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Dans l’actualité chinoise 2021

Buffle, Espace (Mars), Centenaire PCC

D 19 février 2021     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Paris (GMT+1)

Pékin (GMT+8)

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2021, une année qui commence fort pour la Chine :
- L’année du Buffle
- L’année spatiale avec la sonde chinoise Tianwen-1 à la conquête de Mars
- L’année du 100e anniversaire de la création du Parti communiste chinois
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L’année du Buffle
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La nouvelle année chinoise est celle du buffle de métal, symbôle de labeur et de discipline. Tout un programme. (©Adobe Stock)
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Vendredi 12 février 2021 a débuté l’année du buffle (ou boeuf) de métal (année 4719). Un jour marqué par lacélébration du Nouvel An chinois, appelée aussiFête du Printemps, la plus grande des célébrations des communautés asiatiques du monde entier.

La date du Nouvel An chinois varie d’année en année, car calculée selon le calendrier lunaire chinois : le premier jour de l’année a lieu lors de la deuxième nouvelle lune après le solstice d’hiver, avant la phase lunaire d’équinoxe de printemps.L’année prochaine, l’année débutera le 1er février 2022. Ce sera alors le début de l’année du tigre d’eau.

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L’année du buffle, année du labeur

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En 2021, place au buffle ou au boeuf, le deuxième animal du zodiaque chinois. considéré comme « dictatorial, déterminé, et insoumis. On dit de lui qu’il s’entend bien avec le coq et le serpent, mais très mal avec le mouton/la chèvre ».

Cette année 2021 sera donc placée sous le signe du labeur, une bonne année en perspective !

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Et pourquoi buffle de métal ?

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L’astrologie chinoise compte douze signes du zodiaque. Mais pas question de parler de gémeaux, balance, sagittaire… En Chine, place aux cochon, chien, coq, singe, bouc (ou chèvre ou mouton), cheval, serpent, dragon, chat, tigre, buffle ou rat.

A ces animaux s’ajoute l’un des éléments associés à la nouvelle année : bois, feu, terre, métal, eau.
http://www.pileface.com/sollers/ecrire/?exec=article_edit&id_article=2417#previsuVoir
En cette année de buffle de métal, il faut savoir que cet élément fait référence aux règles, à l’intransigeance, aux décisions. Attendez-vous donc à devoirfaire preuve de détermination pour atteindre vos objectifscette année.

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Comment savoir si on est buffle (ou un autre animal) ?

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Dans le calendrier chinois, chaque année est associée à un des douze signes représentés par des animaux. Ce calendrier revient tous les douze ans.

Ainsi, si on se réfère au calendrier lunaire chinois, on peut calculer son signe astrologique chinois sur la base d’un cycle de 12 ans :

- Rat : 1900, 1912, 1924, 1936, 1948, 1960, 1972, 1984, 1996, 2008, 2020.
- Buffle-Boeuf : 1901, 1913, 1925, 1937, 1949, 1961, 1973, 1985, 1997, 2009, 2021.
- Tigre : 1902, 1914, 1926, 1938, 1950, 1962, 1974, 1986, 1998, 2010, 2022.
- Lapin : 1903, 1915, 1927, 1939, 1951, 1963, 1975, 1987, 1999, 2011, 2023.
- Dragon : 1904, 1916, 1928, 1940, 1952, 1964, 1976, 1988, 2000, 2012, 2024.
- Serpent : 1905, 1917, 1929, 1941, 1953, 1965, 1977, 1989, 2001, 2013, 2025.
- Cheval : 1906, 1918, 1930, 1942, 1954, 1966, 1978, 1990, 2002, 2014, 2026.
- Chèvre (bouc-mouton) :1907, 1919, 1931, 1943, 1955, 1967, 1979, 1991, 2003, 2015, 2027.
- Singe :1908, 1920, 1932, 1944, 1956, 1968, 1980, 1992, 2004, 2016, 2028.
- Coq :1909, 1921, 1933, 1945, 1957, 1969, 1981, 1993, 2005, 2017, 2029.
- Chien :1910, 1922, 1934, 1946, 1958, 1970, 1982, 1994, 2006, 2018, 2030.
- Cochon :1911, 1923, 1935, 1947, 1959, 1971, 1983, 1995, 2007, 2019, 2031

.A noter que les personnes nées entre le 1er janvier et le Nouvel An chinois doivent se référer à l’animal qui correspond à l’année précédente.

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Buffle (Bœuf)

Personnalité : résolu, volontaire, audacieux, ambitieux, prudent, patient, tenace

_ Emploi idéal : Compositeur, docteur, cuisinier ou chef, fermier, agent de police, soldat, enseignant, juge, banquier, courtier en assurances, jardinier.

Nombres porte-bonheur : 1, 3, 5, 12, 15, 33, 35, 51 et 53.

