4 5

  Sur et autour de Sollers
vous etes ici : Accueil » ILS / ELLES ONT DIT » Nous sommes 8 milliards de Terriens. Qu’est-ce que cela signifie (...)
  • > ILS / ELLES ONT DIT
Nous sommes 8 milliards de Terriens. Qu’est-ce que cela signifie ?

D 15 novembre 2022     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


8 milliards d’habitants

Selon l’estimation officielle des Nations unies, la population mondiale dépasse les 8 milliards d’habitants ce 15 novembre. Un défi pour les pays pauvres.

_ Chaque jour, dans le monde, on compte plus de 380 000 naissances .
© JESSICA BORDEAU / BSIP via AFP
GIF

Jamais la terre n’avait connu une telle croissance démographique. Selon l’estimation officielle des Nations unies (ONU), la population mondiale a franchi la barre des huit milliards mardi 15 novembre, alors que les habitants n’étaient encore que 2,5 milliards en 1950 et moins d’un milliard jusque dans les années 1800. Elle n’a mis que douze ans pour passer de 7 à 8 milliards. Mais, signe de son ralentissement démographique, il lui faudra environ quinze ans pour atteindre les 9 milliards en 2037. L’ONU projette un « pic » à 10,4 milliards dans les années 2080 et une stagnation jusqu’à la fin du siècle.

Cette « croissance sans précédent » est le résultat « d’une augmentation progressive de la durée de la vie grâce aux progrès réalisés en termes de santé publique, de nutrition, d’hygiène personnelle et de médecine ». Et les Nations unies y voient « un important jalon du développement humain » et un rappel, en pleine COP27, de « notre responsabilité partagée de prendre soin de notre planète ». Mais la croissance démographique pose aussi de redoutables défis aux pays les plus pauvres, où elle se concentre le plus.

GIF

Un défi pour les pays pauvres

Ainsi, la barre des 8 milliards est franchie en pleine conférence mondiale sur le climat, la COP27, à Charm el-Cheikh, qui souligne une fois de plus la difficulté des pays riches, les plus responsables du réchauffement de la planète et des pays pauvres, qui réclament de l’aide pour y faire face, à s’entendre pour faire baisser de manière plus ambitieuse les émissions de gaz à effet de serre provenant des activités humaines.

Source AFP
15/11/2022

GIF

La croissance démographique amplifie l’impact environnemental

L’ONU le rappelle, "si la croissance démographique amplifie l’impact environnemental du développement économique", "les pays où la consommation de ressources matérielles et les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont les plus élevées, sont généralement ceux où le revenu par habitant est le plus élevé et non ceux où la population augmente rapidement".

"Notre impact sur la planète est déterminé bien plus par nos comportements que par notre nombre", résume Jennifer Sciubba, chercheuse en résidence au cercle de réflexion Wilson Center.

Et c’est bien dans les pays qui concentrent déjà une forte pauvreté que la croissance démographique pose des défis majeurs.

GIF

L’Inde sera le pays le plus peuplé en 2023

"La persistance de niveaux de fécondité élevés, à l’origine d’une croissance démographique rapide, est à la fois un symptôme et une cause de la lenteur des progrès en matière de développement", écrit l’ONU.

Ainsi, l’Inde, pays de 1,4 milliard d’habitants, qui deviendra le plus peuplé du monde en 2023, surpassant la Chine,

devrait connaître ces prochaines décennies une explosion de sa population urbaine avec des mégapoles déjà surpeuplées et en manque d’infrastructures essentielles.

A Bombay, 40% environ de la population vit dans des bidonvilles, des zones de misère surpeuplées, constituées de baraquements de fortune, pour la plupart dépourvues d’eau courante, d’électricité et de sanitaires.

Les chiffres mondiaux masquent une immense diversité démographique. Ainsi, plus de la moitié de la croissance de la population d’ici 2050 viendra de seulement 8 pays selon l’ONU : République démocratique du Congo, Egypte, Ethiopie, Inde, Nigeria, Pakistan, Philippines et Tanzanie.

Et à la fin du siècle, les trois villes les plus peuplées au monde seront africaines : Lagos au Nigeria, Kinshasa en RD Congo et Dar Es Salaam en Tanzanie.

