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Vente d’atelier à Paris : Raquel, une peinture silencieuse

suivi de la collaboration Raquel/Pleynet

D 13 avril 2019     A par Albert Gauvin - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook



Lundi 15 avril 2019 à Paris, Maîtres Guillaume Crait et Thomas Müller disperseront aux enchères plus de 300 toiles et œuvres sur papier de Raquel (1925-2004). Provenant de son atelier, elles retracent le parcours foisonnant de cette artiste abstraite, proche d’Emmanuel Hocquard [1] et Marcelin Pleynet.


RAQUEL (1925-2014) Sans titre, 1970 Acrylique sur toile signée et datée au dos. 24 x 19 cm.
Estimation : 100-800 euros. Zoom : cliquez sur l’image.
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Sans titre, 1970. Acrylique sur toile
signée et datée au dos.

24 x 19 cm. Estimation : 100-800 euros. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Née à Gibraltar et formée aux Beaux-Arts de Casablanca et à la Grande Chaumière de Paris auprès d’André Lhote et Henri Goetz, Raquel Levy poursuivra sa vie durant une même quête artistique, celle d’une peinture abstraite, réduite à l’essentiel. « Avec Raquel, la peinture n’est pas un but, mais le moyen de travailler à se dépouiller soi-même », détaille Gilles Frassi, expert en tableaux modernes et contemporains. Restées jusqu’alors dans son atelier de Malakoff, plus de 300 toiles et œuvres sur papier seront dispersées aux enchères lundi 15 avril à Paris. Estimées de 80 à 800 euros, elles dévoilent le riche parcours d’une artiste qui travailla durant plus de cinquante ans à l’ombre de son atelier. «  C’est la première fois que des œuvres de Raquel sont vendues aux enchères. C’est une artiste qui a toujours privilégié son travail à sa carrière. Aussi, son œuvre est restée relativement confidentielle, bien que reconnue par d’éminents critiques, reçue à la Villa Médicis, présentée au Musée d’art moderne de la Ville de Paris et exposée dans des galeries prestigieuse telles que la galerie Arnaud, célèbre dans les années 1960 pour avoir soutenu l’œuvre de Martin Barré.  »


Raquel (1925-2014), Sans titre, 1960. Huile sur papier cartonné daté au dos. Cachet d’atelier au dos. 71 x 56 cm.
Estimation : 80-300 euros. Zoom : cliquez sur l’image.
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Sans titre, 1970. Gouache sur papier
daté au dos et signé sur la marie-louise.

30 x 20 cm. Estimation : 100-300 euros. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Une peinture abstraite et contemplative

A mesure que l’on chemine au sein de l’atelier de Raquel se dessine une œuvre foisonnante, produite entre la fin des années 1950 et le début des années 2000. « Au début, son travail est marqué par un certain expressionnisme, avec des œuvres en pâte dans lesquelles domine l’action picturale. Puis, au fil du temps et à l’issue de deux années de silence, l’abstraction classique laisse peu à peu place à une œuvre toute personnelle, tendant vers l’épure. » A l’aube des années 1970, Les formes se simplifient, la couleur jaillit au sein de vastes monochromes. Appelant à la contemplation, ils se lisent au gré de couches successives, côtoient la troisième dimension. «  Les toiles de Raquel ne ressemblent à aucune autre. Silencieuses, elles ne se donnent pas au premier regard et supposent un certain investissement de la part du regardeur. » Ainsi, pour Marcelin Pleynet, « l’œuvre picturale de Raquel n’est comme aucune autre et plus difficile […] qu’aucune autre. »


Raquel (1925-2014), Sans titre, 1988. Gouache sur papier signé et daté en bas à droite. 55 x 74 cm.
Estimation : 100-300 euros. Zoom : cliquez sur l’image.
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Sans titre, vers 1970. Acrylique sur papier.
Cachet d’atelier au dos sur l’encadrement.

27 x 21 cm. Estimation : 100-300 euros. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

De la peinture à l’écriture

Comme pour mieux déjouer le silence pictural, Raquel se tourna également vers le monde du livre, publiant un premier texte en 1969 avec le poète péruvien Antonio Cisnéros et créant en 1973 avec Emmanuel Hocquard la maison d’édition Orange Export Ltd. « Le grand atelier de Raquel à Malakoff, habité aussi par Emmanuel Hocquard, fut alors le lieu de recherche et de festivité des écrivains édités par la maison d’édition, explique Gilles Frassi. En 2003, le cipM (Centre international de poésie de Marseille) organisa d’ailleurs une grande exposition Peinture & Poésie, présentant aux côtés de grands tableaux, les livres faits en collaboration avec des écrivains tels qu’Edmond Jabès ou Marcelin Pleynet.  » Jusqu’à la fin, Raquel mêlera ses deux passions, poursuivant la peinture, tout en collaborant à des projets littéraires à travers les textes de la revue Notes, entreprise de réflexion et d’édition sur la littérature, l’esthétique et le judaïsme. « Raquel restera fidèle à ce double cheminement qui aura traversé, tour à tour, la peinture et l’écriture. »