Compatibilité optimale : Serpent et Coq

Signe astro équivalent : Capricorne

"Buffles" célèbres :, Barack Obama, Bill Cosby, Boy George, Bruce Springsteen, Bruce Toussaint, Camille Lacourt, Colin Powell, Cristiano Ronaldo, Dustin Hoffman, Fanny Ardant, Florence Foresti, Florent Pagny, François-Xavier Demaison, George Clooney, Guillaume Canet, Jack Nicholson, Joakim Noah, Jo-Wilfried Tsonga, Léa Seydoux, Meryl Streep, Michaël Youn, Mylène Farmer, Paul Newman, Richard Gere, Stromae, Véronique Sanson...

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Pourquoi l’année 2021 est-elle considérée l’année 4719 du calendrier traditionnel chinois ?

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Dans l’Histoire chinoise ancienne de 24 dynasties, le temps n’a ni de commencement, ni de fin. Chaque dynastie espère un règne infini dans le temps, ainsi chaque empereur commence par sa 1ère année de règne comme l’an 1. Par exemple, l’Empereur KangXi de la Dynastie des Qing compte son règne par KangXi an 1, KangXi an 2, KangXi an 3, ...

De nos jours, les Chinois utilisent officiellement l’année Grégorienne. C’est à dire l’année 2021 pour cette année. Mais comme l’Empereur Jaune (Huangdi) est considéré comme le créateur de la nation chinoise, la population compte aussi comme Huangdi 4719 pour cette année.

La Chine a adopté le calendrier grégorien en 1912. Mais ce calendrier grégorien, qui est celui qui est utilisé en occident, n’a été appliqué à l’ensemble de la Chine qu’à partir de la révolution communiste de 1949.

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Monnaie de Paris : Année du Buffle
Pièce de 10€ argent

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- La série du Calendrier Chinois présente chaque année un nouvel animal
- 2021 : année du buffle

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En astrologie chinoise, le signe du buffle se caractérise par l’endurance, le sérieux et la fiabilité. C’est un être qui est capable d’atteindre ses objectifs sans changer de cap ni de détermination.

Entouré par un cercle aux motifs traditionnels chinois, un Buffle apparaît en plein centre de la face. Seule la partie avant de l’animal est dévoilée comme si celui-ci sortait d’une porte en pointant doucement le bout de son museau vers l’extérieur. L’idéogramme du Buffle apparaît sur la droite de l’animal. Le millésime ainsi que l’inscription « Année du Buffle » apparaissent en bas, dans le cercle le plus extérieur.

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Sur le revers, on retrouve l’ensemble des animaux du zodiaque chinois répartis sur un paravent entourant une porte traditionnelle de temple. Les figures de ce calendrier sont organisées sous la forme d’un cycle zodiacal, de 2018 à 2029. Chacune de ces douze années met en avant un animal différent.

69,00 € Prix TTC

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CARACTERISTIQUES

· Diamètre : 3,7 cm
· Poids : 22,2 g
· Tirage : 3000
· Valeur faciale : 10 €

Le « diffférent » du graveur

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"Tout est annulé " : en Chine, un Nouvel an 2021 sous le signe du Covid-19

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Des lampions rouges, mais des déplacements limités et des réunions de famille annulées : une fois encore, le Nouvel an lunaire est fortement perturbé par l’épidémie de Covid-19 en Chine. Reportage à Pékin, où plus d’une centaine de nouveaux cas de la maladie ont été détectés au début du mois.

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Le défilé du Nouvel An chinois à Paris annulé pour cause de pandémie

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Généralement à Paris, le cortège qui célèbre le Nouvel An chinois a lieu dans le 13e arrondissement : il s’élance depuis l’avenue d’Ivry, puis passe par l’avenue de Choisy, la place d’Italie, l’avenue d’Italie, la rue de Tolbiac, avant de revenir à l’avenue d’Ivry après un détour par le boulevard Masséna. L’occasion pour les enfants (et leurs parents) d’assister un spectacle rythmé par la danse des dragons. En 2021, malheureusement, toutes les festivités qui devaient avoir lieu à Paris sont annulées pour cause d’épidémie Covid-19. Les années précédentes, plus de 100000personnes se regroupaient dans ce quartier pour fêter l’évènement.

Crédit : d’après divers sources internet dont https://www.futura-sciences.com

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L’année spatiale avec la mise en orbite de Mars de la sonde chinoise Tianwen-1
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Au terme d’un voyage de sept mois, la sonde chinoise Tianwen-1 s’est insérée en orbite de Mars le 10 février 2021, La Chine devient donc le sixième pays et groupe de paysà rejoindre la Planète rouge, neuf ans après une première tentative ratée (Yinghuo-1).


La sonde Tianwen-1 est la première sonde chinoise à entrer dans l’orbite de mars .© XINHUA / XINHUA / XINHUA via AFP
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Source AFP, 10/02/2021

La Chine a placé mercredi 10 février, sa sonde Tianwen-1en orbite autour de Mars, une première pour le pays, réalisée près de sept mois après son lancement en juillet. L’opération constitue une étape importante vers le principal objectif de cette mission : faire atterrir un robot téléguidé à roues sur la planète rouge d’ici trois ou quatre mois. Mardi, les Émirats arabes unis avaient également réussi à placer une sonde en orbite martienne, une première pour un pays arabe, tout comme l’avaient fait, dans le passé, l’Union soviétique, les États-Unis, l’Inde et l’Europe ;

« Le freinage (de la sonde) a réussi et sa mise en orbite martienne est un succès », a indiqué l’agence spatiale chinoise (CNSA) mercredi dans un communiqué. Tianwen-1avait été lancjuillet depuis l’île tropicale de Hainan, dans le sud de la Chine, durant une fenêtre de tir permettant de réduire la distance du voyage Terre-Mars.

