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Philippe Sollers, Prix de la BnF pour l’ensemble de son oeuvre

La question des "archives Sollers"

D 17 juin 2009     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Sollers, Voyageur du Temps sous les Globes du Roi-Soleil

A l’occasion du dîner des mécènes de la Bibliothèque nationale de France, qui s’est tenu le lundi 15 juin 2009 dans le hall des Globes, le Prix de la BnF a été attribué à Philippe Sollers pour l’ensemble de son oeuvre. Il devient, ainsi, le premier lauréat de ce nouveau prix.

« J’ai souhaité que la BnF s’engage en faveur d’auteurs contemporains,
en s’appuyant sur l’avis de personnalités incontestables
 »
Bruno Racine, président de la BnF.

Doté d’un montant de 10 000 euros, grâce à l’initiative de Jean-Claude
Meyer, président du Cercle de la BnF, ce prix récompense un auteur vivant
de langue française pour l’ensemble de son oeuvre, quelle que soit sa
discipline et ayant publié dans les trois années précédentes.
Il est en outre assorti d’une bourse de recherche de 5000 euros
consacrée à un travail de haut niveau concernant l’oeuvre lauréate du prix.

Le jury, présidé par Bruno Racine pour la durée de son mandat, est composé de neuf autres membres : Jean-Claude Meyer, vice-président ;
Laure Adler ; Jean-Claude Casanova ; Antoine Compagnon ; Marc
Fumaroli ; Edouard Glissant ; Colette Kerber ; Julia Kristeva ; Alberto
Manguel.

Le secrétariat du prix est assuré par Thierry Grillet, délégué à la diffusion
culturelle de la BnF.

(Source : BnF)

LE HALL DES GLOBES

Il s’agit des fameux globes de Coronelli commandés par le cardinal d’Estrées au franciscain cartographe vénitien Vincenzo Coronelli pour les offrir à Louis XIV. Ces deux globes de 4,87 mètres de diamètre représentent respectivement la terre et le ciel avec la position des planètes le jour de la naissance de Louis XIV. C’est un véritable hymne à la gloire du Roi Soleil. Le tracé cartographique s’enrichit sur toute la surface de textes calligraphiés et d’images peintes, présentation allégorique des continents et mettant en scène les périples maritimes des grands explorateurs, récits fabuleux ou exotiques.

Depuis 2006, ils sont exposés en permanence dans une partie du hall ouest rebaptisé « Hall des Globes » du site François Mitterrand de La BnF.


Constellations L’Indien, la Grue et le Poisson
Détail du globe céleste de Coronelli

La question des "archives Sollers"

2007 : Philippe Sollers destinerait l’ensemble de ses archives personnelles à la BnF (information de L’Express du 25/10/2007 sous la signature de Jérome Dupuis).

2008 : la BnF programme une exposition Sollers pour l’automne 2009.

Avril 2009 : l’exposition est déprogrammée. Philippe Sollers s’est décommandé au dernier moment pour un tournage qui devait débuter à Venise. Curieusement, cette annulation est peu commentée dans la presse littéraire, à l’exception de L’Express. Le magazine suppute un désaccord d’ordre financier avec la BnF. Philippe Sollers note dans son

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BnF, Dpt. des Estampes et de la photographie
Affiche - Sans tampon

Journal du mois de Janvier 2009 « L’Express, un magazine qui, je ne sais pourquoi, me poursuit d’une animosité tenace. »

Juin 2009 : Philippe Sollers, premier lauréat du prix BnF. Il semble que la BnF ne tienne pas rigueur à l’écrivain de son annulation. Geste pour rattraper un rendez-vous manqué et sceller un accord sur les archives de l’écrivain ? Doublé d’un hommage, que l’ ?uvre justifie à elle seule, en substitut d’une exposition qui n’a pu être montée ? Philippe Sollers avait, quant à lui, déclaré qu’il se sentait « trop fatigué » pour honorer le tournage du documentaire qui devait commencer pour accompagner l’exposition.

