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Le premier prix Jean d’Ormesson pour un écrivain haïtien disparu il y a 57 ans

D 7 juin 2018     A par Viktor Kirtov - C 0 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


L’écrivain et médecin haïtien Jacques-Stephen Alexis (1922-1961) et Jean d’Ormesson (1925-2017). - Gerald Bloncourt/Rue des Archive / AFP
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afp.com/JOEL SAGET, L’Express, ActuLitté 06/06/2018,

Paris - Météore des lettres haïtiennes, l’écrivain et intellectuel engagé Jacques Stephen Alexis, probablement assassiné en avril 1961 à 39 ans, est devenu mercredi le premier lauréat du prix Jean d’Ormesson pour son chef d’oeuvre "L’espace d’un cillement" (Gallimard/L’imaginaire).


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« J’ai toujours défendu l’idée qu’il n’y a pas de devoir de culture et que la littérature est d’abord un plaisir », écrivait Jean d’Ormesson. Pour lui rendre hommage, plusieurs amis ont décidé de créer un prix qui lui ressemble.

Cette année, pour la première édition, le prix a ainsi été remis à Jacques Stephen Alexis pour L’Espace d’un cillement.

À Port-au-Prince, La Niña Estrellita, ravissante mulâtresse de vingt-six ans et prostituée, est la vedette du Sensation Bar. Un jour, elle y rencontre El Caucho, magnifique géant courageux et droit, mulâtre comme elle. C’est un mécanicien syndiqué et progressiste. El Caucho et La Nina deviennent amoureux l’un de l’autre au premier regard. Cet amour révélera La Nina à elle-même, ainsi que le mystère de ces deux êtres, celui de leur enfance commune à Cuba. En effet, ils sont tous deux originaires du même petit village de cette île. Ils décident de vivre ensemble... l’espace d’un cillement... et cette histoire, à laquelle s’entrelacent plusieurs thèmes, s’achève sur la fuite de La Nina, éperdue, terrorisée par la responsabilité nouvelle et l’ignorance de sa propre vérité

À travers le prisme coloré de cette aventure individuelle, le grand écrivain haïtien Jacques Stephen Alexis évoque aussi les drames de toute la Caraïbe.

Les membres du jury sont : Françoise d’Ormesson Présidente, Dominique Bona de l’Académie française, Marie-Sarah Carcassonne, Gilles Cohen-Solal, Teresa Cremisi, Marc Fumaroli de l’Académie française, Dany Laferrière de l’Académie française, Héloise d’Ormesson, Érik Orsenna de l’Académie française, Malcy Ozannat, Jean-Marie Rouart de l’Académie française, François Sureau.
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"Ni l’époque, ni la langue, ni le genre n’entraveront le choix des douze jurés. Seuls leurs goûts, leur complicité et une certaine forme d’affinité élective guideront leur sélection", avait prévenu Françoise d’Ormesson.

"L’espace d’un cillement", paru en 1959, est un chef d’oeuvre du "réalisme merveilleux", genre littéraire lancé par le Cubain Alejo Carpentier. Ce roman d’amour est porté par une écriture incandescente. Livre écrit au présent, chaque chapitre est découpé au rythme des cinq sens (la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût et le toucher).

Tout se passe, le temps de la Semaine sainte, dans un bordel de Port-au-Prince, le "Sensation Bar", où se croise toute une humanité en souffrance. On suit Niña Estrellita, prostituée cubaine convoitée par les soldats américains (Les États-Unis ont occupé Haïti de 1915 à 1934). Il y a aussi El Caucho, militant syndicaliste, défenseur des opprimés, qui aimerait arracher Niña à la prostitution.

Le roman nous fait découvrir alternativement les pensées de l’un et de l’autre. Jacques Stephen Alexis avance par petites touches sensorielles ("le premier jour ils se verront"...). Ces deux-là vont devenir amoureux "l’espace d’un cillement".
Le livre, sensuel et poétique, est aussi une ode à Haïti : ses odeurs, sa musique, sa rage de vivre.

Écrivain proche de Louis Aragon (un des auteurs préférés de Jean d’Ormesson) et d’Aimé Césaire, Jacques Stephen Alexis, né en 1922, a inspiré toute une génération d’écrivains dont le Canadien d’origine haïtienne Dany Laferrière, collègue de Jean d’Ormesson à l’Académie française et membre du jury présidé par Françoise d’Ormesson, épouse de l’auteur d’"Au plaisir de Dieu".

Militant communiste, Jacques Stephen Alexis, par ailleurs médecin neurologue, fut de tous les combats révolutionnaires de la fin des années 1950 (il rencontra sur son chemin le Vietnamien Ho Chi Minh, le dirigeant chinois Mao Zedong, se lia d’amitié avec Ernesto Che Guevara) jusqu’à son probable assassinat après avoir été torturé par des sbires du dictateur François Duvalier à Haïti au printemps 1961.

L’an dernier, l’éditeur Zulma a retrouvé "par miracle" la suite, malheureusement inachevée, de "L’espace d’un cillement" qui a été publiée sous le titre "L’étoile Absinthe".

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Crédits :
ActuaLitte.com
Et lexpress.fr

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