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L’orthodoxie russe, combien de divisions ?

La dimension religieuse dans le conflit ukrainien

D 11 janvier 2023     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


"Le pape, Combien de divisions ? "
avait répondu Joseph Staline de façon cinglante et ironique en mai 1935, quand le ministre français Laval préconisait d’élargir au Vatican le pacte d’assistance mutuelle URSS-Allemagne [1]

Poutine aujourd’hui, ne dédaigne pas l’appui de l’Eglise orthodoxe russe, jusqu’à s’afficher, dans une église pour le Noël russe fêté le 7 janvier. Mais seul !
Sa garde de sécurité n’est pas visible mais ne doit pas être loin – au cas où la protection divine ne suffirait pas ?
Moment d’introspection sur ses fautes, se crimes de guerre ? de recueillement ? de simple communication à l’intention des Russes.

Quand les victoires sur le terrain ne sont pas au rendez-vous, il aime sortir de sa manche une nouvelle arme. Après le sabre des missiles hypersoniques, indétectables, tirant plus vite que leur ombre, voici le goupillon miséricordieux et compassionnel pour son peuple. Oui Poutine va suivre l’invitation de Kirill à un cessez le feu unilatéral temporaire pour permettre aux fidèles de fêter le Noël orthodoxe russe dans leurs églises, le 7 janvier.

Début 2023, le soutien de son peuple ne lui fait pas défaut :
70% des Russes soutiennent Poutine dans son invasion de l’Ukraine (LCI)

Poutine et Kirill, Patriarche de l’Eglise orthodoxe russe, même combat

France 24
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Même combat contre la décadence morale occidentale qui plonge ses racines dans la rivalité séculaire entre Rome et Byzance et trouve un prolongement dans le conflit déclenché par le président russe contre l’Ukraine

Même nationalisme pour réintégrer l’Ukraine dans les frontières de la Grande Réussie. Kirill, lui veut remettre le patriarcat autonome de Kiev sous l’autorité du patriarcat de Moscou, et – last but not least - en même temps récupérer le très riche patrimoine de l’Eglise ukrainienne. Kirill est un moine certes, comme tout évêque orthodoxe russe, mais pas un moine insensible aux biens matériels. Ses hautes fonctions ecclésiastiques et diplomatiques en ont fait un agent du KGB. Comme Poutine ! Même génération que Poutine. Gouvernement autoritaire vertical de son patriarcat, comme Poutine, sa Fédération de Russie.

L’union sacrée du sabre et du goupillon pour la guerre sainte slave de Poutine ?

Le criminel de guerre Poutine n’a-t-il pas déclaré dans ses vœux de nouvel an à son peuple : « La justesse morale est de notre côté » (sic).

Quant à Kirill, le pape François lui a rendu visite en 2016 et l’a qualifié d’«  Enfant de cœur de Poutine  ». Peu diplomatique, mais clairvoyant (cf. Les déclarations de Kirill dans la vidéo ci-dessus, lors de l’invasion de l’Ukraine). Les guerres de religion Rome-Byzance-Moscou ont toujours cours.

Fervent soutien de l’invasion de l’Ukraine

De son vrai nom Vladimir Mikhaïlovitch Goundiaïev, celui que l’on nomme "Kirill" est, depuis 2009, le seizième patriarche de l’Église orthodoxe russe. Ces derniers temps, il s’est régulièrement retrouvé sous le feu des projecteurs en raison de ses prises de position en faveur de l’offensive russe en Ukraine

Depuis l’accession de Kirill à la tête du patriarcat de Moscou et de toutes les Russies, la presse a révélé plusieurs scandales le concernant, qui ont quelque peu terni son image. "On a vu circuler des photos de lui sur un yacht de luxe, une autre avec une montre de 20000 à 25000 euros au poignet qui avait été mal floutée", explique Antoine Nivière, qui indique que "son image n’est pas très positive au sein d’une partie des orthodoxes deRussie".

