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« 1874. La naissance de l’impressionnisme »

Manet, Monet, Pissarro, Degas, Bazille, Morisot, Cézanne

D 28 avril 2024     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


« 1874. La naissance de l’impressionnisme »

Documentaire de Hugues Nancy et Julien Johan
(France, 2023, 1h36mn)

En 1874, Monet, Renoir, Degas et leurs camarades organisent leur première exposition collective en toute indépendance. Redonnant vie à ces jeunes peintres dressés contre l’académisme de leur époque, ce documentaire-fiction retrace l’avènement de la révolution impressionniste, en marge d’une exposition au musée d’Orsay.

Disponible jusqu’au 26/09/2024

En 1862, Claude Monet, jeune caricaturiste converti à la peinture de paysage par Eugène Boudin, débarque à Paris pour parfaire sa formation. Dans l’atelier de Charles Gleyre, l’indocile se lie d’amitié avec Alfred Sisley, Auguste Renoir et Frédéric Bazille. À une époque où le Salon officiel – qui n’expose que les œuvres adoubées par l’Académie des beaux-arts – constitue la principale voie de réussite, l’organisation du Salon des refusés, en 1863, éveille l’espoir du quatuor. Une œuvre au goût de scandale, en particulier, suscite leur admiration : Le bain (Le déjeuner sur l’herbe) d’Édouard Manet. Comme eux, Camille Pissarro, Edgar Degas, Berthe Morisot ou encore Paul Cézanne tentent de tracer leur sillon entre paysages croqués en plein air et scènes réalistes de la vie moderne. Tous vont être tour à tour refusés par le Salon, à l’image du provocateur Cézanne, systématiquement recalé des cimaises officielles. En 1869, ils se rassemblent derrière Manet dans le groupe dit "des Batignolles", fructueux choc de tempéraments et de styles, et envisagent de monter une exposition indépendante. Mais la guerre franco-prussienne, qui emporte Bazille en novembre 1870, puis la Commune de Paris stoppent leur élan. Il faudra attendre le 15 avril 1874 pour que le projet voie enfin le jour. Dans les anciens studios du photographe Nadar, au 35, boulevard des Capucines, une trentaine d’artistes présentent leurs réalisations, dont un grand nombre sont aujourd’hui considérées comme des chefs-d’œuvre. Détourné par un critique dédaigneux, le titre de l’un de ces tableaux, Impression, soleil levant, de Monet, donnera finalement son nom à une révolution picturale majeure.


Claude Monet, Impression soleil levant, 1872.
ZOOM : cliquer sur l’image.
Portrait de groupe

Cent cinquante ans après cette exposition fondatrice, dont on découvre ici une fascinante reconstitution inédite en 3D, Julien Johan et Hugues Nancy remontent aux prémices de cette incroyable aventure artistique et humaine, née dans une période de grandes mutations. Mêlées à de riches archives documentaires qui éclairent ce contexte historique, des scènes de fiction formidablement vivantes et élégantes, fondées sur leurs écrits, permettent d’approcher au plus près la vie et l’œuvre des "inventeurs" de l’impressionnisme. De leurs ateliers aux paysages qu’ils ont si splendidement transcrits sur la toile, ces séquences les croquent dans leur jeunesse assoiffée d’indépendance, en faisant la part belle à la personnalité et aux expérimentations de chacun. Une immersion dans l’une des pages les plus éblouissantes de l’histoire de l’art.

« 1874. La naissance de l’impressionnisme », sur Arte : retour sur l’exposition qui révolutionna la peinture

Ce docu-fiction précis retrace comment Monet, Renoir, Degas, Sisley, Cézanne et Pissarro ont réinventé l’histoire de l’art en allant peindre sur le motif, en plein air.

Par Harry Bellet


Edouard Manet (à gauche), Pierre-Auguste Renoir, Edgar Degas, Frédéric Bazille
et Claude Monet, dans le docu-fiction « 1874. La naissance de l’impressionnisme »,
d’Hugues Nancy et de Julien Johan.

GEDEON PROGRAMMES. ZOOM : cliquer sur l’image.

