La Passion Van Gogh : un long métrage de peinture animée unique en son genre
Sortie en salle le 11 octobre 2017
A propos du film « La Passion Van Gogh »
Quand les tableaux s’animent… Les toiles de Vincent van Gogh sont mises à l’honneur dans le film d’animation "Passion Van Gogh". Ce long métrage de peinture animée a nécessité huit ans de travail. En outre, 90 spécialistes de la peinture à l’huile issus des quatre coins du monde ont participé à son élaboration.
Ce reportage est issu du journal télévisé de 20h du 6 octobre 2017 présenté par Anne-Claire Coudray sur TF1.
Donner vie à près de 120 toiles de Vincent Van Gogh, c’ést l’incroyable pari du film d’animation "La Passion Vincent" qui retrace les derniers jours du peintre néerlandais.
Très attendu pour son ambition formelle, le long métrage de la réalisatrice polonaise Dorota Kobiela et de son homologue britannique Hugh Welchman a reçu déjà une ovation lors du festival d’Annecy, où il avait été présenté en compétition et en avant-première mondiale.
"L’âme de ce projet, c’est la peinture de Vincent Van Gogh. C’est son souffle d’artiste", a raconté Dorota Kobiela, submergée par l’émotion au moment d’évoquer les défis de la fabrication de cette oeuvre entièrement animée à la peinture à l’huile, à la manière du maître.
Un tableau géant
Épousant avec minutie son inimitable style coloré, le film bascule dans d’extraordinaires séquences de flash-back en noir et blanc lorsque le passé du génie néerlandais s’invite dans le récit. "La Passion Van Gogh" fonctionne comme un tableau géant - au format 4/3 - que l’artiste incompris de son vivant aurait peint et modelé sans discontinuer devant les yeux des spectateurs durant 94 minutes.
Très écrits, les dialogues du long métrage ont été inspirés par la lecture de plus de 800 lettres rédigées par Van Gogh à ses amis et à sa famille, la plupart à destination de son frère Théo.
Son intrigue, mêlant pure fiction et faits historiques, repose sur ce courrier disséqué par les deux cinéastes, qui se sont concentrés sur les ultimes instants de l’artiste. "Van Gogh racontait sa vie à travers ses toiles. Il nous a suffi de relier les oeuvres de cette période pour obtenir une ébauche de storyboard, à laquelle nous avons ensuite associé ses lettres", poursuit Dorota Kobiela.
65 000 plans peints à la main
Le film débute un an tout juste après la mort du peintre - le 27 juillet 1890 - avec l’arrivée à Auvers-sur-Oise, où Van Gogh a rendu son dernier souffle, d’un jeune homme nommé Armand Roulin. Personnage fictif, ce fils de facteur vient remettre à Théo Van Gogh une lettre laissée avant sa mort par son défunt frère, qui ne lui est jamais parvenue.
Le long métrage dresse le portrait d’un homme aussi peu loquace que sociable, mais profondément attaché à sa famille. Surtout, il décrit un artiste rongé par une insondable solitude et qui utilisait la peinture pour exorciser ses démons.
Sept années de travail
Façonnés en Pologne et en Grèce durant sept années, les 65 000 plans du long métrage - tous peints à la main - ont mobilisé 125 artistes du monde entier. L’un des nombreux défis relevés par l’équipe d’animateurs a été de combiner entre-eux les différents styles du peintre afin de fluidifier le récit. Avec cette contrainte, certaines toiles ont été réimaginées de nuit ou durant l’été pour coller à l’histoire.
"On avait parfois jusqu’à 20 peintres en même temps dans le studio. Les acteurs ont beaucoup collaboré avec eux car Van Gogh sublimait l’âme de ses modèles dans ses portraits", souligne Hugh Welchman. A chaque fois qu’un personnage apparaît pour la première fois, le premier plan n’est autre qu’un portrait original de Van Gogh. "J’espère que ce film va inciter le grand public à s’intéresser davantage à son art", conclu Dotota Kobiela.
Produit par BreakThru Films et Trademark Films, "Loving Vincent" sera dans les salles françaises le 11 octobre.