Pour l’expert, "il donne l’impression d’être un homme du pouvoir, qui aime s’entourer d’un certain confort. Quoique moine, comme le sont tous les évêques orthodoxes, il ne donne pas l’image d’un ascète, d’un homme au mode de vie simple et modeste, à l’inverse du pape François, par exemple."

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, il est un fervent soutien de l’intervention décidée par le président russe. Il a ainsi prononcé plusieurs sermons en ce sens, donnant sa bénédiction aux troupes russes tout en fustigeant les autorités ukrainiennes.

Dès le 27 février, dans une homélie, le chef de l’Église orthodoxe russe avait qualifié de "forces du mal" ceux qui luttent contre l’unité historique des deux pays. Fin septembre ,il assurait dans un sermon que les personnes tuées en remplissant leur "devoir militaire" accomplissaient un "sacrifice qui lave tous les péchés".

"La demande de trêve (pour le Noël orthodoxe, NDLR) permet au patriarche Kirill d’améliorer son image, très ternie depuis le début du conflit, notamment auprès des orthodoxes ukrainiens. C’est également une occasion d’améliorer son image sur la scène internationale, dans les relations œcuméniques avec les autres Églises chrétiennes", explique Antoine Nivière. "Ce geste lui permet aussi de montrer qu’il n’est pas un va-t-en-guerre comme on le décrit depuis plusieurs mois."

La crucifixion de l’Ukraine – Mille ans de guerres de religions en Europe

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Cet essai de Jean-François Colosimo paru chez Plon fin septembre 2022, éclaire sur le temps long la dimension religieuse du conflit ukrainien, à la lumière de l’Histoire. Ne manquez pas la vidéo qui suit pour mieux comprendre cette dimension.

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Guerre en Ukraine : le conflit s’invite dans les églises

REPORTAGE. Alors que les orthodoxes fêtent Noël, les églises ukrainiennes, indépendantes ou proches de Moscou, se livrent un violent combat fratricide.

Romain Gubert

Envoyé spécial du Point à Kiev


Célébration du Noël orthodoxe à la Cathédrale Saint-Vladimir de Kiev .© Lafargue Raphael/ABACA / Lafargue Raphael/ABACA POUR « LE POINT »
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Le Point, 08/01/2023

La nuit est déjà tombée depuis plusieurs heures sur Kiev et la neige balaie les dômes bleus de la cathédrale Saint-Wladimir, au centre de la capitale ukrainienne. Pour respecter le couvre-feu, à 23heures, le moment où il est interdit de circuler dans les rues de la ville, celle-ci s’est remplie depuis la fin de l’après-midi afin de ne pas écourter les célébrations de Noël (chez les orthodoxes, le 7 janvier marque la naissance du Christ).

Pour célébrer cette nuit de Noël, la première depuis le début de la guerre, les femmes âgées qui, d’ordinaire, occupent les lieux en masse ont fait de la place aux étudiants, aux militaires en permission ou aux jeunes couples qui, grâce aux icônes richement décorées qui habillent le moindre espace des murs, racontent la vie des saints à leurs enfants. Ce soir, il y a même un policier, mitraillette en bandoulière, qui contrôle les allées et venues dans l’église. Et personne ne s’en émeut. Le pays est en guerre. Il y a quatre jours, un immeuble de la ville a été éventré par un bombardement=

Noël sous les bombes

Des milliers de bougies scintillent et les petits carnets rapidement remplis par les fidèles où, page après page, sont inscrites les intentions de prières. Beaucoup demandent la paix ou la victoire. D’autres évoquent un prénom, celui d’un combattant de l’armée ukrainienne actuellement sur le front ou d’un proche tué au combat. Il y a encore un an, Pavel Filipov, 45 ans, n’aurait pas eu l’idée de se rendre à la messe de Noël. « Mais depuis le début de la guerre, prier est la seule chose qui m’apaise et calme un peu ma peur », confie-t-il.


