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1983 : Sollers au pied du mur - Itinéraire de Paradis à Jérusalem

vidéo de Jean-Paul Fargier

D 8 novembre 2023     A par Albert Gauvin - Jean-Paul Fargier - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Photogrammes de Sollers au pied du mur.
A gauche, une des photos préférées de Sollers, d’après J.-P. Fargier [1].
La parole qui sort de la bouche est une fleur.
Sollers lit Ezechiel, XXXVII, 1-10 :
« Prophétise à l’adresse de l’Esprit, prophétise !
Tu diras à l’adresse de l’Esprit : Ainsi a dit Adonaï Iavhé :
Viens des quatre vents, Esprit ! Souffle sur tous ces morts et qu’ils vivent ! »
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Sollers au pied du Mur
Itinéraire de Paradis à Jérusalem

Vidéo de Philippe Sollers et Jean-Paul Fargier (53 min - 1983)
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Notes prises par Jean-Paul Fargier
Caméra : J-M Gautreau
Assistant : Nitsan Even
Production : Maison de la Culture de Reims & VidéoMontages

Le Mur des Lamentations, le Mont des Oliviers, la grotte du Saint Sépulcre, la pente de la Mer Morte, les falaises de Qumran, les trompettes introuvables de Jéricho...
En Israël, Philippe Sollers médite à haute voix sur les traces visibles de la Bible. Exégète, il pointe les échos entre les deux Testaments... l’Écriture, la Parole, la Résurrection, le Messie, le Fils de la Vierge, père de sa mère...
Prophète contemporain, il vitupère l’oubli de la transcendance... Prêtre de la Littérature, il lance Joyce vers le Mur millénaire... célèbre une messe dont l’épître est son Paradis...
Un voyage unique, impossible aujourd’hui.

Jean-Paul Fargier

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Cette vidéo a été présentée en avant-première à la Maison de la Culture de Reims le 19 mai 1983. La chance a voulu que je sois là [2]. A.G.
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Extraits

Tout le problème est de savoir comment on peut faire passer une parole à travers la résistance la plus opaque, qu’on peut figurer très bien par la pierre la plus massive. Le mur du son est là. Et en même temps il faut impliquer le corps complètement dans cet acte d’émission de la parole à l’intérieur même de la voix. Quand un prophète comme Ezechiel, Isaïe ou Jérémie reçoit de ce qui est appelé Dieu la fonction de prophétiser, c’est bien une Parole qui lui dit de dire au second degré cette parole. Il est l’intérieur de la parole qui va passer par son corps. Un corps qui en général est à la limite du déséquilibre, du tremblement, et située sur le passage de la plus grande commotion nerveuse. Ce qui se récite ici, c’est le vers de Jérémie qui se lamente sur la destruction de Jérusalem. Mais ce qui se récite au-delà de cela aussi, c’est la vision d’une restauration que l’on a, grandiose, dans Isaïe par exemple. Destruction et reconstruction sont absolument simultanées. En réalité, nous sommes aussi dans une contradiction architecturale et historique puisque le mur Ouest devant lequel nous sommes à l’extérieur de l’enceinte du Temple, du second Temple, rasé par Titus et les Romains, n’est que le signe, le vestige à la fois du passé et d’un avenir impensable puisque, si ce Temple resurgissait, ce serait le troisième donc, la troisième fois c’est vraiment la fois définitive, parce que, au-dessus de nous, là, sur l’esplanade, une fonction différente de Dieu occupe la place et ce sont les deux mosquées d’Omar et dal-Khanqah. Il faut remarquer que la place chrétienne, venant des Evangiles, n’est pas trouvable ici et que toute l’opération, là, est négative puisque qu’elle consiste à vider la pierre de son contenu, c’est-à-dire toujours d’un cadavre. En tout cas, on vient de loin jusqu’à ce Mur, ça ne fait que commencer après une éclipse de deux-mille ans, c’est ça qui est intéressant, parenthèse amnésique si bien réussie, par les Romains, qu’à vrai dire il y avait très peu de chance qu’on puisse jamais entendre parler d’une telle aberration. Cela semblait avoir été nettoyé, mais voilà que c’est encore là. Les Romains, de ce point de vue, sont les inventeurs de l’écrasement de la Parole. Ils avaient en quelque sorte entrepris de la maçonner à jamais.