La bande annonce
La Passion Van Gogh
De
Dorota Kobiela, Hugh Welchman
Royaume-Uni et Pologne
2017
1h34
Avec la voix de Pierre Niney
Paris, été 1891, Armand Roulin est chargé par son père, le facteur Joseph Roulin, de remettre en mains propres une lettre au frère de Vincent van Gogh, Theo. En effet, la nouvelle du suicide du peintre vient de tomber. Armand, peu enchanté par l’amitié entre son père et l’artiste, n’est pas franchement ravi par sa mission. À Paris, le frère de Van Gogh est introuvable. Le jeune homme apprend alors par Père Tanguy, le marchand de couleurs du peintre, que Theo, visiblement anéanti par la disparition de son frère aîné, ne lui a survécu que quelques mois. Comprenant qu’il a sans doute mal jugé Vincent, Armand se rend à Auvers-sur-Oise, où le peintre a passé ses derniers mois, pour essayer de comprendre son geste désespéré. En interrogeant ceux qui ont connu l’artiste, il découvre combien sa vie a été surprenante et passionnée. Et que sa vie conserve une grande part de mystère.
Prix du Public, Festival d’Annecy 2017
Le film a été présenté en juin au Festival du film d’animation d’Annecy, où il a décroché le prix du public, « la Passion Van Gogh propose une approche des plus originales sur le peintre et révolutionne le film d’animation.
Construit entre autres à partir de 800 lettres manuscrites de Van Gogh, le film, coréalisé par la Polonaise Dorota Kobiela et le Britannique Hugh Welchman, conte une enquête post mortem qui imagine que Vincent a été assassiné. Un récit captivant, appuyé par un parti pris formel fascinant. Les deux cinéastes ont d’abord filmé des comédiens de manière classique, avant de retravailler chaque scène image par image en animation, en redessinant visages, mouvements, décors et paysages à la manière de Van Gogh. Au final, les scènes donnent l’impression de tableaux vivants, dans lesquels chaque trait de pinceau bouge à l’écran. Le spectateur, comme immergé dans les oeuvres, n’en croit pas ses yeux.
Yves Jaeglé,
Le Parisien
23 juin 2017
Philippe Sollers et Van Gogh
A Auvers sur Oise, le 19 mai 2003
Dans « Philippe Sollers où l’art du sublime » (2011)
Aliocha WALD LASOWSKI note :
Le 19 mai 2003, Philippe Sollers participe à la 23e édition du festival d’Auvers-sur-Oise, intitulée « D’une terre à l’autre ». Il parle sur une scène, en compagnie de jeunes musiciens, âgés d’une vingtaine d’années:d’abord entouré du Quatuor Fidelio (trois cordes avec piano) qui donne les deux quatuors pour piano de Mozart, l’un en sol mineur, l’autre en mi bémol majeur, Sollers est ensuite accompagné d’un pianiste, qui interprète la 37e sonate de Joseph Haydn. Philippe Sollers est au milieu de la scène pendant que les musiciens se produisent et que retentissent les musiques de Haydn et de Mozart. Entouré des artistes, il improvise un texte et intervient entre les morceaux, à partir d’une biographie de Lili Kraus – formidable interprète de Mozart, elle a enregistré l’intégrale des sonates à New York en 1968 ; enfermée à Java pendant la Seconde Guerre mondiale, elle n’avait alors à sa disposition qu’un vieux piano détraqué.
Pendant ce concert de 2003, Philippe Sollers lit, les musiciens jouent. Sollers lit des extraits des Illuminations de Rimbaud. Ce qui crée une étrange situation, explique-t-il : « Les musiciens semblaient sensibles aux vibrations musicales contenues dans la langue de Rimbaud, telle que ma voix la portait » (« De la fin du littéraire »,L’Infini, n° 86, printemps 2004, p. 24).
Puis Sollers prend le texte d’Artaud sur Van Gogh et commence la lecture. Le texte devient beaucoup plus audible et compréhensible lorsqu’il est lu avec la 37e sonate de Haydn, parce que le grave et la percussion sont semblables, identiques. La mêlée des textes, des musiques et des lectures produit l’image sonore de la beauté du monde, dans le tourbillon des ritournelles. C’est avec une sorte de vertige que le spectateur, assistant au concert, entre avec Sollers dans le partage des vibrations, des intonations et de la musicalité.