L’échec de la première mission sino-russe

Les Émirats arabes unis et les États-Unis avaient également profité de cette période pour lancer leurs propres sondes vers la planète rouge, à quelques jours d’intervalle. L’émiratie, nommée Al-Amal (Espoir en français), s’est placée mardi en orbite martienne. Quant à Perseverance, le robot téléguidé de l’agence spatiale américaine (Nasa), il doit atterrir sur Mars lle 19 février. Depuis son lancement, la sonde chinoise a « parcouru une distance d’environ 475 millions de kilomètres et se trouve à environ 192 millions de kilomètres de la Terre », a souligné la CNSA.

La mission est nommée Tianwen-1 (Questions au ciel-1) en hommage à un poème de la Chine ancienne qui traite d’astronomie. La sonde avait pris la semaine dernière sa première photo de Mars : un cliché en noir et blanc qui montrait des canyons, un cratère et une plaine de la planète rouge. Tianwen-1 est en fait composée de trois éléments : un orbiteur (qui restera à tourner autour de l’astre), un atterrisseur (qui devrait se poser sur Mars) et un robot téléguidé.

L’atterrisseur du rover martien de la Chine testé dans des conditions simulantla gravité martienne. © Andy Wong, AP, SIPA
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D’un poids de plus de 200 kilos, ce dernier devra conduire des analyses du sol, de l’atmosphère, prendre des photos ou encore contribuer à la cartographie de la planète rouge. « L’atterrissage sur Mars est prévu entre mai et juin 2021 », a précisé la CNSA. La Chine avait déjà essayé d’expédier une sonde vers Mars en 2011, lors d’une mission commune avec la Russie. Mais la tentative avait capoté et Pékin avait ensuite décidé de poursuivre l’aventure seul.

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Vers une première historique ?

Ambitieux, les Chinois espèrent faire, lors de cette première tentative indépendante, tout ce que les Américains ont réalisé en plusieurs missions martiennes depuis les années 1960. C’est-à-dire placer une sonde en orbite, poser un atterrisseur, puis en faire sortir un robot téléguidé. Réaliser ces trois opérations lors d’une mission inaugurale vers Mars constituerait une première mondiale. La Chine investit des milliards d’euros dans son programme spatial afin de rattraper les Européens, les Russes et les Américains. Le géant asiatique avait envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003.

Crédit AFP

Pourquoi les lancements vers Mars ne peuvent se faire que tous les 26 mois ?

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Une mission à « la Viking »

Cette mission chinoise est techniquement et scientifiquement très ambitieuse. Elle comprend un orbiteur, un atterrisseur et un rover Depuis les missions Viking des années 1970, la Nasa a abandonné cette architecture de mission, lui préférant des missions uniques, c’est-à-dire soit un orbiteur, soit un lander, ou soit un atterrisseur avec un rover. La Chine n’a donc pas vraiment choisi la simplicité avec cette mission...

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Étonnamment, l’atterrissage du rover est prévu fin avril-début mai. Pour comprendre ce délai de plusieurs mois après l’arrivée de la sonde, il faut savoir que l’Agence spatiale chinoise, contrairement à la Nasa ou l’ESA, ne dispose pas de cartes à haute résolution de la planète Mars. (Ainsi, l’[orbiter MRO (et sa caméra Hirise) de la Nasa a pu fournir des cartes très détaillées, de seulement quelques dizaines de centimètres de résolution, du site d’atterrissage de Perseverance – le projet américain lancé dans la même fenêtre de tir que le projet chinois - bien avant son lancement.)

Afin de préparer au mieux l’atterrissage du rover chinois, dans la partie sud d’Utopia Planitia, la sonde Tianwen-1 cartographiera la région de façon à tracer des cartes les plus détaillées possible. Le but est de localiser l’endroit le plus propice pour faire atterrir le rover en sécurité dans un environnement pas trop encombré de gros rochers et le plus plat possible. Dès le point d’impact connu et pour réaliser un atterrissage en douceur avec la précision requise, les contrôleurs au sol devront calculer le point d’entrée dans l’ atmosphère martienne, qui ne sera évidemment pas choisi au hasard. Un calcul déterminant pour poser en douceur le rover.

Crédit : Futura Sciences

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La Ruée vers Mars

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Les Emirats, La Chine, Les Etats UNis, ensemble |au même moment] vers Mars :

Commentée par Christophe GALFARD, auteur de « L’Univers à portée de main

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La Nasa réussit un atterrissage à haut risque sur Mars

DÉCRYPTAGE - Le rover Perseverance, dont le coût dépasse les 2,5 milliards de dollars, s’est posé jeudi soir après une succession de manœuvres automatiques sans aucune marge d’erreur.