Célébration du Noël orthodoxe au Monastère Saint-Michel-au-Dôme-d’Or .
© Lafargue Raphael/ABACA / Lafargue Raphael/ABACA POUR « LE POINT »
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La guerre des églises

Ce soir, c’est l’ancien patriarche de l’Église orthodoxe ukrainienne qui officie. C’est une figure tout aussi politique que religieuse : Philarète est celui qui, dès l’indépendance de l’Ukraine en 1992, a rompu avec le patriarcat de Moscou et s’est violemment affronté à ses anciens frères qui ont préféré conserver unie la communauté orthodoxe en restant sous l’autorité de Kirill, le patriarche de l’Église orthodoxe russe qui appelle à la victoire de la Russie, bénit les soldats russes en toute occasion. Et s’affiche avec Vladimir Poutine dont il soutient la guerre.

La rivalité entre les deux grandes églises orthodoxes ukrainiennes– l’une indépendante (et reconnue par le patriarcat de Constantinople), l’autre reconnaissant l’autorité religieuse de Moscou – n’a pas commencé avec la guerre. Mais dès les années1990 et l’indépendance. C’est un sujet constant de débat entre les fidèles et les prélats, d’autant que les uns célèbrent les offices en langue ukrainienne, et les autres restent fidèles au russe. Mais la guerre et la politique alimentent désormais le schisme entre ces deux églises.

Et le gouvernement ukrainien n’est pas neutre. Dans les conflits patrimoniaux qui opposent les deux églises, il donne systématiquement raison au patriarcat de Kiev. Depuis quelques semaines, les services secrets, le SBU, ont aussi multiplié les perquisitions dans les églises et les monastères dépendant autrefois de Moscou en accusant les prélats d’être une cinquième colonne et de recevoir un appui logistique de la Russie.

Depuis le début du conflit, près de 600 églises autrefois dépendantes du patriarche de Moscou ont basculé vers celui de Kiev. Et quand, ce qui est arrivé à plusieurs reprises ces dernières semaines, le conflit déborde en violence entre les fidèles, souvent divisés, les fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne autocéphale bénéficient de la plus grande mansuétude des autorités. Un décret a même été voté au Parlement pour faire passer progressivement la date de Noël du 7 janvier au 25 décembre. Une façon de rompre avec l’autorité du patriarcat de Moscou. Les responsables de l’Église orthodoxe rattachée à l’autorité de Moscou ont pourtant donné de nombreux gages. Au printemps dernier, ils ont ainsi supprimé toute référence dans les cérémonies à Kirill et à la Russie

Perquisitions

Sur les hauteurs de la ville à la laure des Grottes de Kiev, une gigantesque cité religieuse fondée il y a un peu plus de dix siècles, les fidèles comme les prélats qui y officient sont tendus. Il y a quelques jours, le SBU, les services secrets ukrainiens, a mené plusieurs perquisitions dans cette enceinte qui héberge le primat de l’église ukrainienne rattachée au patriarche Kirill. Les lieux sont symboliques : en 2009, lors d’une de ses visites officielles, à l’époque où l’Ukraine était dirigée par un gouvernement prorusse, Vladimir Poutine s’était rendu dans le monastère pour prier dans ces lieux.

Le 22 décembre dernier, un décret a été pris pour expulser les responsables de cette branche de l’église orthodoxe de ces lieux pour les confier à l’église ukrainienne qui en revendique la propriété depuis plusieurs années. Pour les fidèles qui ont décidé de passer toute la nuit dans une des chapelles du monastère, c’est un déchirement. C’est sans doute la dernière messe en russe à laquelle ils assistent dans les lieux. Ils savent déjà que demain, avec l’appui de la police, leur église sera investie par le patriarcat de Kiev qui, à son tour, fêtera ici la naissance du Christ. Accompagnée par sa mère et sa tante, Anna, 21 ans, trouve ces querelles « inutiles ». « Mon cousin se bat sur le front dans l’armée ukrainienne, ce n’est pas parce que nous célébrons l’office en russe que nous ne sommes pas pour la paix en Ukraine. » Une femme s’approche : « La politique ne devrait rien avoir à faire dans les églises. C’est un lieu spirituel. J’ai toujours prié en russe, mais je suis totalement ukrainienne. Il faut différencier les deux. »

