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L’actualité des Indégivrables de Xavier Gorce : Le Robert militant

Oh « iel », Oh yeah !

D 20 novembre 2021     A par Viktor Kirtov - C 3 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


La culture woke et le pronom personnel non genré « iel » intègrent le dictionnaire Cette nouveauté est apparue dans la version numérique du Robert en octobre. Elle pourrait intégrer l’édition papier de 2022.

Dans sa série des Indégivrables, Xavier Gorce résume la situation d’un trait et d’une légende bien sentis :

Avant propos

LES INDEGIVRABLES

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Oh iel !
Va-t-on bientôt le chanter
Comme le « Oh Yeah » des années yéyé ?
Va-t-on en faire son miel ?

A moins que le ciel ne tombe
Sur la tête des irréductibles Gaulois
Qui en mal d’identité
Vont la chercher dans la culture woke, yankee
Dans l’écriture dite « inclusive » par ses militants
Et « exclusive » par les autres.

Et voilà que Le Robert de feu Alain Rey
Qui avait déclaré la guerre à l’écriture inclusive
Se voit renié par ses successeurs militants

Oh iel
Qui rime avec fiel
Celui des militants-militantes
Qui jurent de ses vertus apaisantes
Malgré son goût amer
Qui pour eux a goût de miel
Dans les Temps Nouveaux.
Du jardin d’Eden « non genré »

Adieu Eve et Adam
Bienvenue au jardin d’Eden
Dégenré, multigenré…
Plus de querelle sur le sexe des anges.
Bienvenue dans le meilleur des mondes
Le monde des « Iels »

Iel et Iel tombent en amour
(Au jardin des Caribous)
Comment vont-ils appeler leur enfant ?
Iel puissance 2
Selon la nouvelle équation d’Einstein
(E pour enfant)

Oh Iel !
Oh grand Ciel !
Fais tonner tes canons
Pour ramener le peuple gaulois à la raison.

V.K.

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Un tournant sociétal ?

A Sciences Po

Notons que depuis 2021, terminé les épreuves écrites d’admission à Sciences Po. Ne pas attendre donc que nos élites de demain soient des grands défenseurs de la langue française. Place à un examen sur dossier, puis à un oral. Objectif : démocratiser davantage l’accès à l’institution. Là encore, sous couvert d’ouvrir l’institution à des minorités, la maîtrise de la langue française n’est plus un critère de recrutement.
Plus ICI : Sciences-Po : nouvelles épreuves, premiers couacs (lejdd.fr).

À Sciences Po Paris encore, des points bonus accordés pour l’utilisation de l’écriture inclusive

Sciences Po toujours en pointe dans les initiatives sociétales -

Cf.. www.msn.com/fr

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Ces partis politiques qui utilisent déjà l’écriture inclusive

Une majorité des mouvements de gauche l’ont désormais adoptée dans le but affirmé de lutter contre les inégalités liées au genre.

Dans les communiqués de presse et sur le site internet de La France insoumise, cela fait déjà plusieurs années que l’écriture inclusive est devenue la norme. La règle même.« Nous nous sommes fixés comme mot d’ordre de l’employer partout, peu importe le support », se félicite Sarah Legrain, oratrice nationale et cadre LFI. L’objectif est clair pour le le mouvement de Jean-Luc-Mélenchon :« Nous voulons visibiliser les femmes en nous adressant à elles directement. Nous le faisons soit en employant le masculin et le féminin, soit en utilisant des mots épicènes, soit en nous servant du fameux point médian », explique Sarah Legrain.

La France insoumise n’est pas le seul parti politique à avoir fait ce choix. Une majorité des mouvements de gauche ont désormais adopté cette graphie. Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste français, Génération.s et parfois même le Parti socialiste s’y sont également mis. […]

Crédit : lefigaro.fr
Wally Bordas, le 23/02/2021

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L’initiative du Robert n’est donc pas un fait isolé, et au-delà de notre billet d’humeur, en introduction, par trop lapidaire, on peut consulter l’article ci-dessous plus argumenté :

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Le « pronom iel », nouveau combat des militants de l’écriture inclusive

Par Alice Develey, Maguelonne de Gestas et Marie-Liévine Michalik
18/11/2021


« Si son usage est encore relativement faible(…), il est en forte croissance depuis quelques mois », se justifient les Éditions Le Robert pour expliquer l’introduction du pronom « iel » dans la version numérique de son dictionnaire. Adrien Fillon/Adrien Fillon / Hans Lucas via R
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ENQUÊTE - L’entrée dans le Robert en ligne d’un mot forgé par les militants du genre neutre dans la langue française suscite un tollé. Quelle est la vocation d’un dictionnaire : doit-il consacrer l’usage d’un mot ou céder à des pressions idéologiques ?

C’est un mot de trois lettres, comme il en existe des milliers dans les dictionnaires. En octobre dernier, le pronom personnel « iel », contraction de « il » et « elle », a été intégré par le Robert dans son dictionnaire numérique. La définition de ce nouveau venu : « Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. »

À lire aussi Yves-Charles Zarka : « Écriture inclusive : une tyrannie imposée à la langue française »

Son entrée discrète ne l’a pas empêché de faire grand bruit depuis quelques jours.

