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La France des camps, 1938-1946, un documentaire accablant

D 5 décembre 2012     C 1 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Un documentaire de Denis Peschanski et Valérie Massignon
Réalisé par Jorge Amat.
Scénario de Denis Peschanski.
Documentaliste Valérie Massignon.
D’après Denis Peschanski "La France des camps 1938-1946" (Editions Gallimard).
Musique de Jean-Louis Valero.
Produit par Compagnie des Phares et Balises.
Avec la participation de France Télévisions.
85’, 2009.

Des films, photos, archives écrites, objets, dessins et témoignages reconstituent une page occultée de l’Histoire, celle des camps d’internement français.

Entre novembre 1938 et mai 1946, près de 600 000 personnes ont été internées par mesure administrative en France. Non pour un crime ou un délit qu’elles auraient commis, mais pour la seule raison qu’elles étaient censées représenter un danger potentiel pour l’Etat ou pour la société : des républicains espagnols, des Allemands et des Autrichiens, des communistes français, auxquels s’ajoutèrent sous l’Occupation des Juifs, déportés bientôt dans le cadre de la Solution finale, ou des Tsiganes, puis, à la Libération, en majorité, des suspects de collaboration, mais aussi des trafiquants de marché noir et des civils allemands. Des films, photos, archives écrites, objets, dessins et témoignages reconstituent cette page occultée de l’Histoire.

Extraits


La France des camps (1938-1946) 2/5

Des extraits sur le site de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Deux cents petits points constellent la carte de France, une carte coupée par la ligne de démarcation : ce sont les lieux d’implantation des camps d’internement français, ouverts de 1938 à 1946. De cette consternante géographie ne subsiste que les murs alignés et à demi effondrés du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), dont des images aériennes introduisent ce film très complet. Denis Peschanski, l’auteur de ce 90 minutes, est un historien, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de la France de Vichy [1]. Face caméra, il intervient pour mettre en perspective les nombreux témoignages, sobres mais effroyables, d’anciens internés. Il explique surtout que ces camps ont rempli leur office concentrationnaire avant et après la guerre : dès novembre 1938, et jusqu’en mai 1946, 600 000 hommes, femmes et enfants auront donc été enfermés en France. Remisés derrière des barbelés, entassés dans des baraquements, ils subiront le froid et la faim. Les premiers internés sont des républicains espagnols qui affluent de la péninsule ibérique franquiste. Le président du conseil, Daladier, décide d’isoler ces réfugiés et un décret de novembre 1938 autorise l’enfermement des étrangers indésirables, car potentiellement fauteurs de troubles. En vertu de ce même texte, des exilés allemands ayant fui le nazisme sont gardés dans ces camps. A la suite de la signature du pacte germano-soviétique, en août 1939, le Parti communiste français (PCF) est interdit et nombre de ses militants sont enfermés à leur tour. Si la France a perdu la guerre, c’est à cause du pourrissement de la société, estime le régime de Vichy ; il faut en exclure les éléments corrupteurs. De sa propre initiative, Vichy met donc en oeuvre une politique d’exclusion. Avant de devenir l’auxiliaire des nazis dans la déportation des juifs.
Au printemps 1941, les Allemands lancent une campagne d’internement de ces derniers, qui vont transiter par des camps français avant d’être envoyés vers la mort. 75 000 juifs de France seront ainsi déportés ; seuls 2 500 d’entre eux rentreront. Après la guerre, ces camps seront utilisés pour l’épuration et des collaborateurs y seront enfermés. Puis ils sombreront dans un oubli volontaire, pour des décennies.

Cécile Deffontaines, teleobs.

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Voir aussi : En France à l’heure allemande.