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Boris Johnson, premier ministre britannique - Ursula von der Leyen présidente de la Commission européenne.
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PASCAL LAMY est l’ancien directeur général de l’OMC. Il est président émérite de l’Institut Jacques Delors.
LE FIGARO.- Le Royaume-Uni quitte jeudi soir, 31 décembre, à minuit, le giron de l’UE. Les Européens en ont-ils vraiment fini avec le Brexit ?
PASCAL LAMY.- Je ne le crois pas. L’accord qui a été conclu la semaine dernière n’est que le début d’un nouveau chapitre d’une longue saga qui a connu beaucoup d’épisodes et en naîtra beaucoup d’autres. Chez les Britanniques, l’attrait pour l’Europe est économique et la répulsion est politique. Nous sortons d’un chapitre dans lequel l’attrait économique l’avait emporté sur la répulsion politique. Nous en ouvrons une nouvelle ou la répulsion politique est plus forte que l’attrait économique.
Chez les Britanniques, l’attrait pour l’Europe est économique et la répulsion est politique. Nous sortons d’un chapitre dans lequel l’attrait économique l’avait emporté sur la répulsion politique. Nous en ouvrons un nouveau où la répulsion politique est plus forte que l’attrait économique. L’affaire n’est pas simple et l’ambiguïté va demeurer parce que le modèle moderne du capitalisme globalisé nous dit qu’il ne peut plus y avoir davantage d’intégration économique sans davantage d’intégration politique. Le gros mensonge qui a été vendu aux Britanniques va hanter l’histoire du prochain chapitre. La grande question à laquelle ils vont devoir répondre, et sur laquelle ils se sont bien gardés de se pencher, est la suivante : quel sera le coût de la divergence, c’est-à-dire le prix en prospérité de la souveraineté recouvrée ? L’accord proposé par les Européens leur laisse le choix. ’Ils peuvent diverger un peu, beaucoup, pas du tout. Mais plus ils divergeront des normes européennes, plus la frontière s’épaissira et plus cela leur coûtera. Cet accord protège les Européens d’un risque de dum¬ping réglementaire.
Les Britanniques feront-ils le choix de diverger de l’UE ?
Il y aura deux moments de vérité. Le premier pourrait intervenir assez vite lorsque les Britanniques décideront de conserver ou non les normes actuelles européennes. Le second, plus révélateur, arrivera quand la norme européenne changera. La question de l’alignement se posera alors inévitablement, ce qui relancera le débat entre les brexiters et les remainers entre lesquels la paix est loin d’être faite. Il faut donc s’attendre à des choix qui, dans certains cas, ne seront pas rationnels. La tâche du comité mixte qui va être mis en place pour surveiller ces divergences ne sera pas simple. Pour autant, je ne vois pas le Royaume-Uni diverger significativement du modèle de précaution européen. Cette précaution qui, au fond, est là où se logera demain l’identité des civilisations. Les Britanniques appartiennent à la· civilisation européenne.
L’accord qui a été noué fait l’impasse sur des pans entiers de la relation entre l’UE et le Royaume- Uni, notamment la sécurité et la défense.
Le domaine commercial a absorbé l’essentie ! de l’attention et c’est très discutable. Le Brexit n’est pas seulement une affaire économique. C’est aussi une question géopolitique. Il a des conséquences sur la marche des ’affaires du monde et sur l’influence européenne. Par exemple, la relation avec la Chine, les États-Unis ou avec l’Afrique, ou encore la protection de l’environnement ou des données privées. Les questions de défense et de sécurité ont aussi été laissées de côté. Or ce sont des sujets dont il faut parler en permanence. Si on n’y a pas apporté autant d’attention que nécessaire, c’est parce que ça n’arrangeait pas les Britanniques. C’est sans doute la concession principale des Européens. On retrouve ainsi dans cet accord
sur la relation future avec le Royaume-Uni les lacunes et les insuffisances actuelles de l’UE. Nous sommes très intégrés et sûrs de nous en matière économique. Mais. nous le·sommes très peu en matière de défense et de sécurité. L’Europe sait conclure des accords commerciaux. Elle en a déjà finalisé des dizaines. Et c’est ce qu’elle a fait avec Je Royaume- Uni, sans aller vraiment au-delà.