[En 8’20"] Sollers lit Ezéchiel, chapitre 37 [3] :

Ez 37:1- La main de Yahvé fut sur moi, il m’emmena par l’esprit de Yahvé, et il me déposa au milieu de la vallée, une vallée pleine d’ossements.
Ez 37:2- Il me la fit parcourir, parmi eux, en tous sens. Or les ossements étaient très nombreux sur le sol de la vallée, et ils étaient complètement desséchés.
Ez 37:3- Il me dit : " Fils d’homme, ces ossements vivront-ils ? " Je dis : " Seigneur Yahvé, c’est toi qui le sais. "
Ez 37:4- Il me dit : " Prophétise sur ces ossements. Tu leur diras : Ossements desséchés, écoutez la parole de Yahvé.
Ez 37:5- Ainsi parle le Seigneur Yahvé à ces ossements. Voici que je vais faire entrer en vous l’esprit et vous vivrez.
Ez 37:6- Je mettrai sur vous des nerfs, je ferai pousser sur vous de la chair, je tendrai sur vous de la peau, je vous donnerai un esprit et vous vivrez, et vous saurez que je suis Yahvé. "
Ez 37:7- Je prophétisai, comme j’en avais reçu l’ordre. Or il se fit un bruit au moment où je prophétisais ; il y eut un frémissement et les os se rapprochèrent les uns des autres.
Ez 37:8- Je regardai : ils étaient recouverts de nerfs, la chair avait poussé et la peau s’était tendue par-dessus, mais il n’y avait pas d’esprit en eux.
Ez 37:9- Il me dit : " Prophétise à l’esprit, prophétise, fils d’homme. Tu diras à l’esprit : ainsi parle le Seigneur Yahvé. Viens des quatre vents, esprit, souffle sur ces morts, et qu’ils vivent. "
Ez 37:10- Je prophétisai comme il m’en avait donné l’ordre, et l’esprit vint en eux, ils reprirent vie et se mirent debout sur leurs pieds : grande, immense armée.
Ez 37:11- Alors il me dit : Fils d’homme, ces ossements, c’est toute la maison d’Israël. Les voilà qui disent : " Nos os sont desséchés, notre espérance est détruite, c’en est fait de nous. "
Ez 37:12- C’est pourquoi, prophétise. Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Yahvé. Voici que j’ouvre vos tombeaux ; je vais vous faire remonter de vos tombeaux, mon peuple, et je vous ramènerai sur le sol d’Israël.
Ez 37:13- Vous saurez que je suis Yahvé, lorsque j’ouvrirai vos tombeaux et que je vous ferai remonter de vos tombeaux, mon peuple.
Ez 37:14- Je mettrai mon esprit en vous et vous vivrez, et je vous installerai sur votre sol, et vous saurez que moi, Yahvé, j’ai parlé et je fais, oracle de Yahvé.

[...]

[A partir de 12’10"] Ce qu’il faut comprendre c’est qu’étant donné qu’on est sur le Mont des Oliviers, on est à l’endroit où, en principe, le Messie revenant à Jérusalem ressuscite sur son passage les morts. D’où ces rizières de tombeaux, ces terrasses superposées, où l’on sent comme l’urgence de se faire enterrer le plus près possible sur le chemin de cette trouée de résurrection. En réalité il n’y a pas un seul endroit au monde où l’on ait la vision de la division entre mort et vie comme ici. A croire que la ville des vivants et la ville des morts sont à égalité représentées le long d’une ligne invisible — peut-être beaucoup plus invisible qu’on ne croit — envers et endroit à plat déposés devant nous. La radioactivité mortelle qui est déposée de ce côté-ci contestant bien entendu, avec une violence particulière, la superposition radioactive qu’on a du côté de la Ville elle-même. Je crois que l’effet Jérusalem c’est ça, cette espèce de ligne de partage, de balance extrêmement forte entre la Mort et la Vie. De toute façon la Bible elle-même ne parle que de ça. Et le personnage qui a fait l’opération Résurrection ici-même se place exactement dans cette diagonale.
[Un car de touristes] Voici les postulants à la Résurrection. Ils croient faire du tourisme !
Par conséquent là, matière et anti-matière, l’équilibre se produit de façon extrêmement violente. Et dans le texte d’Ezequiel qui raconte la prophétie sur la Vallée des ossements, ici-même, on voit très bien ce que c’est que cette nappe d’ossements et de morts présentée dans une vision panoramique, ça a beau faire tout le bruit qu’on veut, on est ici dans un silence d’outre-tombe, c’est le cas de le dire. Un silence à couper au couteau... C’est probablement pour ça qu’il y a du bruit... Le bruit et la fureur.