Par Tristan Vey
Le Figaro, 17/02/2021


La première image transmise par Perseverance, juste après son atterrissage sur Mars .HANDOUT/AFP
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Profitant de la fenêtre de tir qui s’ouvre tous les deux ans pour atteindre Mars à moindres frais, trois sondes avaient décollé l’été dernierà quelques semaines d’intervalles. Les deux premières, respectivement chinoise et émiratie, sont arrivées la semaine dernière après sept mois de trajet et se sont placées en orbite autour de la planète rouge. Last but not least, c’était désormais au tourde la mission américaine « Mars 2020 » d’entrer en scène pour le grand show jeudi soir : une rentrée atmosphérique de tous les dangers à plus de 23.000 km/h qui s’est terminé en apothéose avec l’atterrissage du rover Perseverance. Un engin à 2,5 milliards de dollars dont l’objectif principal sera de collecter des échantillons qui devront ensuite être ramenés sur Terre.[...lors d’une mission ultérieure dédiée à cet objectif]

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L’année du 100e anniversaire de la création du Parti communiste chinois
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Des manifestants acclament le président chinois Xi Jinping lors d’une parade à la gloire du Parti communiste à Beijing en 2019. Copyright 2019 The Associated Press. All Rights Reserved
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100 ans du PCC : Xi Jinping tout puissant

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France Culture 27/01/2021

En juillet 2021, la Chine commémorera le centenaire de la création du Parti Communiste Chinois. Aujourd’hui, le Parti règne sans partage sur la destinée du pays, et son premier secrétaire, Xi Jinping, s’est imposé en maitre absolu. Le régime chinois fait-il son grand retour vers l’autoritarisme ?

Une célébration symbolique et historique

15 janvier 2021 - un portrait du président chinois Xi Jinping est exposé au sein d’une exposition au sujet de la lutte de la Chine contre le Covid-19, dans un centre de convention qui servait auparavant d’hôpital de fortune pour les patients de Wuhan • Crédits : FOCUS BY NICOLAS ASFOURI - AFP
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Si 2020 a été une année "particulière", comme l’a dit Xi Jinping lors de ses vœux de nouvelle année, 2021 s’annonce comme une année de célébration historique - et symbolique. Le 21 juillet, la Chine commémorera en effet le centenaire de la création du Parti Communiste Chinois (PCC), date à laquelle se réunissaient pour la première fois en Congrès 13 délégués venus de toutes les provinces chinoises, et parmi lesquels se trouvait Mao Zedong qui, à l’époque, n’avait pas osé prendre la parole devant des participants plus expérimentés que lui : l’avenir lui réservera une place à part, et il sera le premier président tout-puissant de la République Populaire.

Cent ans plus tard, le Parti-Etat règne sans partage sur la destinée de la Chine et de ses habitants. Si ses instances sont en partie collégiales, son premier secrétaire, Xi Jinping, élu en 2012, s’est imposé en maitre absolu. Et il pourrait le rester longtemps : en 2018 - et en dépit des règles admises jusqu’à lors - il parvient à faire supprimer la limite constitutionnelle des deux mandats, s’ouvrant la voie à une présidence à vie.

Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi, et l’histoire du Parti a souvent été traversée par des courants divergents, des luttes d’influence, voire de franches oppositions idéologiques.

Qu’en est-il aujourd’hui ? Comment Xi Jinping est-il parvenu à mettre main basse sur le Parti ? Derrière cette unité à toute épreuve, quelles sont les luttes d’influences entre les différents courants représentés à l’intérieur du PCC ?

La reprise en main autoritaire des instances par Xi Jinping marque-t-elle la fin de toute dissidence et de toute contradiction interne ? Enfin, sur le plan idéologique, quelles sont vraiment les valeurs de Xi Jinping ?

Une discussion en compagnie de François Bougon, journaliste à Mediapart, où il dirige le pôle international, et d’Alice Ekman, analyste responsable de l’Asie à l’EUISS (Institut des études de sécurité de l’Union européenne).

Xi Jinping est persuadé, lorsqu’il arrive au pouvoir, que le mandat de Hu Jingtao a permis au cadres locaux et intermédiaires de faire ce qu’ils voulaient, a permis à la corruption de fleurir, et a permis une politique économique beaucoup plus lâche. Et pour lui, la réponse à ces problèmes réside dans le parti. François Bougon

On observe, aujourd’hui, l’érosion de la direction dite "collective" du PCC, qui avait été instaurée sous Deng Xiaoping. Le Parti s’est clairement durci, et Xi Jinping a mis en place - notamment à travers une vaste campagne anti-corruption, lancée dès son arrivée en 2012 - un sentiment de peur généralisé, observable au sein des élites du Parti. Alice Ekman

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Universitaires et chercheurs sous la coupe du PCC

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Fin 2019, la prestigieuse université de Fudan de Shanghai modifie sa charte pour retirer la référence à la « liberté de penser » et y inscrire son allégeance à la pensée de Xi Jinping. L’évènement provoque l’indignation d’une partie des étudiants qui manifestèrent publiquement leur désaccord face à cette emprise sans précédent du parti sur l’université. Vite réprimée, la manifestation ne fait pas d’émules. Entre temps, la pensée de Xi Jinping est devenue une matière à part entière et plusieurs centres de recherche lui sont consacrés.

