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Les carnets de JLK

Sollers aux Samoa

D 21 septembre 2006     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


JLK tient un blog littéraire , où il écrit ses carnets, au jour le jour, avant de les publier, expérimente ses romans, nous fait part de ses lectures, de ses interviews - Il est aussi critique littéraire. Voyager dans ses carnets, vous plongera dans ses « Riches Heures de lecture et d’écriture » C’est le sous-titre de son blog et il n’y a pas tromperie dans l’étiquetage. Les Riches Heures le sont aussi pour les dingues de littérature. Prolixité et talent. Allez donc faire un tour sur son blog, il y a toujours quelque chose à découvrir, et c’est bien le diable, si quelque chose ne vous retient pas ou ne vous enrichit pas. Oui, cet homme est vraiment diabolique.

Partagé sur Sollers : l’extrait

Assez surpris, même épaté par la lecture d’Eloge de l’infini de Philippe Sollers, tout en me demandant ce que c’est que cet infini. La machine rhétorique est rutilante mais pour dire quoi ?

Je vais aller maintenant, et revenir en somme, mais bien plus loin, à ma liberté.

(Trois jonquilles naines, quand je vais chercher du bois, m’apparaissent comme des signes de persévérance... ah mais, v’là que j’fais du Jaccottet).

Retrouver le temps et le prendre.

Cézanne : « Maman me donne la force de ne pas voir que par elle, car je sais que la mort n’est pas une absence et que la nature n’est pas anthropomorphique ».

Rodin : « La nature a besoin d’être vue et respirée simplement et continuellement ».

De retour a casa, je reprends les livres de Philippe Sollers pour voir si je ne me suis pas trompé à son égard en me montrant parfois si sévère à son égard, mais non : Paradis est vraiment un galimatias, Logiques et Lois sont réellement illisibles, et nous allons maintenant vers autre chose...

L’extrait dans son contexte
Longue entrée intitulée « varia 2001 ». Impressionnante compilation de notes de lecture d’auteurs divers qui donne tout son sens à ses « Riches heures de lecture et d’écriture ». Quelle capacité de lecture prodigieuse ? Quand cet homme dort-il ? Dans la zone Commentaires de cette entrée, on peut aussi lire un échange JLK/Ray (Raymond Alcovere) sur « Sollers et le roman ». Nous reviendrons sur ce thème dans une autre note.

Sollers aux Samoa

Tout autre registre avec Sollers aux Samoa : Sur Une vie divine en toile de fond - vient alors de sortir en ce début de 2006. Sur ses personnages : Nietzsche, la blonde Ludi et la brune Nelli. Sur l’actualité du moment : l’affaire des caricatures de Mahomet, etc. Une série de notes surgie brutalement, comme une éruption cutanée... Sorte de révélation de son « mal à Sollers », qui sait ? Freud peut-être, mais il n’est plus là. Alors débrouillez-vous vous même. Lire JLK dans ses dé-lires . « C’est la faute à Sollers ! »...


Sollers Le pied léger Sollers à Samos Sollers à Santa Monica Sollers à Santorin
Sollers à Salonique Sollers à Sousse Sollers à Skandenborg Sollers à Syracuse Sollers à Salerno

Sollers le pied léger
Sur une vie divine
in Sollers aux Samoa

[...] « L’horizon est radieux, le soleil brille, jamais un jour n’a été plus beau. Les mots sont des cailloux frais, l’eau les caresse ».
Lieux communs d’un littérature qui « positive » ? Pas du tout. Plutôt : effort de présence et travail de chaque instant visant à ressusciter contre tout ce qui pèse et nous tue : notre paresse et notre déprime, notre lassitude et notre désabusement, notre nihilisme en un mot que l’époque flatte en nous soufflant que rien n’a d’importance que bouffer et baiser et nous remplir les poches de pognon, alors qu’un philosophe un peu dingue n’en finit pas de nous envoyer de drôles de SMS ou de fax ou de mails que nos déchiffrons en continuant de stresser un max et qui nous souhaitent « un bonheur bref, soudain, sans merci », ou « les pieds ailés, l’esprit, la flamme, la grâce, la grande logique, la danse des étoiles, la pétulance intellectuelle, le frisson lumineux du Sud - La mer lisse - la perfection »...
Une vie divine est le grand roman solaire - il faudrait plutôt dire conversation, carnet de croisière, essai-gigogne, livre-mulet, exercice de mimétisme, work in progress phénoménologique et poétique à la fois - du retour de Nietzsche, surgi de son suaire à la page 52 sous les initiales de M.N., « instruit par l’épouvantable saloperie du 20e siècle (dont 70 ans passés au goulag) » et revivant, ses livres battant des ailes autour du lecteur, sous la plume d’un écrivain-philosophe du début du XXIe siècle flanqué d’une Nelly (très ferrée elle aussi en questions suressentielles, non moins que bien dans son corps) et d’une Ludi (la femme-fille à croquer dont la jeunesse stimule son fringant compagnon), radieuse trinité faisant la pige à l’humanité humanitaire[...]