Divorce

Mikhael, 66 ans, un ancien policier chargé de la sécurité des lieux, est plus violent dans ses propos et s’en prend aux États-Unis (« cette guerre serait déjà finie s’ils arrêtaient leurs livraisons d’armes et nous serions en paix »). Tout autant qu’au diable. « Cette guerre, ce n’est pas Poutine le responsable, c’est le diable et les forces de l’ombre qui veulent faire disparaître la chrétienté. En se battant entre eux, les orthodoxes se suicident. » En soutane noire, un religieux s’approche et calme les ardeurs de son fidèle : « Avec cette guerre, nous sommes tous à cran. Le patriarche Kirill aurait dû s’abstenir de soutenir l’intervention. Et, nous, les religieux ukrainiens, nous devrions tous œuvrer pour la paix au lieu de nous écharper entre nous et nous mêler de politique », tempère-t-il. Il a déjà décidé que s’il était chassé définitivement de ce monastère dans quelques jours, il irait construire sa propre église dans le centre de l’Ukraine pour se tenir à l’écart des déchirements fratricides.


Célébration du Noël orthodoxe au monastère des grottes de Kiev qui reconnaît l’autorité du patriarcat de Moscou
. © Lafargue Raphael / ABACA / Lafargue Raphael/ABACA POUR « LE POINT »
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Professeur de théologie au monastère de Saint-Michel au dôme d’or, Petro Zinitch, qui a choisi de rejoindre l’Église orthodoxe ukrainienne et le patriarcat de Kiev il y a deux décennies, ne croit plus à une éventuelle réconciliation. « La guerre avec la Russie a définitivement cassé le dialogue entre les églises. Je ne parle plus à mes amis, ceux qui ont été autrefois au séminaire à Leningrad avec moi et qui reconnaissent encore Kirill comme patriarche qui excite les pires sentiments nationalistes. »

Dans ce monastère du centre de Kiev où il enseigne, les murs extérieurs sont habillés de milliers de petites photos, les portraits des soldats morts au combat en 2022, mais aussi depuis 2014 dans le Donbass, les fidèles déposent des roses pour leur rendre hommage. Et face à l’entrée du couvent, plusieurs carcasses de chars russes éventrées ont été exposées. Petro Zinitch passe devant chaque matin. « Quand on est en guerre, le relativisme et les discussions théologiques n’ont plus de sens. Il faut choisir son camp. Et oui, moi aussi, un homme d’Église, je suis en guerre. »

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Les Slaves et l’alphabet cyrillique

Où l’on retrouve Julia Kristeva, épouse de Philippe Sollers venue de sa Bulgarie natale de l’époque post soviétique, imprégnée de culture slave et orthodoxe - son père était un orthodoxe pratiquant La Bulgarie, un pays qui a créé l’alphabet cyrillique.

Mon alphabet ou comment je suis une lettre par Julia Kristeva

Aujourd’hui, 24 mai, c’est la Fête de l’écriture, à Sofia. Ma première Fête de l’Alphabet. J’ai six, sept ans peut-être ? Je sais en tout cas déjà lire et écrire, cela me plaît et je progresse vite. Les Bulgares sont le seul peuple au monde à célébrer un jour pareil : celui des frères Cyrille et Méthode, créateurs de l’alphabet slave. Derrière l’immense effigie de ces deux moines, le pays défile sur les grands boulevards : les écoliers, les professeurs en tout genre - de la maternelle aux académies des sciences-, les écrivains, les artistes, les amateurs de littérature, les parents... Tout le monde arbore sur son plastron une grande lettre cyrillique.

Les bras chargés de roses et de pivoines, enivrée par leur beauté épanouie et leur fragrance qui trouble ma vue jusqu’à brouiller mes propres contours, je suis moi aussi une lettre.

