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Pierre Michon

J’ai un faible pour Sollers

D 14 août 2005     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



JLT - Partagez-vous le sentiment de Philippe Sollers qui voit dans notre actuelle conception de la modernité une mauvaise relecture du 19ème siècle et d’auteurs comme Baudelaire ou même Rimbaud ?


PM - L’anti-dix-neuvièmisme est le cheval de bataille de Sollers depuis vingt ou trente ans. Il est pro " dix-huitième ". Seulement, il est de mauvaise foi et il le sait vraisemblablement lui-même, puisqu’il dit toujours du bien des auteurs du dix-neuvième.

JLT - Oui, mais, selon lui, on les aurait mal compris...


PM - C’est son approche de la question. Laissez le faire. Il lui arrive de dire des choses intelligentes sur ces auteurs dont il prétend qu’on n’a rien compris. La question " Sollers " est très épineuse, car, même s’il est controversé, il dispose malgré tout d’une culture et d’une acuité extraordinaires. Il a des ennemis et des courtisans. On peut aussi garder ses distances vis-à-vis de lui et s’apercevoir raisonnablement qu’il tient une place très importante dans la littérature depuis la mort de Barthes. Seulement, il s’acharne à réduire son rôle par...

JLT - ...ses outrances, ses élucubrations télévisuelles ?


PM - [long silence] Vous savez, j’ai un faible pour Sollers. Avec Tel Quel, il m’a appris à lire quand j’avais vingt ans. Je vivais en province, aux Cards, dans la Creuse. Je suis allé à la Faculté des Lettres de Clermont Ferrand. Là-bas, on nous parlait des pierres, des épaves. A la même époque, j’achète cette revue à la mode. J’en ai eu le souffle coupé ! J’ai lu ses numéros avec attention. Il m’a bien fallu attendre vingt-cinq ou trente ans pour en saisir tous les enjeux et les confronter à mes références culturelles. Tel Quel m’a appris qu’on n’a pas le droit en littérature de faire n’importe quoi, même à vingt ans. Il faut passer par certaines obligations de déchiffrement. Les auteurs de Tel quel voulaient décrypter les textes. C’était très précieux car, à la même époque, il y avait en face les Hussards aux intentions littéraires louables mais peu innovantes. Pour moi. Cela dit, j’aime beaucoup les Hussards.

Extraits de Propos recueillis par Jean-Louis Tallon
Bruxelles - avril 2002
dans le cadre du festival littéraire Le Grand écrit.


Source HorsPress- webzine culturel

L’extrait dans son contexte : voir la page source originale ( si non modifiée)


Pierre Michon est né le 28 mars 1945, aux Cards, dans la Creuse où ses parents étaient instituteurs.
Lycéen à Guéret, il étudie ensuite les lettres à l’université de Clermont-Ferrand (maîtrise sur le théâtre d’Artaud). Son premier texte paraît lorsqu’il a 37 ans, après quelques années consacrées aux études littéraires et au théâtre.

Pierre Michon a obtenu le prix Décembre 2002 pour ses deux textes : Abbés et Corps du roi, publiés la même année aux éditions Verdier. Cette distinction vient couronner à juste titre une ?uvre majeure et essentielle, amorcée en 1984 avec Vies minuscules et prolongée par des textes aussi lumineux que Rimbaud, le fils, la Grande Beune, Trois auteurs ou Mythologies d’hiver.

Grand Prix SGDL 2004 de littérature pour l’ensemble de l’ ?uvre
Prix Décembre, 2002 (Abbés et Corps du roi)
Prix Louis Guilloux, 1997 (La Grande Beune)
Prix de la Ville de Paris, 1996 pour l’ensemble de l’ ?uvre
Prix France Culture, 1984 (Vies minuscules)

Plus à propos de Pierre Michon et son oeuvre, sur le site de son éditeur : éditions Verdier

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