« Haydn-Van Gogh. Haydn-Artaud. Voilà une petite expérience de vérification des temporalités extatico-musicales », conclut Sollers (p. 24). Si le Quatuor Fidelio est un groupe international (le pianiste est né à Tel-Aviv, l’altiste est née à Jérusalem, le violoniste est hongrois, la violoncelliste est anglaise), sans se parler, la complicité des musiciens avec Philippe Sollers est évidente, immédiate, directe.
Van Gogh le suicidé de la société
Plus loin dans le livre d’Alliocha WALD LASOWSKI nous trouvons aussi ceci (qui sera repris par Philippe Sollers, en 2014 dans son recueil Fugues) :
A. W. L. Vous écrivez, dans Le Meilleur Ami de Picasso , que, pour s’imposer, « un art de la liberté doit savoir résister d’abord à toutes les falsifications du conformisme, aux mensonges comme aux lâchetés ».
Ph. S. :
À ce moment-là, Artaud règle ses comptes : contre la médiocrité toxique de la psychiatrie, contre le docteur Gachet… Mais en même temps il élargit le problème, à savoir qu’il n’y a rien de plus beau chez Artaud que ce qu’il écrit de Van Gogh. Quelle beauté, en effet ! La forme persiste à travers le difforme. Le visage fond sur vous comme sorti du néant, ce néant dont Artaud a raison de dire « qu’il n’a jamais fait de mal à personne ». Le théâtre de la cruauté est le seul qui ne soit pas criminel en dissimulation, exhibition, retards, atermoiements, manières, faux joli, alibis culturels.
A. W. L. : La peinture et la phrase…
Ph. S. :
Les faux artistes ont toujours été légion. Il faudrait quand même le savoir. Que la falsification de l’art soit aujourd’hui prise en charge de façon aussi opulente, aussi arrogante, c’est le point. Sinon, des mauvais peintres, du croûtage, ça a toujours existé, ça existera toujours, ne l’oubliez pas ! Et c’est bien de ça qu’il s’agit, cela se voit admirablement au XIXe siècle, où il faut quelques artistes majeurs comme Manet, Rodin, Cézanne, les impressionnistes, Monet, pour en sortir. Ils ont été obligés de le faire, car ils avaient tout cela en horreur. Il fallait bien qu’il se passe quelque chose. Après, on a ré-enfermé tout le monde, y compris au Musée d’Orsay, où on les a remis dans leur siècle, alors qu’ils en sont sortis, dans le temps.
[…]
Ph. S. :
Par exemple, pour Cézanne, c’est Giotto, et ainsi de suite.[…]
[…]
[…]
_ A. W. L. : Du côté des peintres, comment s’effectuent les liens ? Quelles sont les solidarités ?
Ph. S. :
Dans La Fête à Venise
entretien avec Stephane Bureau
Ayant pour toile de fond un traffic de faux tableaux…
–Oui ?
–« Un tronc de pin rose et puis de l’herbe avec des fleurs blanches et des pissenlits, un petit rosier et d’autres troncs d’arbres dans le fond tout en haut de la toile »... « Au milieu un parterre de roses, à droite une claie, un mur, et au-dessus du mur un noisetier à feuillage violet »... « J’ai revu la campagne après la pluie bien fraîche et toute fleurie »...
–Van Gogh ?
–Pas mal. C’est l’époque, à la fin de sa vie, où il parle de Giotto et où il s’est remis à lire les pièces historiques de Shakespeare qu’il compare à Rembrandt, « cette tendresse navrée, cet infini surhumain entrouvert et qui alors paraît si nature ». À combien estimes-tu ces phrases ?
–Les manuscrits ? Pas encombrants et facilement monnayables. Un cahier volé d’Artaud, par exemple, vient d’atteindre huit cent mille francs alors qu’il était assuré pour quatre cents. Narcodollars ? Ce serait drôle dans son cas.
–Pas les manuscrits, le sens.
–Mais... rien, bien sûr, quelle idée. Je peux quand même te donner une information : on va bientôt retrouver par hasard deux Van Gogh volés aux Pays-Bas, dont une version des Tournesols.
–Comme ça ?
–Comme ça.