La suite ICI

ALPHABET CYRILLIQUE

L’alphabet cyrillique est un alphabet permettant l’écriture de nombreuses langues d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, principalement dans l’ex-URSS. Il est créé vers la fin du IXe siècle dans l’Empire bulgare, dans l’actuelle Bulgarie ou dans l’actuelle Macédoine du Nord1, par les frères Cyrille et Method et leurs disciples.
Depuis l’entrée de la Bulgarie dans l’Union européenne le 1er janvier 2007, le cyrillique en est devenu le troisième alphabet officiel après le latin et le grec.
L’alphabet cyrillique est principalement utilisé pour écrire plusieurs langues slaves, plus spécifiquement, les langues des peuples slaves orthodoxes,
Les slaves catholiques (Polonais, Tchèques, Slovaques, Slovènes, Croates, etc.) quant à eux ont adopté l’alphabet latin)

VOIR AUSSI
Julia Kristeva : La Bulgarie, l’Europe post-totalitaire et moi

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La messe et trêve de Noël de Poutine par LCI

Pourquoi Poutine veut donner une dimension religieuse, voire sacrée à l’offensive en Ukraine ? L’image du président russe assistant seul à la messe de Noël russe – le 7 janvier 2023 -, participe à cette communication

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Nous vous laissons découvrir le commentaire dans la vidéo.
On aimerait que Sollers tienne encore chronique dans les journaux pour nous livrer son propre commentaire sur la messe de Noël de Poutine.
En un autre temps, la dimension religieuse dans la guerre froide qui a opposé l’URSS à l’Occident, et s’est cristallisée en Pologne, notamment, n’a pas échappé à sa plume scrutatrice de la société de son temps :

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Dans son livre Le Secret, Philippe Sollers évoque la tentative d’assassinat du pape Jean-Paul II

Le Secret – Philippe Sollers lorsque Ali Agca, membre de l’organisation nationaliste turque des Loups gris, tente de tuer le pape Jean-Paul II, sur la place Saint-Pierre au Vatican. Le pape est touché plusieurs fois et perd une grande partie de son sang avant d’être hospitalisé.

« Tueur turc, KGB via les Bulgares, opacité de cette tentative d’assassinat inouïe, signe des temps majeur. »

Philippe Sollers, Un vrai roman — Mémoires, 2007

Deux ans plus tard, ie 27 décembre 1983, le souverain pontife se rend à la prison de Rebibbia, située à 15 kilomètres du Vatican, à l’est de Rome, pour rencontrer celui qui a tenté de l’assassiner, le Turc Mehmet Ali Agça, âgé de 23 ans au moment des faits. Pendant près de 20 minutes, les deux hommes se parlent en tête-à-tête, sous l’œil des caméras. Ce qu’ils se sont dit, personne ne le saura jamais : « cela restera un secret entre lui et moi », avait déclaré Jean Paul II.

En 1984, c’est l’assassinat du prêtre polonais Jerzy Popieluszko par trois agents des services secrets du bloc soviétique qui retient son attention, Le père Popieluszko aumônier du syndicat Solidarnosc (Solidarité) de Lech Walesa (en lutte contre le pouvoir politique d’obédience soviétique) et qui plus tard deviendra président de son pays. Ce prêtre polonais arrêté et ce soviétique assassiné en 1984, par trois agents des services secrets qui, après l’avoir roué de coups, le jetèrent dans les eaux gelées de la Vistule. Grand retentissement médiatique à l’époque.


«  Un assassinat qui m’a beaucoup intéressé et qui a été le déclic du Coeur absolu »

déclarait Philippe Sollers dans l’émission Le bon plaisir de Philippe Sollers (France Culture), un livre « qui pourtant a l’air de traiter de cavalcade sexuelle... » ajoutait t-il.