PS : « La négociation vient de commencer », lance Sollers en quittant la terrasse qui donne sur les jardins de la BNF..
(Source : Libération du 17/06/09 - voir section commentaires, article : "Guy Debord, le dîner de fonds")

Il semble bien que la BnF mette les petits plats dans les grands pour récupérer les "archives Sollers" et ne pas se retrouver dans la situation de celles de Debord. (« Il n’existe pas de prix officiel demandé [pour les "archives Debord"] mais de source sûre il s’agirait de 3 millions d’euros. » - Les Echos 16/06/09)

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Mieux en situation en illustration d’un article en langue anglaise

LE MONDE 18/06/09 : Les manuscrits de Debord en manque de mécènes

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1 Messages

  • A.G. | 18 juin 2009 - 14:11 1

    Guy Debord, le dîner de fonds

    Mécénat. La Bibliothèque nationale de France a réuni lundi 200 convives pour financer l’achat des archives du situationniste.

    La Société du spectacle de Guy Debord sous verre. Trois carnets à spirale exposés non loin de l’Ecume des jours de Boris Vian et de la Vie de sainte Catherine, manuscrit enluminé du XVe siècle. Autour, dans le hall des Globes de la Bibliothèque nationale de France, plus de deux cents personnes, un verre de champagne Roederer à la main. Ce lundi soir, elles sont venues à un dîner destiné à financer l’acquisition des archives de Guy Debord. La France a refusé de les voir quitter le territoire et les a classées Trésor national (Libération du 16 février).

    Un trésor, Debord... Sa veuve veillait jalousement sur l’intégrité du fonds depuis son suicide, en 1994. Méticulosité, souci de son destin posthume, le fondateur du situationnisme avait pris soin de trier et d’organiser la totalité de ses manuscrits, notes et correspondance avant sa mort. L’université américaine Yale les convoitait depuis deux ans pour son centre de recherche sur les avant-gardes. Debord conspuait l’Etat. L’Etat l’embaume. « Cette soirée relève de la société spectaculaire, reconnaît Jean-Claude Meyer, président du cercle de la BNF dans son discours. Une ironie et en même temps un grand hommage. »

    Tartare. Dix-huit tables (baptisées Baudelaire, Toulouse-Lautrec, Debussy, Chateaubriand...) sont réparties sur toute la longueur du hall. La table vaut 6 000 euros, le couvert, 500. C’est le deuxième dîner qu’organise Bruno Racine, le président de la BNF, avec le Cercle de la bibliothèque, dans une tradition de mécénat à l’américaine. Le précédent dîner de gala, en 2008, avait permis d’acheter une pièce unique de l’artiste Anselm Kiefer. L’Etat dispose de trente mois, à partir de l’arrêté paru le 29 janvier au Journal officiel, pour réunir la somme proposée par Yale.

    Avant le début du repas (tartare de bar de ligne et salade d’herbes et légumes croquants, filet de veau rôti au four, girolles poêlées et asperges aux senteurs de thym citron, volupté glacé fraises des bois, orgeat, compote de rhubarbe, arrosé entre autres de château Dassault 2001), Bruno Racine revient sur son objet : sa « priorité est d’acquérir les archives de Guy Debord ». « S’il fallait un certificat de bien-pensance pour entrer dans les collections de la Bibliothèque nationale, son rayonnement serait amoindri. » Sade aussi a été récupéré, pour paver l’Enfer de la BNF. Et pourquoi pas Debord, d’un bloc livré à la recherche ?

    Hédonisme. Le premier lauréat du prix de la BNF, consacrant un auteur vivant de langue française pour l’ensemble de son ?uvre, est annoncé : Philippe Sollers. L’ironie du moment n’échappe pas à l’auteur d’Un vrai roman, qui parle de « court-circuit historique ». Il parle. De lecture (« Etre sur cette ligne de transmission secrète de la lecture »), de bibliothèques (« des âmes »), d’hédonisme (« Pour savoir lire, il faut savoir vivre »), de plaisir (il quittait la salle studieuse de la rue de Richelieu « pas pour brûler des voitures, mais pour faire des choses qui n’étaient pas bien vues à l’époque, qui ne le sont pas encore ») et de Lautréamont (« Qui lit encore de la poésie ? » semble-t-il dire).

    L’exégète du situationniste le rappelle : « J’avais une grande admiration pour Debord, même s’il m’a critiqué. » Qu’en sera-t-il de ses archives à lui, Philippe Sollers ? « La négociation vient de commencer », lance-t-il en quittant la terrasse qui donne sur les jardins de la BNF. Il est minuit. Le dîner aura permis de rassembler, entre les tables et les dons, environ 200 000 euros. Alice Debord, fidèle à son principe, ne parle pas. Tout au plus dira-t-elle seulement : « Il ne serait pas venu. »

    Libération du 17-06-09