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La Chine dans le Journal du mois

2006-2008

D 23 juillet 2008     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


la monnaie chinoise. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.


Juin 2006

MAO

Quand j’étais à Pékin, il y a plus de trente ans, le correspondant du Monde avait l’air passionné par le régime communiste, avec obstination et une bizarre ferveur. Heureusement, il avait un vélo que j’ai pas mal utilisé dans les rues, ce qui me faisait remarquer par des milliers de Chinois comme un « long nez », c’est-à-dire une bête curieuse. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le même journal, aujourd’hui, s’enthousiasme pour une biographie à charge du monstre Mao, le pire criminel du XXe siècle, responsable de 70 millions de morts, et prêt à en faire tuer 300 millions. C’était donc une « ordure ». Soit. Mais il y a plus grave : c’était un pauvre type, un médiocre, un mégalomane orgiaque, un sadique primaire, un agent simultané de Staline, des nationalistes, des Japonais et ensuite des Américains. Un fou, mais sans envergure. Autant dire que les anciens « maoïstes » occidentaux, Français en tête, ont bonne mine. Max Gallo, dans Le Figaro, parle même, avec commisération, de ceux « qui agitaient le Petit Livre rouge au bar du Pont-Royal ». Il ne manque que la photo qui, bien entendu, n’existe que dans l’imagination de Gallo.


Septembre 2006

Mao

Dans l’excellente et sérieuse revue Commentaire, je lis ce qui suit : « Philippe Sollers, parfois considéré comme le plus talentueux des écrivains français vivants, est revenu au catholicisme, comme l’avait prévu François Mauriac. Le pape de l’avant-garde devient l’avant-garde du pape. Il pourrait mieux faire pourtant en contrition. Il prend encore la mouche pour Mao et ne bat pas sa coulpe. »
Les bons pères de Commentaire ont raison : je fais acte de contrition, je bats ma coulpe. Dans mon délire de jeunesse, j’ai aimé un monstre, et j’avoue que, parfois, la fièvre me reprend furtivement. Mais je me soigne, je prie, je jeûne, je me confesse, je progresse dans le renoncement, l’humilité, la méditation. Il faut quand même me dire jusqu’à quand je dois expier mes crimes commis il y a plus de trente ans. J’ai obtenu mon pardon du pape. J’ose espérer que les bons pères me l’accorderont.


Octobre 2006

Chine

Gazprom-Poutine nous protégera-t-il de la Chine ? Avouez que les nouvelles, de ce côté-là, sont plus qu’inquiétantes. L’Industrial Commercial Bank of China (ICBC) vient de faire une entrée fracassante en Bourse. Ce premier prêteur chinois est capable de lever près de 22 milliards de dollars, doublant ainsi le record détenu depuis huit ans par le japonais NTT Mobile. Ce géant bancaire compte 360.000 salariés, 18.000 succursales et 153 millions de clients. Ce n’est qu’un début, et le grand criminel Mao, dans ses rêves les plus fous, ne pouvait pas imaginer mieux. Bush empêtré en Irak, le nucléaire coréen et iranien, le président israélien poursuivi pour viols et harcèlements sexuels, le tourbillon s’accélère. Avez-vous aperçu, aux championnats du monde, la sublime gymnaste chinoise Fei Cheng ? Elle court, elle saute, elle vole, elle devient spirale, elle tourne, elle retombe sur ses pieds comme si de rien n’était. Médaille d’or, et de loin. Tout se tient.


Novembre 2006

Mao

C’est le triomphe de Mao peint par Warhol en 1972, dans une vente de Christie’s à New York. Un Mao bleu, de toute beauté, surplombant les enchères, comme un extraterrestre. Il a été acheté par un collectionneur de Hongkong pour 17,31 millions de dollars. Staline et Hitler, eux, n’auraient pas fait un kopeck. Il est vrai que Warhol, financier formidable de l’art, a dédaigné leurs figures. S’agit-il d’une prophétie ? Oui, puisque le dollar le dit.


