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L’INFINI N° 112, Automne 2010

Sommaire, notes

D 2 octobre 2010     A par Viktor Kirtov - C 1 messages Version imprimable de cet article Version imprimable    ................... PARTAGER . facebook


Sommaire

ZOOM : cliquer l’image

Philippe Sollers, Éditorial 3

Molière 8

De Gaulle surréaliste 11

L’identité nationale, c’est moi ! 14

L’androgêne 19

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Julia Kristeva, Enfance et jeunesse d’un écrivain français 25

Philippe Sollers, Extraits de Un vrai roman, Mémoires 29

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MARCELIN PLEYNET

Marcelin Pleynet, Art et littérature 39

Situation 48

David di Nota, Sur Marcelin Pleynet 64

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Alexandre Duval-Stalla, Claude Monet-Georges Clemenceau 69

Bernard Dubourg, Le livre de l’oeuvre ; Sepher Yetsira 90

Ce que je sais du Sepher Yetsira 99

Benoît XVI, 2 mai 2010 Méditation devant le Saint-Suaire, à Turin 122

Éditions Gallimard


Notes

Dans son éditorial, Sollers reprend les entrées de son Journal du mois de mai et juin 2010 publiés dans le Journal du Dimanche :
Euro, Freud, Picasso, Joyce, France Bleue, 18 juin, Shanghai, Diderot.

Molière a été pré-publié dans sous le titre Molière le roi anar

De Gaulle surréaliste a été pré-publié sous le titre Première radio libre

L’identité nationale, c’est moi ! pré-publié, ici

L’androgêne . Première parution sous le titre Le sexe des anges, Art Press, 1977. Réponses à des questions de Jacques Henric.

1977 ! ...Il y a 33 ans. Qu’est-ce qui peut bien motiver Sollers à ressortir ce vieux texte. Pas de commentaire. Que dit donc ce texte ? Il y est question de corps. « Qu’est-ce qu’un corps qui écrit ? » et plus loin « Cette question de l’identité portée par celui qui écrit ». Et où trouve-t-on la réapparition de cet article ? Juste après cet article au titre provocateur : L’identité nationale, c’est moi ?
Quand ? A une époque qui a créé un « ministère de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale », marqueur de la société du moment, comme en d’autres temps, et à d’autres propos, sont apparus d’autres marqueurs :
« ministère de l’information » (sic) « ministère du temps libre », sic...
Sollers poursuit : « Quoi qu’il en soit, je vois la situation présente de tout ce qui s’écrit comme se rapprochant de plus en plus de la question-clef qui agite d’ailleurs tout le monde et qui est : de quel sexe, au fond, est ce sexe qui se munit d’un corps, d’une identité ? [...] Dans "Au commencement était le verbe et le verbe s’est fait chair", n’est pas forcément visible et déterminée la place d’un sexe.[...]Il n’y a plus personne pour se demander s’il existe des anges , bien sûr. Ce qui n’est pas forcément un progrès dans la mesure où se passer d’anges c’est peut-être passer la main à quelquechose dont il n’est pas parlé auparavant et qui serait cette dictature de la pression sexuelle. »
Et saint Bernard est évoqué : « Chez saint Bernard, dans ses Sermons sur le Cantique des Cantiques, il y a des choses admirables, très modernes, comme la prédominance de l’ouie sur la vue... Mais comme nous avons décidé que tout cela n’était que d’étranges affabulations, que nous avons pris l’habitude scolaire de ne pas nous intéresser à quelque chose comme 15 siècles de notre histoire, nous sommes dans une situation bizarre. »

Exposition collective, Orangerie Château des Mesnuls
Journées du patrimoine 2010, tableau non signé (sauf erreur)
ZOOM : cliquer l’image

Si l’on souhaite prendre un peu de recul, face à l’agitation quotidienne, oui, on peut lire ce vieux texte. Il n’a pas vieilli.
Puis viennent quelques réflexions qui affleurent la métaphysique.
Est-ce donc totalement fortuit que Bernard Dubourg qui continue son exploration des textes gnostiques et le Saint-Suaire, l’image d’un corps crucifié trouvent place dans ce numéro ?

