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Le désastre afghan

D 16 août 2021     A par Albert Gauvin - C 7 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Des Afghans se-pressent à l’aeroport de Kaboul le 16 août 2021.
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Ce qui était prévisible est donc arrivé : les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan. Est-ce une surprise ? Seule la rapidité avec laquelle Kaboul est tombé peut être une surprise. Pour le reste, il suffisait de suivre l’actualité au fil des mois pour comprendre que l’issue était inévitable. Appliquant une stratégie d’encerclement des villes par les campagnes qui n’avait rien à envier à la stratégie de guerre prolongée théorisée naguère par Mao, les talibans avaient conquis des pans entiers du territoire afghan. Kaboul n’avait plus qu’à tomber comme un fruit mûr. Force est de constater que, après l’échec traumatisant de la guerre du Vietnam (qu’un admirable documentaire de Ken Burns diffusé sur arte vient de nous remettre en mémoire), après la lamentable intervention américaine en Irak dont un autre documentaire, britannique celui-là, nous a montré la stupidité et la base mensongère (cf. Il était une fois en Irak), c’est la troisième guerre militairement ou moralement perdue en cinquante ans par la puissance américaine. L’intervention en Afghanistan n’avait sans doute pas les mêmes finalités que les interventions au Vietnam et en Irak, mais c’est bien une certaine conception non seulement américaine, mais occidentale de la guerre et de la politique qui a échoué. On critique le départ précipité des Américains, mais on oublie que la France, dès 2012, avait retiré ses soldats... Et puis quelle tragique ironie de l’histoire de voir que ces talibans, soutenus il y a quarante ans par les Américains pour combattre l’invasion soviétique (l’URSS n’y survivra pas), ont réussi, cette fois, à faire tomber une à une les principales villes d’Afghanistan avec les cargaisons d’armes modernes, pour la plupart fournies par les puissances occidentales... Au-delà du soutien moral aux forces afghanes entrées en résistance [1] — que pèsent-elles ? — et du secours nécessaire aux Afghans qui demandent notre aide — comme les boat people fuyant le Vietnam il y a quarante-cinq ans que la France avait su accueillir —, la seule question qui se pose aujourd’hui est la suivante : quelles leçons tirer de ces échecs successifs ? À chaud, Pierre Haski, président de Reporters sans frontières, me semble fournir la meilleure analyse dans L’OBS de ce 16 août.

Les leçons de l’échec américain à Kaboul

CHRONIQUE. Ces deux dernières décennies ne sont pas l’échec de l’intervention de 2001, mais celui du rêve civilisationnel que l’Occident a voulu plaquer sur l’Afghanistan, analyse Pierre Haski.

Par Pierre Haski

Publié le 16 août 2021 à 10h06 Mis à jour le 16 août 2021 à 10h41

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Des talibans dans les rues de Kaboul, le 16 août 2021.
(SAYED KHODAIBERDI SADAT / Anadolu Agency)

On ne manquera pas, dans les prochains jours, mois, années, de disséquer la défaite américaine et, par extension, occidentale en Afghanistan ; c’est l’heure du « blame game », comme disent les Américains, le « à qui la faute ? », qui, de la « perte » de la Chine en 1948 à celle du Vietnam en 1975, s’étend désormais à l’Afghanistan.

Joe Biden a allumé un « paratonnerre Trump » en rappelant qu’il a hérité d’un accord politique signé en grande pompe entre l’administration de son prédécesseur républicain et les représentants des talibans à Doha en février 2020 ; une manière de partager, en politique intérieure, le fardeau de l’humiliation qui s’abat (de nouveau) sur la première puissance mondiale. C’est exact, mais c’est l’actuel président démocrate qui a donné le signal du départ sans le moindre cadre politique interafghan, signifiant, de fait, aux talibans que la voie de Kaboul était à eux.

LIRE AUSSI :Afghanistan : Joe Biden aura fait aussi mal que ses prédécesseurs

Mais la réalité est plus complexe. D’abord un rappel : l’intervention d’une coalition principalement mais pas uniquement américaine en 2001 a été soutenue par la communauté internationale tout entière, avec un feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies, 11-Septembre oblige. L’Afghanistan des talibans était coupable d’avoir permis à Al-Qaida d’avoir planifié et organisé à partir de son territoire un des attentats terroristes les plus spectaculaires de l’histoire. Ne l’oublions pas.