Les deux partenaires pourront- ils durablement laisser ces sujets de côté ?
Boris Johnson ne veut pas en parler maintenant parce que cela contredirait le mythe selon lequel la Grande-Bretagne serait de retour comme chef de l’Empire. Mais le Royaume-Uni et les Européens seront obligés de· se mettre autour de la table sur les grandes questions de sécurité et de défense. La question est de savoir quand s’ouvrira cette discussion. Demain, dans cinq ans, dans dix ans ? Lorsque cela arrivera, on repartira vers un autre équilibre entre la préférence politique et la préférence économique.
Serait-il imaginable à long terme -de voir le Royaume-Uni revenir dans l’Union.et les Européens pourraient-ils I’accepter ?
La réponse est, je crois, en Écosse. Si elle devient indépendante et adhère à l’UE, l’Angleterre et le pays de Galles resteront en dehors avec de nouveaux arrangements genre Suisse ou Norvège. Sinon, la probabilité d’un retour .me parait forte. Je mets l’horizon à vingt ans pour garder une chance d’en être... Je n’ai aucun doute sur le fait que les Européens accepteraient de les voir revenir.
Le départ du Royaume-Uni va-t-il bousculer les équilibres au sein de l’Union ?
· Il est clair que cela donne plus de poids au couple franco-allemand. Ce qui est à la fois une bonne chose et soulève inévitablement quelques problèmes avec les 25 autres États membres. Le club des pays nordiques, mené par les Pays-Bas, prend la place des Britanniques. L’Espagne a pris la tête du camp du Sud avec succès. Le jeu infra-européen ne change pas de manière fondamentale.
·
Le Brexit est un affaiblissement pour.l’UE. Comment peut-elle le compenser ?
La force de l’Europe ; c’est le volume et le niveau d’intégration de son marché. Avec le départ du Royaume-Uni, elle a perdu 15 % de poids. Est-elle capable de gagner 30 % de muscle ? Le deal de juillet sur le plan de relance est une première bonne réponse et il aurait été beaucoup plus difficile à conclure avec les Britanniques. Cela prouve qu’il y a une option entre le poids et le muscle. Et si c’est l’option muscle qui prévaut, alors cela me va très bien. Car le départ des Britanniques, qui m’attriste profondément, ouvre aussi des couloirs d’intégration qui n’étaient pas disponibles jusque-là comme sur la fiscalité. Si la France et l’Allemagne demeurent sur le long terme, en dépit de hauts et de bas conjoncturels, les deux pays les plus constants daris leur volonté d’intégration européenne, alors l’Europe ira de l’avant dans un monde qui en a besoin.
« Londres et les Européens seront obligés de se mett-re autour de la table sur les grandes questions de sécurité et de défense », estime Pascal Lamy.

Philippe Sollers n’a plus de tribune médiatique dans les journaux. A défaut, nous avons rassemblé le petit florilège qui suit, extrait de ses dits et écrits.
L’anglophilie de Sollers trouve sa source dans l’Histoire de sa région natale, le bordelais, l’Acquitaine qui a été terre anglaise, les relations avec l’Angleterre qui se sont alors poursuivies avec le commerce des vins de Bordeaux que les Anglais avaient appréciés chez nous. Quant à Sollers, il écoutait Radio Londres pendant la deuxième guerre mondiale et il n’oublie pas le sacrifice des aviateurs anglais…
Le « carré des Anglais » à Ars en Ré
- Cimetière d’Ars-en-Ré
- Le carré des aviateurs anglais
1998, Tournage "L’Isolé absolu" dédié à Sollers.