L’extrait dans son contexte

Sollers à Samos
Le Mystère du Présent
in Sollers aux Samoa

Que s’était-il passé à Santorin ? A quels jeux s’étaient donc livrées Ludi et Nelly pendant que Sollers cuvait sa biture de Mykonos ? N’était-ce pas la main de Ludi qui avait graffité, dans la langue de Rabelais et Minou Drouet, sur un mur immaculé du bourg donnant sur le cratère immergé, l’impertinente inscription en lettres bleu cobalt : STAVROS M’A BAISER ? [...]
L’extrait dans son contexte

Sollers à Santa Monica
De la grâce et de la nécessité
in Sollers aux Samoa

Il faut environ 7 minutes pour passer du paradis à l’enfer : ce sont les sept premières minutes du film Collateral de Michael Mann, constituant le plus beau poème filmé que je connaisse de Los Angeles la nuit, avec la mention explicite de la possibilité d’une île (une photo des Maldives que Max le taximan planque au revers de son pare-soleil) à laquelle rêver et l’amorce d’une rencontre entre deux êtres humains. 7 minutes de grâce que Sollers pourrait connaître, un jour, s’il lui était donné, chose douteuse, de s’égarer dans un taxi en se faisant conduire à Santa Monica où Ludi aurait ouvert une boutique après leur rupture de 2007...

L’extrait dans son contexte

Sollers à Santorin
Ludi et Nelly la ramènent...
in Sollers aux Samoa

« Sollers a tellement picolé sur le caïque de Mykonos, raconte Ludi, qu’on a été bonnes pour le jeter, Nelly et moi, sur le premier âne du débarcadère, et de là hardi la montée à pied pour nous deux avec ce sac de patates... »
L’ânier Stavros leur mate les michestandis qu’elles gravissent le sentier de pierrailles, et ça les amuse de l’allumer la moindre, mais surtout elles profitent pour faufiler un dialogue du roman vu que l’Auteur ne les laisse pas en placer une, ou si peu.
« Tu ne trouves pas, Nelly, que Philippe attige un peu dans le roman en faisant de moi la vendeuse plutôt cul et toi la plutôt spirituelle intello ? », soupire Ludi en suant dans son t-shirt Gucci XLL.

L’extrait dans son contexte

Sollers à Salonique
De la haine et de l’amour
in Sollers aux Samoa

Thessaloniki, ce 3 juillet 1993. - Les propriétés fondamentales de la machine romanesque, on le sait, autorisent un déplacement dans le temps et l’espace de nature à la fois ondulatoire et corpusculaire, comparable aux élégants rebonds d’un champ quantique à l’autre des particules élémentairessollersiennes dans Une vie divine, à paraître en 2006...
Ainsi me suis-jeretrouvé ce soir à Thessalonique, à l’Hôtel Turist aux chambres style 1900 et à la vaste salle de bain à l’étage où tout le monde s’ablutionne dans la même baignoire antédiluvienne tremblant sur ses pattes chaque fois que l’ascenseur de bois ciré fait grincer ses poulies. Ce matin encore j’étais du côté du Mont Athos, au Congrès mondial de l’orthodoxie très douce que je couvre pour mon journal.

L’extrait dans son contexte

Sollers à Sousse
La Grande Emeute du Pied
in Sollers aux Samoa

Le projet de Sollers de rallier Samos fut dévié par un sms de la neuroblogue lacancanienne Lucy Pincevent, qui le priait de la rejoindre au plus vite dans les dépendances de son haras de Sousse où elle s’était réfugiée dès le début de la Grande Emeute du Pied, déclenchée par la publication, dans une gazette estudiantine du Schleswig-Holstein, d’une représentation du Membre Sacré (gauche) du Prophète.
« Je vous envoie la chaise à porteuses et d’indispensables travestis à Monastir. Je vous espère et vous attends », notifiait sobrement le sms en code connu du seul Sollers.
Or l’auteur d’Une vie divine, quoique portéau détachementsupérieur en ce moisfrisquetdu début de l’an 118 selon M.N., se sentait l’âme compatissante à la seule évocation des deux seins de Lucy, semblables à de blanches colombes roucoulant au balcon, et cette histoire de Pied commençait à bien faire[...]