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LIRE AUSSI : A fleur de voix
Sollers au désert : « Qu’est-ce qui se passe dans la tentation ? »

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Jean-Paul Fargier et Philippe Sollers à Reims, mai 1983.
Fonds Anne Marie Stein. ZOOM : cliquer sur l’image.
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Lieux et formules

Il faut toujours se méfier des simplifications et replacer les faits et les écrits dans leur contexte. Dans le numéro de septembre 2014 de la revue Mettray, Philippe Sollers répond aux questions de Didier Morin. Il revient sur le film qu’il a réalisé avec Fargier puis, parlant de Jean Genet, évoque le conflit israélo-palestinien et les positions que Tel Quel prit, un temps, au début des années 1970, après ce que l’on a appelé le « septembre noir ». Extraits.
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D.M. En 1983, c’est Sollers au pied du mur. Là, comment ça se passe, l’idée du film ? C’est Fargier qui vous appelle ? C’est lui qui vous dit qu’il aimerait aller là-bas ?

PH.S. Ah, bien là, nous sommes à Jérusalem. On établit qu’on va là-bas, tu m’accompagnes, on verra ce qu’on fait... Voilà, on improvise.
On improvise, mais avec quand même une idée derrière la tête. On lit Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand... Tiens, qu’est-ce qu’on peut faire ?

D.M. Oui, Jérusalem. C’est un film que j’aime beaucoup, qui commence, je crois, sur le parvis, tout près du Saint-Sépulcre. C’est là que vous lisez Paradis, et puis après, Finnegans Wake...
Et puis je le trouve drôle, décalé par moments, notamment la séquence avec la calotte.

PH.S. Alors écoutez, c’était très beau parce que j’avais ma calotte en carton (Rires).

D.M. (Rires)

PH.S. J’avais ma calotte, et en effet je commence à lire Paradis, et puis j’ai lu Finnegans Wake aussi, de temps en temps. Alors ce qui était beau, c’était les femmes qui étaient de l’autre côté, parce qu’elles n’ont pas le droit d’être là.

D.M. Oui, elles sont filmées, elles semblent être au dessus de vous, elles vous regardent lire.

PH.S. On les voit s’intéresser à ce type qui lit... Enfin, on m’a laissé faire, c’est tout de même étonnant, parce que franchement...

D.M. On se pose la question, absolument, on se demande comment vous avez fait ?

PH.S. Putain ! il faut le faire. Aucun mec n’a jamais fait ça, à ma connaissance.

D.M. (Rires)

PH.S. Et alors elles sont là, en train de regarder... C’est très touchant.

D.M. Oui, des jeunes femmes.

PH.S. Après, il y avait des soldats colombiens — je ne sais plus ce qu’ils faisaient là. Les femmes étaient très attirées par ce type en train de lire un truc incompréhensible (Rires). Dans la pure tradition hébraïque, fondamentale, le Hazan de la synagogue ! Alors avec Finnegans Wake, c’est encore mieux.

D.M. C’est un film qui me touche tout particulièrement.

PH.S. Ça commence au Mont des Oliviers, non ?

D.M. Oui, le soleil est derrière, c’est un contre-jour. C’est après que vous allez au pied du mur.

PH.S. C’est l’un des meilleurs de Fargier, je crois. Il y a aussi les images de Jéricho. Ah bien, oui ! si vous parlez de lieu, alors... En voilà un. Jéricho est la plus ancienne ville du monde. C’est extraordinaire, Jéricho !

D.M. Il y a la Mer Morte, une belle séquence à l’endroit où on a trouvé le rouleau d’Isaïe et où vivaient les Esséniens. Il y a tout ça. Vous êtes assis par terre. Il y a de très belles images, avec une très belle lumière. Ce que j’aime, voilà, c’est qu’il y a un lieu, des lieux et une personne, et qu’un rapport s’établit tout de suite entre ce que l’on entend, entre la voix, entre vous et le paysage.

PH.S. Vous connaissez le Diderot, que l’on a fait ensemble ?

D.M. Le Diderot, oui, bien sûr, j’y viens.

PH.S. Jérusalem, c’était une époque de paix relative. Bizarrement. C’était avant les intifadas.

