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Les apocryphes juifs et chrétiens

D 2 novembre 2012     C 1 messages Version imprimable de cette Brève Version imprimable   

Un très bon numéro du Monde des religions (novembre-décembre 2012, n°56) pour découvrir « les apocryphes juifs et chrétiens (Ce qu’ils nous révèlent) ».

Extraits

Dans la lumière des apocryphes

Michael Langlois

Quelle est la fascinante histoire de ces écrits exclus du canon biblique chrétien ou juif ? Longtemps laissés de côté, ils offrent un nouveau regard sur la littérature biblique.

La naissance de Jésus est sûrement l’une des scènes bibliques les plus célèbres : à l’approche de Noël, vitrines et foyers se parent de crèches miniatures figurant l’enfant, Marie, Joseph, les bergers, les animaux — sans oublier les célèbres mages venus d’Orient, guidés par les astres jusqu’à Bethléem. Nombre de lecteurs connaissent d’ailleurs leur identité : Gaspar, Balthazar et Melchior. Ce que tous ne savent pas, en revanche, c’est que celle-ci n’est mentionnée nulle part dans la Bible. Sans le savoir, ils ont d’ores et déjà franchi les frontières du domaine biblique. Bienvenue en territoire apocryphe…
À la même époque de l’année, alors que les chrétiens s’apprêtent à fêter Noël, les juifs célèbrent quant à eux la fête de Hanoukka (« dédicace »). Les chandeliers à neuf (et non sept) branches ornent alors les rebords des fenêtres, chaque bougie représentant l’un des huit jours de célébration qui suivirent la prise du temple par Juda et ses compagnons d’arme. Or, cette fête juive — à la différence de toutes les autres — n’est mentionnée nulle part dans la Bible hébraïque. Nous voici à nouveau dans le monde apocryphe. Quoi que. Les deux premiers livres des Maccabées, qui relatent cet épisode, sont présents dans la plupart des Bibles chrétiennes, et ne sont donc apocryphes que pour une minorité de croyants. C’est notamment le cas de certains protestants, qui ont décidé de restreindre leur Ancien Testament aux livres de la Bible hébraïque.
Cet exemple amusant est riche en enseignements : le monde apocryphe n’est pas si inaccessible qu’on l’imagine. Juifs et chrétiens y pénètrent plus souvent qu’ils ne le pensent. En outre, les frontières délimitant le biblique de l’apocryphe sont subjectives, spécifiques à chaque communauté ; ce qui est apocryphe pour les uns est biblique pour les autres. Enfin, ces ­frontières sont parfois problématiques : jugées apocryphes, certaines traditions sont pourtant intégrées et légitimées. Alors ­pourquoi exclure ces textes ? Sont-ils dangereux ? Veut-on nous empêcher de les lire ? Que nous révèlent-ils sur les origines du judaïsme et du christianisme ? Le cas des deux premiers livres des Maccabées n’est pas unique. D’autres livres sont eux aussi en ballottement entre le biblique et l’apocryphe. Un tour d’horizon des différentes Bibles révèle une grande diversité parmi les traditions chrétiennes (voir encadré page suivante). Plus encore, certaines Églises – notamment en Orient – ne semblent pas avoir officiellement statué sur la liste définitive des livres composant leur Bible. [...]
la suite dans le Monde des religions.

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Sur les traces de la pensée gnostique

Madeleine Scopello

Des apocryphes gnostiques révèlent les fondements et le sens de cette doctrine. Ésotérique, mythique et philosophique, celle-ci a marqué les débuts de notre ère.

La religion de la gnose et les nombreux écrits apocryphes qu’elle a produit apportent de nouvelles pièces à la mosaïque de l’histoire religieuse de la fin de l’Antiquité où plusieurs tendances chrétiennes se sont affrontées avant qu’un courant ne l’emporte sur les autres, donnant progressivement lieu à une Église centralisée et à un canon des écritures structuré.
Doctrine centrée sur une connaissance totale de Dieu et de soi (gnosis, en grec, signifie connaissance) qui illumine soudainement l’homme en lui faisant prendre conscience en même temps de ses origines divines et de la négativité de sa condition humaine, la gnose a confié les cheminements complexes de sa pensée à des écrits qui peuvent être appelés « apocryphes ». Plusieurs d’entre eux nous sont parvenus grâce à une sensationnelle découverte de manuscrits, celle de Nag Hammadi, en 1945, qui nous a restitué la voix des gnostiques eux-mêmes. Leurs doctrines, en effet, étaient auparavant connues par le seul témoignage polémique et partial des Pères de l’Église (les hérésiologues) qui avaient considéré le mouvement de la gnose comme une hérésie du christianisme. [...]
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A.G.

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