S.R. (BFMTV) avec AFP

GIF

INFOGRAPHIES : À QUOI POURRAIT RESSEMBLER LE MONDE EN 2050 ?

Si la population globale a été multipliée par huit en 200 ans, celle-ci devrait encore augmenter dans les années à venir, avec 9,7 milliards d’habitants attendus en 2050. Mais l’Europe devrait plutôt connaître un déclin démographique.
10 milliards d’humains pourraient se partager la planète Terre d’ici quelques années. L’Institut national d’études démographiques (Ined) publie ce jeudi une analyse des projections de la population mondiale à l’horizon 2050, à partir des données des Nations unies.

"L’un des grands changements à venir est l’accroissement important de la population de l’Afrique qui pourrait presque tripler d’ici la fin du siècle, passant de 1,4 milliard d’habitants en 2022 à 3,9 milliards en 2100", selon les auteurs Gilles Pison, Étienne Couppié et Arianna Caporal.

Découvrez, les projections de l’évolution démographique dans le monde d’ici 2050 avec notre carte ci-dessous. Plus un pays est rouge, plus sa population doit exploser dans les années à venir. Plus un pays est bleu, plus sa population est amenée à diminuer.

GIF

L’évolution démographique d’ici 2050 dans le monde

GIF

Source : ONU, Ined
GIF
Découvrez sur le site de BFMTV la version interactive de cette carte. Elle vous permettra au survol de chaque pays, de découvrir son nom et les chiffres de la population à la mi-2022 et les projections pour 2050. C’EST ICI
GIF

Un déclin démographique en Europe

D’ici la fin du siècle, six pays africains devraient ainsi voir leur nombre d’habitants passer au moins du simple au double : le Niger, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, la Somalie, le Tchad, le Mali et l’Angola.
"Parmi les régions du monde où la fécondité est encore élevée, supérieure à 2,5 enfants, on trouve en 2022 presque toute l’Afrique, les régions allant de l’Afghanistan jusqu’au Nord de l’Inde", peut-on lire dans la note de l’Ined.

"C’est là que l’essentiel de la croissance démographique mondiale aura lieu dans les prochaines décennies."

À l’inverse, l’Europe - le Vieux-continent - pourrait connaître un net déclin démographique dans les années à venir, avec des baisses de plus de 10% de la population dans certains pays tels que l’Italie (-11,9%) ou la Pologne (-12,3%). La France, avec 66 millions d’habitants projetés en 2050, contre 64,6 millions aujourd’hui, passerait de la 23e à le 31e place des pays les plus peuplés du monde.

Découvrez ci-dessous le classement des pays qui devraient être les plus peuplés à l’horizon 2050 :


Source : ONU, Ined • En millions
ZOOM : cliquer l’image
GIF

Une baisse de la fécondité, mais d’importantes disparités

Les spécialistes de l’Ined précisent néanmoins que la croissance démographique de la population mondiale décélère progressivement, en raison d’une baisse de la fécondité. Alors qu’en 1950, la moyenne du nombre d’enfants par femme était de 5, ce chiffre est aujourd’hui deux fois moins important (2.3 enfants en 2022).
Pour le démographe et directeur de recherche à l’Ined Gilles Pison, interrogé par BFMTV.com, ce phénomène réside dans la volonté des parents d’assurer une vie meilleure à leurs enfants, grâce notamment à l’éducation.

"Les pays ou continents se sont engagés plus ou moins tôt dans le mouvement de réduction des naissances et de baisse de la fécondité", analyse-t-il. "Mais partout sur la planète la tendance chez les femmes et les hommes est d’avoir peu d’enfants."

Cette baisse générale de la fécondité cache encore d’importantes disparités géographiques. Tapez le nom d’un pays dans notre moteur de recherche ci-dessous pour afficher le nombre moyen d’enfants par femme en 2022.

La Corée du Sud, le pays avec l’indice de fécondité le plus bas (0,9 enfant par femme), devrait passer en l’espace de trois décennies de 51,8 à 46 millions d’habitants. A l’opposé du classement, le Niger affiche l’indice de fécondité le plus haut, avec en moyenne 6,7 enfants par femme - un chiffre plus de trois fois supérieur à la France (1,8 enfant en 2022).