« L’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française », a déclaré le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, contredit par Élisabeth Moreno, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances : « C’est un progrès pour les personnes qui ont envie de se reconnaître dans ce pronom. » Même la première dame, Brigitte Macron, a ajouté son grain de sel au débat, jugeant que deux pronoms, il et elle, étaient suffisants.

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Période probatoire

Comment expliquer que ce « iel », dont la définition et surtout l’usage étaient à ce jour réservés aux promoteurs de l’écriture inclusive, soit entré dans la version web d’un dictionnaire de référence ?

« On a constaté que “iel” prenait de l’ampleur, et nous l’avons intégré », expliquait il y a quelques jours au Figaro Marie-Hélène Drivaud, lexicographe au Robert… « Si son usage est encore relativement faible(…), renchérit dans un communiqué Charles Bimbenet, directeur général des Éditions LeRobert, il est en forte croissance depuis quelques mois. » Le même communiqué convient que son sens n’est pas « transparent » et précise que sa définition est précédée de la mention « rare ». Observons qu’un mot est dit rare lorsqu’il est ancien, et non lorsqu’il est apparu depuis peu.

Selon le Robert, « iel » est soumis pour l’heure à une période probatoire. De quelle durée ?

Pour intégrer un dictionnaire, les mots doivent en effet passer un examen, nous explique le linguiste Bernard Cerquiglini : « Pendant une année, les lexicographes notent les mots ou les sens nouveaux, mais la nouveauté ne suffit pas. Il faut vérifier que le terme est dans la langue d’usage. Ça signifie qu’on l’entend, qu’on le lit, en dehors de cercles étroits, qu’il a un aspect “transgénérationnel” et qu’il est bien formé, fiable. Le mot doit cocher toutes les cases. Ce n’est absolument pas le cas de “iel”. Il s’agit là d’une démarche militante. »

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Elisabeth Moreno ne trouve pas « choquant » qu’on puisse utiliser le pronom neutre « iel »

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Nouvelle politique

Le Robert a toujours été attentif à l’évolution de la langue. Alain Rey disait que son dictionnaire était « un observatoire, et non un conservatoire ». Depuis sa mort, une dérive est apparue. « Le Robert a pris le parti de démasculiniser les définitions : ne plus employer le mot “homme” et le remplacer par “humain” », explique une source dans l’entourage du Robert. Ainsi, au mot « cheveu », on ne lit plus « poil sur le crâne d’un homme » mais « sur le crâne humain ».

À lire aussi Alice Ferney : « L’écriture inclusive ne voit dans la langue qu’une arme de guerre »

Des changements qui traduisent une nouvelle politique, dans la lignée de l’écriture inclusive, pourtant décriée par feu Alain Rey. « Il y a un an, l’équipe éditoriale a suggéré à certains auteurs d’utiliser des doublets, c’est-à-dire la répétition de mots dans les deux genres : “françaises, français”. Plus le temps passe, plus il y a de pression », s’inquiète notre source.

Le « iel », c’est une étape supplémentaire qui va au-delà de l’écriture inclusive. Jusqu’ici, cette dernière ambitionnait de créer une sorte d’équilibre entre masculin et féminin. Or, désormais, elle crée carrément un nouveau genre : le neutre.

« “Iel” n’est pas exactement un neutre comme dans “il pleut” ou “ça tombe”, mais un mixte hasardeux de masculin et de féminin », s’insurge l’académicienne Danièle Sallenave. « Alain Rey aurait éclaté de rire ! Il ne se laissait pas attraper par l’écume de la mode », ajoute Bernard Cerquiglini.

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Langage minoritaire

En accueillant ce mot, le Robert honore un langage minoritaire. Le pronom « iel » serait né dans les années 2010 et aurait d’abord été proposé sous la forme « ille(s) » par le philosophe Thierry Hoquet dans la revue Cybord Philosophie. D’autres formes existent telles que « al, ol, olle, ul, ulle, ael, aël, ille, i, im… », mais « iel » a une longueur d’avance. Prisé par l’association LGBTQI+, il appartient à la grammaire inclusive, qui se targue de vouloir désigner les personnes sans faire de distinction de genre. Il n’a jamais dépassé le stade des études idéologiquement orientées et des tracts. D’habitude, c’est l’usage d’un mot qui entraîne son entrée au dictionnaire ; là, c’est l’inverse.

À lire aussi Après la critique de Jean-Michel Blanquer, Le Robert défend l’ajout du mot « iel » dans son dictionnaire

Les promoteurs se défendent en arguant du fait que « iel » comblerait un vide grammatical. Faux, répond Cerquiglini : « Le masculin joue le rôle de générique, c’est ainsi. Cela fonctionne de cette manière depuis le latin vulgaire. » « Le pronom “iel” est inutile et discourtois, renchérit Jean Pruvost. C’est une aberration. D’ailleurs, en fait d’égalité, dans “iel”, le masculin reste toujours devant le féminin puisqu’il est placé devant “elle” ». C’est aussi le cas dans l’écriture inclusive lorsqu’on écrit « instituteur.ice » ou encore « auteur.ice ».

