Sur et autour de Sollers
vous etes ici : Accueil » NOTES » Casanova : l’amour à Venise - Secrets d’histoire par : PileFace.com
  • > NOTES

Casanova : l’amour à Venise - Secrets d’histoire

D 24 octobre 2015     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Giacomo Casanova a connu plus d’une centaine de femmes dans sa vie et ses aventures libertines sont restées célèbres. Mais derrière cette image de bourreau des coeurs, Stéphane Bern et « Secrets d’histoire » font découvrir un homme aux multiples talents et au destin exceptionnel.
Né à Venise en 1725 de parents modestes comédiens, enfant chétif et maladif, Casanova est devenu le plus flamboyant des aventuriers du siècle des Lumières. Evadé de la prison de Venise, inventeur de la loterie à Paris, duelliste à Varsovie, mais aussi abbé, espion, violoniste, magicien et charlatan, Casanova a vécu mille vies et fait de son existence un roman à rebondissements. Sillonnant l’Europe, ce voyageur insatiable réussit à s’introduire dans les cours les plus prestigieuses, de Versailles à Saint-Pétersbourg.


C’est une vie placée sous le signe de la liberté que raconte Stéphane Bern dans le numéro de Secrets d’histoire intitulé Casanova, l’amour à Venise. Le destin hors norme du séducteur, né à Venise en 1725 et mort en Bohême en 1798, est évoqué par de nombreux spécialistes, comme Philippe Sollers, auteur de Casanova l’admirable (Plon), l’académicien Jean-Marie Rouart ou encore Chantal Thomas (Casanova : un voyage libertin, Éditions Denoël).

Au fil d’une émission dense et vivante, le téléspectateur voyage à travers l’Europe et le XVIIIe siècle sur les traces de celui qui acheva, au soir de son existence, sa célèbre Histoire de ma vie, rédigée en français.

« N’ayant jamais fixé un point fixe, le seul système que j’eus, si c’en est un, est de me laisser aller où le vent qui soufflait me poussait. »

Cette phrase, tirée de l’autobiographie de l’aventurier vénitien, est lue par le président de la Bibliothèque nationale de France, Bruno Racine, dans le manuscrit original acquis par la BNF en 2007 pour 7 millions d’euros. La caméra montre l’écriture régulière, légèrement penchée vers la droite de l’écrivain. On peut lire notamment : « J’ai aimé les femmes à la folie, mais je leur ai toujours préféré ma liberté. » Ce sont ces deux aspects de l’existence de Casanova qui ressortent dans le film.

Libertinage, jeu et arnaques

Les femmes sont la grande affaire de la vie de Casanova, depuis sa grand-mère, douce et aimante, qui l’éduque pendant ses premières années, à ses multiples conquêtes, en passant par sa mère, comédienne qui l’abandonne à l’âge de 8 ans dans un pensionnat de Padoue. Le documentaire souligne l’amour sincère que vouait le séducteur aux personnes du beau sexe. L’écrivain Diane Ducret confie : « Casanova se distingue des libertins de son époque par la place qu’il donne au plaisir et au désir féminin. »

Mais l’aventurier, au sens que l’on donne à ce mot au siècle des Lumières, c’est-à-dire un escroc brillant et cultivé, ne se fixera jamais avec une femme. Malgré une tentative, peu après son évasion, en 1756, de la prison du palais des Doges, où il fut emprisonné quinze mois à cause de son penchant pour le libertinage, le jeu et l’arnaque. C’est à Paris, en 1757, que son ami le cardinal de Bernis, ministre de Louis XV, avec lequel il partagea une passion torride pour une religieuse vénitienne plusieurs années auparavant, lui propose de créer une loterie royale. Il réussit si bien qu’il décide d’investir sa nouvelle fortune dans une fabrique de tissus et se fiance avec une jeune fille. Mais l’entreprise fait faillite et la fiancée rompt en découvrant que Casanova la trompe.

Casanova n’est jamais aussi heureux qu’en sillonnant l’Europe en carrosse, de la cour de Frédéric II de Prusse à celle du roi Stanislas Auguste de Pologne, en passant par celle de Catherine II de Russie. Esprit libre, désireux de vivre comme un grand seigneur, il réussira toute sa vie, lui qui était d’origine modeste, à obtenir la protection de personnages influents qui lui permettront de réaliser ses rêves. lefigaro.fr