Illusion de l’ingérence démocratique

Ce qui est en cause, c’est la transformation de cette intervention ponctuelle, punitive pourrait-on dire, à la suite d’un événement particulier, en une mission de « state-building », de création ex nihilo d’un Etat moderne et démocratique, conçu et voulu de l’extérieur. Ces deux dernières décennies ne sont pas l’échec de l’intervention de 2001, mais celui du rêve civilisationnel que l’Occident a voulu plaquer sur l’Afghanistan ; avec, l’histoire se répétera en Irak deux ans plus tard, cette idée qu’une force d’occupation « bienveillante » peut aider à accoucher d’une démocratie, comme en Allemagne et au Japon en 1945, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.

C’est cette illusion de l’ingérence démocratique, qui est devenue une idée dominante au-delà du cercle initial des néoconservateurs américains, qui a fait faillite depuis des années, mais dont le monde prend spectaculairement conscience aujourd’hui à Kaboul.

Cette idée était sans doute vouée à l’échec dès le début, et il n’a pas manqué d’experts pour tirer la sonnette d’alarme à plusieurs occasions ces deux dernières décennies : c’est en partie pour cette raison, sans le proclamer trop fort, que François Hollande avait retiré les troupes françaises d’Afghanistan dès son élection en 2012. Nicolas Sarkozy l’avait dit pendant sa campagne électorale de 2007, mais il avait été « retourné » par George W. Bush et avait fini par accroître les effectifs !

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Des Afghans sur le tarmac de l’aéroport de Kaboul, le 16 août 2021, où ils cherchent à fuir le pays en raison de la prise du pouvoir par les talibans. (AFP)

Une trahison désastreuse

Le problème est que cette idée de « state-building » a bien été tentée pendant deux décennies, pour être brutalement interrompue. Une génération d’Afghans et surtout d’Afghanes a grandi sous ce « parapluie » américain et occidental, avec l’idée que tout était devenu possible. Une jeune femme pouvait devenir journaliste, juge, scientifique ; elle pouvait porter la burqa ou pas ; elle pouvait se marier selon son choix, voire choisir sa sexualité. C’est ce rêve qui est fracassé aujourd’hui, et la trahison vis-à-vis de ces Afghans qui ont cru au rêve est désastreuse.

Assumer cette part de responsabilité oblige, au minimum, les démocraties à prendre en charge les conséquences de ce qu’elles ont tenté d’exporter à Kaboul principalement, un peu à l’extérieur de la capitale afghane. Elles doivent accueillir dignement et efficacement les réfugiés qui ne vont pas manquer de fuir le retour d’un régime rétrograde dont ils pensaient avoir été débarrassés depuis 2001.

Qu’on se souvienne des « boat-people » d’Indochine en 1975 : Raymond Aron et Jean-Paul Sartre, les deux intellectuels que tout avait jusque-là opposé, l’eau et le feu en matière d’idées et de vision du monde, ensemble à la même tribune pour appeler à la solidarité avec les réfugiés. Il faut revoir cette vidéo, où une union nationale se formait pour afficher une solidarité exemplaire. 125 000 réfugiés d’Indochine furent ainsi accueillis en France, de manière ordonnée, organisée, transformant un traumatisme individuel et collectif en une deuxième chance dont tout le monde a pu se féliciter par la suite.

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D’inévitables conséquences stratégiques

Le monde a-t-il à ce point changé qu’un tel élan de solidarité est devenu impossible ? Seul le Canada s’est engagé, jusqu’ici, à accueillir 20 000 Afghans sur son sol. En 2015, l’Europe s’est divisée face à l’afflux de réfugiés syriens, et seule l’Allemagne d’Angela Merkel s’est montrée à la hauteur, même si elle a été contestée y compris dans son propre parti et que ça a contribué à la montée de la formation d’extrême droite AfD aux élections suivantes. Devons-nous attendre que des dizaines peut-être des centaines de milliers d’Afghans arrivent en Turquie où cet exode a déjà commencé et aux autres frontières extérieures de l’Afghanistan pour prendre des décisions sous le coup de l’émotion, de la panique, en regardant par-dessus notre épaule si l’extrême droite ne va pas en profiter ?

