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Le voyage en Chine de Marcelin Pleynet

D 19 avril 2012     A par Albert Gauvin - C 2 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


ÉDITION MARCIANA, 2012 ET LA PREMIÈRE ÉDITION HACHETTE/POL, 1980 (A.G.) Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.


J’écrivais le 2 avril 2011 dans Le temps chinois et le temps français :

Le Voyage en Chine est aujourd’hui épuisé. On peut regretter qu’il ne soit pas réédité. Compte-rendu d’un séjour qui durera du 12 avril au 3 mai 1974, il témoigne au jour le jour des impressions, réflexions et interrogations de Marcelin Pleynet et des autres participants au voyage de manière bien plus intéressante que les Carnets de Roland Barthes édités il y a deux ans [1].
Revenant une fois de plus sur l’importance de ce voyage, Pleynet écrit dans le dernier numéro de L’Infini (n° 114, p. 113) :

« Dans mon histoire (et en ce que mon histoire se confond plus ou moins avec l’histoire de la revue Tel Quel, puis avec la revue L’Infini) la Chine et le voyage en Chine occupent une place centrale [2].
De telle sorte que c’est aujourd’hui encore à l’aune de ce voyage que j’aborde les textes qui me sont consacrés, comme ceux qui prétendent rendre compte des aventures de ces deux revues. »

Eh bien, c’est fait : 38 ans après le voyage, 32 ans après la première édition, les éditions Marciana viennent de rééditer le livre, avec un Avant-propos de Pleynet et accompagné d’un dossier de photographies. L’Avant-propos commence par ces mots :

« Puisqu’on me propose de rééditer aujourd’hui ce livre devenu introuvable, je ne vois aucune raison de m’y opposer, et même je vois toutes sortes de bonnes raisons d’accepter cette proposition. L’une d’entre elles, et non des moindres, tenant au fait que la Chine n’est plus du tout perçue aujourd’hui comme elle l’était à l’époque. »

Les lecteurs vont enfin pouvoir vérifier, dans ce journal tenu à l’encre de Chine, ce qu’il en fut réellement, politiquement et poétiquement, au moment même où les acteurs le vivaient, de ce voyage en Chine qui a tant fait parler [3]. Car, si, selon Hölderlin, « c’est poétiquement que l’homme habite sur cette terre » , c’est dans la mesure même où c’est poétiquement qu’il voyage.

En attendant d’y revenir plus longuement que je ne l’ai fait jusqu’ici, vous pouvez vous reporter à la présentation nouvelle qui est faite par Marcelin Pleynet sur le site de Philippe Sollers et sur son propre site. Sollers qui écrit dans le JDD du 29 avril 2012 :

« Les Chinois sont déjà un peu partout dans la région de Bordeaux, comme cette charmante actrice populaire, Zhao Wei, qui vient d’acheter un petit domaine du côté de Saint-Émilion. Ces Chinois me suivent à la trace, puisque je les retrouve dans l’île de Ré, en face de chez moi, en train d’étudier les marais salants et l’obtention de la fleur de sel. Le vin, le sel… il ne leur reste plus qu’à me traduire intégralement et à susciter une prolifération de commentaires.
Je n’aurais jamais cru possible une telle situation, lors du voyage que j’ai organisé en Chine, en 1974, au nom de la revue Tel Quel. Sur ce voyage, qui a fait couler beaucoup d’encre, on lira la réédition du Voyage en Chine, de Marcelin Pleynet, excellent journal, moins dupe que n’a voulu le croire Simon Leys (trop fixé sur Barthes) et plein de notations élégantes et sensibles sur les paysages et les corps chinois. Pleynet est avant tout un poète, ce qui fait que ses notes traversent le temps en toute liberté. Dans ce livre, quelques photos en couleur de l’époque, émouvantes. »

Extraits du Journal de Pleynet publiés dans Ironie

Ceux qui souhaitent entendre le témoignage radiophonique de Pleynet (1980), tel que je l’ai miraculeusement conservé sur une vieille cassette, se reporteront à mon article du 27 janvier 2009 — « Ah, Mao ! Là encore, soyons clair... » — et plus particulièrement ici [4].