Au-delà des cours sur la pensée du Président, de quelle manière s’exerce la mainmise du parti sur les universités ? L’autonomie des chercheurs a-t-elle disparue en Chine ? La recherche et les sciences sont-elles désormais à la botte du Parti, et pour servir quel projet ?

Pour en parler, Cultures Monde reçoit Stéphanie Balme, directrice de recherche à Sciences Po (CERI), et professeure à la PSIA (Paris School of International Affairs). Pour aller plus loin : consultez ici Un rêve d’hyperpuissance scientifique- un article de Stéphanie Balme pour La Recherche.

L’université n’échappe pas au contrôle du Parti Communiste Chinois. Il y a une contradiction entre la montée en gamme, l’internationalisation des universités chinoises, et la surveillance croissante qui est exercée sur ces institutions. Stéphanie Balme


18 décembre 2019, Shanghai, Université de Fudan • Crédits : Hector Retamal - AFP
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Une émission préparée par Mélanie Chalandon.

Références sonores

- Voeux de nouvelle année de Xi Jinping, président de la République Populaire de Chine - CGTN / China Global Television Network, 31 décembre 2020

- Li Datong évoque le traumatisme de Xi Jinping dans « Le monde selon Xi Jinping », documentaire d’Arte réalisé par Sophie Lepault et Romain Franklin, en 2018

- Le porte-parole de la cour de justice chinoise énonce la condamnation de Bo Xilai à la prison à vie pour "abus de pouvoir" - AFP, 22 septembre 2013)

- Le 18 décembre 2019, une partie des étudiants de l’Université de Fudan manifestent publiquement leur désaccord face l’emprise sans précédent du parti sur l’université., en chantant l’hymne de leur école.

Références musicales

- « Athlete » de Christian Löffler
- « A piece of red cloth » de Cui Jia

Crédit France Culture

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Rivalité sino-américaine : le tournant Biden

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France Culture 28/01/2021

La virulente politique de Donald Trump vis-à-vis de la Chine était devenue le symbole de sa gestion erratique des affaires étrangères. Alors que l’arrivée au pouvoir de Joe Biden promettait un retour à une diplomatie plus traditionnelle, il semble que l’heure n’est pas pour autant à l’apaisement.


A l’époque où les deux leaders sont vice-présidents de leurs pays respectifs, Xi Jinping s’adresse à de jeunes étudiants étatsuniens en compagnie de Joe Biden, à Southgate, près de Los Angeles, le 17 février 2012, en Californie .• Crédits : FREDERIC J. BROWN - AFP
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La spectaculaire et virulente politique chinoise de Donald Trump – de sa guerre commerciale menée à coups de décrets surprises sur les droits de douane à sa dénonciation accusatrice du virus chinois – était devenue le symbole de sa gestion erratique des affaires étrangères. Alors que l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche promettait un retour à une diplomatie plus traditionnelle, il semble néanmoins de plus en plus clair que l’heure n’est pas à l’apaisement.

Si Antony Blinken, choisi par le nouveau président pour être son secrétaire d’Etat, devrait revenir à des méthodes plus lisses, il a admis qu’il partageait avec l’administration sortante son constat vis-à-vis de Pékin et de son attitude belliqueuse. Une hostilité dont se défend de son côté Xi Jinping, qui a mis en garde, lundi à Davos, contre toute velléité de nouvelle guerre froide.

Mais derrière ces déclarations d’intention, la Chine poursuit une politique expansionniste en Asie et dans les pays en développement, tout en entretenant au niveau domestique un discours anti-américain très vif, jusqu’à laisser prospérer des théories attribuant à l’armée américaine l’origine du Covid-19.

Au milieu de ce bras de fer, l’Europe, qui pourrait jouer un rôle déterminant, semble prise entre deux feux. Alors que le choix de Blinken, très europhile, pourrait laisser envisager un front démocratique face au régime autoritaire chinois, la signature, en décembre, d’un accord Chine/Union européenne sur les investissements rend cette option peu probable.

Comment l’arrivée de Joe Biden est-elle perçue par les autorités chinoises ? Dans quelle mesure l’accord Chine/Union européenne sur les investissements constitue-t-il une nouvelle corde à l’arc de Pékin dans sa guerre commerciale avec les Etats-Unis ?

Au-delà de cette guerre commerciale à proprement parler, l’abandon par Donald Trump du rôle de leader du multilatéralisme avait laissé un boulevard à Xi Jinping. L’arrivée de Joe Biden, qui revendique de rendre aux Etats-Unis leur voix prégnante dans le concert des nations, pourrait-elle mettre Pékin en difficulté sur ce plan ?

Une discussion en compagnie de Philippe Le Corre, chercheur au Carnegie Endowment for International Peace et à la Harvard Kennedy School, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et professeur invité à l’ESSEC, et d’Ursula Gauthier, cheffe du service étranger de l’Obs, ancienne correspondante en Chine.