Au-delà de la solidarité, il y aura les inévitables conséquences stratégiques. Joe Biden a beau proclamer que « America is back », l’impression générale, pour reprendre le bon mot dans le « New York Times » de François Heisbourg, un spécialiste des questions stratégiques, est surtout que « America is back home » : elle est de retour à la maison. Comme après la guerre du Vietnam, c’est le prestige et la crédibilité de la première puissance mondiale qui est en cause, à un moment de redéfinition des rapports de force internationaux. Il suffit de suivre les comptes des médias officiels chinois sur les réseaux sociaux pour voir que s’ils sont inquiets de la victoire des talibans à leur porte, ils ne manquent pas une occasion d’enfoncer un clou dans le cercueil de la puissance américaine – c’est, en tout cas, comme ça qu’ils le présentent, surtout à leur opinion publique. Message subliminal aux Hongkongais ou aux Taïwanais, ne comptez pas sur l’Oncle Sam pour vous sauver…

LIRE AUSSI : Afghanistan, Mali : la fin des interventions militaires extérieures ?

Dernier point inévitable du débat qui n’est pas près de se refermer : le parallèle, ni totalement valide, ni totalement faux, entre l’Afghanistan et le Sahel, entre l’échec américain et les difficultés françaises. Les experts pourront discuter à l’infini, mais on imagine aisément ce que peuvent ressentir les djihadistes du désert du Sahel en voyant les Américains s’enfuir de Kaboul face à une armée de va-nu-pieds qui n’ont pas le millième de la force de frappe de la première armée mondiale. On n’a pas fini de tirer les leçons de la débâcle de Kaboul.

Pierre Haski, L’OBS du 16 août 2021.

*

Le sens d’un engagement

En 2010, Julia Kristeva exprimait son engagement et, déjà, ses inquiétudes et ses doutes. Qu’on relise ce qu’elle écrivait dans L’UNIVERSEL AU SINGULIER :

Le projet du Président Karzaï [2] d’« intégrer » des talibans qualifiés comme « inferior rang insurgents » reçoit l’adhésion de l’Europe et des Etats-Unis, face aux difficultés dans lesquelles s’enlise l’engagement des démocraties occidentales en Afghanistan. Bien que les talibans eux-mêmes aient immédiatement rejeté cette offre, la tentative sera de toute évidence mise en œuvre : ne convient-il pas de tout essayer, y compris l’impossible, dans l’espoir d’un apaisement, fut-il relatif, de ce voisin de l’Iran ? La question porte sur les limites de cet impossible, si le prix à payer consiste à renoncer aux droits de l’homme et de la femme, et à ouvrir ainsi la voie aux nouveaux totalitarismes — contrairement au calcul stratégique initial. Il s’impose par conséquent que dès maintenant le gouvernement Karzaï s’engage à assurer, par la voie législative et quelle que soit sa composition future, les droits des jeunes filles et des femmes à l’éducation et à la formation professionnelle, ainsi que leur protection contre les mariages forcées, les violences conjugales et les discriminations (au travail, dans l’héritage, en cas de divorce etc.). C’est la proposition que j’ai faite, avec d’autres, à la Délégation des Droits de femmes du CESE [3] qui l’a acceptée et transmise pour être examinée par la Conférence de Londres et ses suites. Je me suis personnellement impliquée dans le soutien international aux femmes afghanes lorsque, en 2006, j’ai eu l’honneur de recevoir le Prix international « Hannah Arendt pour la pensée politique » : je l’ai offert à ces femmes qui s’immolent par le feu, faute de pouvoir exprimer autrement leur révolte contre l’obscurantisme social et religieux. C’est l’ONG « Humani-terra » de l’Hôpital de Marseille et qui gère l’hôpital de Herat en Afghanistan, qui s’en est chargé pour leur offrir des soins médicaux et psychologiques. Avant les talibans, les afghanes ont connu une certaine émancipation, et aujourd’hui encore les médias globalisés les informent sur les avancées des droits des femmes à travers le monde. Par conséquent, beaucoup d’entre elles ne se soumettent pas aveuglément à la répression intégriste, et nous essayons de les aider à trouver d’autres issues que de brûler leur corps. Quel lien avec Hannah Arendt ? A une époque où l’on opposait le nazisme et le stalinisme, Arendt a compris qu’ils participent d’une même horreur totalitaire, parce qu’ils déclarent superflue la vie humaine qu’ils détruisent par la Shoah ou le Goulag. Aujourd’hui, il est révoltant de tolérer ces nouvelles formes de barbarie qui considèrent que certaine êtres humains sont superflus, notamment les femmes. Avec l’Afghanistan et au-delà de ce pays, il y va du projet de société que porte la globalisation. — Julia Kristeva.