Bleu – rouge, 1990-2002. Technique mixte sur toile, signée, titrée et datée au dos. 178 x 300 cm.
Estimation : 100-800 euros. Zoom : cliquez sur l’image.
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Le magazine des enchères, 12 avril 2019.

CATALOGUE DE LA VENTE pdf
LES 347 OEUVRES EN VENTE

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Raquel

un film écrit et réalisé par Julien Borel

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Ma collaboration avec Raquel sur le manuscrit de "Ma destruction"

Questions à Marcelin Pleynet (extrait)

III — Ce livre fut l’objet d’une rencontre. Comment écriture et peinture se sont ici l’un à l’autre travaillés ? …


Marcelin Pleynet. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Marcelin Pleynet : — Je dirais que la rencontre entre le peintre, Raquel, et l’écrivain, s’est faite sur une démesure, ou mieux encore sur une absence de mesure. Comme beaucoup je ne connaissais Raquel qu’à travers les quelques livres que j’avais eu l’occasion de voir, et auxquels elle avait travaillé. Livres qui m’étonnaient par la sensibilité, la beauté et l’intelligence de leur réalisation. Je pense ici à un certain nombre de recueils d’Emmanuel Hocquard et au petit volume d’Edmond Jabès. Il y a pourtant, si l’on y réfléchit bien, toujours quelque chose d’indéfinissable dans les livres que Raquel réalise pour la collection « Orange Export Ltd ». Et cet indéfinissable, au-delà de la qualité spécifiquement littéraire de l’œuvre poétique, tient évidemment à la particularité de l’intervention plastique de Raquel. Dans le cadre de votre quotidien, c’est sur cette intervention que je voudrais réfléchir ici. Et je dirais tout de suite que la qualité de l’intervention de Raquel dans l’espace littéraire qu’elle choisit d’accompagner et d’assumer plastiquement, tient selon moi de ce qu’elle propose du livre une dimension que nous ne sommes pas habitués à lui voir reconnaître, et que l’on ne peut comprendre, que je n’ai pu comprendre, qu’en voyant ses tableaux.

Les tableaux de Raquel ne sont pas faciles à voir, non seulement parce que l’artiste ne les expose pas volontiers, mais parce qu’ils participent d’une ambition métaphysique que notre siècle n’est guère préparé à accueillir. Si l’on explique à quelqu’un qui n’a vu que les livres sur lesquels elle a travaillé pour la collection « Orange Export Ltd. », que les tableaux de Raquel sont de vastes peintures qui peuvent faire jusqu’à 4 m de long sur 3 m de haut, je ne pense pas que l’on donnera pour autant une idée de la place tout à fait particulière occupe de de la peinture de Raquel, mais l’on soulignera – et cela ne manquera pas de faire sens – l’importance qu’il faut accorder dans son œuvre à la double adéquation tableau/livre — livre/tableau. L’œuvre picturale de Raquel n’est comme aucune autre et plus difficile, si je puis dire, qu’aucune autre. Les vastes champs colorés qu’elle propose déjouent l’écran de la peinture en ce que même abstraite la peinture fait toujours, d’une façon ou d’une autre, représentation. C’est, semble-t-il, avant toute chose, à cette mise en échec de la représentation, fût-elle abstraite, que s’emploie Raquel, et pour cela il faut aussi déjouer toute manifestation trop expressive de la couleur. C’est ainsi que la plupart de ses œuvres se proposent comme de vastes champs de couleur qui font énigme ; qui, en un premier temps, font énigme dans la mesure où l’évidence de la couleur traverse la charge référentielle de sa naissance et de son enfouissement.