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Taïwan et les Etats-Unis : plus proches que jamais au sortir du mandat de Trump

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A peine le nouveau président américain avait-il prêté serment que des avions chinois ont fait ce week-end des incursions dans l’espace aérien de Taïwan. Un acte aussitôt dénoncé par les Etats-Unis, qui ont promis à l’île un soutien « solide comme un roc ».

De fait, si la relation bilatérale entre Taipei et Washington a toujours été importante, elle s’est considérablement intensifiée durant le mandat de Donald Trump. Son administration a multiplié les gestes symboliques, l’un des derniers en date étant l’annonce par Mike Pompeo de la surpression des restrictions sur les contacts entre les membres de l’administration américaine et les responsables taïwanais. Une ligne que Joe Biden semble parti pour garder.

Avec Françoise Mengin, directrice de recherche au CERI/Sciences Po.


La présidente taiwanaise Tsai Ing-wen, à Taipei, le 10 octobre 2020 .• Crédits : Sam Yeh - AFP
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Une émission préparée par Margaux Leridon.

Références sonores

- Dans un discours d’adieu, Donald Trump se vantait le 19 janvier 2021 d’avoir signé des accords commerciaux favorisant les Etats-Unis au détriment de la Chine, et évoquait le « virus chinois » (La Presse, 19 janvier 2021)
- Joe Biden souhaite qu’à l’avenir la Chine respecte les réglementations internationales (CNN, 04 décembre 2020)
- Extrait de la déclaration de Xi Jinping lors du Forum de Davos 2021 (AFP, 26 janvier 2021)
- Antony Blinken dénonce un génocide ouïghour (Wion, 20 janvier 2021)
- Extrait du film « Nixon in China », issu de la Bibliothèque présidentielle du président Nixon - et compilant plusieurs films amateurs relatant le voyage officiel de Richard Nixon en Chine, en février 1972
- Lors d’un échange sur Zoom le 14 janvier 2021, la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen remerciait Kelly Craft de mettre en avant sur Twitter l’ours noir, symbole de Formose. Selon elle, ce symbole ainsi médiatisé pousserait la jeunesse taïwanaise à prendre conscience de son histoire et à faire de Taïwan un pays membre de plein droit des Nations-Unies (Chaîne Youtube de la présidence taïwanaise, 14 janvier 2021)

Références musicales

- « A hundred lights » de Christian Löffler (Label : Ki records)
- « Mao et Moa » de Nino Ferrer (Label : Barclay)

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Le dragon chinois prêt à rafler la mise en 2021

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L’Express 16/02/2021. Dans l’hebdo du 18 février

Pour le centenaire du Parti communiste chinois, en juillet prochain, le régime voudra démontrer que, grâce à lui, le pays a définitivement tourné la page du virus.


En 2021, le parti communiste chinois fête son centenaire.
Getty Images/Istock - B.H.C. Kwok / Pool / AFP - Nazario Graziano/Colagène
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Par Cyrille Pluyette, avec Béatrice Mathieu

Lorsque l’année du Rat a démarré, en février 2020, la Chine était paralysée par un mystérieux virus que le reste du monde commençait à découvrir. La ville de Wuhan, premier foyer connu de la pandémie, s’apprêtait à décider un confinement extrême. Un an plus tard, le petit rongeur - associé aux épidémies - a fait place à un animal plus robuste dans l’astrologie chinoise, le Buffle, comme pour illustrer la confiance retrouvée du pays. "Après avoir franchi rapides et bas-fonds dangereux, affronté tempêtes et tourbillons, notre Parti, désormais devenu un paquebot, conduit la Chine dans un développement régulier et durable", s’est enflammé le président Xi Jinping lors de ses voeux du 31 décembre. Qu’on se le dise, le pays le plus peuplé du monde, grâce au courage de sa population et guidé par le "socialisme à caractéristiques chinoises", est reparti à la conquête du monde.

De fait, après avoir réprimandé des lanceurs d’alerte, les autorités ont quasiment réussi à maîtriser le virus grâce à des mesures drastiques. Bilan officiel, 4 829 morts. Un chiffre qui, même s’il était dix fois sous-estimé, ferait pâlir d’envie les Etats-Unis (près de 500 000 victimes). Certes, les frontières restent fermées, et le géant asiatique est sur le qui-vive depuis l’apparition de nouveaux cas dans le nord du pays, multipliant les contrôles sanitaires. Cette année encore, bien des Chinois ne pourront rejoindre leur famille pour les vacances de Nouvel An. Mais, un peu partout, la vie a repris un cours presque normal.

Une diplomatie galvanisée par sa gestion de l’épidémie et son rebond économiqueXi Jinping l’a martelé : la Chine a été la seule grande économie en croissance en 2020, de 2,3 %, selon les statistiques officielles (toujours sujettes à caution), quand le produit intérieur brut a plongé de 3,4 % aux Etats-Unis et de 6,8 % en Europe. Le FMI prévoit un rebond de plus de 8 % cette année, et de 5,6% en 2022. A ce rythme, la Chine pourrait ravir la couronne de leader économique mondial aux Etats-Unis dès 2028, calcule le Centre for Economics and Business Research, à Londres.