D.M. C’était 1983. Ce n’est pas loin du massacre de Sabra et Chatila, qui a lieu en 1982.

PH.S. Oui. Ah ! On va parler de Genet...

D.M. Non, pas tout de suite. Vous participez au montage avec Fargier ?

PH.S. Assez peu.

[...]

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Jean Genet, Tel Quel et la Palestine


Giacometti, Portrait de Jean Genet, 1954-55.

D.M. Pour terminer cet entretien, j’aimerais que l’on parle de Genet. Vous l’avez rencontré, vous l’avez invité à Tel Quel, rue de Rennes ?

PH.S. Oui.

D.M. C’était pour parler des Palestiniens ?

PH.S. Oui, on s’est vus assez souvent, soit chez Paul Thévenin, où vous pouviez voir des gens très particuliers quand même : Michel Leiris, Jean Genet, etc.
La séance rue de Rennes, c’était au moment de septembre noir [4]. C’était en présence de Mahmoud Hamchari qui était le représentant de la Palestine en France, qui n’a pas été tué au revolver, mais qui, en décrochant son téléphone, a explosé : attentat professionnel. Et je le revois, c’était un type très sympathique, et on a fait le tour de la mosquée de Paris, parce que le recteur ne voulait pas laisser entrer le cercueil. Alors, on a tourné autour de la mosquée de Paris.
Genet était, bien entendu, très impliqué, déjà. Ça n’allait pas de soi du tout. La preuve. Ça, c’était un assassinat en plein Paris [5].


Giacometti, Portrait de Jean Genet, 1954-55.

Mais j’aimerais bien mettre les choses au point. Genet est pour moi — je l’ai un peu connu — le type même de l’aristocrate spontané. Donc pas d’erreur là-dessus. C’est tout le fond retourné de l’aristocratie française qui a parlé à travers Genet. C’est ça qui est très intéressant. À travers son nom même : la nature, les marches... enfin, j’ai écrit là-dessus : Physique de Genet ! C’est un écrivain du royaume, c’est-à-dire quelque chose qui dépasse de très loin toutes les catégories ultérieures, bourgeoises et petites bourgeoises... Vous savez que la France a été un royaume, puis est devenue une grande nation, comme l’appelaient les Allemands du temps de Napoléon, puis ensuite une nation, et maintenant c’est une municipalité. Donc Genet, je l’ai toujours envisagé comme ça, comme quelqu’un qui essaye de retrouver des lieux où il peut vivre ou respirer dans son aristocratie native. Un Captif amoureux n’est rien d’autre que ça. Et il faudrait aussi relire tous ses livres. C’est un aristocrate.

D.M. C’était un homme de goût ? Érudit, même ?

PH.S. J’ai publié des textes de lui comme son Rembrandt [6]. Un goût tout à fait étonnant.
Proust, bien sûr, illumination ! Et Proust qu’est-ce que c’est d’autre, sinon un désir fou de rentrer dans Saint-Simon, c’est-à-dire au sommet de ce qu’il peut y avoir de plus élevé dans l’art d’écrire, du royaume. Je crois que c’est très simple. Toute autre interprétation m’a toujours parue réactionnaire.

D.M. Dans Un Captif amoureux, les collines du Morvan, où il a passé son enfance dans cette famille d’accueil qui lui réapparaissent en Jordanie...

PH.S. Imaginez-vous ce qu’ont pu être les marches de Genet à travers l’Europe. C’est exactement du même ordre que celles de Rimbaud qu’on a peine à imaginer. Mais enfin, voilà des gens qui marchaient. Très souvent, et longtemps.

Entretien réalisé le 2 et 3 avril 2014
dans le bureau de Philippe Sollers aux éditions Gallimard.

Première parution en 1986
Collection Folio (n° 2720), Gallimard
Parution : 23-05-1995

« Avant d’y arriver, je savais que ma présence au bord du Jourdain, sur les bases palestiniennes, ne serait jamais clairement dite : j’avais accueilli cette révolte de la même façon qu’un oreille musicienne reconnaît la note juste. Souvent hors de la tente, je dormais sous les arbres, et je regardais la Voie lactée très proche derrière les branches. En se déplaçant la nuit, sur l’herbe et sur les feuilles, les sentinelles en armes ne faisaient aucun bruit. Leurs silhouettes voulaient se confondre avec les troncs d’arbres. Elles écoutaient. Ils, elles, les sentinelles.
[...] Dans une tragédie de Shakespeare des archers tirent des flèches contre le ciel et je n’aurais pas été surpris si des feddayin d’aplomb sur leurs jambes écartées, mais agacés par tant de beauté en forme d’arc s’arrachant à la terre d’Israël, eussent visé et tiré des balles contre la Voie lactée, la Chine et les pays socialistes leur fournissant assez de munitions pour faire dégringoler la moitié du firmament. Tirer des balles contre les étoiles cependant qu’elles sortaient de leur propre berceau, la Palestine ? »