Un documentaire de A.S. Labarthe
Pour la série "Un siècle d’écrivains>" (France 3)
Cimetière d’Ars-en-Ré
« Vous avez sûrement vu que je comptais être enterré à Ars-en-Ré, près du carré des aviateurs anglais, néo-zélandais et australiens qui sont venus se battre au-dessus de cette île entre 1940 et 1942 pour ma liberté. J’y tiens d’autant plus que l’ancienne maison de mes parents a été rasée par les nazis pendant cette période. (Dialogue avec Philippe Sollers, »
Dans « Philippe Sollers, Vérité et Légendes »
Un texte de Gérard de Cortanze. On peut y lire :
« …Bordeaux vit désormais sous le joug nazi. Le ciel de Bordeaux devient le lieu de batailles aériennes féroces. Nous sommes en 1941, le petit Philippe Joyaux, âgé de cinq ans, est un témoin halluciné du drame qui se joue sous ses yeux. Ouvrons Femmes : « Maîtrise des airs... RAF [ Royal Air Force] ! Comme pendant la dernière, quand on regardait ça depuis les jardins, boum-boum, flocons de la DCA, battements scintillants d’ailes, traînées noires, explosion en mer. C’est S., là, qui me raconte son enfance, dans le Sud-Ouest de la France occupée. » Ouvrons Studio, l’enfant témoin n’oublie pas certains mots opposés à d’autres, sonorités contre sonorités, spitfires, Royal Air Force d’un côté, stukas, Luftwaffe de l’autre : « Pour l’instant, je comprends quand même que le sort du monde se joue entre aviateurs, à un contre quatre, là-haut sur la carte, au-dessus de l’eau. » Et Philippe Sollers d’ajouter, se promenant entre les tombes du petit cimetière d’ Ars, dans l’île de Ré, où il souhaite être enterré :
« La chose qui me paraît la plus respectable, dans cette affaire, c’est l’Angleterre, seule contre tous, et l’héroïsme suprême de ces pilotes venus de partout. À l’époque, j’avais lu énormément de biographies d’aviateurs, Guynemer, Closterman, Saint-Exupéry. Oui, l’histoire de la Royal Air Force me touche tout particulièrement. Cette immense bataille aérienne, ces jeunes aviateurs néo-zélandais âgis de vingt ans qui viennent mourir ici, c’est le fait que j’admire le plus après le débarquement. »
Moins d’un an après l’arrivée des Allemands à Bordeaux, la RAF, en relation avec les premiers réseaux de Résistance, entame sa longue série de bombardements. « La nuit je marche là-dedans j’écoute chuchotement sous les bombes », lit-on dans Paradis, et plus loin : « Voilà les bombardements il faut descendre à la cave ma mère emporte toujours son édredon elle tombe dans le jardin elle reste allongée sous les fusées les balles traçantes elle est belle comme ça dans le noir sous le laurier avec le ciel en feu explosé moi je la crois morte je crie elle dit mais non on est bien simplement par terre y en a marre d’aller s’enfermer comme des rats. » Dans Portrait du Joueur : « Une scène revient parfois me réveiller en sursaut... Météore... Je suis dans mon berceau, sans doute, près de leur lit... Je sens mon visage arraché par un bruit de meurtre... Décollation, explosion... Ce moment semble enfoncé dans les bombardements aériens de l’époque, chasseurs, DCA, fusées éclairantes ... Enfance de guerre... Naissance dans le feu ambiant... » Et dans Studio, encore : « Je ne dîs rien, j’observe. Certains matins, les toits, les pelouses, les allées, les bassins sont couverts de rubans de papier argenté tombés des avions pour brouiller les ondes. On dirait du givre en plein soleil. Mes sœurs et moi nous ramassons cette manne. Presque chaque nuit, à l’appel des sirènes, on descend en courant du côté des caves inoccupées. Les femmes rient. Si on regarde le ciel, les yeux sont traversés d’explosions cotonneuses, violettes. Les livres restés dans les maisons continuent leur vie propre, surtout les gravures, les peintures. Aucun choc ne parvient à les faire trembler. » La guerre, lorsqu’on est un enfant, peut être un spectacle :
