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Françoise Sagan, l’élégance de vivre

D 3 février 2017     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

"Les gens vous croient futile et vous êtes tranquille", écrivait Françoise Sagan (1935-2004).

"Les gens vous croient futile et vous êtes tranquille", écrivait-elle. Devenue célèbre à 18 ans, en 1954, avec un roman qui fit grand bruit, Bonjour tristesse, Françoise Sagan défraie la chronique, avec sa joyeuse bande d’amis, son goût du luxe, des boîtes des nuit et de la vitesse. Digne égérie d’une génération "forcenée pour le bonheur", elle récolte en retour une image d’écrivain frivole, lancée à toute à allure dans la vie et la littérature. Une légende à la fois encombrante et bien commode pour s’abriter des indiscrets. Avec la complicité de Denis Westhoff, le fils de la romancière, la réalisatrice Marie Brunet-Debaines détricote la part de la réalité et du mythe et retrace la vie tumultueuse de la romancière dans ce beau portrait semé d’archives et d’extraits de ses livres.

Saine ironie

Vive et élégante, avec son inimitable débit à la mitraillette, Sagan s’y livre par bribes, se dissimulant volontiers en faisant de l’esprit, mais épinglant aussi ses revers avec une saine ironie. À rebours des conventions dans ses romans, souvent à la une des journaux pour ses frasques, Sagan a en revanche tenu jalousement cachée une part de son intimité : ses amours féminines, notamment sa longue liaison avec la styliste Peggy Roche, qui la protégea de ses démons. Au fil des images émerge une personnalité dispendieuse et généreuse, rétive au mariage mais dotée d’un grand sens de l’amitié et de la famille, aussi à l’aise dans la littérature que perdue au quotidien et animée d’un formidable instinct de survie, en dépit de ses excès. Sagan frôlera la mort plusieurs fois, notamment lors d’un accident de voiture en 1957, qui la plongera dans le coma et dont les suites la laisseront à jamais dépendante à la morphine. Le documentaire montre aussi la place centrale qu’occupait la littérature dans sa vie à travers le théâtre qui l’amusait beaucoup, et, bien sûr, ses essais et romans. Se perdant volontiers dans une vie d’oisiveté et d’amusement, Françoise Sagan se raccrochait au monde tangible grâce à l’écriture : "De temps en temps, j’ai besoin de me battre, de me colleter avec quelque chose de réel. Et la réalité ça devient la fiction, la difficulté d’écrire."

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Le Monde du 29 janvier 2017.
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