Sollers dans la correspondance Jean Paulhan-Francis Ponge [1]
Samedi. [mai ? 1957]
Cher Jean,
ah, c’est bien dommage que se soient perdus les 1ers textes de Philippe Joyaux ! Il est sur le point d’être capté par une bande adverse (Cayrol, Bataille, Blanchot und so weiter ... )
Je suis bien sûr maintenant que j’avais découvert (façon
de parler) en lui l’un des plus grands écrivains de sa génération (il a vingt-deux ans Philippe Joyaux prendra comme pseudonyme, dès la publication de son premier texte,« Philippe Sollers. » [2] ).
Les deux nouveaux textes ci-joints le prouvent je crois à l’évidence (mais je dois les lui rendre Mardi). Qu’en penses-tu ?
- Vraiment, penses-tu que je me trompe ?
FRANCIS.
[1] JEAN PAULHAN-FRANCIS PONGE, Correspondance Tome II 1946-1968, Gallimard, 1986 - Edition critique annotée par Claire Boaretto
[2] Philippe Sollers est né en 1936 à Bordeaux.
Les « premiers textes » de Sollers auxquels Francis Ponge fait allusion ici étaient de l’ordre poétique. Ponge les avait envorés à Paulhan, qui ne répondit pas. Relancé par Ponge, il finit par répondre qu il les avait perdus.
( les soulignements sont dans la correspondance, les mots en gras sont des mots-clés du site)