D’un docu-fiction, on peut attendre le meilleur, ou le pire. Nous sommes ici dans le premier cas : la longue marche des peintres impressionnistes est précisément et vivement racontée, depuis la découverte des merveilles que permet la peinture de plein air, sur le motif, une illumination vécue par le jeune Claude Monet, entraîné par Eugène Boudin sur les falaises normandes, jusqu’à cette exposition légendaire de 1874 qui, grâce à un critique malveillant, donnera son nom au mouvement.

Le contexte historique est bien brossé aussi : nous sommes dans la seconde période du règne de Napoléon III, celle qu’on qualifie de « libérale », au sens ancien du terme. La France connaît un développement économique remarquable, marqué par l’essor de l’industrie et des infrastructures, dont le chemin de fer. Ce dernier, qui met la campagne à portée de Paris, tout comme l’invention du tube de peinture, plus maniable que les anciennes vessies contenant les couleurs, permettent aux jeunes peintres d’aller arpenter la forêt de Fontainebleau, où les ont précédés quelques pionniers, comme Théodore Rousseau ou Gustave Courbet.

Or, cette libéralisation du régime et ces idées nouvelles n’enchantent pas tout le monde, notamment le milieu de l’art académique, qui campe farouchement sur ses traditions. Avec ses camarades Frédéric Bazille, Pierre-Auguste Renoir et Alfred Sisley, Monet s’y heurte dans l’atelier de Charles Gleyre, qui persiste à leur enseigner un « beau idéal », issu de l’antique. Le quatuor s’enfuit, décidant de se donner pour seule guide la nature. Ils formeront le noyau initial de ce que l’on a nommé le « groupe des Batignolles », du nom de ce quartier de Paris nouvellement construit par Haussmann, où Bazille a son atelier. Les rejoindront bientôt Edgar Degas, Camille Pissarro, Paul Cézanne ou Berthe Morisot, qui doit, pour devenir artiste, surmonter un handicap supplémentaire : c’est une femme…

Soutien d’Emile Zola

Leurs débuts ont été tolérés : ils sont presque tous acceptés aux Salons de 1865 et 1866, et ils y rencontrent un accueil relativement indulgent de la critique, avec le soutien notable d’Emile Zola, 26 ans à l’époque, qui s’engage véritablement dans la défense de leur peinture : « J’ai cherché des hommes dans la foule de ces eunuques », écrit-il à propos des exposants du Salon, pour mieux mettre en valeur cette jeune génération qui lui permet de développer sa théorie du naturalisme. Cela lui coûtera son poste de journaliste, et déplaît aussi au jury du Salon : en 1867, ils sont tous refusés. C’est le début de la misère pour la plupart d’entre eux.

Mieux doté, Bazille soutient financièrement ses amis, mais il est tué durant la guerre de 1870. Toutefois, réfugiés à Londres, Monet et Pissarro rencontrent celui qui inventera le marché de l’art moderne, Paul Durand-Ruel. Sa galerie offrira une alternative au Salon. Sauf qu’elle ne peut accueillir tout le monde. Ainsi créent-ils une société anonyme coopérative d’artistes peintres, sculpteurs, etc., afin d’organiser des « expositions libres, sans jury ni récompense  ».

La première a lieu dans l’atelier du photographe Nadar : plus de 200 œuvres y sont exposées en 1874, dont Impression, soleil levant, de Monet. Croyant faire un bon mot, un critique se dit « impressionné » par ces «  impressionnistes ». Un mouvement est né : il a changé l’histoire de l’art.

1874. La naissance de l’impressionnisme, docu-fiction d’Hugues Nancy et Julien Johan (Fr., 2023, 96 min). Sur Arte.tv jusqu’au 25 septembre.

Harry Bellet, Le Monde, 27 avril 2024.

Le musée d’Orsay célèbre les 150 ans de l’impressionnisme

Sylvie Patry, conservatrice générale du patrimoine, est la directrice artistique de l’exposition "Paris 1874. Inventer l’impressionnisme", jusqu’au 14 juillet au Musée d’Orsay.