Janvier 2007

Ségolitude

Avec Ségo, au moins, on ne s’ennuie pas, et je penche de plus en plus vers une participatitude. Son voyage en Chine m’a bluffé ; enfin une jolie femme courageuse sur la Grande Muraille, elle semblait venue là après une longue marche, et avouez qu’aller à pied du Poitou-Charentes jusqu’à ce sommet n’est pas à la portée de n’importe qui. Photo : au loin, derrière elle, une inscription pour célébrer les futurs Jeux olympiques, « One world, one dream ». Et puis cette invention sublime : « bravitude ». La bravitude, c’est plus fort que la positive attitude, et Ségo a bien raison de penser à son propre cas avec émotion. Que de courses, de traquenards, d’embûches, de pressions, de tentatives de dépression ont pesé sur elle ! Ségo se trouve brave au sens noble, rien à voir avec le fait d’être une brave fille (ce qu’elle n’est pas du tout). « Bravitude » claque bien dans le vent, et rappelle même la grande légende Mao. Mao ? Ségo l’a lu, c’est sûr, et sa déclaration dans la Cité interdite le prouve : « Un simple coup d’oeil, a-t-elle déclaré, vaut parfois mieux que cent commentaires. » Ah, ce sourire enchanté au coeur de l’Empire du Milieu ! J’aurais voulu qu’elle continue sur sa lancée, avec d’autres aphorismes maoïstes qui ont bercé ma jeunesse. Exemple : « L’avenir est radieux, mais le chemin est tortueux. » Ou bien : « On a beau dormir dans le même lit, on fait des rêves différents. » Bref, le grand style.


Février 2007

Cochon

La Chine entre ce mois-ci dans l’année du Cochon, et pas n’importe lequel, le « cochon d’or », très favorable, paraît-il, à une fécondité record. Les Chinois ont l’air très contents que des millions d’enfants s ?épanouissent. Mais voilà : la télévision d’État a été priée de s’abstenir de toute représentation du cochon dans ses publicités, pour ne pas choquer les 20 millions de musulmans qui vivent en République populaire. Des internautes ont beau faire remarquer que l’année du Cochon est fêtée en Chine depuis des siècles, bien avant que l’islam s’y développe, c’est comme ça. Nous avons eu les caricatures de Mahomet et le procès ubuesque contre Charlie- Hebdo, les Chinois, eux, sont priés de faire cochon bas. Que voulez-vous, Allah est Allah.


Avril 2007

Chine

Depuis la restitution de Macao à la Chine, on observe l’ahurissant phénomène suivant : Macao, l’enfer du jeu et du vice, détrône Las Vegas comme capitale des recettes de casinos. Macao, en 2006 : 7,2 milliards de dollars. Las Vegas : 6,6 milliards. Douze millions de Chinois sont venus ainsi s’éclater dans cette ancienne colonie portugaise. Sheldon Adelson, le milliardaire américain, a vu juste et sa performance dépasse de loin les pauvres indemnités, d’ailleurs scandaleuses, du pâle Français Forgeard. Adelson va bientôt ouvrir sur une presqu’île proche de Macao, une réplique de sa « Venise » de Las Vegas, où des gondoliers rameront sur des canaux artificiels dans le cadre d’un complexe hôtelier et de jeux comprenant 3.000 suites et 750 tables. Coût de l’investissement : 1,8 milliard de dollars.

Ce n’est pas tout : une des séries télévisées les plus attendues en Chine, la saison prochaine, se déroulera en France. Titre : Rêves derrière un rideau de cristal. Sujet : une jeune Chinoise se laisse séduire par le propriétaire d’un château de la campagne française, un riche créateur de parfums français (mais attention, d’origine chinoise) qu’elle rencontre lors d’un séjour à Paris. Il lui fera découvrir la Normandie, la Provence et les lieux les plus romantiques de la capitale.

Je m’étonne que les Chinois ne m’aient pas pris comme conseiller pour cette série prestigieuse. Mais ils vont faire des progrès. La prochaine fois, l’actrice chinoise tombera amoureuse d’un jeune et brillant aristocrate français, la fois suivante un jeune Chinois sera ébloui par une ravissante Française. Nous ne serons plus en Normandie ou en Provence, mais au bord de la Loire, ou encore dans des châteaux de vins à Bordeaux. La guest star sera Ségolène Royal, élue ou pas présidente. On la verra d’abord sur la Grande Muraille, disant sa « bravitude », et ensuite, vérité ou fiction, dans les jardins de l’Elysée. Titre de la série : La France présidente. Le film, en plusieurs épisodes, aura un succès fou dans toute l’Asie.