Théophile Magoria
BFMTV

À LIRE AUSSI

Démographie : la bombe « population » n’en finit pas d’exploser

TRIBUNE. L’essayiste Antoine Buéno réagit à chaud aux analyses de Ferghane Azihari et de Pierre-Antoine Delhommais sur la croissance démographique mondiale.

GIF

GIF

« Un quart d’habitants en plus, cela signifie aussi mécaniquement 25 % de plus de tout : d’eau, d’énergie, de matières premières, d’habitations, de biens manufacturés. Et encore, sans prendre en compte le développement », avertit Antoine Buéno.© AHMAD AL-RUBAYE / AFP

GIF

Le Point vient de publier coup sur coup une tribune et un édito tendant à relativiser l’impact environnemental de la démographie mondiale. L’édito, signé de Pierre-Antoine Delhommais, part du constat rassurant de l’essoufflement de la croissance démographique pour faire passer au second plan son enjeu écologique par rapport à son impact géopolitique et sociétal. La tribune, signée de Ferghane Azihari, va bien plus loin puisqu’elle considère carrément cet essoufflement démographique comme une mauvaise nouvelle pour la planète ! Si le propos n’était pas grave, il prêterait à rire. Après tout, nous ne sommes plus à un paradoxe près !

Reprenons. Certes, la croissance de la démographie mondiale ne cesse de ralentir. Et certes, c’est une bonne nouvelle pour l’environnement et l’humanité. Mais il n’y a pas de quoi être rassuré pour autant. Car, malgré ce ralentissement, l’information principale fournie par la réévaluation des projections démographiques à laquelle vient de procéder l’ONU est que la population mondiale va continuer de grandir. Inexorablement. Selon le scénario central, nous serons près de 10 milliards en 2050. Et il n’y aura pas de retournement démographique (décroissance) avant le XXIIe siècle. 10 milliards, par rapport aux presque 8 milliards actuels, cela signifie 25 % d’humains en plus sur une planète déjà exsangue
.
À LIRE AUSSI La démographie, mère de toutes les batailles

Cela signifie que, en comptant les 2 milliards de personnes qui sont encore en situation d’insécurité alimentaire, il faudra demain produire 50 % d’aliments en plus par rapport à aujourd’hui. Et cela, alors que l’agriculture ne peut plus que marginalement s’étendre spatialement, que les rendements marquent le pas, que le réchauffement risque encore de les plomber, que des millions d’hectares surexploités sont lessivés et ne produisent plus rien… Et il n’y a pas que la nourriture.

Un quart d’habitants en plus, cela signifie aussi mécaniquement 25 % de plus de tout : d’eau, d’énergie, de matières premières, d’habitations, de biens manufacturés. Et encore, sans prendre en compte le développement. Avec le développement, ces chiffres peuvent être doublés. Tout cela, alors que l’humanité consomme déjà les ressources correspondant à 1,7 planète Terre. Nous sommes déjà bien trop nombreux compte tenu de notre mode de vie. Et demain, nous le serons encore davantage. Voilà ce que nous apprennent les projections de l’ONU.

GIF

Face à la montée des eaux, il vaut mieux être riche

Halte aux raisonnements simplistes !, se récriera cependant Ferghane Azihari, en réaction à ce qui précède. Nous ne serons jamais trop nombreux, explique-t-il dans sa tribune, car plus il y a d’hommes, plus il y a de richesses. Et plus il y a de richesses, plus les hommes ont de moyens à la fois de se protéger de la nature lorsqu’elle est hostile et de faire fructifier cette même nature à leur profit. Illustration de la première idée : face à la montée des eaux, la Hollande peut endiguer, pas le Bangladesh. Face à la montée des eaux, il vaut mieux être riche.

Illustration de la seconde idée : l’essor de l’homme s’est accompagné de celui de la vache et du cochon. L’humanité a donc bien fait prospérer la nature… D’ici, je vois des yeux de lecteurs s’écarquiller. Eh non, ce n’est pas un canular, c’est bien ce qu’écrit Azihari. Il va même jusqu’à avancer que, si nous manquons d’ingénieurs dans le génie nucléaire, c’est parce que nous ne sommes pas assez nombreux sur Terre… On savourera au passage le caractère pas du tout simpliste du raisonnement. Il correspond, ni plus ni moins, au catéchisme libéral.