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« Calqué sur le modèle anglo-saxon »

Comment faut-il l’accorder ? Même le Robert n’est pas très au clair sur ce point ; il propose aussi dans son dictionnaire en ligne la forme « ielle ». Que faudrait-il alors écrire dans une phrase aussi simple que « il est beau » ? « Iel est beau.elle » ? Galimatias.

À telle enseigne que l’académicienne Danièle Sallenave s’inquiète de son impossible apprentissage : « Je suis extrêmement réservée, pour ne pas dire hostile, quand je rencontre des intrusions aussi brutales dans la langue que ce pronom “iel”. Ce n’est pas un service à rendre à ceux qui apprennent la langue, comme les enfants et les étrangers. »

À lire aussi Écriture inclusive : le niveau en orthographe des élèves est déjà bien bas

Selon Bernard Cerquiglini, il s’agit d’un anglicisme : « L’usage de ce pronom à vocation neutre est calqué sur le modèle anglo-saxon, qui utilise depuis quelque temps le mot “they” au lieu de “he” ou “she”, pour ne pas faire de distinction de genre. »

En prenant comme modèle le neutre anglophone, nous acceptons un mot, mais aussi une pensée : celle des universités américaines où, par exemple, les professeurs sont tenus d’accompagner leur signature de la mention de leur « genre » : he/him, she/her, they/them (utilisé pour le neutre singulier). Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis, s’en est fait le porte-parole sur son compte Twitter.

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Combat militant

On est là en présence d’un nouvel avatar de la culture woke. Celle-ci s’attaque à la structure de la langue française qu’elle ne juge pas assez inclusive. « Iel » en est sa parfaite représentation. « Il y a une obsession linguistique chez les woke, constate Brice Couturier, auteur d’OK Millenials !, aux Éditions de l’Observatoire. Ils sont persuadés que les rapports de domination sont inscrits dans la langue et que c’est en réformant le vocabulaire que l’on va en venir à bout. »

Pour sa défense, Marie-Hélène Drivaud explique que le Robert a intégré ce pronom au même titre que les nouveaux mots « antivax » et « passe sanitaire ». Nés de la récente crise sanitaire, ces termes sont employés communément et abondamment par tout le monde. Une épidémie est passée par là. On cherche encore l’emploi de « iel » dans un magasin, un bar, une cour de récréation. En vérité, ce pronom, s’accordent à dire plusieurs linguistes, est un combat militant. Ses défenseurs prennent les réseaux sociaux pour un reflet représentatif de la réalité. Ce que confirme Laure Gardelle, professeur de linguistique anglaise à l’université Grenoble Alpes : « Cela ne concerne qu’une minorité appartenant à une petite communauté. »

Ce coup de force instaure une coupure radicale avec la littérature

L’académicienne Danièle Sallenave

« Toutes les langues évoluent, des mots apparaissent et disparaissent. Mais, ici, c’est autre chose, avec ce “iel”, relève Danièle Sallenave. Ce coup de force instaure une coupure radicale avec la littérature. Il entérine aussi l’idée fausse que nous sommes maîtres de la langue. Or, dans la langue, l’usage est le seul juge. C’est lui qui la fait évoluer. »

Ce respect de la langue n’est pas unanimement partagé. La Finlande, fière de son pronom neutre hän, a d’ailleurs lancé en 2020 une campagne d’affichage de nombreuses capitales du monde (à Paris, dans le métro) avec pour objectif explicite de « promouvoir le débat sur l’égalité et l’inclusivité ».

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Version papier ?

« La langue française nous permet, si on le veut, d’avoir suffisamment de nuances, tranche Jean Pruvost. Simone de Beauvoir n’a pas eu besoin de détruire la grammaire pour exprimer ses idées. Prendre en otage le système d’une langue est dangereux. L’encourager est inconscient. »

« De plus en plus de personnes confondent recherche scientifique et militantisme », déplore-t-on dans l’entourage du Robert. Ce qu’on relève dans des ouvrages publiés dans sa récente collection « Temps de parole », où il est par exemple écrit dans le plus pur style woke : « Le genre doit être conçu de manière non binaire, car il ne contient pas que deux catégories - les femmes et les hommes - clairement distinctes. »

À lire aussi : Écriture inclusive : « Offense à la langue »

Une question taraude les utilisateurs des dictionnaires : le « iel », introduit subrepticement dans le Robert en ligne aura-t-il les honneurs de la prochaine version papier ? Certains le sous-entendent déjà. En dépit de ses dénégations (Charles Bimbenet explique ainsi qu’une intégration, quel que soit le mot, ne vaut ni « assentiment » ni « adhésion »), cette décision du Robert vaudrait consécration définitive et ne manquerait pas de relancer le débat.

Crédit : lefigaro.fr

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