Mai 2007

Chine

Laissons la boucherie irakienne et celle du Proche-Orient, et observons comment la Chine se glisse subrepticement dans le capital financier américain. Ces Chinois sont bizarres : pas de bruit, volonté, action. Ils viennent de loin et ils iront loin. Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, au fond, voici mes conseils de lecture.

D’abord, la réédition du grand livre de Pierre Ryckmans (alias Simon Leys), traduction et commentaire de Shitao, peintre, poète et penseur le plus important de la Chine classique, Les propos sur la peinture du Moine Citrouille-Amère. Ce traité commence ainsi, par la définition de "L’unique Trait de Pinceau" : " L’Unique Trait de Pinceau est l’origine de toutes choses, la racine de tous les phénomènes ; sa fonction est manifeste pour l’esprit, mais le vulgaire l’ignore... La peinture émane de l’intellect : qu’il s’agisse de la beauté des monts, fleuves, personnages et choses, ou qu’il s’agisse de l’essence et du caractère des oiseaux, des bêtes, des herbes et des arbres, ou qu’il s’agisse des mesures et des proportions des viviers, des pavillons, des édifices et des esplanades, on n’en pourra pénétrer les raisons ni épuiser les effets variés, si en fin de compte on ne possède cette mesure immense de l’Unique Trait de Pinceau. "

Voilà pour la nature. Et maintenant, la guerre, à travers Les 36 Stratagèmes, ancien manuel secret anonyme, admirablement traduit et présenté par Jean Levi. Le premier stratagème s’appelle "Traverser la mer à l’insu du Ciel" : "A se garder de tous côtés, la vigilance s’endort ; un spectacle familier n’éveille pas le soupçon. L’occulte est au coeur du manifeste et non dans son contraire. Rien n’est plus caché que le plus apparent." Dans la guerre incessante entre tous et tous, je vous recommande aussi "Faire du bruit à l’est pour attaquer à l’ouest", "Emprunter un cadavre pour y loger une âme", "Le stratagème des jolies femmes", "Le stratagème de la ville vide", "Le stratagème des agents retournés".

Il y a aussi "Créer de l’être à partir du rien", "Contempler l’incendie depuis la rive opposée", "Retirer l’échelle après avoir fait monter l’autre au toit", "Laisser filer l’adversaire pour mieux le capturer".

Ça a l’air tout simple, mais c’est très difficile à comprendre, puisque l’essentiel repose sur l’éternel Livre des mutations. Conseil, donc, pour le XXIe siècle : devenez le plus possible chinois, sinon rien.


Décembre 2007

Il y a eu le voyage en Chine, et Sarko, très à l’aise au milieu de l’armée en terre cuite rassemblée pour lui ; sa mère, surtout, à qui le président chinois, ému, a offert un châle. Cette présence maternelle n’a pas été assez commentée, d’autant plus qu’une autre mère, celle de Carla Bruni, est arrivée par la suite. Les mères, les enfants, voilà qui est admirablement joué. La Chine ? Bientôt les jeux Olympiques, et n’oublions pas que l’Opéra de Pékin est de construction française.


Mars 2008

Tibet

Mais non, impossible, les Tibétains se révoltent, le dalaïlama se bat, et les méchants Chinois font leur travail de barbares. Mon regard ne quitte plus le Toit du monde et Lhassa. Par tempérament, je me sens bouddhiste et solidaire des robes safran. Le dalaï-lama, sportif et tout sourire, c’est quand même autre chose que ce vieux Benoît XVI provocateur, qui baptise au grand jour une Chinoise et un musulman converti (de quoi faire rugir Ben Laden). Les droits de l’homme sont notre religion, elle doit s’appliquer partout et à chaque instant, par principe. Quelle idée, aussi, de confier les Jeux à la Chine, comme si on ne savait pas que ces Chinois, en douce, veulent conquérir la planète ! Faire circuler la flamme olympique d’Olympie à Pékin en passant par le Tibet, quelle folie ! La conjonction Grèce-Chine, quel effarant symbole historique !