Cet effet par soustraction se trouvant redoublé de ce que la dimension de la peinture, la vaste dimension de la peinture, déborde le plus souvent, à droite comme à gauche, en largeur comme en hauteur, le champ de vision, supprimant de ce fait toute possible confusion entre l’œuvre et le tableau, et, par voie de conséquence, toute possible représentation. Le critique américain Clément Greenberg prétend que toute surface limitée est un tableau ; Raquel semble s’employer à délimiter la surface qui débordant de toute part le champ de vision, et jusqu’en cette profondeur soufflée de la couleur, pour signifier le rapport de l’artiste, du peintre, n’est pas au tableau (en ce qui ne peut que faire représentation) n’est pas à la mesure du tableau, mais à une démesure (à une dé-mesure) qui n’appartient qu’à l’artiste et que la couleur ici magnifie. À la tradition et à l’ordre référentiel du tableau, Raquel semble préférer un ordre plus abstrait, une autre référence plus abstraite et moins immédiatement mesurable.

Avec ses œuvres, l’ordre de la peinture paraît se délier des listes et des collections d’objets et de figures organisées en tableaux, échapper à la limite des nomenclatures, pour s’identifier au souffle coloré de la voix, à la colorature comme tessiture d’une nomination dont la référence n’est pas les livres mais Le livre (c’est ainsi que les anglais désignent la Bible, « The Book »). Ce qui explique sans doute que l’ouvrage que Raquel a réalisé avec Edmond Jabès soit parmi les plus réussis de tous. Mais entendons-nous bien : la référence au Livre (qui fut, ne l’oublions pas, la source de quasiment toute l’iconographie de la peinture occidentale) ne peut être dans la création de cette peinture qu’une référence abstraite et telle qu’elle comprend inévitablement tout autre livre ; telle qu’elle manifeste la démesure, le hors mesure du Livre. Ainsi, l’artiste se déplace de cette étonnante collection d’ouvrages, dans la mesure de ce que nous appelons les livres, à l’espace sans commencement ni fin de la colorature de la parole, comme celle qui pense les pensées, comme celle qui interprète et pense les pensées et vit du souffle coloré où s’illumine la lettre et l’interprétation...

De ce voyage, de cette errance, on l’aura compris, il ne saurait être question des draps de la peinture. Raquel ne peint pas sur des draps, elle peint sur des sables, elle peint sur des déserts ; ceux que sans le vouloir, ceux que sans le savoir, ceux que sans vouloir le savoir nous traversons. Si je dois m’expliquer l’intérêt qu’elle a bien voulu accorder à MA DESTRUCTION d’un commentaire de Mallarmé, je retiendrais effectivement comme vous le signal, la présence dans ce poème de deux auteurs plus préoccupés que tout autre de cette question du Livre — (Dante et Mallarmé) ; comme je retiendrais que dès le titre, se propose explicitement comme conséquence de toute création, la destruction, encore (en corps) de son auteur. Quant à la mère — que voulez-vous, je reste convaincu qu’il convient de ne jamais oublier que, comme dit le poète, elle est toujours recommencée…

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Raquel (1925-2014).
Zoom : cliquez sur l’image.
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Ma collaboration avec Marcelin Pleynet sur son manuscrit.

Quand Marcelin Pleynet m’a remis le manuscrit de MA DESTRUCTION, le texte tenait sur une page dactylographiée. Ce travail sur l’écrit, il m’a d’abord fallu le situer. Trouver le format, la place du texte dans le volume du futur livre. J’ai fait composer le texte et j’ai essayé de le faire entrer dans le format habituel. Mais les pavés de texte étaient écrasés sur la page. Je suis alors passée à un corps de caractères nettement plus important et j’ai augmenté le format au maximum des possibilités de la presse. Ensuite il y a eu les maquettes successives. D’abord les blanches. Une vraie destruction il me semblait que c’était blanc. Que ça ne pouvait pas être autrement que blanc. Mais il y avait un déséquilibre. Ça n’allait pas du tout. Ça faisait des coupures vides dans le texte. Donc après le blanc comme point de départ, j’ai introduit des couleurs, lumineuses, jusqu’à arriver à l’or. Mais dans le texte de Marcelin il y a beaucoup de lumière. Mes essais de couleurs claires, lumineuses, devenaient redondants par rapport au texte. À partir de là j’ai commencé à foncer la couleur. À ce stade, c’est le texte, dans sa disposition, qui se trouvait en déséquilibre. En battement faux. Il ne prenait pas sa respiration. Ecrasé par la couleur. Ça appelait des ouvertures dans les lignes. Entre les lignes. J’ai fait mes essais, de mon côté. J’ai ensuite demandé à Marcelin Pleynet d’opérer une nouvelle distribution du texte sur les pages en regard de la peinture. À quelques millimètres près, il a trouvé les mêmes emplacements que moi. Une fois cette double vérification (de l’écriture par la peinture et de la peinture par l’écriture) faite, il y a encore eu le problème posé par le choix des caractères romains ou italiques pour la page en latin par rapport aux autres pages - strates d’écritures superposées. C’est comme ça que peu à peu - cela a duré des mois - les pages peintes se sont mis à vivre dans le volume du livre comme contre-texte, comme la haute typographie dans UN COUP DE DÉS. Par exemple. Ponctuation silencieuse et sombre.

