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Pierre DULIEU rend grâce

D 30 décembre 2009     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


La saga des auteurs de la revue littéraire Sprezzatura
avec, ici, Pierre DULIEU :

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Gloria

Q. Dans votre article Gloria de ce premier numéro de Sprezzatura vous invoquez Hemingway, Pour qui sonne le glas, où vous trouvez aussi une Maria, la Bible, le Jourdain, le pays de Canaan... « la Bible entière », un sacré choc ! Et puis ce maintenant... Etait-ce vraiment une totale surprise pour vous ? 


R. Je n’aurais pas écrit ce texte sans une grande surprise initiale. Celle-ci ne réside pas dans le fait qu’Hemingway cite la Bible ; c’est plutôt que ces citations, discrètes au demeurant, presque invisibles, se voient tout à coup constituer, si on suit le fil, un réseau cohérent qui double le roman d’un sens inattendu. Ce qui est très beau, c’est ce côté crypté ; les allusions sont disséminées, et quand tout à coup on les voit, on constate qu’elles crient, très silencieusement, après l’interprétation. Il y a aussi là-dedans une série de chances très joyeuses ; des livres ouverts à la bonne page, des mots qui vous sautent aux yeux, ou encore des fausses-pistes qui s’avèrent bien fertiles.

Quant à maintenant... C’est peut-être moins inattendu, ça peut sembler banal, à première vue. Ce n’est pas si simple. Prenons ce que tout le monde cite quand il est questions du moment présent, le vers d’Horace, donc, « Carpe diem »... Ça n’a rien d’évident quand on s’attarde sur la signification littérale : Cueille le jour - ce qui implique la perception d’un jour - de ce jour - comme une fleur (ou un fruit), c’est tout de suite moins courant : ça met immédiatement en jeu votre sensation, donc votre corps, en rapport avec quelque chose qui s’ouvre (ou qui a mûri) ; ça demande aussi un minimum de doigté ; ça renvoie enfin à une gratuité qui, elle, est infiniment rare (Time is money). [...] Ne parlons pas de savoir que la phrase est d’Horace, qui est Horace, et surtout de connaître la suite : « quam minimum credula postero », en français : « en te fiant le moins possible au lendemain » ; or, c’est bien ce que personne ne fait, puisque, Hemingway le montre, c’est le plus difficile : on projette sans cesse, on élabore le lendemain, le surlendemain, l’année prochaine, c’est plus fort que nous. Refuser le projet, ou simplement le laisser tomber, arriver à ne plus qu’être là, mais pleinement, demande un grand courage. On le perd toujours de vue, maintenant. Et puis, de temps en temps, un vertige, un éclair. Souvent refoulé.

[...] Hemingway lorsqu’il fait dire à son héros : « Pourtant, le temps n’existait pas ». Ça a l’air d’une négation, et c’est en réalité une affirmation du temps - d’un temps particulier, on pourrait dire : libéré. Ou encore : ressuscité. Ce qui n’est pas donné à tout le monde, et qui n’arrive pas n’importe comment. J’espère l’avoir montré. Ça implique une traversée de la mort - mort qui intervient, ça devrait intéresser les lecteurs de Femmes, au moment où le héros fait l’amour à Maria... Inversons donc le slogan : « maintenant, c’est la résurrection ; la résurrection est maintenant ».
Résurrection : c’est un des points où la Bible intervient dans le roman, mais d’une manière très élaborée. Voilà l’autre surprise de ce roman : que cette dimension du temps se trouve nouée à celle, en apparence totalement hétérogène, des Ecritures.

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« un écrivain sans oreille est comme un boxeur sans main gauche »
E. Hemingway cité par Ph. Sollers


Q. Vous citez aussi chez Hemingway, Rafaël le gitan qui chante en s’accompagnant de sa guitare :

« J’eus héritage de mon père », la voix artificiellement tendue s’éleva, rauque et soutint la dernière note. Puis continua :

C’est la lune et le soleil

Et bien que j’erre à travers le monde
Il ne s’est jamais dissipé.

Et vous, que considérez-vous avoir reçu en héritage ?
Quelles sont vos errances ?