« Quels souvenirs que ces batailles aériennes, ces bombardements considérables, incroyables ! Il fallait se lever précipitamment en pleine nuit, courir vers la cave se cacher. Mais aucune frayeur, plutôt un enchantement. Mon Dieu que c’était beau ! On apportait les édredons dans la nuit, on traversait le jardin. C’était très amusant au fond, absolument féerique, ce jeu étrange, et la DCA, et les avions, et les tracts "Français résistez" qui tombaient du ciel, et les éclairs, une sorte d’immense feu d’artifice. »
Si, dès juillet 1940, il faut faire passer en zone libre, puis en Espagne, les soldats anglais non rapatriés à Dunkerque, dès l’année suivante, et notamment dans la région de Bordeaux, les bombardements effectués par la RAF entraînent la nécessité de récupérer les équipages tombés de leurs avions abattus. Tandis que les uns, membres ou sympathisants du PPF girondin de Doriot, distribuent des tracts intitulés « Assez », dirigés « contre les raids assassins de la RAF », les autres décident de faire passer les équipages de l’autre côté des Pyrénées en créant des filières d’évasion pour les aviateurs. C’est le choix de la famille Joyaux. Studio, page 45 : « Chez nous, des types blonds, des Anglais, vivent parfois cachés dans les caves. D’où viennent-ils ? Comment se débrouille-t-on, en tombant du ciel en parachute, au milieu des projecteurs, des fusées éclairantes, des tirs d’artillerie ? Chut, tais-toi, tu n’as rien vu, il n’y a personne. » Engagement. Anglophilie. C’est la piste à suivre..
« Mon père a été arrêté un soir par les Allemands et est revenu le lendemain matin sans rien dire Il devait se balader de façon un peu trop voyante du côté de la base sous-marine pour transmettre des renseignements à Violet l’Anglaise… » <:div>L’anglophilie de Sollers aussi dans l’amour de la langue Celle de Shakespeare, celle de Joyce notamment :
Féerie de Shakespeare
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William Shakespeare
ZOOM : cliquer l’image« Merveilleuse Pléiade : à gauche, le texte anglais de Shakespeare, à droite la traduction française. Vous entendez la musique d’une oreille, vous la déchiffrez de l’autre. Vous êtes au Théâtre du Globe, sur une autre planète. Les tragédies vous empoignent, les comédies vous tournent la tête. Shakespeare est comme Dieu : il fait ce qu’il veut.Reste le problème des traductions, même si la plupart sont excellentes. Shakespeare accumule les répétitions, les allusions, les jeux de mots sexuels, les roulements de rythmes, les travestissements, les troubles d’identité, les équivoques.
[…]Tout est musique chez Shakespeare, et c’est d’ailleurs la conclusion du Marchand de Venise… »
James Joyce
Sollers est un fan de Joyce. Dominique Rolin le prénommait Jim dans ses romans, en référence justement à James Joyce. Il lui a d’ailleurs consacré un numéro double de L’Infini (N° 49-50, Printemps 1995) avec en illustration de couverture, celle de Tel Quel N°83, (Février 1980) qui avait déjà consacré un premier dossier à Joyce :
Une vénération pour Joyce qui va du sublime monologue de Molly Bloom à la fin d’Ulysse, en passant par le Joyce amoureux et obscène. Ou bien pour son Finnegans Wake, où il fait exploser la langue anglaise et en rassemble les éclats dans une nouvelle langue, au-delà de la langue originale.
On pourrait presque parler ici d’ outreanglais comme on dit de Soulages qu’il est le maître de l’outrenoir. Un outreanglais avec des constituants et des sonorités anglaises.