Présentation et conférences au musée d’Orsay

Le scandale impressionniste

Un documentaire de François Lévy-Kuentz
(France, 2010, 52 minutes)

Ce film retrace l’aventure d’une bande de jeunes peintres qui lancèrent dès 1874 une esthétique en rupture totale avec la peinture historique en vigueur dans les Salons officiels. Inspirés par l’École Réaliste de Barbizon de Corot, Rousseau, Millet et Daubigny, cette nouvelle génération a pour noms Courbet, Pissarro, Jongkind, Renoir, Bazille, Cézanne, Caillebotte, Berthe Morisot et Claude Monet, leur chef de file.

Le scandale impressionniste explique la méfiance du public et de la critique envers ce combat « révolutionnaire » qui remet en cause la façon de voir les formes et la lumière. Un combat qui réussit à s’imposer après trente ans grâce au soutien du marchand d’art Paul Durand-Ruel, notamment avec l’entrée d’oeuvres majeures dans les musées nationaux. À partir de documents d’époque, ce film foisonnant et documenté dessine la trajectoire de ce mouvement populaire qui fut à l’origine de l’art moderne.

1874 : Manet, Berthe Morisot à l’éventail

« Vous avez la grande vedette, Berthe Morisot. Berthe Morisot, c’est le portrait au bouquet de violettes. L’admirable petit message qu’il lui envoie : bouquet, éventail et billet. En somme : tu épouseras mon frère, comme ça tu resteras dans la famille. L’intensité de Berthe Morisot. Vous connaissez sa photo : elle était très belle. Et Le Balcon, cette façon de mettre en scène quelqu’un qui existe au moment où personne n’existe. Qu’est-ce que c’est qu’être là ? Être « le-là » comme dans Manet ? C’est ça son sujet. Vous avez ensuite Berthe Morisot à l’éventail  : extraordinaire tableau ! Caché, masqué, à la vénitienne... » (Ph. Sollers, Renaissance de Manet, in L’Infini 115, été 2011)


Edouard Manet, Berthe Morisot à l’éventail, 1874.
Photo A.G., musée des Beaux-Arts de Lille. 4 janvier 2024.
ZOOM : cliquer sur l’image.

Manet, Berthe Morisot à l’éventail. Aquarelle.
Zoom : cliquez sur l’image.

Berthe Morisot, habillée de noir, porte le deuil de son père, décédé en janvier 1874. Son alliance annonce son mariage avec Eugène Manet (1833-1892), frère d’Edouard.
Entre 1868 et 1874, Berthe Morisot (1841-1895) est modèle pour un peu plus de quinze portraits par Edouard Manet. Celui-ci est le dernier réalisé. Il est réalisé d’après une étude à l’aquarelle, très belle également (Chigago, The art institute), mais est recadré plus serré autour du visage et de la main gauche de Berthe. La main droite présente sur l’aquarelle a disparu. Le tableau fut offert par Manet à Berthe Morisot comme cadeau de mariage.

Berthe Morisot, Carnets

En 2023, Samuel Rodary, spécialiste de Manet, a publié des Carnets de Berthe Morisot. Cinq ont été retrouvés. « Ce sont des souvenirs ou des mots retenus par les amis que furent Manet, Mallarmé, Degas, Renoir... que Berthe Morisot insère au milieu de pages couvertes de croquis. » Ils sont difficilement déchiffrables.

Berthe Morisot, Carnets.
Zoom : cliquez sur l’image.

Je ne retiens ici que la liste des tableaux de Manet ayant appartenu à Berthe Morisot. En mai 1885, Berthe note :

« Edouard [Manet] disait souvent que la beauté ne peut pas se rendre en peinture, pourtant à la fin de sa vie il l’a bien exprimé dans ses portraits de femme au pastel. Voir celui de Mme Dupaty, de Valtesse, de Mlle Lemaire, une jolie brune d’après un modèle, actuellement en possession de Jacob, et la grande esquisse peinte d’Isabelle Lemonnier en toilette de bal qui me vient de Gustave [Manet]. »


Berthe Morisot, Carnets.
ZOOM : cliquer sur l’image.

Berthe Morisot, Carnets.
ZOOM : cliquer sur l’image.
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Manet, Portrait de Mlle Isabelle Lemonnier
en robe de bal, 1879.

ARTICLES DE PILEFACE SUR L’IMPRESSIONNISME

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