Plus encore que l’an passé, la propagande chinoise va vouloir démontrer en 2021, année très symbolique du centenaire du Parti communiste - le 1er juillet - , que le pays a tourné la page du Covid-19 (même si la réalité est plus nuancée). Il faut s’attendre à un show permanent mis en scène par la propagande : défilés à la gloire du régime et de son chef, expositions grandiloquentes et une centaine de films de fiction, séries télévisées, documentaires et dessins animés. Tous raconteront la transformation en quelques décennies d’un pays pauvre en une superpuissance économique, technologique et militaire capable de rivaliser avec l’Amérique.

Galvanisée par ses succès, "la diplomatie chinoise va continuer à donner des leçons aux pays occidentaux, en particulier ceux qui contestent sa politique ou refusent ses technologies", prédit Alice Ekman, chercheuse à l’Institut d’études de sécurité de l’Union européenne. Pékin a dégainé des sanctions commerciales contre l’Australie, qui avait demandé une enquête indépendante sur l’origine du Covid-19 et exclu le mastodonte des télécoms Huawei du déploiement de la 5G. Pas question, pour éviter l’ire du régime, de dénoncer son autoritarisme croissant - la répression à Hongkong, les persécutions à l’encontre des Ouïgours dans le Xinjiang, les pressions militaires contre Taïwan.

L’éternelle usine du monde a encore de beaux jours devant elleParallèlement, Pékin, via sa "diplomatie du vaccin" très active et la construction de gigantesques infrastructures (les nouvelles routes de la soie), avance ses pions dans les pays émergents et en Europe de l’Est. "Sa méthode d’influence consiste à instaurer une dépendance économique et financière pour le plus grand nombre de pays possible", résume Jean-Pierre Cabestan, sinologue à l’université baptiste de Hongkong, "tout en essayant d’affaiblir les démocraties".

La Chine raflera-t-elle à nouveau la mise en 2021, faute d’adversaires à sa taille ? Pas sûr, tant sont nombreuses les incertitudes, notamment sur la dette des entreprises publiques. Fin 2020, l’endettement total du pays a atteint 280 % du PIB. "C’est l’un des grands sujets de préoccupation de Xi Jinping, décrypte Sophie Wieviorka, spécialiste de la Chine au Crédit agricole. C’est à cette aune qu’il faut comprendre le coup de semonce adressé à Jack Ma, fondateur du champion du commerce électronique Alibaba, récemment accusé de pousser les ménages au surendettement avec sa filiale financière Ant Financial."

Depuis longtemps, Pékin cherche à moins dépendre des exportations. Mais les consommateurs chinois ont beau flâner dans les centres commerciaux rutilants depuis la fin du confinement, la consommation n’est toujours pas le moteur de la Chine. Et les résultats exceptionnels engrangés par les géants du luxe comme LVMH ou Tesla ne doivent pas faire illusion. "Xi Jinping n’a pas réussi à rendre son modèle économique plus résilient", pointe Jean-François Di Meglio, président de l’institut Asia Centre. En cause, "une croissance trop faible du revenu des ménages", estime Alicia Garcia Herrero, chef économiste Asie-Pacifique de Natixis, qui s’attend, elle, à une croissance limitée à environ 6 % cette année.

Dans la séquence récente, c’est bien sa traditionnelle capacité à être "l’usine du monde" qui a sauvé l’économie chinoise. Alors que la planète traverse sa plus grave récession depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais l’empire du Milieu n’a autant exporté. "Un rebond très opportuniste, largement lié à un effet Covid", nuance Julien Marcilly, économiste en chef de Coface. Pékin a livré à l’étranger 220 milliards de masques chirurgicaux, 2,3 milliards de combinaisons de protection et 1 milliard de kits de test. De même, les confinements et le télétravail ont fait s’envoler les achats de téléviseurs, ordinateurs, consoles, tablettes et téléphones portables, dopant l’activité des sous-traitants en Chine.

La mise au pas d’Alibaba a marqué les espritsUne partie du sort de la Chine dépend à présent de Joe Biden. Le président américain va-t-il maintenir les taxes imposées par Donald Trump sur les produits chinois et les sanctions visant Huawei ? Face aux mesures défensives de l’Occident - où l’image de la Chine s’est spectaculairement dégradée -, le régime cherche à développer ses propres technologies. Y parviendra-t-il ? Déjà, il progresse très vite, notamment dans l’Intelligence artificielle, "mais son manque de maîtrise des solutions les plus avancées dans l’industrie des semi-conducteurs constitue sa grande vulnérabilité", souligne Mathieu Duchâtel, directeur du programme "Asie" à l’Institut Montaigne.