Le Président, sans doute embarrassé, comme tout le monde, par ses contrats, a un peu tardé à manifester sa fermeté, mais il menace maintenant de ne pas se rendre à la cérémonie d’ouverture. L’été sera passionnant. Cette menace va certainement impressionner les Chinois qui, on le sait, sont particulièrement influençables. Une cérémonie avec Bush, Gordon Brown, Angela Merkel, mais sans Sarkozy, ça aurait de la gueule. Je parie que Carla admire intensément le dalaïlama. Suivons-la.


Avril 2008

Flamme

Les Jeux olympiques ont donc commencé beaucoup plus tôt que prévu, et par un nouveau sport : la guerre des images, l’empoignade publicitaire. Il faut bien reconnaître ici que les Services de renseignements chinois se sont montrés étrangement nuls, ne prévoyant rien, ne comprenant rien, ayant sous-estimé, de façon peu stratégique, les énormes moyens de leur adversaire principal, le diable dalaï-lama, ce coureur souriant, qui est bouddhiste comme moi skieur de fond. Il devrait y avoir des limogeages au plus haut niveau à Pékin, l’agitation autour de la flamme l’exige. La momie de Mao s’en retourne dans son mausolée, l’infiltration américaine a réussi un coup planétaire, car qui oserait dire qu’il n’est pas pour les droits de l’homme au Tibet comme ailleurs, qui oserait douter de la flamme intérieure des moines ? Le Bouddha plus fort que tous les contrats ? On verra. Le dalaï-lama est sexy, aucun doute, même si son représentant français en robe, Mathieu Ricard, est plus plan-plan, avec sa bonne bouille et ses bras nus qui, paraît-il, ont séduit d’emblée le président de la République. Quoi qu’il en soit, les manifestations chinoises, mal préparées, ont été particulièrement pénibles. Cette jeunesse aurait besoin d’un bon conseiller en communication, et j’aurais sûrement trouvé mieux que les pancartes « Jeanne d’Arc prostituée, Napoléon pervers, France nazie (avec croix gammées), Corse libre ! » C’est franchement idiot, et, en plus, écrit en anglais. « Jeanne d’Arx prostitute », quel slogan en faveur du bûcher consumant la sainte ! Napoléon pervers ? C’est oublier que la première chose que Mao dit à Malraux lorsque celui-ci lui rend visite, est « Parlez-moi de Napoléon. » Quant à « France nazie », aujourd’hui, c’est quand même très exagéré, et ne peut venir que de provocateurs à l’intérieur même des Services. Que les Chinois me lisent, bordel ! Ou alors ils ont mal entendu : il faut dire « France moisie », pas « nazie » !

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Jin JIng

Médailles d’or, d’argent et de bronze aux sportifs tibétains, jusqu’ici peu connus pour leurs performances dans les stades, qui viennent donc de faire une entrée fracassante sur les podiums. La contre-attaque chinoise, il est vrai, commence à peine. Les Chinois ont quand même trouvé leur Jeanne d’Arc : la ravissante Jin Jing « l’ange souriant en fauteuil roulant », escrimeuse célèbre et handicapée, que le monde entier a vue, héroïque, à Paris, protégeant la flamme olympique contre ses barbares agresseurs. La Chine tout entière est désormais derrière Jin Jing. Le dalaï-lama macho contre Jin Jing angélique, quel match ! Cette fois, c’est le Président qui se trompe en choisissant ses émissaires vers l’empire du Milieu. Quelle idée, en effet, d’envoyer le vieux Poncelet, du Sénat, faire la bise à Jin Jing ! J’ai vainement attendu d’être sélectionné pour cette mission de charme. Et maintenant Raffarin ! S’agit-il d’effacer la déclaration de Ségolène Royal, menaçant, depuis le radieux Poitou-Charentes, la Chine arriérée ? Peut-être. En tout cas, le Président s’est excusé auprès de l’ange en fauteuil roulant, et l’a même invitée personnellement en France. Je vois ça d’ici : Jin Jing et Carla Bruni dans le parc de Versailles ! Au Louvre ! À Rambouillet ! Mieux que pour Kadhafi ! Le Spectacle a ses lois.