Geena a raison, le sens ne vaut rien en soi, tout dépend de sa mise en perspective selon les intérêts des propriétaires d’une époque. On dira donc que la nôtre ne ressemble à aucune autre dans la mesure où elle a mis hors la loi la conscience verbale développée. A sa place, la peinture est chargée de briller comme une transaction immobilière permanente. Le livre d’Artaud, Van Gogh, le suicidé de la société est paru en 1947 à Paris, tiré à trois mille exemplaires. Il a eu un certain succès et même un prix littéraire (le prix Sainte-Beuve, un comble). Réimprimé luxueusement aujourd’hui, avec des illustrations en couleurs, il tombe dans l’indifférence quasi générale. Le texte est très clair mais illisible sauf pour cent personnes, et encore. C’est pourtant l’équivalent le plus strict de ce qu’on peut ressentir devant les tableaux. Pourtant ? Non, parce que. Qui, entre deux publicités, et à supposer que les signes typographiques arrivent encore jusqu’au cerveau pour former une proposition d’ensemble, va comprendre des phrases du genre :
« l’empreinte, comme l’un après l’autre, des poils du pinceau dans la couleur, la touche de la peinture peinte, comme distincte dans son propre soleil, l’i, la virgule, le point de la pointe du pinceau même, vrillée à même la couleur, chahutée, et qui gicle en flammèches que le peintre mate et rebrasse de tous les côtés » ?
Voilà pourtant ce qu’un drogué de télévision, clone promis à la désapparence, verrait s’il pouvait avoir accès aux originaux en lui. Mais comment faire ? Autant lui souhaiter une rage de dents, une nausée cataleptique, une chute de dix mètres, la découverte de trois cadavres mutilés au pied de son immeuble ou la simple contemplation désintéressée d’une tache de lumière sur un mur. Allez donc parler de poils de pinceau à des Japonais pour lesquels les poils sont l’obscénité même ! Non : ces corbeaux ne doivent plus jamais nous hanter. Cette oreille coupée témoigne seulement des faiblesses passées d’une économie tâtonnante. Ils sont contemporains de mauvais penseurs qui la critiquaient : on a vu la suite. Ces soleils étaient, par anticipation, comme chezMonet, les drapeaux d’un empire levant triomphant. Cet autoportrait roux, mangé de mouches, est transformé par le yen en assurance tous risques (ce sont d’ailleurs de plus en plus les Assurances, comme par hasard, qui achètent les tableaux). Coupez non seulement l’oreille mais la bande-son:l’image suffit, son commentaire est obscur et pathologique. Virement direct à Tokyo.
Van Gogh en toutes lettres
Dans L’Infini n°08, automne 2009, Philippe Sollers
a signé un article « Van Gogh en toutes lettres », publié aussi dans Le Nouvel Observateur du 18-09-09.
« Fuis l’académisme et les honneurs, choisis la solitude et l’humilité » : c’est ce que Van Gogh ne cesse de redire à son ami peintre Van Rappard dans les lettres éblouissantes qu’il lui adressa de 1881 à 1885
Cet article est aussi repris sur le site de Philippe Sollers sous le titre L’oreille de Van Gogh
Regardez cet autoportrait de Van Gogh daté de janvier 1889, tête bandée à l’oreille coupée, bonnet de fourrure et pipe. Regardez bien ce regard. Il faut être aveugle comme un universitaire, qui plus est allemand, pour ne pas voir que Van Gogh célèbre ici une grande victoire sur tout le monde et lui-même. Vouloir que cet épisode sanglant soit le résultat d’une rixe avec Gauguin, lequel aurait blessé son camarade agité d’un coup de sabre, en dit long sur les fantasmes qui agitent les esprits lorsqu’il est question de Vincent. Cette toile sur fond rouge traverse le temps. Compte tenu de l’extravagant conformisme de notre époque, on devrait la retoucher, enlever la pipe, par exemple, et rajouter une oreille entière. Et surtout oublier que ce peintre, à jamais mémorable, est allé offrir son morceau de chair fraîche à une prostituée de bordel.(extrait)

IMAGINE VAN GOGH - La Villette
Une autre expérience novatrice « Imagine Van Gogh », une exposition immersive à l’aide de projections vient de se terminer dans la Grande halle de La Villette où elle a pris place du 23 juin au 10 septembre 2017
« Au-delà du show immersif, les deux réalisateurs racontent une histoire : les dernières années de Van Gogh, de 1888 à 1890, à Arles, Saint-Rémy-de-Provence et Auvers-sur-Oise. Sans explications verbales mais avec un défilé efficace d’images immenses et variées, sur des musiques de Mozart, Bach : peintures, dessins, lettres du peintre, et photos d’époque des lieux, pour un va-et-vient de la réalité à la peinture.