À LIRE AUSSI Deux milliards de personnes ont un accès difficile à l’eau

Mais, plutôt que de s’insurger vainement, suivons ce raisonnement jusqu’au bout pour en évaluer toute la profondeur. Selon lui, demain, l’Inde devrait devenir la première puissance mondiale. Eh oui, puisque demain l’Inde sera le pays le plus peuplé du monde. Riche de sa population, elle aura les moyens de s’acheter des parasols et d’importer de l’eau douce du Groenland. Demain, l’Afrique subsaharienne devrait également bien s’en sortir. En effet, sa population va doubler en trente ans. L’Afrique sera invivable la moitié de l’année, mais ses habitants, beaucoup plus nombreux donc beaucoup plus riches, auront les moyens de bâtir des bulles climatisées. Ou peut-être émigreront-ils au Bangladesh pour aider les populations locales à endiguer comme des Hollandais. Trêve d’absurdie.

Ce qu’un enfant de cinq ans comprend instinctivement, il faut le démontrer à un adulte libéral. Oui, la taille de la population a forcément un impact environnemental. Pour être plus précis, notre empreinte environnementale dépend de deux facteurs : notre mode de vie, c’est-à-dire la manière dont nous consommons et produisons, et notre nombre. Alors que la question démographique était au cœur du mouvement écologique des années 1970, à partir des années 1980, elle en a été totalement évacuée.

Aujourd’hui, les politiques environnementales n’entendent plus agir que sur l’économie, c’est-à-dire le mode de vie. Le problème, c’est que le mode de vie n’est pas un interrupteur, un simple bouton-poussoir que l’on pourrait positionner à volonté en mode « on » ou « off ». C’est tout l’enjeu de la triple transition énergétique, agricole et industrielle (circularité). Tout porte aujourd’hui à croire que cette transition prendra du temps et sera insuffisante.

À LIRE AUSSI Pourquoi la démographie est un enjeu économique pour l’Afrique

Dans ces conditions, et compte tenu du fait que l’urgence environnementale remet en cause jusqu’à notre survie, nous ne pouvons pas nous payer le luxe de négliger complètement l’autre levier, celui de la population. D’autant moins que réduire notre nombre n’a pas qu’une vertu préventive. C’est aussi un enjeu de résilience et d’adaptation. À titre d’exemple, c’est en Afrique subsaharienne que la fécondité est aujourd’hui la plus élevée. L’Afrique subsaharienne est aussi l’une des régions du monde où le réchauffement climatique frappera le plus fort. Plus cette région sera peuplée, plus les dégâts humains seront grands.

GIF

Protection de la nature, droit des femmes, même combat !

Qu’implique un tel constat ? Au nord, de faire entrer les considérations écologiques dans toute réflexion conduisant au choix d’avoir un enfant ou pas. Au sud, de permettre à toutes les petites filles d’accéder à l’école (il y a un fort effet de levier entre niveau d’instruction et taux de fécondité) et à toutes les femmes qui le souhaitent d’accéder à une contraception (planning familial). Protection de la nature, droit des femmes, même combat !

Compte tenu de l’intrication du mode de vie et du nombre, il faut considérer la crise environnementale actuelle comme une crise malthusienne, une crise du développement de l’humanité. De son développement économique ET démographique. La surpopulation n’est donc pas un mythe, c’est notre réalité présente et à venir. Certes, elle ne s’est pas traduite par des famines comme Malthus l’avait anticipé. Mais la bombe population n’en finit pas d’exploser dans l’air, les rivières, les océans, les sols et les écosystèmes. Il faut la désamorcer.

Antoine Buéno
Le Point, 27/07/2022.

Un message, un commentaire ?

Ce forum est modéré. Votre contribution apparaîtra après validation par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
  • NOM (obligatoire)
  • EMAIL (souhaitable)
Titre

RACCOURCIS SPIP : {{{Titre}}} {{gras}}, {iitalique}, {{ {gras et italique} }}, [LIEN->URL]

Ajouter un document