FEUILLETER LE LIVRE

Écoutez le témoignage de Leïla Shaid, ancienne déléguée générale de l’Autorité palestinienne en France (1994-2005), puis ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne (2005-2015), qui a bien connu Jean Genet. C’était le 27 mai 2009.

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VOIR AUSSI : Autour de Quatre heures à Chatila de Jean Genet
Éric Marty, « Jean Genet à Chatila », repris dans Bref séjour à Jérusalem, Gallimard, coll. L’infini, 2003.

L’histoire s’accélère.

Un "sentiment de gâchis"

9 octobre 2023. Elie Barnavi, l’ancien ambassadeur d’Israël à Paris (2000-2002) et Leïla Shahid, ex-déléguée générale de Palestine en France, réagissent après l’attaque du Hamas contre Israël. Où on constate une fois de plus, malgré le désir affirmé de comprendre, la difficulté du dialogue et, de la part de Leïla Shahid, le refus de nommer les choses, comme le remarquait Delphine Horvilleur dans son récent entretien avec Kamel Daoud...

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Première mise en ligne : 22 juillet 2011 (Sainte Marie-Madeleine).

***

[1J.-P. Fargier à Albert Gauvin, le 17 juin 2011.

[3Je cite la Bible de Jérusalem. AG.

[4« Septembre noir est un conflit qui eut lieu le 12 septembre 1970, lorsque le royaume hachémite du roi Hussein de Jordanie déclencha des opérations militaires contre les fedayins de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par Yasser Arafat, pour restaurer la légitimité de la monarchie dans le pays à la suite de plusieurs tentatives palestiniennes de renverser Hussein, avec l’aide dans une certaine mesure de l’armée syrienne.
La violence des combats fit plusieurs milliers de morts de part et d’autre, en majorité des civils palestiniens. » Cf. wikipedia. A.G.

[5J’étais à cette séance de la rue de Rennes (automne 1970). Beaucoup de monde. Grand moment. Jean Genet, invité, céda rapidement la parole à Mahmoud Hamchari, premier représentant de l’OLP en France. Sur ce point, se reporter à « Histoire de Tel Quel » de Philippe Forest (Seuil, p. 338-339). Tel Quel soutenait alors la lutte du peuple palestinien et le « Bulletin du mouvement de juin 1971 » jusqu’en 1972 (n°4, octobre 1972) relaiera volontiers les positions « anti-sionistes » de « Fath informations » dont le directeur de publication était Hamchari (Tel Quel critiquera plus tard, en 1975, avec virulence, la résolution de l’ONU assimilant « le sionisme à une forme de racisme », résolution révoquée en 1991).
Après l’attentat de Munich (JO de 1972), Hamchari s’exprimait à la télévision :

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C’était peu avant son assassinat par les services secrets israéliens. Cf. Le Monde du 8 décembre 1972 : « Après l’explosion et l’incendie qui ont détruit, le 8 décembre, à 8 heures 30, l’appartement de M. Mahmoud El Hamchari, 177, rue d’Alésia (14e), M. Gaimiche, premier juge d’instruction, a été chargé d’une information ouverte contre X... pour tentative de meurtre et destruction d’édifice par substances explosives.
M. Hamchari, trente-trois ans, représentant à Paris de l’Organisation pour la libération de la Palestine, est actuellement soigné pour ses graves blessures et brûlures des jambes et de l’abdomen. L’examen médical de la victime et les investigations faites sur les lieux démontrent, selon les enquêteurs, qu’il s’agit bien d’un attentat. »
Mahmoud Hamchari est mort le 9 janvier 1973 des suites de ses blessures. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise. A.G.

[6Jean Genet, « Ce qui est resté d’un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes », in Tel Quel 29 (printemps 1967). Tel Quel a aussi publié « L’étrange mot d’... » dans son numéro 30 (Été 1967). Cf. extraits dans Où en sommes-nous avec le temps ?.

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