Julia Kristeva Enfance et jeunesse d’un écrivain français correspond à la présentation qu’elle a donnée aux Bernardins le 29/06/10
que vous pouvez écouter ici.

Philippe Sollers, Extraits de Un vrai roman, Mémoires correspond au texte que Julia Kristeva a demandé à Sollers de lire lors de cette même conférence aux Bernardins et que l’on peut écouter ici.

Situation (le journal littéraire de Marcelin Pleynet), couvre la période octobre 2009-juin 2010 avec les entrées : Nihilisme, James Joyce/Samuel Beckett, Sur Proust, Samuel Beckett, Joyce et Jung et l’oeuvre de Bataille, Encore Proust, Julia Kristeva et Proust et le couple qu’elle forme avec Sollers, Dante, Juin 2010- Etat des lieux, Sainte Elsa ou Pierre Daix politique, Lautréamont écrivain de toujours.

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Marcelin Pleynet, Venise, oct. 1978.

JULIA KRISTEVA ET PROUST

Mais il convient aussi de savoir comprendre, de retenir et de souligner l’oeuvre de son épouse Julia Kristeva, Je serai mal placé pour l’oublier. N’ai-je pas été, en août 1967, témoin à leur mariage, près du Panthéon, à la mairie du Ve arrondissement de Paris ?

1967/2007 soit quarante ans plus tard : « Elle est toujours là, qui dit mieux ?  » écrit Sollers dans ses mémoires : Un vrai roman, librairie Plon, 2007 (repris en coll. « Folio » n04874, éditions Gallimard, 2009).

Suite à la cérémonie laïque, nous irons déjeuner, au bas de la rue des Écoles, à La Bûcherie ... Signe des temps, ou hasard objectif, quelques tables plus loin, Aragon et Elsa Triolet déjeunent en tête à tête. Nous sommes en 1967.

Ce mariage, de Sollers et Kristeva, quasi clandestin, n’est pas sans avoir fait couler beaucoup d’encre et alimenter un grand nombre de fantasmes.

Le 29 juillet une manifestation (dialogue entre Sollers et Kristeva), au cloître des Bernardins, va clarifier définitivement ce qu’il en est de la stratégie de ce couple d’intellectuels et d’écrivains ...

Si l’on souhaite savoir vraiment ce qu’il en est objectivement et ce qui différencie et associe en stratégie Sollers et Kristeva, il faut d’abord se reporter aux mémoires de Sollers (Un vrai roman) et au livre d’entretiens de Julia Kristeva avec Marie-Christine Navarro : Au risque de la pensée (Éditions de l’aube, 2001) [1].

Sans oublier bien entendu l’important essai sur Proust, Proust et le temps sensible (publié en 1994, dans la collection Folio-essais (aux éditions Gallimard), où Julia Kristeva traite, avec une grande originalité, de la fameuse « madeleine » proustienne ... (évocatrice de mémoire), en faisant remarquer qu’au départ, sur un des brouillons, Proust avait d’abord écrit le mot « biscotte », pour finalement le remplacer par le mot « madeleine » . Ce qui permet à Julia Kristeva d’engager, entre autres, une analyse stylistique aussi brillante que subtile ... [2]

Rien dans cette union qui soit comparable au couple Triolet et Aragon... et rien qui laisse présager un jour l’édition « d’oeuvres croisées »... Mais au contraire la mise en place analytique d’une intelligence vive, poétique et psychanalytique ... et des possibilités infinies qu’elle offre de traiter et de traverser l’incontournable guerre entre les sexes. [...]

J’y relève encore cette déclaration qui éclaire, me semble-t-il, ce qui s’établit et manifeste bien dans les enjeux de mes Carnets et Journaux : « Saint Augustin parle de la possibilité qu’on a de « s’installer en soi-même  », C’est énorme. Pouvoir « s’installer en soi-même » suppose la possibilité d’apprivoiser son narcissisme, ses désirs et ses douleurs. Non pas en s’y enfermant, mais en les interprétant pour les transcender, dans le transfert ! contre-transfert à l’écoute de la vie psychique d’autrui. L’autorité qui s’esquisse dans cette proposition n’est pas le pouvoir, mais une sorte de confiance en soi, en son propre discours et en sa possibilité de donner sens à l’insensé.  »


Sur Marcelin Pleynet . Il s’agit de la présentation de David di Nota lors de la projection du film Vita Nova de Marcelin Pleynet et Florence Lambert. Des échos de cette présentation ont été rapportés par pileface ici et et même . Mais l’exposé de David di Nota, vous le trouverez seulement dans la revue L’Infini.