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L’assassinat par la police politique dans le contexte de l’époque (1984)

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Le 27 octobre 1984 était aux Polonais la nouvelle qu’ils redoutaient : le Père Jerzy Popieluszko trente-sept ans, avait bien été assassiné par ses ravisseurs, des officiers des services de sécurité. Son corps torturé, au point de rendre l’identification pratiquement impossible, devait être repêché quelques jours plus tard dans le réservoir d’eau de Torun, où ses meurtriers l’avaient jeté.

L’enlèvement du Père Popieluszko, le 19 octobre, avait provoqué immédiatement une émotion et une inquiétude très vives en Pologne, où il était connu de tous comme l’un des défenseurs les plus ardents de Solidarnosc (Solidarité) [le syndicat des chantiers naval de Gdansk qui par ses grèves s’attaquait au pouvoir politique, avec à sa tête Lech Valesa, syndicaliste issu des mouvements de jeunesse catholiques et soutenu par le pape polonais Jean-Paul II qui avait initié son pontificat par unz harangue restée célèbre, dans sa simplicité : « N’ayez pas peur » ? Ses " messes pour la patrie " attiraient à l’église Saint-Stanislas, à Varsovie, chaque dernier dimanche du mois, des foules de plusieurs milliers de fidèles qui se massaient jusque dans le jardin public bordant le parvis. C’était aussi dans sa paroisse que s’étaient spontanément retrouvés pour une " messe des amnistiés " la plupart des prisonniers politiques, à commencer par les chef de file de Solidarnosc — même les moins pratiquants — libérés par la première amnistie de juillet 1984.

Jeune, souriant, n’hésitant pas à tenir tête à l’épiscopat qui lui demandait de modérer ses prises de position, le Père Popieluszko avait acquis une immense popularité dans le pays, au moment où, après l’état de guerre, il ne restait guère que les églises aux Polonais pour venir exprimer leur opposition. Ses obsèques, en présence de Lech Walesa, du cardinal Glemp et de treize évêques, rassemblèrent des centaines de milliers de personnes. Sa tombe, dans l’enceinte de l’église Saint-Stanislas, reste un lieu de pèlerinage obligé.

D’après Le Monde du 24 janvier 1989

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Poutine : une guerre sainte menée en Ukraine ?, par LCI

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[1Après avoir signé, le 2 mai 1935, un pacte d’assistance mutuelle avec l’URSS, le ministre français des Affaires étrangères Pierre Laval, se rend à Moscou. Il espère sceller avec l’URSS une alliance plus vaste qui engloberait aussi le Royaume-Uni, l’Italie et le Vatican, c’est-à-dire l’Église, dont l’influence, au moins morale, est alors très grande. Mais depuis des années, le régime soviétique réprime impitoyablement les catholiques, notamment en Ukraine.

Laval suggère alors à Staline de cesser ces persécutions afin de se réconcilier avec le pape Pie XI. La réponse de Staline, cinglante et ironique, ne lui laissera aucun espoir : "Le pape, combien de divisions ?". Staline savait parfaitement que, pour toute "armée", le Vatican ne disposait que d’une centaine de gardes suisses armés de hallebardes…

Cette réponse de Staline traduisait clairement sa conception de la politique et de la diplomatie : un rapport de force brutal et sans états d’âme. Et le rapport de force n’était clairement pas en faveur du Vatican…

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1 Messages

  • Viktor Kirtov | 9 août 2023 - 10:46 1

    Jusqu’au 6 novembre, le musée du Louvre présente exceptionnellement cinq chefs-d’œuvre de l’art sacré byzantin. Ces précieuses icônes ont été évacuées dans le plus grand des secrets du Musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko de Kyiv pour les protéger le temps de la Guerre en Ukraine.