Mai 2008

Signes occultes

Un de mes vieux amis, très versé dans les sciences occultes et qui a choisi, voici longtemps, de passer non pas de Mao à Moïse, mais de Mao au dalaï-lama, m’assure que les désastres naturels de ces temps-ci, en Birmanie et surtout en Chine, sont les conséquences des mauvais traitements infligés aux moines bouddhistes. Selon lui, les maîtres fondamentaux, ceux qu’on ne voit jamais et dont le dalaï n’est que la doublure publicitaire, sont formels : les typhons, les tremblements de terre relèvent d’une économie spirituelle cachée. Vous touchez à Lhassa, la terre tremble. Vous tabassez le sacré, il vous envoie des milliers de morts. Le Talmud tibétain, accessible à de rares initiés, peut déclencher des cataclysmes et des catastrophes. Ce sont des Jeux olympiques d’un genre particulier, peu grecs, soit, mais profondément asiatiques. D’après mon ami, pas du tout fou et très renseigné, les vraies négociations entre Lhassa et Pékin, ultrasecrètes, portent sur un rouleau spécial que les Chinois connaissent mais ne peuvent déchiffrer qu’à moitié (Mao lui-même en a eu connaissance). Bien entendu, la funèbre et criminelle junte birmane est tenue à l’écart de ces consultations. Pour elle, comme pour les Farc en Colombie, pas de quartier. Avec les Chinois, au contraire, le jeu est infiniment plus subtil et complexe. La Chine, en effet, contrairement à ce que pensent les médias occidentaux, n’est pas une Birmanie agrandie et barbare. Quoi qu’il en soit, la partie est en cours, l’échiquier vient d’être renversé, on repart à zéro dans les coulisses. Cela me rassure puisqu’un des premiers signes de détente apparaît dans la propagande chinoise, radoucie à l’égard de la France. Mon ami est français, rien à voir avec le bonze Ricard, il sait ce qu’il dit, il travaille à la détente, je lui fais confiance. Mais tous ces morts ? Et les fausses photos de charniers d’Hiroshima publiées par Le Monde ? Eh oui, c’est affreux. Y a-t-il encore plus inquiétant, plus horrible ? Oui, la mère de Michel Houellebecq, sortie des enfers pour poursuivre son fils de sa malédiction. Pas bouddhiste pour un sou, pourtant, la vieille.


Août 2008

Chine


Les Jeux olympiques de Pékin ne devaient pas avoir lieu. Il y aurait des attentats, une pollution asphyxiante, une désorganisation monstre, des manifestants tibétains ou musulmans, mais la menace la plus sérieuse était l’absence du président français pour la cérémonie d’ouverture. Sans la présence de Nicolas Sarkozy, les Chinois peuvent-ils exister ? Grave question, qui a ému la planète entière. La France des droits de l’homme pouvait-elle accepter de reconnaître ce pays hitlérien ? Berlin 1936, Pékin 2008, même chose. On attendait au moins une révolte des sportifs au grand coeur. Là-dessus, les Chinois nous offrent un spectacle monstre (ils savent faire), célébrant leur culture millénaire avec une arrogance infernale. Où était la France il y a deux mille ans ? On se le demande. Et aujourd’hui ? On ne sait plus très bien. Laure Manaudou fait naufrage, Alain Bernard sauve un peu l’honneur, seuls les sabreurs français m’ont arraché des larmes. C’est quand même bien peu face aux huit médailles d’or du phénomène Michael Phelps, et à la performance éblouissante des Jamaïquains, Usain Bolt au 100 mètres, et le triplé féminin, un vrai rêve. Les Jamaïquaines, voilà l’avenir. Au passage, il me semble nécessaire de rappeler que la Chine, aujourd’hui, compte 253 millions d’internautes. Ce n’est qu’un début, j’en ai peur. Une petite satisfaction quand même : le siège du Front national a été racheté par une université de Shanghai.

A suivre...


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