Un héritage qui va rester européen. Dublin, la ville natale de Joyce, capitale de la République d’Irlande, indépendante, n’est, en effet, pas concernée par le Brexit.Nota : Seule l’Irlande du Nord l’est. (Et certains observateurs politiques pensent que le Brexit peut même conduire l’Irlande du Nord à se réunifier avec la République d’Irlande - Boris Johnson a fait la part du feu, sans état d’âme, en laissant tomber les Irlandais du Nord dans ses négociations avec le Parlement européen)
Le sublime monologue de Molly Bloom dans Ulysse
Le monologue intérieur ou soliloque de Molly Bloom constitue la dix-huitième et dernière partie du roman Ulysses de James Joyce. Le texte est composé de 25 000 mots divisés en huit blocs. Pour imiter la pensée de cette femme, Joyce a écrit le passage sans ponctuation (si ce n’est un point final. Cf. aussi la phase d’écriture de Sollers, sans ponctuation, notamment dans Paradis)…
Nous n’en publions ici qu’un l’extrait (traduit en français et suivi de sa version originale). Il s’agit de la toute fin du monologue, qui est aussi la toute fin du roman.
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ZOOM : cliquer l’image« je l’ai poussé à me demander en mariage oui d’abord je lui ai donné le morceau de gâteau à l’anis que j’avais dans la bouche et c’était une année bissextile comme maintenant oui il y a seize ans mon dieu après ce long baiser je pouvais presque plus respirer oui il a dit que j’étais une fleur de la montagne oui c’est ça nous sommes toutes des fleurs le corps d’une femme oui voilà une chose qu’il a dite dans sa vie qui est vraie et le soleil c’est pour toi qu’il brille aujourd’hui oui c’est pour ça qu’il me plaisait parce que j’ai bien vu qu’il comprenait qu’il ressentait ce que c’était qu’une femme et je savais que je pourrais toujours en faire ce que je voudrais alors je lui ai donné tout le plaisir que j’ai pu jusqu’à ce que je l’amène à me demander de dire oui et au début je voulais pas répondre je faisais que regarder la mer le ciel je pensais à tant de choses qu’il ignorait à Mulvey à Monsieur Stanhope à Hester à père au vieux capitaine Graves et aux marins qui jouaient au poker menteur et au pouilleux déshabillé comme ils appelaient ça sur la jetée et à la sentinelle devant la maison du gouverneur avec le truc autour de son casque blanc pauvre vieux tout rôti et aux petites Espagnoles qui riaient avec leurs châles et leurs grands peignes et aux ventes aux enchères le matin les Grecs les juifs les Arabes et dieu sait qui d’autre encore des gens de tous les coins de l’Europe […] et O ce torrent effrayant tout au fond O et la mer la mer cramoisie quelquefois comme du feu et les couchers de soleil en gloire et les figuiers dans les jardins d’Alameda oui et toutes les drôles de petites ruelles les maisons roses bleues jaunes et les roseraies les jasmins les géraniums les cactus et Gibraltar quand j’étais jeune une fleur de la montagne oui quand j’ai mis la rose dans mes cheveux comme le faisaient les Andalouses ou devrais-je en mettre une rouge oui et comment il m’a embrassée sous le mur des Maures et j’ai pensé bon autant lui qu’un autre et puis j’ai demandé avec mes yeux qu’il me demande encore oui et puis il m’a demandé si je voulais oui de dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je l’ai entouré de mes bras oui et je l’aï attiré tout contre moi comme ça il pouvait sentir tout mes seins mon odeur oui et son cœur battait comme un fou et oui j’ai dit oui je veux Oui.I got him to propose to me yes first I gave him the bit of seedcake out of my mouth and it was leapyear like now yes 16 years ago my God after that long kiss I near lost my breath yes he said I was a flower of the mountain yes so we are flowers all a womans body yes that was one true thing he said in his life and the sun shines for you today yes that was why I liked him because I saw he understood or felt what a woman is and I knew I could always get round him and I gave him all the pleasure I could leading him on till he asked me to say yes and I wouldnt answer first only looked out over the sea and the sky I was thinking of so many things he didnt know of Mulvey and Mr Stanhope and Hester and father and old captain Groves and the sailors playing all birds fly and I say stoop and washing up dishes they called it on the pier and the sentry in front of the governors house with the thing round his white helmet poor devil half roasted and the Spanish girls laughing in their shawls and their tall combs and the auctions in the morning the Greeks and the jews and the Arabs and the devil knows who else from all the ends of Europe and Duke street and the fowl market all clucking outside Larby Sharons and the poor donkeys […] and O that awful deepdown torrent O and the sea the sea crimson sometimes like fire and the glorious sunsets and the figtrees in the Alameda gardens yes and all the queer little streets and the pink and blue and yellow houses and the rosegardens and the jessamine and geraniums and cactuses and Gibraltar as a girl where I was a Flower of the mountain yes when I put the rose in my hair like the Andalusian girls used or shall I wear a red yes and how he kissed me under the Moorish wall and I thought well as well him as another and then I asked him with my eyes to ask again yes and then he asked me would I yes to say yes my mountain flower and first I put my arms around him yes and drew him down to me so he could feel my breasts all perfume yes and his heart was going like mad and yes I said yes I will Yes.
