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Sur la piste de Duns Scot

D 13 juin 2008     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Suite à mes interrogations sur « Deprimoprincipio », pseudo de ce remarquable vidéophile spécialisé sur Sollers et à un moindre titre sur Julia Kristeva, admirateur du Tractatus de primo principio de Duns Scot, A.G. nous signalait, dans un commentaire, la présence de Duns Scot dans Paradis de Sollers.

On le trouve aussi chez Julia Kristeva dans cet entretien avec le journal La Croix du 3/12/2004. (Il n’est pas rare qu’un thème abordé par l’un ou l’autre se retrouve chez l’autre. Le Bernin et Thérèse d’Avila en est un autre exemple... « L’intertextualité » pratiquée au sein du couple. Avec sa papesse et par sa papesse !)

Et que nous dit J. Kristeva à propos de Duns Scot ? Voici le paragraphe où il apparaît :

« [...] Je me méfie, confie-t-elle aujourd’hui, de tout système de pensée de masse. On a vu où menaient les révolutions, qu’elles soient bourgeoises (au mépris des libertés individuelles), prolétariennes (débouchant sur le Goulag) ou tiers-mondistes (faisant l’impasse sur la singularité). Je me soucie davantage de l’intime, à travers l’inconscient, la maternité, le roman... » Et de se reconnaître « davantage dans Duns Scot que dans Simone de Beauvoir » dans l’affirmation, par le scolastique franciscain médiéval, le l’« ecceitas » de la personne : c’est « cet homme-là » qui importe, se montrant si singulier en sa créativité, plutôt qu’une communauté indifférenciée. Gare aux communautarismes ! »

L’extrait dans son contexte ici (déborde Duns Scot, mais belle illustration de la pensée de son auteure, de sa profondeur, belle mécanique intellectuelle qui manie notre langue avec une dextérité que bien des autochtones lui envieraient)

Et aussi dans un article « Pratiques du génie » dans le cadre d’un dossier pour MAGphilo sur le thème du génie, (N°17 automne 2005) :

« [...] Mais c’est peut-être l’ ecceitas de Duns Scot qui résume le mieux cette résorption de la génialité antique dans le génie du christianisme.
Il faudra attendre la Renaissance, comme l’a noté Hannah Arendt, pour que les hommes en train de perdre Dieu déplacent la transcendance sur les meilleurs d’entre eux. Frustrés de se voir assimilés aux fruits de leurs activités, fût-ce les plus grandioses, les sujets de la sécularisation galopante s’ingénient à conférer les traits du « génie », et/ou de la divinité en eux, aux producteurs d’ ?uvres inégalables. Par métonymie, le divin se déplace, à moins qu’il ne disparaisse, dans la personne qui « a du génie », ou qui exerce simplement une influence. »


Ecceitas (cf. « Ecce homo » de Nietzsche reprenant comme titre les paroles de Pilate pour présenter le Christ au peuple lors de sa Passion : « voici l’homme »).
Ecceitas : latin scolastique. Caractère de singularité absolue par lequel un individu se distingue de tout autre.

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