On va bientôt commémorer le 20e anniversaire de l’attentat sur les tours jumelles du World Trade Center qui fut à l’origine de l’intervention en Afghanistan, vous pouvez relire ce petit dossier : Penser le 11 septembre (et après). Et, par exemple, ceci, prélevé dans le Journal du mois du 25 novembre 2001 :

Liberté

Bien entendu, on se réjouit avec tout le monde de l’effondrement du régime aberrant des talibans, de la libération de Kaboul, de la bonne fortune des coiffeurs débordés par la suppression des barbes, du dévoilage des femmes emprisonnées derrière leurs burqas, du fait qu’elles pourront enfin s’instruire et travailler au lieu de croupir dans l’obscurantisme local. Qu’une femme, parlant à visage découvert à la télévision, puisse être un événement mondial donne un léger vertige au spectateur occidental. Ce dernier s’attend maintenant, à chaque instant, à apprendre qu’un avion s’est écrasé ici ou là, à New York ou ailleurs. Deux cent soixante morts, en période normale, est un événement, là c’est presque un détail ; même si des journaux titrent, de façon apocalyptique, « malédiction ». A ce compte, Dieu n’est pas non plus content des Algériens qu’il punit par des inondations catastrophiques. Les nouveaux problèmes qui vont se poser en Afghanistan (chefs de guerre, conflits ethniques) seront redoutables. Pour l’instant, on voit apparaître cette monstruosité : l’aide humanitaire bloquée, tandis qu’en sens inverse la drogue passe allégrement les frontières. Les stocks sont en vente, les camions roulent vers leurs clients. A Saint-Pétersbourg, dans les derniers mois, les camés ne venaient plus demander de seringues : l’héroïne n’était plus là, ils étaient obligés de se transférer sur d’autres substances. Depuis quelques jours, les revoilà en demande, l’héroïne est revenue, elle coule à travers la Russie, atteint déjà la Suède avant de retraverser l’Atlantique. Ainsi va le monde, et on préfère, après tout, que cela ait lieu en musique. Ce n’est pas encore Mozart à Kaboul, mais ça viendra.


[2Le premier président afghan mis en place, à titre intérimaire, par les Américains en 2001 après le renversement du pouvoir des talibans, il fut élu en 2004, puis réélu pour cinq ans en 2009. A.G.

[3Conseil Économique Social et Environnemental.

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7 Messages

  • Albert Gauvin | 4 septembre 2021 - 15:05 1

    Quelles seront les conséquences de la victoire des Talibans en Afghanistan sur le djihâd mondial ?

    Affaires étrangères par Christine Ockrent, 4 septembre 2021.


    Un cycliste passe à côté d’une patrouille talibane dans les rues de Kaboul, en Afghanistan,
    le 2 septembre 2021.

    Crédits : Aamir QURESHI - AFP. ZOOM : cliquer sur l’image.
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    Il y a trois semaines, déjà, Kaboul tombait aux mains des Talibans. Stupéfaits, nous assistions en direct, jour après jour, à la défaite de la première puissance du monde par ceux-là même qu’elle avait entrepris d’éradiquer vingt ans auparavant.

    Sanctuaire islamiste

    Trois semaines au bout desquelles surgissent quelques paradoxes : les États-Unis n’ont d’autres choix que de dialoguer avec les Talibans pour obtenir le départ des Américains et de leurs associés afghans bloqués sur place, les Talibans n’ont d’autres choix que de collaborer avec Washington pour accéder à la reconnaissance et aux financements internationaux indispensables à la survie du pays.

    Tous les États concernés par le séisme afghan - qu’il s’agisse des voisins comme l’Iran, le Pakistan ou les autres puissances régionales, la Russie, la Chine partagent la même priorité : empêcher l’Afghanistan de devenir le sanctuaire de différentes mouvances islamistes financées par le commerce de l’opium, lui éviter de sombrer encore plus dans leurs luttes intestines.

    Quelle est la place des Talibans dans la galaxie djihadiste ? Faudrait-il souhaiter leur succès ? Quelques 10 000 militaires étrangers seraient sur place, selon l’Onu. Daesh, l’organisation de l’État islamique, a resurgi avec force en frappant l’aéroport d’une attaque suicide et de tirs de roquettes, contestant le nouvel ordre taliban. Quels sont donc leurs rapports, quel de gré de porosité, quelles divisions au sein même des Talibans ?