R. Héritage : une enfance merveilleuse, très à l’écart, asociale, très solitaire, très loin de la Belgique, au soleil. Importance du lieu et du moment (le Rwanda avant la guerre), mais aussi de conditions familiales particulières. Résultat : un fond solide et lumineux de sensation. Il ne s’est jamais dissipé. Et puisqu’on est sur un site dédié à Sollers, précisons, les connaisseurs riront : confiance physique dans la réalité du paradis, impressions très fortes de la nuit de Pâques (l’aurore), ridicule prétention à une distinction personnelle sudiste, conscience précoce de la folie meurtrière, méfiance pour le Nord blanc, goût du secret, goût des jeux à l’écart et des jardins, goût du bord de l’eau, instruction par les grandes s ?urs, goût pour Monteverdi et Vivaldi, curiosité pour les fleurs, les filles et les femmes - « enfantes et géantes » -, impression d’avoir été par miracle préservé suffisamment longtemps pour tenir jusqu’au bout au milieu du désastre. Autrement dit : « À la lisière de la forêt (les fleurs de rêve tintent, éclatent, éclairent), la fille à lèvres d’orange, les genoux croisés dans le clair déluge qui sourd des prés, nudité qu’ombrent, traversent et habillent les arcs-en-ciel, la flore, la mer. »

Errances ? Impression, plutôt, de vivre au milieu d’un désert qui est lui-même errant. Canaan portatif, interne, corporel, dans les nerfs et la langue. De temps en temps on perd la fréquence. Puis, un matin ou une nuit, elle est là, bien claire, cinq sur cinq.



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Sollers

Q. Vous citez Sollers, le premier vers du chant XXIII du Paradis de Dante que « Sollers a si souvent cité » comme vous le dites :

Virgine madre, figlia del tuo figlio

Diriez-vous qu’il pourrait être votre père littéraire ? Quelle proximité avec l’homme et l’écrivain, avec ses ?uvres, ses périodes, ses références littéraires et artistiques, quand et comment l’avez-vous découvert ?


R. Je pense très simplement ceci (et cela n’engage que moi) : Philippe Sollers a une importance historiale dans ce qu’on appelle la littérature, pour notre époque et pour ce qui va suivre. Pris dans un moment de l’histoire du monde où celui-ci se trouve emporté toujours plus loin dans ce que Heidegger appelle la dévastation, il trouve très jeune la position qui me semble la mieux guerrièrement appropriée aux temps. D’où sa grande salubrité. Et d’où ma conviction que les écrivains honnêtes du XXIème siècle, autrement dit ceux qui tiendront le coup, ne pourront éviter une explication avec lui, comme Céline ou Beckett n’ont pu l’éviter avec Proust ; comme Proust avec Baudelaire, Balzac, Saint-Simon ; et comme Sollers avec Proust et Céline. On mesurera peu à peu l’importance qu’il aura eue, ne serait-ce qu’au niveau de la bibliothèque. Qu’aujourd’hui de petits mufles se flattent de lire Dante, Joyce, Proust, Bataille, Tchouang-tseu, Casanova, Sade, Saint-Simon et la Bible, sans avoir ouvert un seul livre de Sollers, est à mon avis le signe éclatant que Sollers a gagné. Mais ça ne se criera pas de sitôt sur les toits. [1]

Cependant, cet aspect n’est qu’un effet de la totalité, inséparable à ce titre de ce qui fonde cette totalité. Et ce qui la fonde, ce n’est pas plus La Guerre du goût que les romans de Sollers, c’est un même large geste d’ouverture, qui concerne le temps lui-même, et de ce qui en recueille la substance, à savoir le langage, les livres, les tableaux, les ?uvres. Il y a quelque chose d’une libération du passé, donc du présent, donc de l’avenir, qui touche bien sûr Homère ou Nietzsche, mais qui regarde en particulier la France. Au moment où celle-ci sombre presque complètement dans le gâtisme spectaculaire et policier, où elle n’a plus qu’une triste image de marque à vendre à elle-même et au monde à travers le grand plasma planétaire des écrans, Sollers invente la possibilité d’être français d’une manière très neuve, voilà - neuve, fraîche et, par définition, éminemment libre - un corps français étrange, très mobile, aéré de chinois. Rien d’un repli sur la ridicule « identité nationale » ou sur le passé, les Folies françaises impliquant logiquement une guerre d’ironie - et de détachement, comme dit Lawrence - contre la « France moisie ». C’est la « libre disposition du nationel » dont parle Hölderlin, et qui est aussi une libre disposition du temps et de son « été ». Le contraire de l’instinct de vengeance, donc. Le passé n’est pas passé : il vibre dans l’instant, telle phrase, écrite tel jour à telle heure (mettons, le 23 novembre 1654 vers dix heures et demie du soir), ou tel trait de pinceau perdu au fond du temps, n’a rien perdu de sa force active, de son feu, ici et maintenant, à ce moment précis - et au contraire, cette phrase ou ce trait prennent, comme par réaction chimique, une acuité qui ne se montrait pas nécessairement à l’origine. Les romans de Sollers ne sont rien d’autre que la démonstration de cela en situation, à travers un corps qui invente à chaque instant une manière spéciale d’être là et de phraser cet être-là. Ce corps apparaît forcément comme martien (encore que Mars ne soit pas le dieu de la guerre qui convient, mieux vaudrait une déesse) aux terriens mondialisés qui l’environnent. Bien. Je ne vois à l’entour rien de semblable. Son art très particulier du roman - un grand art - sort de là.

