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Sollers/Zagdanski : la guerre... de mots ?

D 19 juillet 2013     C 0 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Il semble s’éloigner le temps où je me faisais l’écho d’un Philippe Sollers et Stéphane Zagdanski, même combat ! Je reçois ce mail de Stéphane Zagdanski que je ne vois aucune raison de censurer (il n’engage que son auteur, même s’il s’agit d’un ami) :

Dans une interview donnée le 17 juillet 2013 au magazine Les Inrockuptibles, Philippe « la Flasque » Sollers s’est permis de donner son avis sur l’œuvre et la vie de Stéphane Zagdanski, imbécilement amalgamé à ce pauvre possédé suintant de haine de Nabe, ainsi qu’au désormais mort Murray :

« Regrettez-vous d’avoir publié certains auteurs comme Marc-Edouard Nabe ou Philippe Muray ?

— Pas du tout. J’ai publié le meilleur texte de Muray, Le XIXe Siècle à travers les âges [1]. Le problème, c’est quand il a voulu faire des romans inaboutis qui n’ont pas marché, puis il s’est très mal entouré, des gens comme Elisabeth Lévy, Aude Lancelin [2]. Marc-Edouard Nabe avait quelque chose, puis ça a été un suicide. Stéphane Zagdanski aussi. Leur problème, c’est qu’ils ont eu une mauvaise vie. La mauvaise vie, les mauvais partenaires, on ne s’en rend pas tout de suite compte, mais après les sanctions tombent : la maladie, la marginalisation, on devient sous influence... Chez Muray, ça a été catastrophique. »

Les raisons de ce dérapage intempestif à l’encontre de Zagdanski — qui rendait récemment encore hommage à l’œuvre de Sollers en republiant son étude extraite de Fini de rire [3] —, seront bientôt rendues publiques.

Le 3 décembre 2003, en conclusion d’une lettre adressée à Sollers concernant, entre autres questions, des propos antisémites qui l’avaient mis en colère, l’auteur de Chaos brûlant prévenait :

« Si j’entends ou lis encore une seule saloperie dans ce genre, j’y répondrai à ma manière, usant de l’arme la plus radicale car la moins sociale : mes mots.
Je n’ai rien d’autre que mon nom et mes mots. Tout ce qui leur nuit me déplaît. »

Et aujourd’hui, 19 juillet 2013, 77ème anniversaire de la Révolution anarchiste en Espagne, Stéphane Zagdanski a posté un premier message sur la page Facebook de Paroles des Jours :

MESSAGE DE STÉPHANE ZAGDANSKI À PHILIPPE SOLLERS :
Mais non ! je ne me suis pas "suicidé".
Certes oui, je mène une "mauvaise vie" et n’en voudrais d’aucune autre.
Quant à mes "partenaires", elles ne sont en rien responsables de mes décisions ni de mes nombreux défauts, parmi lesquels ne figure pourtant pas celui d’ignorer une déclaration de guerre quand elle m’est adressée.

Stéphane Zagdanski n’épargnera donc plus, désormais, l’atrabilaire soiffard rabâcheur (il doit en être à la 47ème version de l’anecdote Breton-Bataille…), qui n’a pas honte d’user de sa posture spectaculaire dans un magazine grand public pour attaquer un écrivain solitaire sans appuis, sans réseau, sans amis installés, sans niniche médiatico-éditoriale, mais non sans ressources spirituelles et verbales.

En guise de mise en bouche, revoici en ligne le chapitre consacré à Hubble/Sollers dans Pauvre de Gaulle !

Affaire à suivre...

Hubble/Sollers dans {Pauvre de Gaulle !} pdf

*

Aux nombreux commentaires suscités par le message de Stéphane Zagdanski sur sa page Facebook, je me suis permis d’ajouter le mien :

« Dans l’entretien des Inrocks, la cible principale est Muray. On se demande ce que Zagdanski vient faire là. Mais dans "Un vrai roman. Mémoires" (2007), folio p. 205, on pouvait déjà lire : " Nabe, Zagdanski, les deux frères ennemis, dont les duels dans la grande rue ont autrefois défrayé la chronique, le premier ayant choisi la malédiction d’une sorte d’islamisme radical, le second ayant préféré les arabesques du Talmud. Je n’oublie pas le shérif Muray, passé de la délinquance au maintien de l’ordre, très bon tireur, mais de plus en plus pessimiste et désespéré, et, pour cette raison, chouchou de bien des dévotes." Oui, je me demande ce que Zagdanski vient faire là... Mais Breton et Debord lui-même ont parfois fait preuve de ce genre de légèretés polémiques qui, au bout du compte, n’ont strictement aucun intérêt au regard de ce qui est à penser et de ce qui est en jeu dans la pensée. »

Réponse de S.Z. :

« C’est vrai, cher Albert, mais il y a des choses enfouies que tout le monde ignore, et qui explique l’amalgame intéressé de Sollers. »

Affaire à suivre donc... [4]

A.G., 19-07-13, 23h15.

PS : Je lis, en réaction à la publication de cette diatribe sur la page Facebook de Paroles des jours, ce mot de Pierre Dulieu auquel je ne peux que souscrire :

« Allons... Vous allez, comme vous dites souvent, "rendre le bien pour le mal" et faire un "Sollers en spirale 2", j’espère ? — Ou bien peut-être le bien serait à présent de l’attaquer là où il dégainerait, en réaction, le meilleur de Sollers ? Je VOUS et le LUI souhaite ! »

Voir aussi : Sollers/Zagdanski : Dieu e(s)t le Diable.

*

Lu sur Facebook le 24 juillet :

« Après mûre réflexion, Stéphane Zagdanski vient de prendre la décision de se retirer de l’affaire Sollers/Inrocks.
Le blog "Sollers versus Zagdanski" sur Tumblr est clos... »

et le 25 juillet :

« Rappel :
Le blog « Sollers versus Zagdanski » a été clos. Il a été remplacé par le blog « Zagdanski devant ses calomniateurs ».
Celui-ci commence, après quelques citations édifiantes, par une lettre envoyée par Stéphane Zagdanski à Philippe Sollers le 23 juillet 2013, lettre que l’on peut lire au bas de la « dernière » page (la page 2 pour l’instant), les dernières pages étant, sur Tumblr, chronologiquement les premières.

Stéphane Zagdanski a écrit à Philippe Sollers qu’il dédaignait sa « lâche offense », entendant par là qu’il n’y répondrait pas de manière colérique et rhétorique, comme il a pu le faire avec la redoutable efficacité que l’on sait dans d’autres cas (le pamphlilm « Debord au commissariat » a déjà été visionné 781 fois).
Cela ne signifiait pas pour autant qu’il s’interdirait d’éclairer les tenants — théologico-littéraires — de l’étrange calomnie de Philippe Sollers à son encontre, de la manière la plus digne qui soit : en disant la vérité.
À suivre donc, ici : Zagdanski devant ses calomniateurs »

On trouve sur ce nouveau blog, amalgamés (décidément !), des extraits de textes de Nabe sur Zagdanski et un court extrait d’un débat Sollers-Moix sur Kafka que Pileface a publié intégralement dans Kafka : La Parole, dont les commentaires me laissent perplexe.

En attendant les éclairages sur « les tenants théologico-littéraires » de tout cela (l’essentiel, n’est-ce pas ?), j’en resterai là.

A.G., 25 juillet, 10h50.

*

[1Cf. Le XIXe Siècle à travers les âges. Toutes les notes sont de moi. A.G.

[4Pour les autres réactions (empressées) voir ici.