aragon | Lecture par Gérard Cherqui

À l’occasion de l’exposition de 2020 « L’Invention du surréalisme : des Champs magnétiques à Nadja », le comédien Gérard Cherqui lit Une vague de rêves de Louis Aragon. Paru en 1924, la même année que le Manifeste du surréalisme, Une vague de rêves de Louis Aragon s’inscrit dans le sillage des expériences de « rêve éveillé » pratiquées par André Breton, Philippe Soupault et Robert Desnos. Texte flamboyant, fondateur du surréalisme, Une vague de rêves se clôt sur la célèbre formule : « Qui est là ? Ah très bien : faites entrer l’infini ». :