Crédit : https://compagnieaffable.com/
« Three quarks for muster mark » dans Finnegans Wake
La langue de Finnegans Wake a aussi inspiré un physicien américain Murry Gell-Mann, un découvreur de particules élémentaires nouvelles au cœur de la matière. Il fallait leur donner un nom et Murray-Gell-Mann se souvint de cette phrase : « Three quarks for Mister Mark » la phrase chantée par un ch#339 ;ur d’oiseaux de mer qui signifie « trois croassements pour M. Mark » ou - d’après les notes de Joyce - « trois railleries ».
C’est ainsi que ces croassements – railleries, ce mot quark inventé par James Joyce dans Finnegans Wake fut donné à ces particules élémentaires. On sait aujourd’hui que les protons et les neutrons, sont en fait constitués de quarks. En choisissant ce nom Murray-Gell-Mann fit son renom. S’il est bien le découvreur de ces particules, il faut rendre à César ce qui appartient à César : c’est à James Joyce que l’on doit l’invention du nom.
Plus ICIDes traductions en langue anglaise de ses livres
Notamment :
Casanova the irresistible (2015)
Mysterious Mozart (2010)Traduction en langue anglaise et introduction due à Armine Kotin Mortimer, une familière de Sollers, alors Professeur d’université (University of Illinois).
Même après le brexit, les Britanniques pourront continuer à lire Sollers dans la langue anglaise, ainsi que la colonie anglaise établie en Dordogne. Selon un agent immobilier, qui voit ses affaires augmenter. elle continue à croître. Certains Britanniques se dépêchent d’acheter avant la fin de la période de transition du brexit prévue pour un an. Et ceux qui sont installés n’ont aucune envie de partir. Douce France ! Sylvain Tesson : « La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer »
Casanova l’irresistible
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Mysterious Mozart
An audacious portrait of Mozart’s genius, available in English for the first time
Both a beguiling portrait of the artist and an idiosyncratic self-portrait of the author, Mysterious Mozart is Philippe Sollers’s alternately oblique and searingly direct interpretation of Wolfgang Amadeus Mozart’s oeuvre and lasting mystique, audaciously reformulated for the postmodern age.
With a mix of slang, abstractions, quotations, first- and third-person narratives, and blunt opinion, French writer and critic Philippe Sollers taps into Mozart’s playful correspondence and the lesser-known pieces of his enormous repertoire to analyze the popularity and public perceptions of his music. Detailing Mozart’s drive to continue producing masterpieces even when saddled with debt and riddled with illness and anxiety, Sollers powerfully and meticulously analyzes Mozart’s seven last great operas using a psychoanalytical approach to the characters’ relationships.
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Ecosse : « nous voulons l’indépendance »
Déclaration de Nicola Sturgeon, Première ministre de l’Ecosse.
Toutefois, un référendum doit être autorisé par le Premier ministre du Royaume-Uni et Boris Johnson, naturellement, y est fermement opposé. Si Nicola Sturgeon gagnait haut la main les élections locales de mai – ce qui est à sa portée - elle aurait alors un argument de poids pour peser dans les négociations espèrent ses partisans…