Et de là vient le fait que Sollers occupe une position particulière dans mes lectures, en ceci qu’il est proche de moi, que son époque est la mienne, et que son ?uvre implique une remise en perspective, dont l’amplitude rencontre peu d’équivalents dans l’histoire, d’une part immense de la bibliothèque. Comme dit le jeune Sollers dans Une curieuse solitude (roman dans lequel il est très surprenant de constater qu’à vingt ans, il définit dans les termes les plus précis à peu près tout le programme de sa vie d’écrivain jusqu’à aujourd’hui) : « Il faudra commencer là où d’autres se sont arrêtés, profiter (mais est-ce jamais possible ?) de leurs conclusions, se hâter, travailler rigoureusement. »

Au travail, donc, il est temps.
Tout cela étant dit, et les réactions au nom de Sollers étant ce qu’elles sont - vous avez été, cher Viktor, assez insulté pour vous en douter - les railleries ne manqueront pas de fuser, c’est prévu. Que les sociologues de la littérature, les critiques et les autres ratés jaloux, à présent, s’en donnent à c ?ur joie. Parions, on est embarqués, les jugements seront jugés, et rejugés, et rejugés, jusqu’à l’hypothétique Jugement Dernier. Ce qui est frappant, avec Sollers (comme au fond avec le pape, mais c’est valable aussi pour d’autres, selon des modalités qui varient avec le temps, Rimbaud, ou Freud), c’est que le délire qu’il provoque, pour peu qu’on lui laisse libre cours, est presque automatiquement sexuel. Donc, si on ne se cache pas de lire Sollers et de s’y intéresser, on a très vite affaire avec ses « vierges folles », qui le haïssent avec adoration, qui prétendent à une sorte d’exclusivité sur ce qu’on peut appeler, en un sens biblique, leur idole, pour qui un rapport libre et sain avec l’ ?uvre de Sollers (laquelle existe à peine) est inconcevable, et qui projettent sur vous leurs propres fantasmes et leur propre obscénité. Je ne suis pas inquiet. Passons.

Comme je m’entends, moi, très bien avec mon père, et d’autre part avec l’ ?uvre de Sollers, je vais vous dire pourquoi ce dernier n’est pas mon « père littéraire ». Sans quoi, en toute logique, j’aurais un besoin amoureux de le tuer.
Sollers est bien entendu du côté du père. Mais c’est une aporie de dire que Sollers puisse être le père littéraire de qui que ce soit, puisqu’on trouve, quasiment au c ?ur de son ?uvre, la pensée paradoxale qu’un écrivain ne peut être que son propre fils, en quoi il fait échec à la chaîne naturelle de la génération. Il devient, par le Verbe, son fils, en traversant sa propre mère. (Tout cela est d’ailleurs l’objet de votre question suivante.) Ou alors Sollers serait le père de quelqu’un qui n’arriverait pas à être écrivain, soit un fils avorté. CQFD ?

Quant à mon cas vraiment particulier de lecteur... au point où on en est, ça a peu d’importance, mais allons-y. Les livres de Sollers se sont mis à me parler très personnellement il y a quatre ans. C’était une période assez sombre, c’est arrivé au bon moment. J’avais auparavant sur lui les préjugés habituels, banals. Je savais qu’il parlait d’auteurs qui m’importaient beaucoup - Nietzsche, Proust, Rimbaud, Joyce. Puis je me rends compte, en le lisant, que je m’étais, quant à la littérature, attardé un peu trop longtemps loin de moi-même, loin de mon instinct. Cet instinct reçoit des livres de Sollers un grand encouragement. Des goûts antérieurs sont confirmés mais le point de vue se déplace ; d’autre choses s’ouvrent. Bon, merci.

Ses périodes, comme vous dites ? - Je trouve la variété et la cohérence de son ?uvre étonnantes, sur une si longue durée, et pour un si grand traître à toutes les causes. Des romans qui, à la première lecture, m’avaient laissé sur ma faim, me surprennent : tout à coup, pour moi ça tient (Le Secret, Une vie divine). J’admire la limpidité aérée de Drame. Paradis, jusqu’au Coeur absolu, engage une suite monumentale ; ce qui suit est jusqu’ici (encore) plus déconcertant, plus imperceptible, peut-être plus libre et rusé, on est dans les réglages fins. Mes préférés ? Paradis 2, Femmes, Le C ?ur absolu, les Folies Françaises, le Lys d’or. J’attends la suite. Voilà.