L’extrait dans son contexte

Sollers à Skandenborg
Le Danemark exige des excuses
in Sollers aux Samoa

Par quel démon anti-humanitaire l’écrivain français athée néocatholique Philippe Sollers a-t-il été possédé en rédigeant le dernier de ses ouvrages, Une vie divine ? La question ne semble pas avoir effleuré les autorités de l’Eglise prétendue fille aînée de la France, prouvant l’état de déliquescence morale des instances papistes, alors que le roman en question, dès sa diffusion parmi les croyants non pratiquants du sous-diocèse de Skandenborg, au c ?ur du royaume de Danemark, a tout aussitôt semé la consternation et plus encore : l’humiliation, pour tous ceux qui restent attachés à la Lettrereformatée des enseignements des Pères Puritains de la Paroisse.

L’extrait dans son contexte

Sollers à Syracuse
D’une conversation l’autre...
in Sollers aux Samoa

J’ai parlé de conversation à propos d’Une vie divine, mais le mot est lesté d’un autre poids dans l’inoubliable Conversation en Sicile d’Elio Vittorini que, sans doute, Sollers jetterait aujourd’hui dans le sac des « auteurs lourds », comme il le fait desromanciers américains contemporains. Lui qui a parlé de Bret Easton Ellis comme d’un sous-produit de marketing[...]
L’extrait dans son contexte

Sollers à Stromboli
De l’instant présent et du regard « ailleurs »
in Sollers aux Samoa

A La Désirade, ce mardi 31 janvier. - Je rodais sous le volcan lorsque j’ai découvert Le gai savoir sur le sable blanc de quelque île Bienheureuse, à vingt ans et des poussières, en compagnie de la fille et du garçon que j’aimais alors, alternant cette lecture et celle de Malcolm Lowry, mais déjà je regardais ailleurs : je savais que ma vérité était ailleurs. Jamais je n’ai pris Nietzsche tout à fait au sérieux, l’image d’Héraclite se jetant dans le cratère m’a toujours paru du kitsch, et cette histoire d’éternel retour vécue par Sollers dans Une vie divine me semble également « de la littérature ». [...]

Une chose m’intéresse cependant dans Une vie divine, et c’est la façon de Sollers de regarder ailleurs pendant qu’il note telle ou telle phrase de Nietzsche, l’air de dire « cause toujours », quand il ne l’écrit pas carrément.

L’extrait dans son contexte


Sollers à Salerno
Heptaméron du Bain Japonais.
De l’hormone du lien et du bien-être

in Sollers aux Samoa

A La Désirade, ce dimanche 29 janvier. - Il a fait tout ce jour de neige une chaleur sulfureuse, puisque lafantaisie m’a prisde l’imaginer dans le Bain Japonais de Salerne, avec mes sept épouses et mes deux Moi momentanément réconciliés. La chimpanzée Winnipeg, qui se fait abusivement appeler Winnie, a profité de nos sensuelles ablutionspour semer la confusion dans les messages latéraux de ce carnet de lecture[...]

L’extrait dans son contexte




Jean-Louis Kuffer est né en 1947 à Lausanne. Marié et père de deux enfants, il est responsable des pages littéraires du quotidien 24 Heures (Suisse). Il est rédacteur en chef du journal littéraire Passe-Muraille. Jean-Louis Kuffer a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels Le Pain de Coucou et Le C ?ur vert. Son récit, Par les temps qui courent (1995), a obtenu le Prix Édouard-Rod 1996, et a été édité en France en 1996 par les Éditions Le Passeur, à Nantes. Jean-Louis Kuffer a publié en 1997 un important roman, Le Viol de l’ange, et en 1999 des « fugues helvètes », Le Sablier des étoiles. Ses carnets 1993-1999, L’Ambassade du papillon, ont obtenu le Prix Bibliothèque Pour Tous 2001.

Parallèlement, Jean-Louis Kuffer a publié, à La Bibliothèque des Arts, deux ouvrages d’entretiens avec l’historien Alfred Berchtold, La passion de transmettre, en 1997, et avec l’écrivain et critique Pierre-Olivier Walzer, Le paladin des lettres, en 1999.

Aux éditions Campiche, plus récemment un recueil de nouvelles : Le maître des couleurs, et un deuxième volume de carnets (1973-1992), Les passions partagées, qui a obtenu le prix Paul Budry 2005.

Jean-Louis Kuffer publiera, en automne 2006, un roman intitulé Les bonnes dames, aux éditions Campiche (extraits sur son blog) et, au printemps 2007, chez le même éditeur, une évocation littéraire intitulée Impressions d’un lecteur à Lausanne. En chantier depuis le 31 août 2006 à minuit : le troisième volume de ses carnets (2000-2006), intitulé Le souffle de la vie.

Source : Bernard Campiche Editeur
Sa carte de visite
Le blog de Jean-Louis Kuffer

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