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C’ÉTAIT comment ? Claude Simon

La mort du nouveau roman

D 10 juillet 2005     A par Viktor Kirtov - C 2 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


24/01/2013 : Ajout section "1985 : Prix Nobel de Littérature à Claude Simon"

C’ÉTAIT comment ? Il y a eu la jeunesse à Perpignan, les études
pour devenir peintre, le combat auprès des républicains espagnols, les champs
de bataille du nord et de l’est de la France, l’évasion d’un camp de
prisonniers en Saxe, l’aventure du Nouveau Roman, la consécration du prix Nobel
de littérature en 1985, la propriété viticole à Salses. C’était comment ? Pas
exactement comme ça. Claude Simon, écrivain mort mercredi à l’âge de 91 ans, a
bâti une oeuvre entière pour répondre à cette simple question. C’était comment ?
Il faut, pour restituer une vie dans son semblant de vérité, faire appel à des
ruptures, des miroitements, des retours, des brisures, des éclatements. La
mémoire n’est pas une caserne. Le désordre y règne. Claude Simon a construit
ses romans à partir des épisodes de sa vie. L’acacia (Minuit, 1989) et Le
tramway
(Minuit, 2001) sont parmi ses plus beaux livres. On s’y laisse
porter par une langue-fleuve aux couleurs obsédantes. Claude Simon tente, à
chaque fois, de saisir l’écoulement du temps, la décomposition des corps, les
fluctuations du paysage. Il a bousculé les formes établies. Parenthèses, usage
du participe présent, désordre chronologique, jeux de ponctuation. Tout est
possible. Assonances. Alternances. Dissonances. Il s’agit de dire l’existence
dans sa complexité.

La guerre est au centre de son ?uvre comme expérience collective
et individuelle. Claude Simon, né en 1913 à Madagascar, se retrouve orphelin
dès l’âge de onze ans. Il est mobilisé, en 1939, par l’armée française. Il sert
dans un régiment de cavalerie. Il ne cessera de raconter dans son ?uvre les
odeurs, les cruautés, les folies, les blessures. L’affolement et l’absurde. Il
y a heureusement l’humour pour rendre compte de l’horreur. Claude Simon
rencontre Alain Robbe-Grillet en 1956. Il devient, à tort et à raison, l’une
des figures emblématiques du Nouveau Roman. L’auteur du Jardin des Plantes
(Minuit, 1997) acquiert, avec le prix Nobel 1985, une audience internationale.
Claude Simon est, aux côtés de Julien Gracq, l’un des plus grands écrivains
français du XXe siècle. Il a établi une parfaite synthèse entre modernisme et
classicisme. Il a créé son propre rythme. Il possède un souffle poétique
impressionnant.

Le tramway est le dernier roman de Claude Simon. Il y
évoque la mort dans la vie puis la vie dans la mort. Il existe d’une part une
ville de province sillonnée par un tramway et, d’autre part, un hôpital rempli
de corps souffrants. Des vivants meurent (la longue agonie de la mère) et des
morts vivent (malades attentifs à leur apparence). Claude Simon y parle de
l’enfance, de la sourde lutte des classes, de la maladie. Et puis, bien sûr,de
la mémoire.

La notion de vérité est au centre de son ?uvre. Le vécu est
transformé par le souvenir puis par l’écriture. C’était comment ? Il n’existe
pas de réponse simple à cette question. Il y a les écrivains-musiciens et il y
a les écrivains-peintres. Claude Simon était les deux à la fois. Il pensait que
tout mérite un regard et un son. Il a inventé, transgressé, chahuté la forme
classique du roman français. Il reste un modèle, ou un contre-modèle, pour tout
écrivain. Il nous plonge dans le monde. C’est immense, violent, complexe. Mais
c’est nécessaire. On en ressort autre.

MARIE-LAURE DELORME
Le Journal du Dimanche, 9 juillet 2005


1985 : Prix Nobel de Littérature à Claude Simon

Vidéo et transcription du commentaire de Philippe Sollers à l’annonce de l’attribution du Prix.

Journal d’Antenne 2, le 17 octobre 1985.

Claude Simon,
Le Vent, L’Herbe, La Route des Flandres, son dernier Les Géorgiques,
un écrivain de long parcours,
très puissant,
extrêmement concentré.
Ce n’est pas un écrivain qui raconte des histoires faites pour être oubliées le lendemain,
c’est un écrivain qui essaie de s’installer dans un rythme physique,
très très concentré,
un peu comme Faulkner, d’ailleurs, auquel il ressemble par bien des côtés.
Tout est chez lui questions de sensations, de perceptions,
très violentes.
Il ya chez lui des chevaux,
il y a la guerre,
il y a le bruit et la fureur de notre temps.

Un entretien de Philippe Sollers avec Claude Simon de 1997 (pdf)

Claude Simon, prix Nobel d’évasion (pdf), par Philippe Sollers, Le Nouvel Observateur, N°2444, 8 septembre 2011.

Pourquoi j’aime Claude Simon

LE TRAMWAY

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