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Jean-Paul Dubois, le dernier Prix Goncourt de Bernard Pivot

Pivot sur Pileface : bons crus et autres

D 4 décembre 2019     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Bernard Pivot quitte l’Académie Goncourt. © Eric FEFERBERG / AFP
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Bernard Pivot a décidé de quitter la présidence de la prestigieuse Académie Goncourt, à l’âge de 84 ans.

Bernard Pivot, qui a marqué les belles heures de la télévision française avec "Apostrophes", quitte l’Académie Goncourt, dont il était membre depuis quinze ans et président depuis cinq ans, a annoncé mardi sur Twitter l’assemblée du prix littéraire."Pour retrouver un libre et plein usage de son temps, à 84 ans Bernard Pivot a décidé de se retirer de l’Académie Goncourt à partir du 31 décembre. Il en était membre depuis 15 ans, le président depuis 5 ans. Il en devient membre d’honneur", a annoncé l’Académie sur Twitter. "Il en devient membre d’honneur", quelques semaines après avoir récompensé le romancier Jean-Paul Dubois pour "Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon" (L’Olivier).

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Son départ fêté chez Drouant

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Repas de départ chez Drouant (tradition oblige)
ZOOM : cliquer l’image
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Sur Twitter, l’Académie Goncourt a mis en ligne une photo des académiciens fêtant le départ de leur président, qui leur avait fait part cet été de son souhait de se retirer. Les festivités se sont déroulées chez Drouant, le restaurant dans le centre de Paris où est chaque année annoncé le lauréat du plus prestigieux prix littéraire du monde francophone. "Lettre d’Ed(mond) de Goncourt, grands crus, tableau : littérature et oenologie pour lui dire merci !", ont tweeté les académiciens.Sur la photo, figuraient notamment Françoise Chandernagor, Tahar Ben Jelloun, Virginie Despentes, Pierre Assouline et Patrick Rambaud.

Journaliste et animateur d’"Apostrophes", l’émission littéraire la plus célèbre de la télévision française, Bernard Pivot est entré à l’Académie Goncourt en octobre 2004, succédant à André Stil. Il a été le premier non-écrivain à rejoindre la prestigieuse institution, dont il est devenu président en janvier 2014, à la suite d’Edmonde Charles-Roux.Ses années comme président du jury Goncourt ont été marquées par la consécration de jeunes écrivains comme Leïla Slimani, avec "Chanson douce" (Gallimard), adapté depuis sur grand écran, et Nicolas Mathieu, récompensé en 2018 pour "Leurs enfants après eux" (Actes Sud), roman sur la fracture sociale.

Par Julien Ricotta
Europe 1

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Entretien téléphonique avec Le Monde

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Joint par Le Monde, Bernard Pivot a précisé les circonstances de son départ :
« Je ne pars pas à l’improviste, c’est une décision mûrement réfléchie, j’avais d’ailleurs averti mes camarades du Goncourt dès le mois de juin, je leur avais dit que je m’éloignerais en décembre. J’ai toujours fait comme ça dans ma vie, je pars quand je pense que c’est le moment. Je n’ai aucun regret, aucune amertume, bien au contraire, j’ai passé quinze belles années au Goncourt, quinze années comme membre du jury et cinq années comme président. Quand Edmonde Charles-Roux m’a fait entrer au jury, en 2005, c’était d’autant plus inespéré que je n’étais pas écrivain mais journaliste, et c’était la première fois qu’un journaliste intégrait le Goncourt. Aujourd’hui, la raison de ma décision est simple. Je suis dans ma quatre-vingt-cinquième année, il ne me reste plus beaucoup d’étés devant moi, et je préfère les passer avec ma famille et mes amis. C’est un peu de l’égoïsme tardif. Mais peut-être, à un certain moment, l’égoïsme tardif devient-il une bonne gestion de vie ? »

Bernard Pivot fait partie de ceux qui se sont battus pour une plus grande transparence dans le « jeu » du prix littéraire, permettant ainsi la mise en place de nouvelles règles, comme la fin du vote à distance, l’instauration de sanctions en cas d’absences répétées ou encore l’impossibilité d’être juré et d’occuper un poste au sein d’une maison d’éditions. Le journaliste a par ailleurs œuvré au sein de l’académie à la défense la langue française.

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Son dernier Goncourt avec Jean Paul Dubois

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_ Jean-Paul Dubois en juillet 2016, à Paris. PHILIPPE GROLLIER/PASCO
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Jean-Paul Dubois, lauréat du prix Goncourt 2019 pour "Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon" (L’Olivier) .

"Tout arrive ! C’est adorable...", a déclaré Jean-Paul Dubois devant la presse après l’annonce faite par Didier Decoin, secrétaire de l’académie Goncourt. "Je ne suis pas fait pour ce genre de choses, ce n’est pas mon univers. C’est assez irréel", a-t-il ajouté. "Si les romans de Jean-Paul Dubois étaient traduits de l’anglais, il aurait en France un statut comparable à ceux de John Irving ou de William Boyd", dit de lui Bernard Pivot, président de l’académie.

Jean-Paul Dubois : "J’ai commencé par tâtonner, pour trouver ensuite un chemin où je n’ai pas trop peur" (Entretien avec Léa Salamé le 5 novembre. Son don d’empathie permet à son invité de nous livrer une part de lui-même, ce qui est au coeur de sa vie. Ecoutez cet entretien, il fait du bien.)

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Jean-Paul Dubois "déchire le cœur et console en même temps"

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Comme toujours Jean-Paul Dubois décrit des vies qui se déploient sous plusieurs latitudes, du Danemark à Toulouse en passant par le Canada. Une fois encore son héros s’appelle Paul, Paul Hansen. C’est la voix, le double de Dubois, une voix qui traverse tous ses romans, comme un archétype.

Né à Toulouse, d’un père pasteur danois et d’une mère gauchiste, Paul Hansen a fait sa vie au Canada où il est gardien et homme à tout faire d’une résidence pour retraités. Désormais Hansen est en prison et c’est dans l’étroitesse de sa cellule qu’il se remémore sa vie au nord du Danemark, où il a côtoyé les pêcheurs de plies. Une autre vie que celle qu’il a connue ensuite au Canada. Là, Dubois nous mène aux portes d’un enfer méconnu, les mines d’amiante, poison mortel pour les humains et la nature.

Réécoutez Jean-Paul Dubois, reçu par Kathleen Evin sur France Inter.

C’est peut -être l’un des plus beaux livres de Jean-Paul Dubois, il déchire le cœur et console en même temps

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Un écrivain à l’accent toulousain, passionné par l’Amérique

Jean-Paul Dubois vit à Toulouse. Ancien journaliste, pour Sud-Ouest et le Nouvel Observateur, il est l’auteur d’une quinzaine de romans, dont bon nombre se situent aux États-Unis. Il a publié notamment, aux Éditions de l’Olivier, L’Amérique m’inquiète (1996) et Jusque-là tout allait bien en Amérique (2002). Il avait le reçu le prix Femina et prix du roman FNAC en 2004 pour Une vie française, le prix Vialatte en 2012 pour le Cas Sneijder

En 2017, il était en lice pour le prix du Live Inter, avec La Succession. Il préfère de loin écrire des livres plutôt que d’être dans la lumière du landernau littéraire. Cet homme discret a composé au fil du temps une oeuvre où se mêlent humour noir et mélancolie, avec des personnages plutôt doux et bienveillants. Son dernier roman est le reflet d’un monde finissant, implosant sous l’effet de sa complexité.
Crédit : France Inter

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