    Qu’en est-il de la rivalité entre Daesh et Al-Qaïda, l’organisation-mère, dont le vieux Al-Zawahiri serait lui aussi rentré en Afghanistan ? Quels sont aujourd’hui les théâtres d’opération ds uns et des autres, la cartographie des groupes franchisés - au Sahel, mais aussi dans la Corne de l’Afrique, au Sinaï, en Syrie, au Yémen, en Asie du Sud Est ? Au moment où va commencer à Paris le procès des attentats de 2015, ranimant tant de blessures et de cauchemars, qu sait-on aujourd’hui du monde version djihâd ?

    Christine Ockrent reçoit Gilles Kepel, politologue et titulaire de la chaire Moyen-Orient Méditerranée à l’ENS, auteur de "Le Prophète et la pandémie : du Moyen-Orient au jihadisme d’atmosphère" (Gallimard, février 2021)

    Niagalé Bagayoko, politologue, présidente de l’African Security Sector Network

    Gilles Dorronsoro, professeur de science politique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur du programme européen ERC Social Dynamics of Civil Wars, auteur de “Le gouvernement transnational de l’Afghanistan, une si prévisible défaite” (Karthala, 2021)

    Elie Tenenbaum, directeur du centre des études de sécurité à l’IFRI, auteur de « La guerre de vingt ans. Djihadisme et contre-terrorisme au XXIe siècle » (Robert Laffont, avril 2021)


  • Albert Gauvin | 28 août 2021 - 14:54 2

    Depuis la chute de Kaboul, la France n’a évacué qu’une vingtaine de ses ex-auxiliaires qui l’avaient servie souvent au péril de leur vie. L’arrêt du pont aérien signe la mort de dizaines d’entre eux. LIRE ICI.


  • Albert Gauvin | 23 août 2021 - 10:45 3

    TRIBUNE. Pour le philosophe slovène, si l’Occident veut voir cesser ces formes mortifères de fondamentalisme religieux, il doit apprendre à faire place à de véritables engagements collectifs et prendre plus au sérieux encore les droits humains. LIRE ICI.


  • Albert Gauvin | 23 août 2021 - 10:38 4

    Les matins de France Culture, 23 août 2021.
    Nous recevons le spécialiste de l’Islam et de l’Afghanistan Olivier Roy pour revenir sur les évènements en cours en Afghanistan et essayer de comprendre la forme que prendra le régime taliban à Kaboul.


    La délégation talibane menée par Anas Haqani négociant avec l’ancien président Karzaï à Kaboul le 18 août.
    Crédits : Crédit Islamic Emirate of Afghanistan / AFP - AFP. ZOOM : cliquer sur l’image.
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    LIRE AUSSI : Olivier Roy, spécialiste de l’Afghanistan : « On a sous-estimé la stratégie des talibans ».


  • Albert Gauvin | 19 août 2021 - 12:36 5

    Réalisation : Mayte Carrasco et Marcel Mettelsiefen
    Pays : Allemagne
    Année : 2019.
    Après avoir pris le contrôle sur toutes les provinces d’Afghanistan, les Talibans sont entrés dans Kaboul. Le président, Ashraf Ghani, s’est réfugié à l’étranger. Plusieurs pays organisent dans l’urgence l’évacuation de leur ambassade et de leurs ressortissants. 20 ans après en avoir été chassé, le mouvement islamiste radical revient au pouvoir. Notre série documentaire primée revient sur l’histoire d’un pays aussi beau que maudit. Comment et pourquoi tout cela a-t-il commencé ? VOIR ICI.


  • Albert Gauvin | 18 août 2021 - 15:17 6

    Grand spécialiste de l’Afghanistan, Olivier Roy estime que les talibans ont évolué politiquement et cherchent d’abord une reconnaissance internationale. Dans un long entretien, le politologue livre son point de vue sur la stratégie des talibans et les enjeux de leur récente prise de pouvoir. LIRE ICI.


  • Albert Gauvin | 17 août 2021 - 11:16 7

    Par Jonathan Goodhand, professeur à l’University of London. En partenariat avec The Conversation.

    [...] Les talibans contrôlent désormais une grande partie de l’économie afghane, dont la production du pavot et les routes commerciales de la drogue vers le Pakistan, l’Iran et le Tadjikistan. Ce contrôle apparaît encore plus essentiel que par le passé. En effet, selon la dernière enquête de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, la superficie des terres afghanes affectées à la culture du pavot a augmenté de 37 % en 2020 après une décrue ces dernières années. Une augmentation qui concerne en premier lieu les régions du sud et de l’ouest du pays. LIRE ICI.