*

Q. De Sollers, vous avez aussi cette analyse, c’est intéressant : « L’une des thèses les plus audacieuses de la pensée de Sollers est celle de la sortie de la génération, le trouage de l’espèce. Il en aura fait la démonstration pour tant d’écrivains, y compris pour lui-même : il s’agit pour un musicien, un écrivain, un peintre, de se donner lui-même le jour : il s’agit de percer la trame de l’engendrement » 
pourriez-vous l’illustrer ? Et vous, comment aidez-vous la nature pour vous donner le jour ?

Impossible de tout dépister. Il faudrait relire Paradis 1 et 2, par exemple. Assomption de la mère de l’écrivain ? Le Secret, la Pietà renversée, magnifique passage, p. 278 (en Folio).

lire la suite...

Socrate : « la construction systématique d’un sujet qui, insensiblement, est en train de prouver qu’il est la cause de ce qui le dit, alors qu’il est en train de le dire. Moralité : on en arrive à ce problème qui est celui de la voix. »
(« Socrate », p. 273)

Dostoïevski : « L’écrivain-père, dévoilant la mère dans sa machination du meurtre du père, et se concevant comme fils de Dieu : impossible. Impossible parce que vrai, et vrai parce que écrit en toutes lettres à travers les lettres. » (« Dostoïevski, Freud, la roulette », p. 71)

Je renvoie enfin massivement au fameux « Trou de la Vierge » (Eloge de l’infini) : « Supposons donc un renversement, à savoir que ce n’est pas ma voix qui sort de mon corps ou qui vient de mon corps, qui est contenue par mon corps, mais le contraire, que mon corps soit dans ma voix. » (Eloge de l’infini, p. 941, Folio) Mais vous avez ça aussi dans Une vie divine, avec l’idée très drôle que l’ADN de Nietzsche a muté : « On remarque juste une propension inhabituelle à la pensée, accompagnée, plume en main, d’une claire concentration verbale très au-dessus de ce qu’on attend, normalement, d’un philosophe, d’un artiste ou d’un écrivain. » (p. 516, collection « Blanche »)

Quoi d’autre

Q. Sprezzatura annonce que son prochain numéro sera sur le thème de La Servitude ; sous quel angle comptez- vous aborder ce thème, en ce qui vous concerne ?

R. Rien encore d’arrêté. On verra.

Q. Vos lectures en cours ou récentes ?

R. Je viens de lire La Nausée et Salammbô. Au programme ou en cours : Augustin, Nabokov, Céline, Lautréamont, Spinoza.

...Infiniment merci.
Au plaisir de vous lire et de vous retrouver sur
Sprezzatura. (V.K.)

*

A propos de l’auteur

(note pileface [2])

Pierre Dulieu, est né en 1977 au Rwanda. Etudes de philologie romane à Liège. Mémoire consacré à Samuel Beckett. Contributions dans différentes revues littéraires. A déjà participé à l’aventure de la co-édition avec l’ex revue belge de littérature contemporaine « Ecritures » ainsi que « La Cinquième Couche ». Dans ce cadre, il avait entrepris un dialogue avec le « romancier culte et essayiste polémique » [3] Guillaume Dustan. (décédé à 40 ans, en 2005). Dialogue, notamment, sur ce qu’est pour un écrivain, engager sa vie dans l’écriture, et réciproquement. Au printemps 2004, Écritures lui avait consacré un collectif intitulé « Dustan/Engagement ». [4]

*

[1soulignement pileface

[2les auteurs de Sprezzatura pratiquent la discrétion en matière de CV. Informations reconstituées à partir du Net. Non communiquées par l’auteur

[3Les Inrockuptibles, n°516, 19-25 octobre 2005

[4Collectif
édité par Pierre Dulieu Jérôme Poloczek
240 x 160 mm, 192 p.
textes images par Guillaume Dustan, Artür Yllen, Thomas Clerc, Michel Zumkir, Judith Elbaz, Pierre Dulieu, Otto Ganz, Xavier Löwenthal, Iegor Gran, Jérôme Poloczek, Dominique Noguez, David Vrydaghs, Rossano Rosi, Floc’h, Eric Chevillard, Marie Darrieussecq, Vincent Fortemps, Cécile Helleu, Caroline Lamarche, Jude Stéfan, Eric Nonn, Jacques Séréna, Marie Delos, Frederik Peeters Alex Barbier
incluant le CD "O fantasma : Dustan dit et lit " - 40 minutes d’interview et lecture réalisé par Ecritures Nicolas Poloczek.
500 copies
ISBN : 2-930402-19-9

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