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    Saint Serge et saint Bacchus (détail), VIe-VIIe siècles , provient du monastère Sainte-Catherine du mont Sinaï (Égypte), peinture à l’encaustique sur panneau de bois, Kyiv, musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko © musée Khanenko
    ZOOM : cliquer l’image
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    Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, les musées s’entraident pour protéger leurs chefs-d’œuvre des pillages et bombardements russes. Depuis décembre dernier, le Louvre collabore avec le Musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko de Kyiv pour transférer dans le plus grand des secrets 16 œuvres emblématiques des collections nationales ukrainiennes. Ces précieuses pièces ont quitté l’institution le 10mai pour arriver au Louvre le 15mai, en passant par la Pologne et l’Allemagne sous escorte militaire. Depuis mercredi, et jusqu’au 6novembre, cinq d’entre elles sont présentées dans l’aile Denon dans le cadre de l’exposition « Aux origines de l’image sacrée ».

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    Une opération inédite par sa nature et son ampleur

    Bien que les œuvres du musée aient été évacuées du musée au début du conflit, leur sécurité n’était pas assurée. La nécessité de les faire sortir d’Urkraine s’est même imposée après qu’un tir de missile soit tombé à 40m des murs du musée en endommageant le bâtiment historique et ses décors intérieurs en octobre2022. « Le musée du Louvre entend contribuer à la sauvegarde et à la lutte contre le trafic illicite des biens culturels ukrainiens », explique l’institution dans un communiqué. Conçue et financée avec l’Alliance internationale pour la protection dupatrimoine dans les zones de conflit (ALIPH), l’opération est inédite par sa nature et son ampleur. D’après « Le Monde », elle aurait coûté 251000 euros.

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    Saint Jean-Baptiste, VIe siècle, provient du monastère Sainte-Catherine du mont Sinaï (Égypte) , peinture à l’encaustique sur panneau de bois, Kyiv, musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko © musée Khanenko
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    Des icônes parmi les plus rares et les plus anciennes

    Les chefs-d’œuvre exposés et les onze autres (peintures sur bois, icônes et peintures primitives italiennes) à l’abri dans les réserves du Louvre feront l’objet d’analyse. Un comité international accompagnera cette étude au centre de conservation du Louvre à Liévin (Pas-de-Calais). Avant de découvrir les résultats de ces recherches, le public peut d’ores et déjà visiter « Aux origines de l’image sacrée. Icônes du musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko de Kyiv » qui montre quatre icônes peintes à l’encaustique (peinture à la cire d’abeille notamment utilisée pour réaliser les portraits dits du Fayoum) sur bois des VIe et VIIe siècles provenant du monastère de Sainte-Catherine du Sinaï et une icône constantinopolitaine minutieusement réalisée en micromosaïque de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècles et ornée d’un exceptionnel encadrement d’orfèvrerie.

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    Icône en micromosaïque représentant saint Nicolas Empire byzantin, fin du XIIIe ou début du XIVe siècle , micromosaïque, argent doré, provient de la cathédrale de Vic (Catalogne, Espagne) Kyiv, musée national des arts Bohdan et Varvara Khanenko © musée Khanenko
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    Les icônes du mont Sinaï comptent parmi les plus rares et les plus anciens exemplaires d’icônes qui sont parvenus jusqu’à nous et témoignent de la première phase de la peinture d’icônes. Elles s’inscrivent à la fois dans la tradition iconographique de la période romaine (basée sur l’observation naturaliste) et celle de l’art byzantin (qui tend vers l’abstraction).

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    Une opération qui fait écho au département des Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient

    Cette exposition met en lumière un aperçu de la richesse des collections du Musée Bohdan et Vavara Khanenko (qui conserve environ 25000 œuvres antiques, byzantines, européennes et asiatiques) et « l’héritage antique dans lequel la civilisation byzantine trouve ses fondements et le rapport à l’image qui caractérise l’expression artistique des Chrétiens en Orient », décrit le musée. De plus, elle préfigure les enjeux du département des Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient, qui ouvrira en 2027 au sein du Louvre. Outre la preuve du soutien de la France envers l’Ukraine pour la préservation du patrimoine, cette collaboration internationale trouve ainsi tout son sens.

    Crédit : Agathe Hakoun, Connaissance des Arts, 16.06.2023.

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