Annabelle Mauger a débuté dans le livre d’art. Ce qu’elle fait ici, c’est un peu la même chose à une échelle de 11 mètres de haut : elle va dans l’image numérique des tableaux — qualité technique impressionnante des couleurs — agrandit à l’infini un détail, comme cette petite maison à peine esquissée derrière un rideau d’arbres. Les thématiques s’enchaînent avec fluidité : autoportraits, tournesols, iris, amandiers, aux pétales beaucoup plus grands que vous. « Les toiles font souvent 40 cm. Ici, les voiles d’images mesurent 5,50 sur 11 mètres. On découpe les tableaux, on s’approche de la texture du blé dans leChamp de blé aux corbeaux par exemple. On se trouve aussi dans la position du peintre, collé à sa toile », soulignent les deux réalisateurs. […] »
Le Parisien
Yves Jaeglé, 23 juin 2017
5 Messages
AUX RACINES DE L’ULTIME VAN GOGH
QUE S’EST-IL PASSÉ LE 27 JUILLET 1890, À AUVERS-SUR-OISE, AVANT QUE LE PEINTRE NE RENTRE À L’AUBERGE RAVOUX UNE BALLE DANS LA POITRINE ? PROFITANT DU CONFINEMENT POUR RANGER SES ARCHIVES, UN SPÉCIALISTE DU MAÎTRE NÉERLANDAIS VIENT DE FAIRE UNE DÉCOUVERTE D’IMPORTANCE.À L’AIDE D’UNE VIEILLE CARTE POSTALE, IL A PU DÉTERMINER LE LIEU PRÉCIS OÙ CELUI-CI A PASSÉ CETTE FAMEUSE JOURNÉE : PRÈS D’UN ARBRE DONT LES RACINES COMPOSENT SA DERNIÈRE OEUVRE, INACHEVÉE. UNE TOILE QUE CERTAINS INTERPRÈTENT COMME UN MESSAGE D’ADIEU.
Texte Judith PERRIGNON — Illustrations Eric YAHNKER
Magazine du Monde du 1/08/2020
« ... d’une centaine d’artistes venus de toute l’Europe peindre à la manière de Van Gogh… dans le résultat bluffant de cette heure et demie d’animation grandiose. »
ANNE SINCLAIR
ORIGINES HISTORIQUES
Le concept apparaît vers 1860-1870, en Bavière, sous le maniérisme de Louis II.
Il est intimement lié à l’idée de l’inauthentique, de la surcharge et du mauvais goût. Désignant au départ la « production artistique et industrielle d’objets bon marché » (Legrand), le concept est indissociable de l’industrie de consommation de masse.
WIKIPEDIA
Cher Vermeersch,
Souvent sur pileface, vous nous avez éclairé de vos commentaires sur la peinture puisés aux sources d’une immense connaissance de cet art que nous respectons fort chez vous.
Aussi votre commentaire sur « Passion Van Gogh » aussi court que lapidaire : « kitsch », disiez-vous, nous avait laissé sur notre faim.
C’est alors qu’en ouvrant le Journal du Dimanche du 15/10/2017 nous sommes allés à la rubrique « La lettre d’Anne Sinclair »
Comme vous, on ne peut guère taxer la petite fille du marchand d’art Pierre Rosenberg, héritière en outre d’une partie de sa collection, d’illégitimité à émettre une critique en matière de peinture. Voici son point de vue :
Imaginons que ce fût Van Gogh l’exécutant des images d’un tel dessin animé.
Le spectateur aurait été saisi en la mobilité des touches par la torsion d’enveloppement au cœur de l’écran cinématographique.
(Cf., notre message du 17 09 17 sur la note d’A.Gauvin « Et il avait raison Van Gogh… »)
Un film pour les amoureux du kitsch.