Après le petit écho de la crise financière, par anticipation, dans
Ennemis publics, par BHL, voici deux autres échos : la chanson de Souchon "Parachute doré" et de celle de Bénabar "L’effet papillon".
- Paul Cézanne - Baigneur aux bras écartés. Huile sur toile (73 x 60 cm), coll. privée.
Regardez-bien ce bras droit qui part en avant et en arrière simultanément.
C’est le travail d’un génie !
Cezanne m’aide à vivre.
B. M.
Regardez encore ce jeune baigneur que Cézanne a peint vers 1883-1885 ( reprise d’ une version dessin au crayon datant de 1877-1878 ) : il se baigne en slip. A la fin du 19e siècle, les garçons et les filles portaient plutôt des caleçons longs en guise de sous-vêtements ! C’est seulement au XXe siècle que le slip se généralisera. Cézanne, en avance sur son époque.
Voir aussi Le Paradis de Cézanne
A l’occasion de la publication de Passion fixe, Gallimard, 2000, Le Canard enchaîné écrivait :
Sollers est un insolent. Contre « l’humanité pleurarde », il écrit le bonheur. Celui qu’il connaît, depuis 1968, avec une femme, Dora, de vingt ans plus âgée que lui.
[...]
Aujourd’hui, la révolution ne peut être que ce bonheur reconnu contre la mainmise que la Centrale LF - « Leymarché-Financier », qui écrit au fronton de ses immeubles : « Le monde n’a de sens ni but, il débouche sur la mort. La pensée et l’esprit sont là comme des naufragés sur une île déserte... »
Contre ce nouveau danger, Sollers, avec « Passion fixe », oublie les théories, ne veut plus de « bla-bla » : « Et n’embêtez pas non plus les humains avec vos idées, vos programmes, votre harcèlement social. Ils veulent simplement vivre, les humains, vivre le temps de vivre, et reproduire la vie pour se sentir vivre ou revivre, et vivre le plus longtemps possible, et même survivre. Laissez-les à leurs petites affaires, à leurs joies, à leurs soucis. Ils sont fatigués, coincés, bêtement vides, mais aussi gentils, démunis. »
- Crédit illustration : benoit.monneret@gmail.com
Voir aussi La grande famille Leymarché-Financier , avec d’autres extraits de Passion fixe
Alain Souchon - Parachute doré
La chanson
Crédit RolandMathieu
Parachute doré - Alain Souchon - 2008
Adieu mégaphones, adieu calicots
Adieu représentants syndicaux
A moi le soleil et le calypso
La nana, la noix de coco
A moi les alizés, les vents tropicaux
Et moi, bien frisé, sur le bateau
Adieu les traders, adieu joggings
Les briefings à l’heure Breitling
Ouvriers, riez, adieu les blouses grises
En Chine, l’usine, on délocalise
Les cours ont dégringolé
Les banques ont pu rigoler
La boîte a coulé, mais pouce !
On va se la couler douce
La pilule, on va... se la dorer
J’ai le parachute... chut ! doré
Adieu mégaphones, adieu calicots
Adieu représentants syndicaux
A moi le soleil et le calypso
La nana, la noix de coco
Adieu, Château Petrus
En costard Lanvin
Adieu les jolies putes russes
Dans les Mystère 20
Balancez les fraiseuses, les machines-outils
Riez, ouvriers, joli gâchis !
J’ai creusé, creusé, j’ai creusé la dette
Au lieu de me creuser la tête
Un jour, les cours ont chuté
Et moi... parachuté
La boîte a coulé, mais pouce !
On va se la couler douce
La pilule, on va... se la dorer
J’ai le parachute... chut ! doré
Adieu mégaphones, adieu calicots
Adieu représentants syndicaux
A moi le soleil et le calypso
La nana, la noix de coco
Adieu téléphone, adieu le bureau
Secrétaire aux hauts talons hauts
A moi les alizés, les vents tropicaux
Et moi, bien frisé, sur le bateau
La boîte a coulé, mais pouce !
On va se la couler douce
La pilule, on va... se la dorer
J’ai le parachute... chut !
Bénabar - L’Effet Papillon
Teaser #1 - Sortie album 13/10/08
Pot de départ américain
- Plantu, Le Monde 13/10/2008
Pot d’arrivée français
L’indécent déjeuner à 150 000 euros de Fortis
LE MONDE | 11.10.08 |
« Réfugiés dans les salons feutrés - dans les tons or et pastel - de l’Hôtel de Paris, le palace le plus cher de Monaco, les cadres de la branche assurances de Fortis ont refusé de dévoiler le menu. Dommage.
A 3000 euros le couvert, le chef du prestigieux restaurant Louis-XV, Frank Cerruti, a déployé tout son art pour ce déjeuner dont la facture se montait à
150 000 euros. C’est le prix de l’"événement culinaire" auquel le groupe Fortis avait convié, vendredi 10 octobre, une cinquantaine de courtiers indépendants, partenaires de la société d’assurance belgo-néerlandaise, rachetée lundi par BNP-Paribas. La dégustation fut royale, le plaisir impérial et la gêne à peine perceptible. »
Comment ne pas comprendre la chancelière allemande Angela Merkel d’avoir des réticences à faire pot commun avec les Français ?
Les Allemands qui ont aussi comme dicton :
Glücklich wie Gott in Frankreich
Heureux comme Dieu en France
Le paradis n’a pas de prix.... Exception française !
On prête à Angela Merkel ce propos rapporté par Nicolas Sarkozy : « A chacun sa merde ! ». Quand la chancelière décrocha son téléphone pour se plaindre de ce manque de discrétion discourtois, le président aurait dit : « J’assume ! ». Et, in petto, ce qu’aucun journaliste n’a pu relever : « Tu ne veux pas de ma merde, tu n’auras pas mon paradis » (une citation des Ecrits gnostiques de l’évangile de saint Philippe qui dit ausssi : « Je suis toi et tu es moi. Et, où que tu sois, moi, je suis toi. » )
Les trompettes du ciel capables de propager tout bruit, même inaudible, ont sonné aux oreilles d’Angela, rappelant à l’aigle allemand, que s’il s’était choisi une chancelière au nom d’Angela, ce n’était pas pour bouder le ciel. C’est ainsi que la semaine suivante, lors de la réunion de l’Euro groupe, ce week-end donc, Angela accepta de partager un peu de notre merde contre un coin de paradis. Et les Bourses gonflées de confiance redressèrent la tête.