Cette quête d’autonomie pourrait aussi être freinée par la mise au pas brutale de grandes entreprises du secteur privé comme Alibaba. "Ces tensions ont infusé la peur dans le monde des affaires, ce qui risque de dissuader des entrepreneurs innovants d’investir dans les nouvelles technologies", explique Tong Zhao, chercheur au Centre Carnegie-Tsinghua, à Pékin. Il ne faut toutefois pas sous-estimer la capacité d’innovation du régime, comme l’a prouvé le récent retour sur terre d’une sonde chinoise chargée de roches lunaires. Les nouvelles technologies sont massivement soutenues par le gouvernement, et s’appuient sur des légions de chercheurs et d’entrepreneurs motivés souvent très patriotes.

En définitive, le match avec le reste du monde pourrait se jouer sur la campagne de vaccination. Problème, le sérum de Sinovac n’est efficace qu’à 50,4 %, selon une étude brésilienne. "Si la Chine ne peut pas rouvrir ses frontières aussi vite que l’Ouest, doté de sérums plus performants, ses perspectives économiques seront revues à la baisse", prévient Tong Zhao. Malgré ses faiblesses, le dragon chinois semble toutefois bien parti, pour, cette année encore, impressionner ses rivaux. D’autant que Xi Jinping rêve d’un triomphe dans un an, pour le lancement des JO d’hiver de Pékin. Le monde n’a pas fini d’entendre parler des exploits de la Chine.

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1 Messages

  • Viktor Kirtov | 31 mars 2021 - 14:17 1

    Diplomatie
    COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

    L’accord a été signé samedi par le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, et son homologue chinois, Wang Yi, en visite à Téhéran.

    GIF

    L’Iran et la Chine ont conclu, samedi 27 mars, un accord “pour une coopération globale sur 25 ans”, rapporte Tehran Times. Le document, dont le détail n’a pas été divulgué, a été signé par le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, et son homologue chinois, Wang Yi, en visite à Téhéran.

    Dans un tweet relayé par le journal iranien, l’ambassadeur d’Iran à Pékin, Mohammad Keshavarz-Zadeh, écrit que le document précise les capacités de coopération entre l’Iran et la Chine, “notamment dans les domaines de la technologie, des industries, des transports et de l’énergie”.

    Le Financial Times indique avoir consulté l’année dernière un projet de 18 pages qui couvrait “la coopération dans des domaines allant de l’énergie, de la pétrochimie et de l’énergie nucléaire aux secteurs de la haute technologie et de l’armée, ainsi que des projets maritimes visant à promouvoir le rôle de l’Iran dans l’initiative chinoise des ‘Nouvelles routes de la soie’”, mais dit qu’il n’a pas été “possible de savoir dans quelle mesure il a été modifié”.

    “Bouée de sauvetage”

    L’alliance Pékin-Téhéran représente, selon les mots de Bloomberg, “un défi” pour l’administration du président américain Joe Biden, qui s’efforce de rallier des pays amis contre la Chine, qualifiée par le secrétaire d’État Antony Blinken de “plus important test géopolitique” de ce siècle. D’autant plus que ce pacte intervient alors que les efforts visant à relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien sont au point mort.
    L’intégration plus étroite de l’Iran avec la Chine pourrait aider à consolider son économie contre l’impact des sanctions américaines, tout en envoyant un signal clair à l’administration Biden sur les intentions de Téhéran.”
    Le Financial Times relève que la Chine est devenue “une bouée de sauvetage” pour l’Iran face aux sanctions économiques décidées par Washington. Le géant asiatique a été premier partenaire commercial la République islamique au cours de la dernière décennie, “en partie en raison des sanctions américaines, qui ont contribué à mettre fin au rôle prépondérant de l’Allemagne pendant trente ans”. Et le demeure aujourd’hui, malgré la baisse des importations de pétrole iranien après que Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord nucléaire que Téhéran avait signé avec les grandes puissances, dont la Chine.
    Au cours de la dernière année iranienne, qui s’est achevée le 20 mars, les exportations iraniennes vers la Chine ont atteint 8,9 milliards de dollars et les importations en provenance de Chine se sont élevées à 9,7 milliards de dollars, selon les douanes.
    Selon un communiqué de son ministère, Mohammad Javad Zarif a qualifié samedi la Chine d’“amie des jours difficiles” et a déclaré à Wang Yi : “Nous remercions la Chine pour ses positions et actions appréciables en ces temps de sanctions cruelles contre l’Iran”.

    “Éviter les critiques”

    La genèse de cet accord irano-chinois remonte à la visite du président Xi Jinping à Téhéran, en janvier 2016. Il était alors le premier dirigeant chinois à se rendre dans la capitale iranienne depuis plus de dix ans, souligne Bloomberg. En atterrissant, il avait déclaré qu’il espérait un “nouveau chapitre” dans les relations avec l’Iran, retrace Tehran Times.

    Le Financial Times rappelle de son côté que l’an dernier, la population iranienne s’était “insurgée contre la perspective d’un accord” et avait recouru aux réseaux sociaux pour exhorter le président Hassan Rohani à ne pas conclure un pacte “qui, pour beaucoup, équivalait à vendre le pays”.
    “Selon les analystes”, écrit le journal économique, “la signature des documents pendant les vacances du Nouvel An iranien et le refus de divulguer tout détail pourraient avoir pour but d’éviter les critiques publiques.”

    Violette Robinet

    Crédit : Courrier International