*

Ci-dessous le texte qu’écrivit Jacques Henric dans le numéro 37 de la revue art press de mai 1980 lors de la première publication du Voyage en Chine, ainsi qu’un extrait de la lettre de Roland Barthes à Marcelin Pleynet qui l’accompagnait.

L’article de Jacques Henric. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.

Un extrait de la lettre de Roland Barthes. Manet, <i>Lola de Valence</i>, 1862.
Art press 37, mai 1980. Archives A.G.

*

Le Voyage en Chine

Film super8 de Philippe Sollers (1974)

GIF

[2Je souligne. A.G. Voir Mao et la Chine.

[3Ceux qui souhaitent lire une approche nuancée et dépassionnée du rapport de Tel Quel à la Chine de Mao tel qu’il fut vécu par les participants au « voyage en Chine » peuvent lire l’essai de Rachel Pollack, diplômée de l’université d’Harvard, étudiante en histoire à l’EHESS et auditrice étrangère à l’ENS de la rue d’Ulm, La Chine en rose ? Tel Quel face à la Révolution culturelle .

[4Le Voyage en Chine.
Au début des années 1980, Marcelin Pleynet évoque son voyage en Chine (1974), au micro de France Culture.
A écouter sur le site Pileface. C’est sur le site de Marcelin Pleynet.

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2 Messages

  • A.G. | 25 septembre 2013 - 14:19 1

    Je lis sur la page facebook d’un écrivain autrefois plus inspiré qui s’attache désormais à dénoncer « le nihilisme » supposé de Philippe Sollers ces phrases censées faire démonstration :

    « ce fut par exemple autrefois l’adhésion délirante, et en rien originale, au maoïsme, idéologie profondément criminelle qui n’a rien à voir avec la Chine éternelle — que tous les esprits raffinés admirent... Sollers n’a donc rien inventé en l’occurrence et il ment beaucoup aussi sur cette question, se servant de l’amnésie généralisée qu’il dénonce tant par ailleurs ! »

    Cet écrivain est de ceux qui, à juste titre, ont critiqué jadis Emmanuel Faye (l’auteur de « Heidegger, "Une introduction du nazisme dans la philosophie" ») dans un texte percutant La faille — Heidegger calomnié. Or la référence récurrente au « voyage en Chine » du groupe Tel Quel au printemps 1974 a depuis longtemps la même fonction que celle de l’épisode fâcheux du rectorat pour Heidegger : simplifier, falsifier, dénigrer, et finalement empêcher de lire les textes, tous les textes. Sollers, Pleynet et Kristeva se sont expliqués maintes fois sur le sujet (y compris sur leur « maoïsme »). J’ai fourni sur Pileface plus de documents qu’aucun autre site ne l’a jamais fait (y compris des documents non republiés par Tel Quel) pour montrer le contexte, les raisons et les motivations objectives et subjectives des protagonistes de ce voyage. A quoi bon !
    Une série d’émissions radiophoniques consacrées à « la Chine à l’ombre de Mao » a repris récemment avec la suffisance du (non) savoir rétrospectif la vieille antienne. Fort heureusement, en dehors des commentaires journalistiques et universitaires convenus, une des émissions donnait la parole à Sollers, Pleynet et Kristeva. Pour ceux qui souhaiteraient — qui sait ? — enfin comprendre ce qu’il en fut de ce fameux « voyage en Chine », titre des « Chroniques du journal ordinaire — 14 avril - 3 mai 1974 » que Marcelin Pleynet a publiées en 1980 et rééditées en 2012, j’ai fait un petit découpage qui permettra peut-être d’y voir plus clair. Écoutez Le voyage en Chine du groupe Tel Quel.


  • anonyme | 2 juin 2012 - 15:17 2

    Ce sera un honneur pour moi, de recevoir de vous monsieur ; un texte , un écrit ou un mot, sur mes peintures, j’étais un ancien étudiant de Luminy Marseille, et vous étiez mon prof
    Merci, avec tous mes respects
    Boubouche Abdelkader
    Email : bouboucheabdelkader@yahoo.fr