Cette fin en bleu sombre, presque nuit, qui est une sorte de gouffre-appel de la lumière. C’est amusant parce que finalement les couleurs sont dans l’écriture, et la peinture agit comme des pans d’intensités sombres qui sont l’ombre portée du texte. C’est un texte riche : plus je travaille, plus il y a de facettes lumineuses qui m’apparaissent, et plus je me surprends à assombrir ma couleur. Au fur et à mesure que je travaille les exemplaires, j’ai tendance à foncer la tonalité générale du livre. D’exemplaire en exemplaire, ma lecture continue.

C’est un livre qui doit se lire très lentement. Qui a été fait très lentement. Pour laisser monter, laisser monter ces couches d’écriture. Ici intervient ce que je pourrais appeler le temps du livre. D’habitude, la fabrication du livre est hors temps. C’est une éclipse durant laquelle le livre échappe à l’auteur. Un délai de parution chez l’éditeur. Quand le livre paraît, imprimé et broché, il est fini. Pour ce livre-ci, le temps de la fabrication fait partie du temps du livre, de sa lecture. Le livre comporte aussi le récit de ce temps, de cet intervalle où le travail des auteurs n’a jamais cessé. Ce qui est donné à lire c’est aussi ce travail. Cette lente (dé)construction. La mémoire du travail. Le corps à corps patient entre la peinture et l’écriture est une source de richesses, de trouvailles. C’est dans ce corps à corps que je puise beaucoup de choses, après, pour ma peinture. Après avoir travaillé, approfondi ma lecture du texte par la peinture. Démarche théorique à partir d’un texte théorique : ma destruction. Où j’ai trouvé cette recherche du temps qui est chez moi aussi une constante. Chez moi dans ma vie aussi. C’est au centre de ma vie, la recherche du temps et, parallèlement, l’effritement de la mémoire. Ça se dépose en couches.

Ce livre est une traversée du temps : dans le texte (Virgile, Dante, Mallarmé). Dans la peinture du livre, au travers des couches successives. Cette triple superposition des temps qui est là. Le temps de la peinture, le temps de l’écriture, le temps de la lecture. Il y a, en raccourci, toute mon histoire, l’histoire de ma peinture. Et chez Marcelin le temps du passage de COMME à STANZE. Et toujours ce passage, l’écart. Chez moi l’écart : le diptyque. L’entre.

Oui, une recherche tantôt véhémente, exaltée, âpre ; tantôt sereine, rigoureuse. Avec une tension qui est là entre ces deux attitudes. C’est encore la figure du diptyque. La mémoire tombe. Effritement de la parole également. Et cette tension de la recherche, du passage entre un texte et un autre (Virgile, Dante, Mallarmé, mais aussi COMME et STANZE), c’est aussi dans le texte de Marcelin Pleynet.

Dans cette lenteur, cette descente au ralenti dans la mémoire de l’écriture comme de la peinture. Je pense à ce photographe qui a fait des photographies du métro de New York. Sur les photographies, il n’y a personne. Comme si le métro était désert. Simplement parce que son temps de pose était si lent que toutes les personnes présentes, en mouvement, passaient trop vite devant l’objectif pour que le film en conserve la trace. Dans le livre, un ralenti analogue consume tout ce qui est superficiel, superflu. Un mouvement qui se consume lui-même. S’aveugle. Le poète est aveugle, il se brûle au fur et à mesure. Un silence brûlant. Il y a brûlure, consomption. C’est un mot qu’on m’a toujours dit dans ma famille. Ma mère : "Porquè te consumes así ?"

Banana Split n° 4, 1981.

LIRE AUSSI : Le livre de Raquel Le corps imaginaire (extrait)

Site consacré à Raquel

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Raquel Peinture Poésie chez Tschann libraire


Raquel Peinture Poésie.
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Tran Arnault et Marc Albert présentent l’ouvrage "Raquel : Peinture, Poésie" consacré à la vie et l’œuvre de Raquel Levy (Éditions Sponte sue forte) au cours d’une soirée chez Tschann libraire, le 13 septembre 2018.

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[1Emmanuel Hocquart est mort dimanche 27 janvier 2019 à l’âge de 78 ans. Il a fait connaître nombre de poètes et d’écrivains contemporains grâce à sa maison d’édition Orange Export Ltd., créée en 1969 avec la peintre Raquel.

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