Claude Monet-Georges Clemenceau : un long texte très documenté de Alexandre Duval-Stalla qui commence ainsi :

Le 12 novembre 1918, au lendemain de la victoire de la France sur l’Allemagne, Claude Monet écrit à son vieil et glorieux ami Georges Clemenceau : « Cher et grand ami, Je suis à la veille de terminer deux panneaux décoratifs que je veux signer le jour de la Victoire, et viens vous demander de les offrir à l’État par votre intermédiaire. C’est peu de chose, mais c’est la seule manière que j’ai de prendre part à la victoire. Je désire que ces deux panneaux soient placés au Musée des Arts Décoratifs et serais heureux qu’ils soient choisis par vous. Je vous admire et vous embrasse de tout mon coeur. [3] »

Quelques jours plus tard, le 18 novembre 1918, Clemenceau se rend chez Claude Monet à Giverny : « Lorsque l’armistice fut annoncé, la première décision de Clemenceau fut de demander sa voiture et de rouler vers Giverny. Arrivé devant le perron de la maison, il tendit les bras vers le peintre. Sans parler, Monet marcha vers lui et demanda simplement :
« C’est fini ? - Oui. Il Et les deux hommes, si grands, s’embrassèrent en pleurant dans ce jardin d’automne où les roses s’étaient retenues de mourir... »  [4]

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Nymphéas, Salle de l’Orangerie

Bernard Dubourg Le livre de l’oeuvre ; Sepber Yetsira et Ce que je sais du Sepher Yetsira. Philippe Sollers qui a publié L’invention de Jésus dans sa collection L’Infini, son livre phare, et ici, ouvre à nouveau les colonnes de sa revue à cet auteur, grand déchiffreur des textes gnostiques. Avec Sepher Yetsira, Bernard Dubourg explore le « premier livre de la Kabbale », à partir de l’hébreu, « composé, dit-on, aux alentours du IIIè siècle, un manuel de cosmogonie, de mystique, de magie et de science. » [5]

Les illustrations dans la revue sont rares, mais toujours à dessein. Celle-ci se situe entre le texte de Bernard Dubourg et celui de Benoît XVI.

Benoît XVI... Philippe Sollers suit avec attention, tout ce qui touche au Saint-Suaire et pileface en a rendu compte ici et .
Un pape médite sur une icône, à voix haute, dans la cathédrale de Turin : « ... Le Saint-Suaire est l’Icône de ce mystère, l’Icône du Samedi Saint. En effet, il s’agit d’un linge sépulcral qui a enveloppé la dépouille d’un homme crucifié correspondant en tout point à ce que les évangiles nous rapportent de Jésus [...] ». Un pape, qui dans cette méditation, n’hésite pas à citer et commenter Nietzsche : « Dieu est mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! » C’est à lire en texte intégral [6].

Crédit : L’INFINI (textes et photos N&B)

Gallimard/L’Infini
5, rue Sébastien-Bottin. 75328 Paris cedex 07.
infini@gallimard.fr

Abonnement à la revue : SODIS
sodis@sodis.fr


Librairie Gallimard :
http://www.librairie-gallimard.com/

Collection L’INFINI :
http://www.gallimard.fr/collections/infini.htm

Collection Folio :
http://www.folio-lesite.fr/Folio/


[3Georges Clemenceau à son ami Claude Monet, Correspondances, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 2008, p. 63.

[4Sacha Guitry, Cinquante ans d’occupation, Omnibus, 1998, p. 461.

[5Déjà paru dans le numéro 91 et le numéro 93 de la revue Tel Quel.

[6A cela il faut évidemment ajouter ce qu’écrivait Marcelin Pleynet dans L’Infini n° 111 (été 2010) sur La face et le corps du Dieu des catholiques (p. 68-70) à propos d’un article du N.O. au titre douteux En attendant le grand Suaire.

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